Ventilation double flux
|
La ventilation d'un logement est absolument impérative pour maintenir une ambiance intérieure saine : satisfaire les besoins en oxygène des occupants et des appareils de combustion pour un fonctionnement normal et sans danger, limiter la pollution intérieure (odeurs, fumées, substances toxiques), éviter les condensations et dégradations en évacuant de l'eau produite par les occupants, la cuisine, les appareils sanitaires et ménagers.
Or en hiver, le réchauffement de l'air neuf froid entrant dans le logement représente une part très importante des besoins de chauffage : 25 à 35% pour une habitation courante, 50% pour une habitation très bien isolée.
Pour remédier à ce problème, il convient de :
• Limiter les infiltrations parasites du logement
• Ventiler ce qu'il faut au bon moment
• Mettre en œuvre des solutions économes comme la ventilation hygroréglable ou le préchauffage de l'air extérieur (double flux, passage dans une véranda)
Qu'est-ce que la ventilation double flux ?
La ventilation double flux est une VMC (ventilation mécanique contrôlée) qui permet, en plus de renouveler l'air du bâtiment, de récupérer la chaleur (en hiver) ou la fraîcheur (en été) contenue dans l'air évacué du logement et de la fournir à l'air entrant. Elle permet donc d'éviter le gâchis d'énergie pour le chauffage ou la climatisation.
Les différentes technologies
Il existe plusieurs types de ventilation double flux qui diffèrent par leurs fonctions et leurs technologies.
Double flux avec échangeur
Fonctionnement
Les types d'échangeur
Le système est constitué de :
• Un circuit de récupération d'air vicié dans les salles techniques (cuisine, WC, salle de bain), constitué de gaines et d'un ventilateur et de filtres.
• Un circuit d'insufflation d'air neuf dans les pièces principales (séjour, chambres), également constitué de gaines et d'un ventilateur et de filtres.
• Un échangeur permettant l'échange de chaleur entre les deux circuits d'air. Il existe plusieurs types :
o Echangeur à plaques
o Echangeur rotatif : une roue constituée d’un matériau emmagasinant et diffusant la chaleur tourne entre 2 circuits aérauliques. Dans l’un des deux, l’air chaud traverse un secteur de roue et lui transfère son énergie thermique. Après rotation le même secteur est traversé par l’air froid qui récupère l’énergie emmagasinée.
o Echangeur à double batterie : le circuit d’air extrait et le circuit d’air neuf sont chacun dotés d’une batterie à ailettes. Entre ces 2 batteries un fluide caloporteur circule et permet l’échange thermique.
o Echangeur à caloduc : le caloduc est un tube contenant un fluide caloporteur choisi en fonction des échanges thermiques à réaliser (pour les logements, on utilise l'eau glycolée). Ce fluide s’évapore au contact de l'air chaud en lui prenant de la chaleur et se condense au contact de l'air froid en lui donnant de la chaleur.
Les échangeurs à plaques et rotatif ne sont pas totalement imperméables : il y a un faible mélange entre l'air neuf et l'air sortant. Ils sont utilisés dans les habitations individuelles et collectives mais pas dans les bâtiment nécessitant une très bonne hygiène comme les hôpitaux, où l'on choisira plutôt un échangeur à caloduc.
Performances
Actuellement on arrive à fabriquer des échangeurs à haut rendement (> 90%). Mais attention, le rendement réel de l'échangeur dépend de l'étanchéité du bâtiment, il n'est donc pas égal au rendement donné par le fournisseur. Plus le bâtiment est perméable à l'air, plus le rendement réel de l'échangeur diminuera par rapport au rendement fournisseur.
Avantages et inconvénients
Les avantages d'une ventilation double flux avec échangeur par rapport à une ventilation simple flux sont : - Préchauffage ou rafraîchissement de l’air entrant - Economies d’énergie par récupération de calories - Filtration de l’air entrant, meilleure hygiène - Sensation de courant d’air froid supprimée - Isolation acoustique du dehors
Les inconvénients, non négligeables sont : - Le bâtiment doit avoir une excellente étanchéité à l'air - Choix de ventilateurs basse consommation - Entretien régulier nécessaire : encrassement de l'échangeur, des bouches et des gaines - Plus coûteux à l'achat qu'un système simple flux (environ dix fois plus cher) - Plus d'espace requis pour les gaines de ventilation - En cas de mauvaise conception, bruit des bouches d'insufflation en particulier dans les chambres - Isolation des gaines nécessaire - Il faut évacuer les condensats (liaison du caisson au réseau d’eaux usées)
Ainsi la ventilation double flux avec échangeur n'est pas adapté à la rénovation, car les vieux bâtiment sont généralement très perméables à l'air.
Maintenance
A la longue une VMC double flux s'encrasse, devient moins efficace, plus bruyante et peut même contaminer l'air neuf qu'elle introduit dans la maison. Pour eviter ces dysfonctionnements et assurer la longévité de l'installation, il faut nettoyer ses élements régulièrement, comme indiqué dans le tableau ci-dessous :
Exemples d'utilisation
Bâtiments de bureaux : une ventilation double flux à échangeur rotatif est installé à la maison des énergies de Chambéry (association ASDER).
Bâtiments d'habitation : tous les bâtiments passifs construits doivent adopter cette technique pour respecter les faibles seuils de consommation.
- Ventilation double flux.gif
Schématisation
Double flux thermodynamique
Double flux avec accumulation
La réglementation
Un débit minimum est imposé par les arrêtés du 24/03/1982 et du 28/10/1983.
Histoire
Cette section est vide ou n'est pas assez détaillée, votre aide est la bienvenue ! |
Voir aussi
Liens internes
- Le puits provençal ou puits canadien
- Construire son habitat
- Utilisation de l'énergie
- Les énergies renouvelables
- L'isolation
- La laine pour l'isolation
- Les toits végétaux
- La maison passive
Liens externes
- Site de l'association savoyarde des énergies renouvelables ASDER
- Apropos du système Thermo-Lüfter
- Informations sur la ventilation double flux
- Différents projets respectant la démarche HQE
Bibliographie
- Livres :
- De Haut, P., Chauffage isolation et ventilation écologiques, Eyrolles, 179, pp 91-101, 2007
- Salomon, T., Bedel, S., La maison des [néga]watts, Terre vivante, 155, pp.66-70, 2001
- Sites Internet :
|
|