Comment créer un lieu d'éducation alternatif/Témoignage
Sommaire
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Vous connaissez bien le sujet... Et vous désirez mieux renseigner ceux qui ont déjà lu l'article Comment créer un lieu d'éducation alternatif ? Vous voulez apporter des éléments nouveaux à des lecteurs qui voudraient en savoir plus ? Le but des pages-témoignages est justement de donner un complément d'informations; et ceci, en tenant compte de : votre opinion personnelle. :-) Par contre... si les éléments d'infos, que vous désirez apporter, sont : neutres d'opinion, il serait plus logique de les ajouter à l'article principal pour l'enrichir...
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Témoignage d'Isabelle Peloux de L'école du Colibri[modifier]
Comment avez vous décidé de vous lancer dans cette initiative ?[modifier]
Professeur des écoles depuis de nombreuses années et formatrice en écologie relationnelle, le site des Amanins m'offrait une opportunité de mettre en pratique la pédagogie de coopération. L'idée de faire une école au centre d'une ferme écologique permettait d'allier les richesses d'un lieu de travail avec le besoin de l'école de s'ouvrir au monde pour donner du sens aux apprentissages.
Comment cela fonctionne et à quoi ça sert ?[modifier]
La spécificité de l'école du colibri est que l'on accompagne la pédagogie d'une véritable éducation à la coopération. Nous nous sommes rendus compte, en tant qu'adultes, que la coopération était un savoir faire qui demandait des compétences relationnelles que nous ne connaissions pas forcément. Nous avons vu que des outils coopératifs nous étaient indispensables pour bien travailler ensemble. Du coup nous avons décidé de les enseigner aux enfants afin qu'ils puissent une fois adulte les réutiliser. Ces outils peuvent rapidement se décrire en deux catégories:
- des débats philosophiques pour apprendre à formuler clairement sa pensée et à écouter l'autre.
- une éducation à la paix pour apprendre à être en paix avec soi-même, avec les autres et avec son environnement. Dans ce cursus l'enfant apprend, entre autres, l'écoute active et le métier de médiateur.
Quels sont les principaux obstacles/inconvénients que vous avez rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?[modifier]
Au départ, une école élémentaire est forcément une structure hors contrat avec l'état, il faut donc réfléchir à son autonomie financière. Le loyer versé par la SCOP (cf question 6) permet de demander une participation financière aux parents très légère (environ 35€ par mois). Pour les autres frais de fonctionnement, nous avons cherché comment demander une participation des parents la plus juste possible afin de rester accessible au plus grand nombre. Nous avons rencontré des structures qui faisaient appel au bénévolat des parents et qui se plaignaient que ce soit toujours les mêmes qui participent. Pour plus d'équité nous avons donc mis en place un échange de service non monnayable. Chaque famille doit faire 10 demi-journées d'aide (cantine, ménage, travaux diverses...) par an et par enfant. Le nombre de demi-journées est dégressif selon le nombre d'enfants scolarisés. Ce système fonctionne bien, il crée du lien entre les parents et avec la structure SCOP.
Quels sont les avantages d'une telle initiative ?[modifier]
Créer son propre projet oblige à beaucoup se responsabiliser. Cette expérience nous a obligé à travailler « pour » et non plus « contre »!!! Fini l'énergie de dénoncer ou de se plaindre. C'est du coup sur le plan personnel une grande joie créatrice et une grande liberté. Sinon l'avantage de la participation des parents est que cela crée du lien et de la coopération entre adultes, ceci est encore une fois au service du projet dans son ensemble. En effet comment apprendre la coopération à nos enfants ou élèves si nous ne savons pas la vivre entre nous?
Quelles structures vous ont aidé dans votre projet ?[modifier]
C'est l'association des Amanins qui est porteuse du projet. Elle est propriétaire du lieu et des autres bâtiments. Elle loue ses bâtiments à la SCOP qui lui verse un loyer, c'est ce dernier qui assure le salaire de l'enseignant de l'école. Sinon j'ai visité d'autres écoles - à savoir l'école Montessori de Sophie Rabhi au Hameau des Buis et l'atelier Montessori de Crest - hors contrat et je me suis servie de leurs expériences pour bâtir la notre.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer dans une initiative similaire ?[modifier]
Attention le métier d'enseignant est très complexe. Il ne suffit pas de vouloir un relationnel plus correct que celui que vos enfants rencontrent parfois. Il faut aussi recruter des personnes spécialistes en pédagogie. L'école a d'abord une mission d'instruction et c'est celle-ci qui est prétexte à éduquer. Votre projet doit porter l'école dans sa globalité: instruction, connaissances en pédagogie et en didactique, responsabilisation des adultes référents en psychologie de l'enfant et en connaissance sur la relation, coopération et montage financier. Il n'y a pas d'ordre de priorité, tout doit y être simultanément. De plus tout au long de l'année scolaire, cela demande un important travail de préparations et de recherches.
Remarques[modifier]
Il faut aussi des adultes référents porteurs d'espoir et heureux de vivre!! C'est notre devoir que de transmettre aux enfants l'espoir d'un monde en pleine métamorphose dont ils sont et seront les acteurs.
Témoignage de Caroline Sost de Living School[modifier]
Comment avez vous décidé de vous lancer dans cette initiative ?[modifier]
C’est au cours d’une formation de 3 années intitulée « Master pour le Développement du Leadership Ethique » que j’ai pleinement pris la mesure des enjeux mondiaux (environnementaux, sociaux, économiques…) et de l’urgence de créer une éducation qui y réponde réellement en formant des personnes épanouies et responsables, créatrices de valeur pour la société et le monde.
Comment cela fonctionne et à quoi ça sert ?[modifier]
Living School, qui accueille 68 enfants de 3 ans à 8 ans dans 2 établissements, propose en plus du programme de l’Education nationale, une éducation au savoir-être (développer la confiance en soi, apprendre gérer avoir des relations harmonieuses avec les autres…), une éducation à l’éco-citoyenneté (écogestes, sensibilisation à la nature, projets environnementaux et de solidarité locale et internationale, conseils d’enfants…) et à la santé (bien se nourrir, bouger, respirer, se relaxer…). L’ensemble de la pédagogie est basée sur le principe que la joie et le plaisir sont les moteurs les plus puissants de l’apprentissage. La co-éducation est également un axe fort de l’école et les parents sont invités à suivre chaque mois des ateliers sur le « savoir-être » afin de développer un relationnel le plus épanouissant possible avec leurs enfants (ex. comment développer une autorité juste et bienveillante ?). Les résultats de cette pédagogie sont quotidiennement observables : des enfants heureux de venir à l’école, épanouis et responsables, qui initient des projets concrets pour la société et le monde. L’an dernier par exemple, les enfants ont sauvé de la faim 7 enfants en partenariat avec Action contre la Faim et cette année, ils ont contribué à replanter 720 arbres en Casamance avec l’organisation « Trees & Life » en jumelage avec l’école du village de Teyel (Senegal) au pied de la pépinière.
Quels sont les principaux obstacles/inconvénients que vous avez rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?[modifier]
Pour la création de Living School, les principaux obstacles qui se présentaient à moi étaient de réunir les fonds nécessaires et de trouver un local aux normes. J’ai mis un peu plus d’un an à réunir les fonds. J’ai pour cela commencé par créer une association « Savoir-être et éducation » avec laquelle j’ai animé des formations au savoir-être pour les enseignants et pour les parents. C’est sur la base des résultats très positifs de ces formations que j’ai rédigé le dossier de présentation de Living School et que j’ai démarché des investisseurs éthiques. J’ai sollicité tous mes réseaux et les réseaux de mes interlocuteurs et c’est ainsi que j’ai réuni 14 personnes autour du projet. J’ai ensuite sollicité un emprunt auprès de la banque d’un montant quasi équivalent à notre investissement à tous, ceci m’a permis d’ouvrir la première école tout en pensant au développement à venir. Pour les locaux, j’ai travaillé avec Internet, des agences et le soutien précieux de notre architecte qui a pu se prononcer sur la faisabilité du projet lors des visites.
Quels sont les avantages d'une telle initiative ?[modifier]
Pour moi, il n’y a rien de plus beau que de contribuer à l’épanouissement des enfants. C’est sur la base de ce plein épanouissement que ces futurs citoyens pourront contribuer à un monde meilleur. C’est en cela que le « savoir-être » est un pilier de notre école. Il me parait essentiel de sortir de la logique de manque et de limitation, et par conséquent de compétition, qui nous entoure et de tourner résolument notre regard vers le potentiel des individus et leur capacité à coopérer pour apporter un service à la société. Il est urgent de réorienter l’éducation pour ne plus produire de « bons exécutants » au service d’un système à bout de souffle, qui engendre lui-même l’exclusion, mais de permettre l’émergence de personnes debout, épanouies et responsables, créatrice de valeur réelle pour l’humanité et la planète. Je ne vois pas de plus beau programme.
Quelles structures vous ont aidé dans votre projet ?[modifier]
- Recherches et Evolution: cabinet spécialisé dans le Leadership Ethique. C’est grâce au Master pour le Développement du Leadership Ethique que j’ai créé Living School. Au cours de ce cursus de 3 années, j’ai pris non seulement la mesure des enjeux mondiaux et de la nécessité d’un changement de paradigme, mais j’ai également pu trouver et concrétiser mon projet de vie, i.e. la création d’écoles au service de la vie. Les consultantes proposent un accompagnement exceptionnel pour toutes les personnes qui souhaitent, comme moi, concilier action et sens, efficacité professionnelle et épanouissement, intelligence de la raison et intelligence du cœur.
- Réseau Entreprendre Paris: à la création de l’école, j’ai été lauréate du Réseau Entreprendre Paris. J’ai reçu un prêt d’honneur de 30.000€ et j’ai été accompagnée pendant 3 années par l’équipe du réseau, un parrain lui-même chef d’entreprise. Tous les mois, nous avions des club déjeuners avec d’autres lauréats et nous avons pu mutuellement nous soutenir et partager nos expériences de créateurs. Une expérience très enrichissante.
- La Nef: Nous avons ouvert notre 2ème établissement au plus fort de la crise financière et, sans le soutien d’un de nos associés et celui de la Nef, nous n’aurions pas pu nous développer. Nous sommes sociétaire et emprunteur à la Nef et fiers de l’être. Cette coopérative de finances solidaires a été exemplaire dans sa façon de gérer notre demande d’emprunt. Tout d’abord, c’est le seul organisme financier à s’être déplacé pour nous rencontrer et comprendre concrètement notre activité sur le terrain. Ensuite, ce sont les seuls à nous avoir expliqué en toute transparence le calcul du taux d’intérêt. Enfin, ce sont les seuls à s’être préoccupé du poids de la caution qui pesaient sur mes épaules de créatrice et à en avoir réduit le montant. Quand humanisme et finances riment ensemble, on peut dire qu’on est dans le nouveau paradigme !
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer dans une initiative similaire ?[modifier]
Comme n’a cessé de me le dire Edel Gött, la fondatrice de Recherches et Evolution, mon conseil serait : « La tête dans les étoiles et les pieds bien sur terre ! ». Autrement dit, rêvez le plus grand rêve, voyez la contribution la plus belle possible, mais ne décollez pas les pieds du sol et avancez pas à pas avec détermination dans la concrétisation du projet. Il est essentiel que ce projet qui est le vôtre soit réellement un rêve, autrement dit un moteur puissant pour votre être, une vocation en profondeur. Avec ce rêve vivant, vous garderez la foi pour dépasser les obstacles et concrétiser. Je recommande vivement de faire du développement personnel afin d’être solide, affirmé et heureux et d’apporter un service à l’humanité non pas dans l’ego et la compensation, mais dans la joie et l’élan. Ensuite, voici quelques conseils pratiques : Expérimenter avant de se lancer : aller à la rencontre d’écoles alternatives et de créateurs, prendre connaissance du site « créer son école », faire des stages, se former, faire un « pilote », rédiger son projet sur la base de cette expérience… Bien s’entourer : des personnes ayant des notions financières pour revoir le budget, un bon architecte pour les locaux, s’associer uniquement avec des personnes qui partagent la vision… Bien recruter : des enseignants épanouis qui aiment les enfants et dont le métier est une vocation…
L'école en pyjama ou vivre la liberté d'instruction[modifier]
Chacune de nos familles a décidé de prendre la responsabilité de l'instruction de ses enfants. Souvent poussées dans cette démarche par un rejet de la structure institutionnelle de l'éducation nationale, elles recherchent, non pas à soustraire leurs enfants de relations sociales, mais de changer la nature de ses relations. Elles se rencontrent chaque semaine pour proposer aux enfants des activités communes et ludiques (fabrication d'un journal, théâtre, jeux de langues...etc).
Les parents se retrouvent aussi de leur côté pour avancer dans leur démarche éducatives et instructives. Pour la période collège certains d'entre nous ont mis en place un réseau de stage pour que les jeunes expriment manuellement leurs connaissances et peuvent se confronter à la réalité du mode du travail tout en préservant leurs ambitions propres.
Pour l'instant, nous pouvons constater que les enfants s'épanouissent et savent beaucoup plus vite ce qu'ils veulent, ont une maturité d'esprit et d'initiative plus développés que leurs copains à l'école et se dirige plus vite vers le milieu du travail. Certains reprennent le cours de leur scolarité au sein de l'éducation nationale ou de structures privées sans soucis, mais toujours avec un regard critique.
Nous travaillons aussi pour que la liberté d'instruction, que ce soit en famille ou par des écoles alternatives, soient plus connue et respectées en France. Nous ne pouvons et nous n'attendrons pas la réforme de l'éducation nationale, c'est maintenant que nos enfants ont besoin d'une réforme !
>http://ecole-en-pyjama.net/ : voir ci-dessous
Éducation - création d'une école alternative (lien)[modifier]
L'adresse du site : "École en pyjama" est introuvable.
Muriel D
- Bonjour Muriel,
- Le lien, ci-dessus, a simplement été mal rédigé...
- Voici le bon lien : Ecole.en.pyjama, site général sur l'école à la maison (ancienne version du site).
- L'école en pyjama est le résultat du regroupement de plusieurs familles en Haute Loire, qui pratiquent l'école à la maison.
- Sa devise est: << Enseigner, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu... >> - Montaigne
- Désolé pour ce petit désagrément...
• Cordialement , :-)
• Hermes • Ce mercredi 13 novembre 2024 à 07:35 {{hermes}} | 23px
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