Gestion de l'eau
L'eau, en si grande quantité sur Terre, est aujourd'hui devenue rare car trop gaspillée et trop polluée. Nous devons réfléchir à des solutions pour mieux la gérer, mieux la recycler.
Sommaire
La récupération des eaux pluviales
La récupération de l'eau de pluie est une tradition ancienne qui ne s'est jamais complètement perdue; de nombreuses citernes destinées à l'arrosage sont encore visibles aujourd'hui dans les jardins privés de maisons de campagne.
La récupération des eaux pluviales repose sur quelques principes:
Système de récupération des eaux pluviales pour l'habitation (Source: Wisy)
- filtration avant l’arrivée dans les citernes avec des systèmes auto-nettoyants,
- épuration ne nécessitant pas d’entretien à l’intérieur du réservoir,
- conservation de l'eau dans un endroit frais et sombre,
- emploi de pompes économes en énergie pour distribuer l'eau recyclée,
- marquage de tout le système de canalisation avec la mention eau non-potable.
Les toilettes
(Source: http://www.geocities.com/nesdelaterre/wcpage.html )
La pollution des rivières est surtout due aux usages domestiques de l'eau. Vouloir seulement épurer nos eaux usées n'est pas une solution. En tirant la chasse d'eau, nous polluons singulièrement nos rivières en azote et en phosphore. Les stations d'épuration, équipements lourds et coûteux pour la collectivité, n'épurent pas ces éléments contenus dans nos déjections. Ils sont à l'origine de l'eutrophisation (croissance excessive des algues qui ne laissent plus d'oxygène pour les autres êtres vivants).
Chaque fois que nous tirons la chasse d'eau, nous gaspillons 10 à 12 litres d'eau rendue potable à grand frais. Cette consommation représente 35 % de notre facture ! Ce type de WC est le symbole de notre insouciance vis-à-vis de l'environnement : "je tire la chasse et le reste n'est plus mon problème". Et pourtant, la quantité de matière organique contenue dans nos déjections, après compostage, pourrait fertiliser la terre agricole qui nourrit l'utilisateur d'un WC, alors que les sols s'appauvrissent jours après jours.
Et si d'un déchet on créait une ressource...
L'alternative à ce non-sens est le compostage direct des déjections humaines grâce aux toilettes sèches. Le compostage évite de polluer l'eau et produit un amendement organique fertilisant. La mise en oeuvre de ce système offre peu de difficultés en zones rurales et quartiers péri urbains.
Le problème est culturel: aujourd'hui, les déjections humaines sont considérées avec crainte et dégoût. Il existe différents modèles de toilettes sèches facilement aménageables chez des particuliers, notamment des modèles suédois dont le design très moderne n'a rien à envier à nos toilettes à chasse d'eau. Dans les systèmes présentés sur les photos, on ajoute à chaque utilisation des matériaux riches en carbone (de la sciure, des copeaux de bois ou de la paille) pour équilibrer la forte concentration en azote des urines et des matières fécales. Ces matériaux absorbent l'humidité et limitent les odeurs tout en facilitant l'aération du compost. En ville, l'usage des toilettes sèches pourrait aussi s'envisager, à condition qu'il y ait une volonté politique d'organiser un ramassage sélectif des effluents et d'encourager l'adaptation de l'habitat à cette nouvelle technique d'assainissement.
L'utilisation des toilettes sèches rendrait la pureté à nos rivières, permettrait de préserver nos ressources hydriques, d'enrichir les sols et d'économiser des sommes fabuleuses consacrées à l'épuration de l'eau.
Les toilettes sèches
Filtrage de l'eau par phytoépuration
La phytoépuration ou lagunage est une technique d'épuration des eaux usée par les plantes et micro-organismes.
Les phragmites (roseaux) sont le plus souvent utilisées. Il s'agit généralement de toutes les plantes que l'on trouve au bord des étangs et des lacs et qui ont la capacité à la fois de transformer la matière organique et de fixer les métaux lourds et produits dérivés des détergents. Si l'on y rejette uniquement les eaux grises, 1m² par personne suffit . Il existe aussi des lagunes de plantes. Ce sont des réservoirs immergés dans lesquels on place des plantes aquatiques. La jacinthe d'eau constitue une biomasse intéressante qui nettoie efficacement les métaux lourds, mais il convient de prendre garde à sa prolifération. Les lentilles d'eau sont aussi efficaces pour l'épuration, de plus elles sont très riches en protéines (35 à 50% du poids sec) et constituent un bon aliment pour les animaux
Il existe relativement peu de documentation sérieuse sur la phytoépuration, preuve que cette technique, pourtant simple en est à ses débuts... Un immense travail reste donc à faire:
A la recherche purement technique s'ajoute le fait que la phytoépuration et les toilettes sèches rencontrent des obstacles administratifs, pour être des solutions trop novatrices. Une réflexion menée en commun avec les pouvoirs publics sera donc nécessaire... L'enjeu, rappelons le en conclusion est vital: qu'il reste de l'eau pure pour nos enfants...
Des étapes de la phytoépuration:
- Le pré traitement: Il est constitué d'un dégrilleur et d'un débitmètre. Le dégrilleur est composé d'une grille qui permet de retenir les gros déchets.
- Le déshuilage: Cette zone est située dans la première lagune. Il s'agit d'un demi-cylindre métallique appelé aussi lame siphoïde. Celle-ci permet de séparer les huiles et les graisses du reste des eaux.
- La lagune à microphytes: C'est le premier bassin du lagunage où vivent les bactéries, des algues microscopiques et quelques plantes aquatiques flottantes. · Les bactéries ont un rôle essentiel car elles réalisent la minéralisation de la matière organique en gaz carbonique, eau, nitrates et phosphates . · Les algues se nourrissent des éléments libérés par les bactéries, elles utilisent la lumière du soleil comme source d'énergie, de là se produit une série d'autres réactions qui entraînent la fabrication de leur propre matière organique : les tiges, les feuilles, et les fleurs. C'est le principe de la PHOTOSYNTHÈSE. Elles libèrent enfin, de l'oxygène dans l'eau, indispensable à la vie dans les lagunes. Les eaux séjournent environ 50 jours dans le bassin à microphytes.
- Le lagunage à macrophytes: un lagunage naturel peut comporter deux bassins à macrophytes, ce qui est d'ailleurs recommandé. · Dans cette lagune vivent des algues macroscopiques ce qui veut dire qu'elles sont visibles à l'oeil nu, vivent aussi, dans le bassin, des plantes aquatiques. · Les algues ont toujours le même rôle. Les plantes aquatiques puisent également les sels minéraux indispensables à leur croissance et permettent aussi le développement de micro-organismes qui se nourrissent des plantes elles-mêmes, et des éléments dissous dans l'eau. · Ainsi, se développent des chaînes alimentaires de végétaux et du phytoplancton (algues microscopiques) vers les animaux aquatiques puis aériens, puis terrestres. Les eaux séjournent ici environ 40 jours et ainsi elles se libèrent des impuretés restantes.
Source: ( http://eauvivante.free.fr/fr/accueil.htm#concretement )
Webographie
Bibliographie
- "Eau votre vie", par Louis Faurobert, éd. Charles Corlet, 1992, 341p.
- "L'eau", éd. Biodynamis, Hors-Série 1998 n°l. 84p.
- "Bassins et jardins d'eau", par Annette Shreiner, éd. Rustica, 1993, 80p. ISBN 2841381811
- "Connaissance de l'eau", par Luu Dang Vinh & Claudine Luu, Inderplarn, 1993, 163p.
- "Manuel de lagunage à macrophytes en régions tropicales", par Yves Charbonnel, Agence de Coopération Culturelle et Technique, 1989, 37p.
- "L'insoutenable vérité de l'eau", par Jacques Collin, éd. Guy Trédaniel, 1997, 241p. ISBN 2857079273
- "L'eau, le miracle oublié", par Jacques Collin, éd. Guy Trédaniel, 1993, 239p. ISBN 2857075693
- "Procédés naturels de valorisation des déchets et des effluents domestiques, industriels et agricoles", par Anne Rivière, Eau Vivante. N°l juin 1997, 4p.
- "De l'orage dans l'eau", par Philippe Lamotte, Le Vif l'Express n° 2542 du 24 mars 2000.
- "Pluvalor et traiselect", par Joseph Orszagh. -toilettes sèches, récupération de l'eau de pluie Université de Mons-Hainaut 065/37.33.71
- "Pluvalor & Traiselect : Introduction à la gestion écologique de l'eau dans la maison", par Joseph Orszagh, Enviroways P&I, 1998, 70p.
- "Le Chaos sensible", par Theodor Schwenk, Triades-Editions, 1963, 231p. ISBN 2852480778