Filet capteur de brouillard
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Sommaire
Description
Technologie qui consiste à capter l’eau présente dans le brouillard et les nuages. Un capteur de brouillard consiste en un filet de polypropylène résistant aux rayonnements ultra-violets, tendu horizontalement entre deux montants verticaux. Le filet est posé de façon à être à angle droit par rapport aux vents dominants. Lorsque les nuages traversent les filets, des gouttelettes d'eau se déposent sur les mailles. L'eau s'écoule le long du filet, puis dans des gouttières pour se déverser dans des canalisations qui alimentent un réservoir.
Les fines gouttelettes d'eau d'un diamètre de 2 à 5 micromètres sont si petites qu'elles ne tombent pas jusqu'au sol, (contrairement aux gouttes de pluie qui sont dix à cent fois plus grosses). En l'absence de végétation, les gouttelettes de ces brouillards persistants sont emportées par le vent, sans jamais irriguer le paysage. Grâce aux mailles de polypropylène des filets, on arriva à capter 30% de l'humidité brouillard en moyenne, soit 17 à 42 litres d'eau par mètre carré et par jour.
Historique
Cela fait quelques décennies que l’idée de produire de l’eau potable à partir de l’eau du brouillard est à l’étude. Cette idée a vraiment pris naissance en observant la géographie et le climat des régions montagneuses et désertiques du Chili, où le brouillard y est stable, même pendant la saison sèche.
Le succès de ces capteurs réside non seulement dans les conditions géographiques et météorologiques mais aussi dans la configuration des vents, l’orientation de la chaîne de montagnes par rapport aux vents, la topographie et l’espace des lieux pour l’installation des capteurs. Les sites les plus favorables sont les montagnes côtières où se condensent les embruns venus de la mer ; il faut un versant dont la pente est douce et face au vent, alors que les sites constitués de plusieurs petites vallées, de nombreuses collines ou de rochers sont moins propices au captage de l'eau de brume.
L’idéal est de pouvoir placer les filets sur une crête à une altitude comprise entre 400 et 1000 mètres d’altitude, là où se situe la base des stratocumulus riches en humidité. Enfin, pour une utilisation domestique il est nécessaire d’avoir un minimum de 90 jours de brouillard par an.
C’est à Chungungo, au Chili, que les premiers filets à brouillard ont été installés. C’est l’un des endroits les plus secs du monde où il n’y avait aucune source locale d’eau douce. Les habitants étaient obligés de faire venir l'eau par camion-citerne d'une distance de 40 km, au coût de 8 $ US les 1 000 litres. Une famille moyenne ne disposait que de 14 litres par jour, et pendant les périodes plus sèches, de trois seulement. Aujourd’hui, grâce au financement du CRDI et de l’ambassade canadienne à Santiago, ce village dispose de cent panneaux de polypropylène de 4 mètres de haut sur 12 mètres de large et récolte ainsi 15 000 litres d'eau en moyenne par jour, ce qui satisfait les besoins ménagers des 500 habitants et même les besoins d’une agriculture restreinte. En effet, les capteurs peuvent récolter plus de 40 litres d’eau par personne par jour.
Avantages
C’est une technologie bien adaptée aux besoins des pays en développement. Ces capteurs de brouillard permettent de produire une eau peu chère et immédiatement disponible. Contrairement à l'eau dessalée, l'eau du brouillard est riche en calcium et en sodium. Il semblerait même qu’elle puisse être utilisée comme eau minérale. Evidemment, si l’eau doit être stockée, il est préférable d’y ajouter du chlore pour éviter tout développement bactérien.
Inconvénients
L'approvisionnement reste aléatoire. Il peut arriver parfois que le brouillard se fasse attendre pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. D'autre part, comme les filets sont par définition installés dans des endroits exposés au vent, ils se déchirent régulièrement. Enfin, mieux vaut habiter dans une zone non polluée. Une étude suisse de 2003 a par exemple montré que l'eau du brouillard dans le Jura contenait en moyenne deux fois et demi autant de nitrate que la valeur tolérée pour l'eau potable, avec des valeurs maximales proches de 250 milligrammes par litre.
Installation et dimensionnement
Une installation de capteurs de nuages revient en moyenne à 75000 dollars américains, ce qui est faible comparé aux millions de dollars que coûte la construction d’un barrage.
Quel futur?
Devant le succès obtenu à Chungungo, l'ACDI a décidé d'appuyer financièrement un certain nombre de projets similaires. Madame Pilar Cereceda Troncoso, chercheur et enseignante à l'institut de géographie de l'Université pontificale catholique du Chili (PUCC), et le Dr Robert Schemenauer, physicien spécialisé en environnement atmosphérique à Environnement Canada, ont dirigé et dirigent encore l'installation de filets ailleurs au Chili, ou Pérou, en Equateur et dans le désert d'Arabie. En Equateur, le projet, qui consistait à adapter les filets aux besoins locaux, est terminé. Au Pérou, grâce à l’appui financier des Européens, on tente d'utiliser les arbres et les arbustes pour capter des brouillards dons des régions désertiques mois brumeuses. On croit que cette technique pourra, en certains endroits, remplacer les filets une fois que les arbres auront atteint une certaine taille. Il existe bien d‘autres endroits arides dans le monde, où les nuages peuvent être interceptés par des montagnes, qui pourraient profiter des capteurs de brouillards, affirme madame Pilar Cereceda Troncoso. Les conditions favorables à ce système se retrouvent dans une trentaine de pays d'Afrique australe, orientale et occidentale, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Amérique latine, d'Amérique du Nord et dans certains archipels. A titre d'exemple, les Philippines, les îles du Cap-Vert, le Soudan, l'Afrique du Sud, la Namibie, l'Angola, l'Ethiopie, la Somalie, la Tanzanie, le Yémen, Madagascar, la Chine et Haïti sont des pays qui ont un potentiel intéressant. D'ailleurs, de nouveaux projets sont annoncés aux Philippines et au Kenya.