Maison passive : Différence entre versions

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== Qu'est qu'une maison passive? ==
 
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La maison passive est une conséquence du développement des maisons à basse consomation d'[[énergie]] (low-energy-house, ou maison basse conso, ou maison basse énergie). On désigne généralement par maison passive un bâtiment qui est pratiquement autonome pour ses besoins de chauffage. Il se contente des apports solaires, des apports métaboliques (habitants, machines) et d'une bonne isolation ce qui relègue le rôle de chauffage à un simple appoint. La norme allemande "passivhaus" est accordée à partir d'un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²an, et un besoin de moins de 50 kWh/m²an d'énergie primaire (les 15 kWh/m²an du chauffage + l'énergie nécessaire au chauffage de l'eau + l'électricité consommée par la ventilation + climatisation). Un besoin calorifique aussi faible signifie qu'en pratique ces habitations n'utilisent un système de chauffage que quelques jours par an (et non pas qu'elles ont besoin d'une chaudière miniature). En comparaison, les logements des années 1960 et 1970 nécessitent en moyenne, 320 kWh/m²an.
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La maison passive est une conséquence du développement des maisons à basse consommation d'[[énergie]] (low-energy-house, ou maison basse conso, ou maison basse énergie). On désigne généralement par maison passive un bâtiment qui est pratiquement autonome pour ses besoins de chauffage. Il se contente des apports solaires, des apports métaboliques (habitants, machines) et d'une bonne isolation ce qui relègue le rôle de chauffage à un simple appoint. La norme allemande "passivhaus" est accordée à partir d'un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²an, et un besoin de moins de 50 kWh/m²an d'énergie primaire (les 15 kWh/m²an du chauffage + l'énergie nécessaire au chauffage de l'eau + l'électricité consommée par la ventilation + climatisation). Un besoin calorifique aussi faible signifie qu'en pratique ces habitations n'utilisent un système de chauffage que quelques jours par an (et non pas qu'elles ont besoin d'une chaudière miniature). En comparaison, les logements des années 1960 et 1970 nécessitent en moyenne, 320 kWh/m²an.
  
 
La norme fixe également des exigences minimum au niveau de la résistance thermique des différents éléments de l'ouvrage (murs, fenêtre, toit etc.), cependant, il est possible d'obtenir les performances d'une maison passive sans pour autant respecter ces exigences. En effet, il y a deux manières de réduire les besoins énergétiques :<br/>
 
La norme fixe également des exigences minimum au niveau de la résistance thermique des différents éléments de l'ouvrage (murs, fenêtre, toit etc.), cependant, il est possible d'obtenir les performances d'une maison passive sans pour autant respecter ces exigences. En effet, il y a deux manières de réduire les besoins énergétiques :<br/>

Version du 20 août 2005 à 15:58

La notion de maison de passive est une norme (allemande) énergétique d'un bâtiment ainsi qu'une appelation utilisée pour certains types de maisons. C'est une maison à très faible consommation énergétique. Elle offre toute l'année - contrairement à une maison dans une méthode de construction traditionnelle - une température ambiante agréable sans l'application conventionnelle d'un chauffage.


Qu'est qu'une maison passive?

Norme énergétique

La maison passive est une conséquence du développement des maisons à basse consommation d'énergie (low-energy-house, ou maison basse conso, ou maison basse énergie). On désigne généralement par maison passive un bâtiment qui est pratiquement autonome pour ses besoins de chauffage. Il se contente des apports solaires, des apports métaboliques (habitants, machines) et d'une bonne isolation ce qui relègue le rôle de chauffage à un simple appoint. La norme allemande "passivhaus" est accordée à partir d'un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²an, et un besoin de moins de 50 kWh/m²an d'énergie primaire (les 15 kWh/m²an du chauffage + l'énergie nécessaire au chauffage de l'eau + l'électricité consommée par la ventilation + climatisation). Un besoin calorifique aussi faible signifie qu'en pratique ces habitations n'utilisent un système de chauffage que quelques jours par an (et non pas qu'elles ont besoin d'une chaudière miniature). En comparaison, les logements des années 1960 et 1970 nécessitent en moyenne, 320 kWh/m²an.

La norme fixe également des exigences minimum au niveau de la résistance thermique des différents éléments de l'ouvrage (murs, fenêtre, toit etc.), cependant, il est possible d'obtenir les performances d'une maison passive sans pour autant respecter ces exigences. En effet, il y a deux manières de réduire les besoins énergétiques :

  • la première consiste à isoler le bâtiment pour diminuer ses pertes, c'est la surisolation, qui utilise par exemple des triples vitrages et des épaisseurs d'isolant de plusieurs dizaines de cm.
  • la seconde consiste à augmenter les apports solaires, c'est le bioclimatisme, qui cherche plus à capter mieux qu'à perdre moins (puisque l'énergie est gratuite et renouvelable).

La plupart du temps, une maison passive est le résultat de ces deux méthodes, mais la norme passivhaus et le label minergie suisse (sensiblement équivalent) penchent toutes deux plus du côté surisolation. La limite de cette démarche c'est son coût car les grandes épaisseurs d'isolants et les vitrages performants ne sont pas bon marché.

Enfin, puisque les besoins sont diminués, la part des apports internes du aux occupants de la maison et à leurs activité n'est plus négligeable, et au contraire devient un apport important. C'est pour ces raisons qu'on utilise le terme de "passif" car la majeure partie des besoins de chauffage sont remplis automatiquement, sans appareil mécanique ni surveillance ou programation. L'inconvénient c'est que les performances de la maison deviennent du coup dépendantes du mode de vie de ses occupants : ceux-ci peuvent tout à fait plomber le bilan final en utilisant mal les fenêtres ou le système de ventilation (par exemple).

Principe de fonction

Principe I: réduire les pertes de chaleur au minimum

  1. Diminuer les déperditions thermiques par transmission: pour ce faire, le coefficient de transmission thermique des parois extérieures de la construction doit être inférieur à 0,15 W/m2K, voire 0,10 W/m2K pour des maisons de type unifamilial. Le coefficient de transmission thermique de la fenêtre, constituée du vitrage, de son intercalaire et du châssis doit être inférieur à 0,8 W/m2K. Le facteur solaire du vitrage doit, lui, être supérieur à 50% afin de pouvoir encore bénéficier des gains d'énergie solaire en hiver.
  1. Diminuer les déperditions thermiques par ventilation: L'approvisionnement en air frais est assuré par une ventilation à double flux. L'alimentation et l'extraction mécanique permettent d'optimiser la ventilation suivant les besoins et ce, indépendamment des conditions climatiques extérieures. Pour réduire les déperditions liées à la ventilation, la « maison passive » sera obligatoirement équipée d'un ventilateur avec récupérateur de chaleur. Le taux de récupération doit être au moins égal à 75%. Dans ce même souci de réduction de la consommation d'énergie, il est précisé que le ventilateur ne peut consommer plus que 0,4 Wh par mètre cube de volume d'air acheminé. L'efficacité thermique du système de ventilation peut être aisément améliorée par l'usage d'un puits canadien.

Les pertes de chaleur par transmission sont très réduites grâce à une isolation thermique renforcée si bien que les pertes calorifiques par « infiltration » d'air deviennent prépondérantes et constituent la principale source de perte de chaleur. C'est pourquoi, une attention toute particulière doit être portée à la réalisation de l'étanchéité du bâtiment (celle-ci est mesurée par le procédé Blow-Door). Un système de ventilation mécanique avec récupération de chaleur (au moins de 80%) est utilisé afin de fournir de l'air frais aux habitants et d'extraire les mauvaises odeurs de cuisine ou les polluants (vapeur toxique de vernis de meuble par exemple).

Le besoin en chaleur est si faible (inférieur à 10W/m²) que la ventilation mécanique peut l'assumer en totalité. Un système de répartition calorifique supplémentaire (par exemple radiateur ou chauffage par le sol) n'est pas nécessaire. L'air extérieur est au préalable préchauffé dans un échangeur à chaleur souterrain. Dans le récupérateur de chaleur, cette air est réchauffé par la chaleur cédée par l'air extrait et est amené à température souhaitée par un registre de post-chauffage.

Principe II: Maximiser les gains de chaleur

Le réchauffement général a lieu passivement:

  • l'utilisation du chauffage solaire passif au travers des fenêtres ou des façades de verre;
  • la chaleur perdue des appareils électriques et l'habitant.

Sur la base des faibles besoins en énergie de chauffage, une maison passive devrait pouvoir fonctionner sans un chauffage conventionnel, mais avec un simple chauffage d'appoint.

Avantages

  • Conservation de la valeur à long terme (sous réserve d'utilisation de matériaux d'isolation durables).
  • Moins de problèmes d'humidité (sous réserve du bon entretien de la VMC).
  • Plus de confort grâce à un meilleur équilibre de la température et de l'humidité (réserves identiques).
  • Une meilleure qualité de l'air (réserves identiques).
  • Economiquement attrayant grâce à des frais de chauffage minimaux. Il faut toutefois entre 5 et 10 ans pour rentabiliser le surcoût du départ.
  • Ecologique: protection des ressources, émission réduite de CO2.


Les quatre piliers du standard « maison passive »

Par rapport à un bâtiment traditionnel, une « maison passive » présente bien des avantages. Elle génère de grandes économies de chauffage, offre un meilleur confort thermique et garantit une excellente qualité de l'air.

Ainsi, alors que le besoin d'énergie de chauffage d'une maison classique neuve (selon les normes en vigeur actuellement) s'élève à environ 220 kWh par mètre carré de surface chauffée par année, celui d'une maison passive est réduit à 15 kWh par mètre carré par an. Comment parvenir à une telle performance ? Il suffit de prendre en compte les quatre principes suivants, que nous appelons les quatre piliers de la « maison passive ».


Premier pilier: L'isolation thermique

Emballée chaudement dans une épaisseur importante d'isolation thermique, la « maison passive » subit une perte de chaleur très limitée. Les besoins en chauffage encore nécessaires sont presque réduits à néant. Ici, des « radiateurs » qui passent habituellement inaperçus - la chaleur humaine, les appareils électroménagers et l'éclairage - commencent à prendre toute leur importance. Cette chaleur gratuite est généralement négligeable dans les bâtiments qui ne sont que peu, voire pas du tout, isolés.

Là où l'isolation thermique est traditionnellement épaisse de huit à dix centimètres, elle peut dépasser les trente centimètres dans « une maison passive ». Il ne faut pourtant pas croire que seule l'épaisseur de l'isolant compte. Sa position dans l'épaisseur du mur est primordiale, ainsi dans une maison passive l'isolant se trouve à l'extérieur. Il peut ainsi recouvrir l'intégralité de la maison sans qu'il n'y ai de points faibles ou de ponts thermiques. L'isolation par l'intérieur est proscrite car justement elle ne permet pas de traiter les ponts thermiques générés (du coup, dépasser 10 cm d'isolant lorsqu'on utilise l'isolation intérieur n'a aucun intérêt car cela ne fait que renforcer pertes sur les zones faibles). L'isolation peut également être répartie, dans ce cas c'est le matériau du mur lui-même qui est isolant (maison à ossature bois, ou briques monomur par ex).

L'absence d'investissement dans un système de chauffage convetionnel entraîne une diminution considérable des coûts de chauffage annuels, cependant, l'économie réalisée ne comble pas le surcoût de l'isolation renforcée. Il y a donc un surcoût à l'achat (qui peut être rentabilisé ensuite).


Deuxième pilier: La ventilation

Le deuxième pilier du concept de « maison passive » est la ventilation en fonction des besoins. Elle assure continuellement une parfaite qualité de l'air interne et cela indépendamment des conditions climatiques externes. C'est, en quelque sorte, le cœur de la « maison passive ».

Une ventilation mécanique contrôlée (VMC) à double flux avec récupération de chaleur insuffle de l'air frais dans les espaces de vie (chambre, séjour, bureau) et extrait l'air vicié des espaces utilitaires (salles d'eau et de bain, cuisine, wc). Moyennant un échangeur de chaleur efficace, l'air frais est préchauffé par la chaleur de l'air vicié évacué sans mélanger les flux.

VMC2flux.jpg

Une ventilation à double flux assure un débit constant de renouvellement d'air quelles que soit le climat, l'utilisation de la maison, la pression atmosphérique ou la météo. Cependant, pour que le système marche convenablement, il est indispensable de laisser les fenêtres et portes fermées. En effet, l'air est insufflé dans certaines pièces et aspiré dans l'autres, il circule des unes vers le autres en passant sous les portes intérieures (qui pour cette raison doivent avoir au moins 1cm de d'espace entre le bas de la porte et le sol). Si une porte ou une fenêtre extérieure est ouverte, le flux d'air entre les pièces sera complètement modifié et les échanges ainsi créé ne passeront plus par l'échangeur et donc, la chaleur éventuellement perdue ne sera pas récupérée. Dans une maison équipée d'une VMC double-flux, la ventilation par ouverture des fenêtres est inutile car les débits assurés sont largement supérieurs à ceux des ventilations simple-flux. Cela ne veut pas dire qu'il est interdit d'ouvrir les fenêtres, mais seulement qu'il est fortement recommandé d'éviter de le faire. Enfin, les fenêtres à oscillo-battant qu'on peut entrouvrir sont à proscrire dans une maison passive. Le comportement de l'occupant peut ainsi faire très largement baisser les performances de l'ensemble par une mauvaise utilisation.

Un tel système de ventilation permet de contrôler en permanence l'air qui est introduit dans la maison (puisque l'entrée d'air est unique) ce qui permet de le filtrer et de le débarasser de toutes particules, pollen ou agent allergène particulaire. Attention cependant, un filtre impose un entretien régulier sous peine de diffuser de l'air encore plus pollué que celui d'origine. Une VMC double-flux peut donc être un excellent système pour les personnes sensibles à la qualité de l'air, pourvu qu'il soit entretenu. Ce système reste très couteux en énergie (entre 350 et 500 kWh/an pour une maison individuelle) et entretien (nettoyage des filtres obligatoire une fois par an, nettoyage des conduites principales et filtres intermédiaires une fois par an aussi dans l'idéal).


Troisième pilier: La fenêtre

La fenêtre est, d'un point de vue thermique, le maillon faible de la paroi extérieure. C'est à travers elle que se perd la plus grande partie de la chaleur. Mais, dans le même temps, elle laisse pénétrer le rayonnement solaire qui participe à chauffer le bâtiment.

Dans la « maison passive », la déperdition de chaleur d'un double vitrage classique est encore diminuée de moitié par l'utilisation d'un triple vitrage à basse émissivité. Le point faible n'est désormais plus la surface vitrée, mais bien le châssis de fenêtre, ce qui mène à favoriser un nombre restreint de grandes surfaces vitrées plutôt qu'une multitude de petites fenêtres.

L'utilisation d'un triple vitrage augmente le confort thermique par l'absence d'un rayonnement froid à sa proximité. Par ailleurs, l'utilisation de fenêtres de grande taille laisse pénétrer plus de chaleur et de lumière naturelles.

L'orientation du vitrage est également primordiale : une vitre verticale sud est éxédentaire en énergie si elle est occultée la nuit par un volet. Il faut donc placer le plus possible de fenêtres au sud. Les vitres nord sont toujours déficitaires, il faut donc éviter d'en mettre. Les vitres est et ouest sont déficitaires également, elles ne jouent donc aucun rôle d'apport solaire en hiver, par contre, elle apportent beaucoup de chaleur en été alors qu'on cherche à l'éviter. En pratique, les vitres est provoquent moins de surchauffes que celles de l'ouest. En résumé, il faut maximiser les ouvertures au sud, être raisonnable sur celles de l'est, et en mettre le minimum à l'ouest et au nord. Ce sont les principes de bases des maisons bioclimatiques et solaires.

Enfin, un double vitrage qui n'est pas occulté par un volet plein la nuit perd plus d'énergie au total qu'un simple vitrage qui est occulté la nuit (c'est valable également pour les doubles et triples vitrages avec ou sans volets) ce qui signifie qu'il est très important également de prévoir des volets isolants (roulants ou battants, mais sans persiennes, ouvertures ou trous de toute nature) et de les fermer dès que la nuit est tombée en hiver. Encore une fois, une mauvaise gestion des ouvrants par l'occupant peut générer une baisse sensible de l'efficacité de la maison.


Quatrième pilier: Les ponts thermiques et l'étanchéité à l'air

Des ponts thermiques peuvent provenir, d'une part, d'une mauvaise conception des détails et, d'autre part, d'une exécution non appropriée sur chantier. C'est pourquoi une « maison passive » doit être conçue et construite d'une manière méticuleuse. La suppression des ponts thermiques permet de diminuer les pertes de chaleur mais aussi d'éviter les pathologies dues à la condensation sur les parois froides de l'humidité contenue dans l'air intérieur.

Par ailleurs, une bonne étanchéité à l'air augmente le confort, diminue les pertes et évite tout problème de condensation dans la paroi, ce qui peut provoquer la ruine du bâtiment. D'autre part, c'est cette bonne étanchéité à l'air qui garantit le bon fonctionnement de la ventilation mécanique.

Avec le standard de la « maison passive », l'habitant dispose d'un bâtiment garantissant un grand confort thermique et une qualité constructive supérieure, ceci grâce à une conception intelligente et non grâce à une infrastructure technique démesurée. Il reste cependant très largement dépendant de son système de ventilation, qui comporte des pièces mécaniques, s'use, et finit par tomber en panne. L'utilisateur doit être particulièrement attentif à ce genre de panne car dans une maison étanche, la panne signifie aussi un développement des moissiures, acariens et problèmes d'humidité fulgurant !


Histoire

Le concept de « maison passive » a été élaboré en 1988 par l'institut « Wohnen und Umwelt » (habitat et environnement) de Darmstadt, en Allemagne, avec la collaboration de l'université de Lund, en Suède. Le premier prototype de maison passive fut réalisé à Darmstadt-Kranichstein, en 1991. Il fait, depuis lors, l'objet d'un monitoring approfondi. Depuis, plus de mille « maisons passives » ont été construites à travers l'Europe et de nombreux composants constructifs et techniques répondant spécifiquement aux exigences de ce type de bâtiment sont commercialisés


Voir aussi


Webographie


Bibliographie