Propositions énergétiques pour la France : Différence entre versions

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Il s'agit de variations autour du modèle que la France possède aujourd'hui (2011). En particulier, une production électrique à peu près similaire (à savoir 75% nucléaire, 10% fossiles, 10% hydroélectrique, 5% autres renouvelables). Il est intéressant de chercher à évaluer son coût dans l'avenir afin de fournir un point de comparaison. A ce titre, la question du coût du nucléaire est évidemment au premier plan.
 
Il s'agit de variations autour du modèle que la France possède aujourd'hui (2011). En particulier, une production électrique à peu près similaire (à savoir 75% nucléaire, 10% fossiles, 10% hydroélectrique, 5% autres renouvelables). Il est intéressant de chercher à évaluer son coût dans l'avenir afin de fournir un point de comparaison. A ce titre, la question du coût du nucléaire est évidemment au premier plan.
  
Dans une étude de Benjamin Dessus<ref name=dessus>[http://www.global-chance.org/spip.php?article253 Benjamin Dessus - Sortir du Nucléaire en 20 ans]</ref> consacrée à la sortie du nucléaire, un scénario tout EPR est évalué à l'horizon 2030, qui conclut à des tarifs de l'électricité de 50 à 70% plus élevés qu'en 2009. Cela dit, les hypothèses retenues par Grandjean défavorisent clairement le nucléaire : les centrales y sont arrêtées après 32 années seulement de mise en service, le scénario est ultra-nucléaire (90% de nucléaire contre 75% en 2011) et conduit à une large sous-utilisation des capacités construites, le prix retenu pour l'EPR est basé sur le chantier de Flammanville qui a connu plusieurs déboires a priori spécifiques à cette première mise en chantier et qui ont conduit à des dépassements de budget récurrents.
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Dans une étude de Benjamin Dessus<ref name=dessus>[http://www.global-chance.org/spip.php?article253 Benjamin Dessus - Sortir du Nucléaire en 20 ans]</ref> consacrée à la sortie du nucléaire, un scénario tout EPR est évalué à l'horizon 2030, qui conclut à des tarifs de l'électricité de 50 à 70% plus élevés qu'en 2009. Cela dit, les hypothèses retenues par Dessus défavorisent clairement le nucléaire : les centrales y sont arrêtées après 32 années seulement de mise en service, le scénario est ultra-nucléaire (90% de nucléaire contre 75% en 2011) et conduit à une large sous-utilisation des capacités construites, le prix retenu pour l'EPR est basé sur le chantier de Flammanville qui a connu plusieurs déboires a priori spécifiques à cette première mise en chantier et qui ont conduit à des dépassements de budget récurrents.
  
  

Version du 16 décembre 2011 à 13:54

Cette page recense les principales propositions énergétiques formulées pour la France. Ne sont mentionnées ici que les propositions détaillées. Bien que les productions et consommations énergétiques doivent être prises dans leur ensemble, la question de la production électrique et de ses usages est particulièrement débattue. Cela s'explique, outre la complexité d'une étude globale, par le fait que d'autres aspects de la question sont nettement plus évidents ( comme l'amélioration de l'isolation thermique des bâtiments, peu controversée), ou au contraire beaucoup plus complexes (la question des transports, pour laquelle les solutions sont limitées).


Scénario de référence : business as usual

Il s'agit de variations autour du modèle que la France possède aujourd'hui (2011). En particulier, une production électrique à peu près similaire (à savoir 75% nucléaire, 10% fossiles, 10% hydroélectrique, 5% autres renouvelables). Il est intéressant de chercher à évaluer son coût dans l'avenir afin de fournir un point de comparaison. A ce titre, la question du coût du nucléaire est évidemment au premier plan.

Dans une étude de Benjamin Dessus[1] consacrée à la sortie du nucléaire, un scénario tout EPR est évalué à l'horizon 2030, qui conclut à des tarifs de l'électricité de 50 à 70% plus élevés qu'en 2009. Cela dit, les hypothèses retenues par Dessus défavorisent clairement le nucléaire : les centrales y sont arrêtées après 32 années seulement de mise en service, le scénario est ultra-nucléaire (90% de nucléaire contre 75% en 2011) et conduit à une large sous-utilisation des capacités construites, le prix retenu pour l'EPR est basé sur le chantier de Flammanville qui a connu plusieurs déboires a priori spécifiques à cette première mise en chantier et qui ont conduit à des dépassements de budget récurrents.


Roadmap 2050

L’Union Européenne travaille sur plan intitulé Roadmap 2050[2], mené sous l'égide de l'Imperial College de Londres et avec le concours d'ONG et d'industriels du renouvelable. Il s'agit d'une étude exhaustive, très détaillée, probablement la plus complète et la plus fiable. L'étude propose un mix renouvelables-fossiles (avec éventuellement une faible part de nucléaire) au niveau de l'Union Européenne toute entière, profitant des effets de foisonnement pour compenser les problèmes d'intermittence et de variabilité des énergies renouvelables (voir limites des énergies renouvelables). La production électrique y serait totalement décarbonnée grâce au recours controversé au stockage géologique du dioxyde de carbone. Bien que le plan soit conservateur sous plusieurs aspects (les modes de consommations demeureraient à peu près inchangés, les énergies fossiles seraient toujours suffisamment disponibles bien que beaucoup plus coûteuses), il a le mérite de prendre en compte des économies d'énergie à tous les niveaux et de proposer des maintenant une alternative réaliste.

Au niveau économique, le scénario moyen conclut à une hausse de 120% du prix au kWh. Toutefois, grâce aux économies d'énergies proposées, la dépense moyenne pour les ménages demeurerait inchangée.


Scénario Sortir du Nucléaire

Le Réseau Sortir du Nucléaire a proposé un plan[3] concentré sur la production électrique, pour laquelle seraient les renouvelables seraient mis en oeuvres autant que possible, et recourant aux énergies fossiles le reste du temps (pour 50% de la production environ). La proposition est accompagnée de mesures de réduction des dépenses énergétiques et en particulier des dépenses électriques (remplacement du chaffage électrique par la biomasse ou le gaz naturel). Les émissions de CO2 pour la production d'électricité seraient limitées à 20% bien qu'en réalité celles-ci seraient plus élevées mais, pour l'essentiel, stockées via les techniques controversées de stockage géologique du dioxyde de carbone. Les importations d'énergies fossiles seraient fortement augmentées (avec une dépendance plus forte au gaz de pays instables ou fragiles, et les conséquences humaines que l'on connaît pour ces pays).

Le plan ne proposait à l'origine aucune évaluation économique. L'économiste Benjamin Dessus a depuis réalisé[1] une telle évaluation et conclut à une hausse des tarifs de l'électricité en 2030 de 48% à 55% par kWh mais à une stabilisation des dépenses moyennes du pays du fait des économies d'énergie réalisées et d'un moindre recours à l'électricité. Une des hypothèses importantes pour ce plan est le prix du gaz en 2030, estimé par Benjamin Dessus à deux fois son prix en 2009. Par ailleurs, l'option du stockage géologique du carbone n'a pas été retenue : les émissions de CO2 seraient simplement relâchées dans l’atmosphère.


Plan Negawatt

L'Association Negawatt propose[4] régulièrement des scénarios qu'elle affine au cours du temps et qui s'efforcent d'avoir aussi peu que possible recours aux renouvelables. Une particularité des scénarios Negawatt est de considérer l'ensemble des consommations et productions énergétiques de la France pour les repenser dans leur ensemble, questionnant par exemple nos modes de consommation. La mouture 2011 de ce scénario atteint ainsi plus de 90% d'usage des renouvelables. Pour ce faire, plusieurs hypothèses controversées et pas forcément réalisables ont dû être mises en œuvre. En premier lieu, le plan a énormément recours à la biomasse, ce qui implique de libérer de larges surfaces agricoles, notamment via la réduction de la consommation de produits animaux (moitié moins de viande et de lait). En second lieu, le plan prévoit un recours large à l'énergie éolienne, dans une mesure qui dépasse peut-être ce qu'un réseau électrique peut tolérer, l'énergie éolienne pouvant varier très rapidement. Enfin, le plan imagine des méthodes de stockage d'énergie (STEP, hydrogène) que nous sommes aujourd'hui très loin de pouvoir réaliser à grande échelle : les STEP posent par exemple la question des quantités d'eau disponibles pour une telle échelle et la nécessité d'aller pomper dans les aquifères.

Aucune évaluation économique n'a été réalisée (au mieux une simple évaluation bien trop sommaire du bilan en termes d'emploi) mais un tel plan serait vraisemblablement prohibitif aujourd'hui et constitue davantage une piste de réflexion pour demain.


Voir aussi

Liens internes

Références

  1. 1,0 et 1,1 Benjamin Dessus - Sortir du Nucléaire en 20 ans
  2. Roadmap 2050
  3. Sortir du Nucléaire - Plan de sortie du nucléaire en 5 à 10 ans
  4. Negawatt - Scénario 2011


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