Toit de chaume

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Un toit de chaume est un type de toit traditionnel en chaume également intéressant pour les habitations actuelles en raison de sa bonne isolation.

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Catégorie:Se loger


Historique[modifier]

Origines[modifier]

Nomade ou sédentaire, l'homme a toujours fait usage des ressources de son environnement proche pour se loger : argile et pierres pour les murs et plantes suffisament résistantes pour la toiture. L'agriculture a permis d'élargir le choix aux chaumes des céréales, dont l'usage a été tel que le terme "chaume" s'est appliqué à toute couverture végétale sèche (à ne pas confondre avec les toits verts). En Europe, quand le sol le permettait, c'est le seigle, vu ses performances, qui était privilégié pour la culture, son chaume étant réservé pour l'habitation. Quand les propriétaires terriens se l'octroyaient pour leur manoir ou la revente, il ne restait plus qu'à utiliser ce que la nature offrait et que le bétail refusait de brouter : genêt, bruyère et dans les zones humides non cultivables : jonc, iris, carex ou roseau, en mélange ou non, sont les chaumes du pauvre en somme.

De la fin du Moyen-Âge à l'Ére industrielle[modifier]

À partir du XVe siècle, les incendies ravageurs dans les villes surpeuplées conduisent progressivement à l'interdiction du chaume. Les matériaux de substitution étant coûteux et les transports plus longs, la tuile et l'ardoise qui n'étaient utilisé que sur les châteaux, églises et monastères, ne s'étendent cependant que très progressivement aux maisons bourgeoises des villes et à quelques riches demeures à la campagne. C'est ce qui explique que la "chaumière", souvent associée à une habitation pour les pauvres, devienne progressivement synonyme de masure.

Du XIXe siècle au milieu du XXe siècle[modifier]

L'industrialisation des campagnes entraîne une refonte de la société rurale : les grands fermiers s'enrichissent et la main-d'oeuvre devenue pléthorique s'exile en ville pour travailler comme ouvrier. C'est la fin du chaume. Les fermes se bâtissent où se rénovent à la brique et à la tuile devenues bon marché et les "chaumières" laissées à l'abandon abattues les unes après les autres. Ce n'est que dans les régions pauvres, car épargnées par l'industrialisation, qu'elles subsistent, ce qui renforce encore le caractère pouilleux de la "chaumière".

De 1950 à nos jours[modifier]

La bourgeoisie citadine enrichie tend à s'enfuir des villes polluées et populeuses et aspire à un retour à la campagne, ne serait-ce qu'à quelques kilomètres des centre-villes ou en villégiature. Mais il n'est pas encore question de rénovation. On voit alors fleurir des "villas" d'inspiration normande qui n'ont plus grand chose à voir avec les "chaumières" traditionnelles. Le seigle a disparu des campagnes au profit du blé et les variétés de céréales industrielles privilégient les courtes tiges pour faciliter la moisson. Le chaume de seigle devient indisponible. Les villas se parent donc de chaume de roseau, même dans les régions où il n'avait jamais été utilisé. Les résultats discutables de cette approche ont d'ailleurs entrainé la perte de ce mouvement architectural, même si l'intention de base esquissait une certaine conception du retour à la nature.

Un renouveau attendu[modifier]

Une nouvelle conception holistique de l'habitat a permis de replacer le chaume comme matériau de choix dans la construction et la rénovation, ce qui explique son utilisation croissante, 150 ans après la généralisation de la tuile et de l'ardoise. La tendance actuelle d'utilisation à outrance du roseau, que l'on va jusqu'à importer de Chine, ne s'explique que par le manque d'information des apprentis-bâtisseurs quant aux différents types de chaume et à la fragmentation des marchés, car les variétés anciennes de seigle ont connu un renouveau grâce à l'agriculture biologique et à l'ouverture des frontières aux pays de l'Europe de l'Est, producteurs traditionnels.

Types de chaume[modifier]

N.b.:

  • Le type le plus adapté à une habitation est en premier lieu celui de la région.
  • Les mélanges étaient monnaie courante dans les régions sans céréales, ou pour les cabanes à bestiaux.
  • Toutes les céréales modernes sont à courte tige et sont donc inadaptées aux toitures en chaume. Le tableau se réfère donc uniquement aux variétés anciennes à longues tiges.
Types de chaume
  Plantes cultivées Zones sèches non cultivables
ou Refus du bétail
Zones humides
non cultivables
Autres
type de chaume
Seigle
Blé
Lin
Bruyère
Genêt
Jonc
Laiche
Roseau
Palme
Palmetto
longueur
>120 cm
lots disparates
de 1m à 1,80m voire >2m
souplesse de pose
excellente
médiocre
poids
très léger 25 kg/m²
35 kg/m²
imputréscibilité
haute (taux de silice élevé)
résistance aux rongeurs
oui : taux de silice et de cellulose élevés
oui : légèrement salé
résistance aux oiseaux
non: filet nécessaire
oui : aucun attrait
approvisionnement
difficile
relativement aisé
auto-culture
facile (surtout en terrain pauvre et acide)
facile (en marais seulement)

Chaume de seigle[modifier]

On réservait chaque année un carré de seigle dans les régions où cette culture était possible pour la confection ou la répartion du toit de chaume. Le seigle possède en effet des caractéristiques supérieures aux autres matériaux, en particulier le roseau.

Restauration[modifier]

Présence antérieure d'un toit de chaume[modifier]

Au fil des interdictions et des remplacements par la tuile ou l'ardoise, il est souvent difficile sans photos ou documentation de déterminer l'historique de la toiture. Voici quelques éléments d'appréciation :

Pente du toit & largeur du bâtiment[modifier]

Aspect extérieur[modifier]
Examiner tout d'abord la pente du toit et la largeur du bâtiment. Jadis, on donnait une forte déclivité au toit pour permettre à l'eau et à la neige de s'évacuer rapidement. Une stagnation trop longue entraînait sinon un pourrissement du chaume de couverture. Cette pente du toit était de 30° à 35° minimum (soit 70 à 65% de déclivité). Ceci explique la largeur réduite de la plupart des anciens bâtiments. La physionomie caractéristique des granges est dûe à cet impératif, car pour obtenir une surface protégée plus grande, il fallait élever considérablement la hauteur du toit.
Charpente[modifier]

Si cela n'est pas concluant, il convient d'examiner la charpente, en particulier les fermes. On découvre souvent des adaptations et des ajouts successifs pour couvrir un élargissement du bâtiment. Ces ajouts datent en général du XIXe siècle ou milieu du XXe siècle, au moment de l'industrialisation des tuileries. Comme elles étaient souvent aussi des briquetteries, on retrouve aussi souvent des modifications dans les matériaux des murs. Ainsi dans une courte période, les pierres issues des carrières locales, de même que le chaume ont été remplacés par des tuiles et des briques.

Gouttières[modifier]

Les toits de chaume débordent de 50 cm au moins du mur gouttereau (mal nommé en l’occurence) pour chasser au plus loin les eaux de pluie des murs et ne nécessitent pas de gouttières. Ainsi vos tuiles pourraient ne déborder que très légèrement de votre mur et les fixations des gouttières être plus récentes que le bâtiment.

Noue, fossé ou pente[modifier]

Pour recueillir les eaux de la toiture alors que les gouttières sont inutiles pour un toit de chaume, une noue, un fossé ou une simple pente servent à drainer le sol pour empêcher l'humidité au pied du mur. Observer donc la base des murs, la cour ou le jardin pour y déceler la trace d'un système de drainage des eaux.

Base du mur et sol cimentés[modifier]

Cela montre la rupture du système d'évacuation des eaux à plus de 50 cm du mur. Le chaume étant enlevé, l'humidité atteint le mur.

Notes et références[modifier]

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