Comment créer une AMAP : Différence entre versions
m |
m (mef) |
||
Ligne 2 : | Ligne 2 : | ||
[[File:Distribution dans une AMAP.jpg|thumb|270px|Distributions des produits d'une AMAP]] | [[File:Distribution dans une AMAP.jpg|thumb|270px|Distributions des produits d'une AMAP]] | ||
L''''AMAP''' est une '''Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne'''. Son objectif principal est de "mettre en lien paysans et consommateurs, afin de créer un partenariat pour permettre aux premiers de bien vivre de leur production et de pérenniser leur métier, et aux seconds de s'alimenter bien et localement". | L''''AMAP''' est une '''Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne'''. Son objectif principal est de "mettre en lien paysans et consommateurs, afin de créer un partenariat pour permettre aux premiers de bien vivre de leur production et de pérenniser leur métier, et aux seconds de s'alimenter bien et localement". | ||
− | |||
==Principe== | ==Principe== | ||
Ligne 10 : | Ligne 9 : | ||
# Chaque membre acheteur s'implique dans le fonctionnement de l'AMAP et s'engage à participer à des activités communes, comme des visites à la ferme, afin de (re)découvrir notamment les processus de production agricole et la vie de l'agriculteur. | # Chaque membre acheteur s'implique dans le fonctionnement de l'AMAP et s'engage à participer à des activités communes, comme des visites à la ferme, afin de (re)découvrir notamment les processus de production agricole et la vie de l'agriculteur. | ||
+ | ==Pourquoi adhère-t-on à une AMAP ?== | ||
− | |||
=== Raisons de devenir membre d’une AMAP === | === Raisons de devenir membre d’une AMAP === | ||
[[File:Corvee dans une AMAP.jpg|thumb|270px|Travaux collectifs dans l'AMAP Lo Païs (Midi-Pyrénées)]] | [[File:Corvee dans une AMAP.jpg|thumb|270px|Travaux collectifs dans l'AMAP Lo Païs (Midi-Pyrénées)]] | ||
Ligne 29 : | Ligne 28 : | ||
En bref, c’est un '''acte politique''' (choix d’un mode de production alternatif), '''social''' (on favorise le petit producteur plutôt que l’industrie agroalimentaire), '''environnemental''' et '''sanitaire''' (moins de transports, moins de produits chimiques). | En bref, c’est un '''acte politique''' (choix d’un mode de production alternatif), '''social''' (on favorise le petit producteur plutôt que l’industrie agroalimentaire), '''environnemental''' et '''sanitaire''' (moins de transports, moins de produits chimiques). | ||
− | |||
== Les étapes clés de la création d'une AMAP == | == Les étapes clés de la création d'une AMAP == | ||
Ligne 49 : | Ligne 47 : | ||
* Votre commune peut vous aider à la création d'une AMAP, fournir un local, etc. Elle peut aussi aider à l'achat de terres pour l’installation d’un agriculteur (rappelons-le, la commune est maître de la détermination des zones agricoles de son territoire). C’est le rôle aussi de Terre de Liens<ref>[http://www.terredeliens.org Association Terre de Liens]</ref>, projet associatif qui aide à trouver et à financer des terres agricoles, ou le Cata33<ref>[http://collectif.terres.free.fr/ Cata33]</ref>, collectif pour l'achat de terres en Gironde. | * Votre commune peut vous aider à la création d'une AMAP, fournir un local, etc. Elle peut aussi aider à l'achat de terres pour l’installation d’un agriculteur (rappelons-le, la commune est maître de la détermination des zones agricoles de son territoire). C’est le rôle aussi de Terre de Liens<ref>[http://www.terredeliens.org Association Terre de Liens]</ref>, projet associatif qui aide à trouver et à financer des terres agricoles, ou le Cata33<ref>[http://collectif.terres.free.fr/ Cata33]</ref>, collectif pour l'achat de terres en Gironde. | ||
* D'autres collectivités locales peuvent trouver un intérêt à soutenir votre projet. Par exemple, le conseil régional d'Ile de France soutient le réseau des AMAP d'Ile de France. | * D'autres collectivités locales peuvent trouver un intérêt à soutenir votre projet. Par exemple, le conseil régional d'Ile de France soutient le réseau des AMAP d'Ile de France. | ||
− | |||
== Voir aussi == | == Voir aussi == | ||
− | |||
{{Témoignage}} | {{Témoignage}} | ||
Ligne 70 : | Ligne 66 : | ||
===Bibliographie=== | ===Bibliographie=== | ||
− | * « La stratégie du Colibri », de Séverine Millet. Éditions Minerva, fév. 2008. ISBN 283070987X | + | * « ''La stratégie du Colibri'' », de Séverine Millet. Éditions Minerva, fév. 2008. ISBN 283070987X |
− | |||
{{Multi bandeau|Portail Organismes|Portail Colibris|Portail S'alimenter}} | {{Multi bandeau|Portail Organismes|Portail Colibris|Portail S'alimenter}} |
Version du 17 février 2011 à 10:31
Cet article fait partie du Thème S'alimenter Cueillette sauvage Voir aussi : |
L'AMAP est une Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne. Son objectif principal est de "mettre en lien paysans et consommateurs, afin de créer un partenariat pour permettre aux premiers de bien vivre de leur production et de pérenniser leur métier, et aux seconds de s'alimenter bien et localement".
Sommaire
Principe
Le principe est simple :
- Chaque semaine, l'agriculteur s'engage à livrer à chaque membre de l'AMAP un "panier" de fruits et légumes de saison de sa propre production, cultivés localement et vendus à un juste coût. Il est aussi possible de créer une AMAP pour du pain, de la viande, du poisson, du fromage…
- Les membres de l'AMAP s'engagent à préacheter en début de saison une partie de la production pendant une durée qui peut aller de six mois à un an (en fonction de la saisonnalité et des types de produits). Cela permet à l’agriculteur de préfinancer sa production, ce qui est une vraie sécurité pour lui, compte tenu notamment des aléas naturels.
- Chaque membre acheteur s'implique dans le fonctionnement de l'AMAP et s'engage à participer à des activités communes, comme des visites à la ferme, afin de (re)découvrir notamment les processus de production agricole et la vie de l'agriculteur.
Pourquoi adhère-t-on à une AMAP ?
Raisons de devenir membre d’une AMAP
- Se réapproprier l'acte de se nourrir : être informé de l’origine des produits, de la façon dont ils sont cultivés ou fabriqués et en quelle saison. Mais aussi, découvrir des variétés de fruits et légumes moins standardisés, apprendre la vraie valeur des aliments et du travail de l'agriculteur, et au final, les acheter à un prix juste.
- Faire acte de solidarité avec le monde paysan et un agriculteur en particulier.
- Sortir du rôle de simple consommateur et devenir acteur. Être adhérent à une AMAP signifie participer à la vie de l’association : se relayer pour la réception des paniers, organiser avec l'agriculteur des rencontres, des visites de la ferme...
- Consommer local et durable pour encourager l’autosuffisance alimentaire, éviter les nuisances liées au transport ou encore au surplus d’emballages.
- Prendre soin de sa santé : les aliments doivent être produits avec peu ou pas d’intrants chimiques de synthèse (engrais, pesticides). Souvent d’ailleurs, les agriculteurs membres d’une AMAP produisent bio ou tendent vers une production bio. De plus, fruits et légumes peuvent être consommés plus frais du fait de la proximité du lieu de culture (ce qui préserve leurs qualités nutritives).
- Un prix des denrées juste et transparent, qui est le résultat des charges de production, y compris la rémunération du travail, divisées par le nombre d'abonnés à la ferme (les familles « s'abonnent » en effet à une part de la récolte). Il ne dépend donc pas de l'offre et de la demande, est indépendant du cours officiel des denrées et des rendements à l’hectare. En cela, il est une alternative à l'économie de marché dominante.
Quant à l’agriculteur
- Il peut pérenniser son emploi et vivre dignement de son travail sans être dépendant de la grande distribution, ni malmené par ses exigences exorbitantes.
- Libéré des soucis de commercialisation, il retrouve la possibilité de pratiquer une agriculture écologique, de choisir librement ses semences, d'expérimenter et d’innover.
- Il redevient un acteur social reconnu pour ses compétences et son rôle dans la société. Il peut renouer avec la notion de transmission de son métier et des savoir-faire liés à la terre.
- Il peut créer et multiplier l’emploi. En effet, l’agriculture bio ou paysanne est créatrice d'emplois : un agriculteur pour 2 hectares contre un pour 80 ha en agriculture conventionnelle.
- L'AMAP aide à l'installation des jeunes agriculteurs grâce à une clientèle connue d’avance, ce qui mutualise les investissements et les risques.
En bref, c’est un acte politique (choix d’un mode de production alternatif), social (on favorise le petit producteur plutôt que l’industrie agroalimentaire), environnemental et sanitaire (moins de transports, moins de produits chimiques).
Les étapes clés de la création d'une AMAP
- Constituer un groupe pour démarrer le projet : les AMAP tournent autour de 60 adhérents. Mais on peut commencer à 6! En fait, tout dépend de la volonté de l’agriculteur et de la taille de son exploitation. En fonction du nombre d'adhérents, il continuera ou non en parallèle ses autres activités (marchés, grandes surfaces, etc.). L'augmentation peut être progressive. Mais pas d'inquiétude, la plupart des AMAP ont une liste d'attente d'adhérents!
- Formaliser le projet : cela se fait avec l'aide du réseau régional des AMAP, CREAMAP ou à défaut avec Alliance Provence, qui vous aidera dans les étapes suivantes.
- Recruter des adhérents : cela peut se faire via les amis et voisins, en mettant passant une annonce à la mairie, à l'école, dans la presse locale, mais aussi via le réseau AMAP, les réseaux associatifs locaux, etc.
- Rechercher un producteur local : le réseau, mais aussi les filières biologique et paysanne, peuvent vous aider. Il doit pratiquer une agriculture écologique proche du bio ou ne pas être réticent à s'y mettre progressivement (un délai lui sera octroyé). Parfois, il sera nécessaire de trouver des terres à proximité de votre commune, si besoin avec l'aide de la commune, qui, rappelons-le, détermine les zones agricoles de son territoire, ou avec l'aide d'associations (comme Terre de Liens).
- Constituer une association loi 1901 : cette structure juridique est nécessaire, car plusieurs contrats vont être signés :
- un contrat entre l'AMAP et l'agriculteur, qui définit votre relation, les produits, leur nature, leur prix, les livraisons, etc.
- et un contrat entre l'agriculteur et chaque adhérent, afin de définir la période d'engagement, le mode de paiement, etc.
Trouver les structures qui peuvent aider
- L’association CREAMAP France[1] (Centre de Ressources pour l'Essaimage des AMAP en France) dont l’objectif est l'essaimage du concept sur tout le territoire national. Ses membres sont des agriculteurs et des consommateurs ayant participé à la création de leur première AMAP et qui aident d'autres groupes et d'autres paysans à se lancer.
- L'association Alliance Provence[2], première structure créée en France (en 2001) dans le but de développer le concept des AMAP en Provence. Vous trouverez notamment sur son site un kit de création des AMAP[3] ainsi que la charte des AMAP.
- Le réseau des AMAP de votre région, s’il existe, coordonne les AMAP locales (exemple : le Réseau des AMAP d'Ile de France[4]). Votre AMAP restera autonome, mais ces structures vous aideront à la création, à trouver un agriculteur, à signer les contrats...
- Le site de Colibris[5] répertorie les AMAP Françaises, dans sa rubrique Des acteurs près de chez vous, ainsi que les projets de création d'AMAP dans la partie Des projets près de chez vous.
- Les filières biologique et paysanne peuvent vous aider à trouver un producteur répondant à leurs critères.
- Votre commune peut vous aider à la création d'une AMAP, fournir un local, etc. Elle peut aussi aider à l'achat de terres pour l’installation d’un agriculteur (rappelons-le, la commune est maître de la détermination des zones agricoles de son territoire). C’est le rôle aussi de Terre de Liens[6], projet associatif qui aide à trouver et à financer des terres agricoles, ou le Cata33[7], collectif pour l'achat de terres en Gironde.
- D'autres collectivités locales peuvent trouver un intérêt à soutenir votre projet. Par exemple, le conseil régional d'Ile de France soutient le réseau des AMAP d'Ile de France.
Voir aussi
Références
Liens internes
Liens externes
- Le réseau international des AMAP
- Groupements régionaux d’agriculteurs biologiques avec la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB)
- Conseils pour trouver et financer des terres agricoles avec Terre de Liens
- Une carte des acteurs de la bio et des AMAP en France à l’initiative de Colibris et de Lemarchecitoyen.net
- Le kit de création d’une AMAP développé par Alliance Provence
Bibliographie
- « La stratégie du Colibri », de Séverine Millet. Éditions Minerva, fév. 2008. ISBN 283070987X
|