Agriculture durable

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Révision de 23 septembre 2006 à 20:47 par Pautard (discussion) (Mesure des impacts envionnementaux)

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L'agriculture durable (ou soutenable, en traduction de l'anglais sustainable) est l'application à l'agriculture des principes du développement durable ou soutenable tels que reconnus par la communauté internationale à RIO en juin 1989.
Il s'agit d'assurer une production pérenne de nourriture, de bois et de fibres en respectant les limites écologique, économique et sociale qui assurent la durabilité spatiotemporelle de cette production.

Périmètre, définition

L'agriculture durable ne doit pas être confondue avec l'agriculture raisonnée qui s'appuie sur des chartes et souvent n'exige que le respect de la loi et un principe d'économie (n'utiliser que la dose utile d'intrant, là et quand elle est utile), là où l'agriculture soutenable cherchera la restauration de l'agroécosystème.

Le terme agriculture soutenable, parfois rencontré, est une meilleure traduction - bien que littérale - du terme anglo-saxon sustainable agriculture, qui a d'abord été traduit par "agriculture durable" voire improprement par "agriculture soutenue" par les francophones.

Objectifs poursuivis

L'agriculture durable vise une amélioration dans la soutenabilité du système, en créant plus de richesses pérennes et d'emplois par unité de production, sur une base plus équitable. Ces principes sont basés sur la reconnaissance du fait que les ressources naturelles ne sont pas infinies et qu'elles doivent être utilisées de façon judicieuse pour garantir durablement la rentabilité économique le bien-être social, et le respect de l'environnement (les trois piliers du développement durable).

Concrétement et dans l'idéal (rien n'assurant qu'une agriculture respectant simultanément toutes ces qualités soit possible) :

  • L'agriculture durable vise l'utilisation des ressources naturelles locales (utilisation des biens et services fournis par la nature comme intrants fonctionnels). Pour cela, elle utilise les processus naturels et régénérateurs, comme les cycles nutritifs, la fixation biologique de l'azote, la reconstitution des sols et les ennemis naturels des ravageurs ;
  • Elle vise également à réduire la production de déchets non réutilisés en créant des interdépendances avec d'autres activités économiques, dans un objectif de plus grande efficacité globale, et favorise l'utilisation des sous-produits de l'activité agricole ou de toute autre activité (par exemple, utilisation de déchets humains (sécurisés/compostés ou méthanisés), voir toilette sèche).
  • Elle (pour l'agriculture biologique) ou limite les intrants de synthèse tels que les pesticides à leur fraction dégradable, utilise des pratiques limitant l'érosion et la dégradation des sols, réduit l'usage d'intrants pour protéger les ressources en eau).
  • Elle ne porte pas atteinte à l'intégrité des personnes et des êtres vivants. L'agriculture durable limite l'usage de pesticides qui peuvent nuire à la santé des agriculteurs et des consommateurs (voir sûreté biologique), elle vise à protéger la biodiversité.

Organisation de l'agriculture durable

Le concept principal est que l'exploitation agricole est constituée d'un ensemble de sous-systèmes qui fonctionnent tous en interaction, un sous-système générant des entrées pour les autres, le système fonctionnant dans l'idéal en cycle fermé.

Organisation en filière intégrée

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   Filière intégrée.

L'agriculture durable doit être intégrée par tous les agents économiques de la filière, de la fourche à la fourchette (du producteur au consommateur), en incluant les parties prenantes concernées par :

  • la limitation des nuisances olfactives et sonores,
  • la limitation des pollutions de l'eau, de l'air et du sol, ainsi que de la pollution génétique liée aux OGM...),
  • la limitation de l'appauvrissement de la diversité agricole liée aux techniques de sélection, d'hybrides stériles et de brevetage.

Modèle:Détail

Parties prenantes :

Une filière doit être évaluée selon des critères normés communs à tous les agents économiques de la filière, en cohérence avec le cadre normatif des comptabilités nationales.

Prévention des risques

  • Types de risques,
  • Aménagements,
  • Évaluation des programmes de mise à niveau,
  • Inventaires à réaliser, procédures à respecter, exigences,
  • Classification des locaux et des sites de travail
  • Actions à faire,
  • Prévention,
  • Organisations.
Mise à disposition d’agriculteurs d’appareils simples de lectures de codes barres pour enregistrement et suivi de fournitures en magasin local (commandes, gestion des stocks, entrées / sorties…), avec possibilité de :

Types d'action (acteurs) :

  • Prévention des risques industriels, École des Mines,
  • Formation au conseil en matière de prévention des risques (IPGP Jussieu),
  • Veille réglementaire, normative et juridique,
  • Auto-diagnostic.

Valorisation de la biomasse

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   Biomasse.

L'agriculture durable adopte comme principe que la valorisation de la biomasse n'est pas réservée exclusivement à l'alimentation humaine.

Les produits agricoles, ainsi que les déchets et résidus de l'activité agricole, peuvent avoir d'autres utilisations :

Traçabilité

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   Traçabilité.

Sur la normalisation relative aux denrées alimentaires, voir la série de normes ISO 22000 sur la sécurité des denrées alimentaires

L'agriculture durable s'appuie sur des preuves et une traçabilité apportées par des certifications crédibles, faites par des certificateurs indépendants comme par exemple :

Parties prenantes en France :

La mise en oeuvre de filières intégrées d'agriculture durable met en jeu l'interopérabilité de systèmes hétérogènes, donc la cohérence et la qualité des données (voire leur sécurité), ce qui implique l'utilisation d'un cadre normatif global.

Mesure des impacts envionnementaux

Les nuisances et pollutions peuvent être mesurées dans le cadre des mesures de prévention des risques.

Il existe un modèle macroéconomique, développé par l'OCDE, qui sert de référence en Europe, pour la mesure de ces « pressions environnementales » : le modèle Pression-État-Réponse (PER).

On peut donc transformer les mesures enregistrées sur le terrain en indicateurs du modèle PER.

D'autre part, on peut aggréger ces mesures par secteurs institutionnels.

Bibliographie

Entreprises et environnement. Rapport à la Commission des comptes et de l'économie de l'environnement. Ministère de l'écologie et du développement durable. La documentation française. 2004.

Voir aussi

Liens externes