Puits
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Un puits est un forage naturel ou artificiel permettant l'utilisation de l'eau d'une nappe phréatique située dans le sous-sol.
Histoire
Le puits a longtemps été la seule source d'approvisionnement en eau avec les sources et les rivières. Les premiers puits apparaissent au Néolithique avec l'agriculture et la sédentarisation de l'être humain. Au moyen-âge, certains puits étaient utilisés pour l'alimentation en eau et d'autres pour jeter les ordures et cadavres d'animaux. Étant souvent liés à une même nappe phréatique, ils ont favorisé l'expansion de diverses épidémies.
La construction d'un puits
Pour un individu isolé, créer un puits nécessite une somme de connaissances : génie civil pour la construction de la maçonnerie, mais la première concerne l'hydrogéologie.
Où creuser
Comment circule l'eau dans le paysage qui environne le site d'installation ?
Sur certains territoires, l'eau s'infiltre verticalement, profondément, ne reste pas dans le sol, aucun puits n'est possible. Sur d'autres, l'eau de pluie s'infiltre dans le sol, mais va être ralentie par une couche imperméable, par exemple une couche d'argile dans laquelle la vitesse d'infiltration est faible. Si l'eau s'accumule au dessus de cette couche imperméable, il y a un effet de réservoir, on va pouvoir pomper cette eau pour alimenter un réseau : arrosage, eau domestique pour le lavage ou l'alimentation des chasses d'eau, voir alimenter un réseau d'eau potable.
Selon les paysages géologiques, les couches de la Terre sont plus ou moins favorables à l'installation de puits.
La profondeur d'apparition d'une couche imperméable conditionne directement la faisabilité du puits. Près de la surface, les puits seront faciles à creuser, plus profond, plusieurs centaines de mètres et le coût de l'ouvrage le limite à une utilisation collective ou industrielle.
Plus simplement, près d'une rivière ou d'un fleuve, certains puits viennent directement s'alimenter dans la circulation souterraine liée à ces passages aériens de la précieuse ressource.
Dans l'hypothèse de départ où un individu, particulier envisage de creuser un puits dans son jardin, la première des informations à recueillir est donc à quelle profondeur se trouve l'eau ?
Dans ce cas, la réponse se trouve aussi dans le paysage traditionnel local : y a-t-il actuellement des puits en "activité" dans le secteur? Si oui il faut se précipiter sur ces ouvrages pour aller identifier les caractéristiques : profondeur, débit d'eau...
Sans l'information, il faut enquêter... Certains services de l'État ou des collectivités territoriales peuvent vous renseigner sur la présence de nappes d'eau dans votre région. Le BRGM (bureau de recherche géologique et minière) édite des cartes géologiques qui peuvent renseigner sur cette circulation de l'eau mais il faut être spécialiste pour interpréter ces documents [1]
Sur le terrain, trouver l'eau relève encore de l'exploit. Comme en surface où l'on constate que l'eau trouve des voies de circulation préférentielle (ru, ruisseaux qui font les grands fleuves), en dessous de nos pieds la circulation de l'eau est identique. L'eau trouve ses propres passages, et avec le temps réalise de véritables galeries.
Certains se font aider de sourciers pour trouver ces galeries! Pas de recette en la matière, là encore, c'est affaire de spécialiste, voire de croyance.
Avant de creuser, identifiez l'origine de la nappe phréatique dans laquelle vous souhaitez puiser et choisissez la technique appropriée.
Dernière précision : l'eau est un bien précieux qui jouit de nombreux textes. En France c'est aujourd'hui la Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt qui effectue les contrôles relatifs à la police de l'eau.
Comment creuser
On trouve toujours de l'eau pour peu que l'on creuse profondément. L'enjeu pour le particulier, fainéant et limité en moyen est donc de creuser plutôt en fond de vallée qu'en haut d'une butte. Les anciens creusaient simplement un trou en étayant au fur et à mesure de pierres taillées. Aujourd'hui, les spécialistes font tout un cinéma avec les problèmes de fines et de colmatage, en ajoutant des couches filtrantes... Il y a certes quelques profils géologiques avec lesquels il faut être plus pointilleux, mais globalement la technique reste à ce niveau de simplicité. Pour préciser, quelques connaissances de géologie sont nécessaires.
réglementation : Tout forage nécessite de respecter la réglementation. des déclarations préalables sont obligatoires. L'eau est un bien commun précieux qui devient rare à certaines périodes. C'est aussi un bien partagé.
Des forages profonds, mal réalisés ( y compris par certains professionnels peu scrupuleux) donnent des contaminations entre les eaux superficielles de mauvaise qualité sanitaire et les différents aquifères. Ces erreurs sont graves car elles peuvent contaminer une ressource utilisée par une collectivité, à plus ou moins long terme.
Enfin, il est strictement impossible de forer dans un périmètre de protection d'un point de captage d'une collectivité.
Comment creuser en sol meuble : alluvions, sables, etc
- technique avec buses en béton : (Ø de 0,8 à 1m)
- Technique avec sonde : encore appelée "cloche"
- Technique avec fonçage par tube acier.(Ø environ de 32 à 40 mm)
- Technique avec tarière.
- technique avec buses en béton percées : (Ø de 0,8 à 1m)
le creusement régulier à la base de la buse va permettre la descente de la buse verticalement. On charge avec une nouvelle buse au fur et à mesure de la descente. (par prudence une par une). Il vaut mieux choisir des buses de 1m pour faciliter le travail de creusement et d'entretien du puits. Attention : DANGER le fond du puits est une zone d'accumulation de votre production de CO2. Vous risquez de vous asphyxier suite à vos efforts et votre travail au fond du puits. La densité du CO2 est une fois et demi celle de l'air, ce gaz est inodore et incolore. Les anciens puisatiers utilisaient des oiseaux ou des souris comme indicateurs de danger. L'inertie ou l'apathie de l'animal indiquait une intoxication. Les professionnels utilisaient aussi dans les caves de production vinicole des rats de cave (mèche longue allumée), dont l’extinction indiquait un danger mortel. Les buses percées (souvent vendues spécialement percées) vont assurer la percolation de l'eau de la nappe. Le fond du puits peut être chargé d'une dalle percée, en béton posée sur un lit de gravier. La mise en place d'une telle dalle, délicate, nécessite un équipement particulier. les pompes vide-cave sont utilisables, avec l'avantage d'être peu coûteuses et de supporter une eau relativement chargée.
limites physiques : 7 m de dénivelé, entre la pompe et le niveau de l'eau lorsque la pompe est en surface. Les buses pèsent de 150 à plus de 300 kilogrammes.
- Technique avec sonde : encore appelée "cloche" puits de Ø de 100 à 180 mm en pvc
Un cylindre creux en métal épais, est équipé d'une boule (bois ou acier) qui en reposant sur un cône troqué renversé, obture le bas de la sonde de façon à bloquer les débris dans la sonde. Un orifice latéral, en haut de la sonde, permet l'évacuation de l'eau. Une corde solide permet la remontée après chaque lâcher de la sonde dans un tube de diamètre un peu plus grand que la sonde. La corde peut être enroulée dans un grand baquet afin d’éviter tout accident lors du lâcher et de garantir la sécurité des manipulateurs. l'enroulement se fait comme le font les pêcheur qui rangent leurs lignes dans des baquets. Au fur et à mesure de la descente des tubes, on emboite un nouveau tube collé (chemisage du forage). . Le premier tube est percé sur un mètre, ou on utilise une crépine découpée au laser pour récolter l'eau. La cloche ne doit jamais entièrement passer sous le tube, elle serait alors probablement perdue. Ces sondes ou cloches sont fabriquées artisanalement. Leur poids peut aller jusqu'à 10 kg à vide et 20 kg chargée ! Une chèvre avec poulie est une aide précieuse. L'amorçage du puits peut être facilité en déversant rapidement une grande quantité d'eau dans le puits. Une pompe de surface peut être utile pendant le forage pour évacuer les fines lors du passage au niveau de la nappe. Un mouvement vertical exercé sur le tuyau de pompage (crépine en acier obligatoire et clapet) aidera l'évacuation par la pompe de ces fines.
limites physiques :
- 7 m entre la pompe et le niveau de l'eau : si la pompe est en surface.
- La hauteur sous la chèvre, limite la longueur des rallonges du chemisage.
- La quantité d'eau présente dans le volume du tube limite les capacités de production de tels puits lorsque la percolation est mal assurée.
- La percolation est lente dans les alluvions fines, en contre partie, le forage est relativement plus facile.
- Lors du lâcher de la sonde, bien se protéger de la corde.
- Un galet malencontreux peut tout bloquer !
- Technique avec fonçage par tube acier.(Ø environ de 32 à 40 mm)
Un premier tube, muni d'une pointe, perforé sur sa longueur, rempli de gros sel, est forcé dans le sol grâce à une pièce mobile (appelée "tête de Turc") sur laquelle on frappe, en veillant à na pas abimer le pas de vis du tube. En suite on visse avec un manchon un nouveau tube, on replace la tête de frappe, et ainsi de suite.
Cette technique utilise des tubes en acier spéciaux "qualité forage". Des sociétés vendent des kits complets, pointe, tubes filetés, manchons de raccords, avec pompe spéciale de vidange des sables et graviers, puis amorçage de la pompe de production, têt, vanne, clapet anti-retour, etc.
limite physique : 7 m entre la pompe et le niveau de l'eau : la pompe étant en surface
- Technique avec tarière.
La tarière est mise en action à la force des bras, des rallonges permettent au fur et à mesure de la descente de poursuivre le forage. Les qualités du terrain sont vite une limite à cette technique.