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Version du 13 octobre 2004 à 02:40


L'écologisme est un courant de pensée (certains disent une philosophie) inspirée de la science de l'écologie, qui tend au respect des équilibres naturels.
L'écologisme est aussi un terme parfois utilisé pour décrire un mouvement socio-politique émergeant, développant des thèses plus ou moins inspirées de l'écologie. Le terme de plus en plus usité est néanmoins celui d'écologie politique. Les deux significations du terme (philosophique et politique) sont fréquemment confondues.
L'écologisme correspond au développement d'un souhait du citoyen de retour à la Nature et au naturel. Il est essentiellement issu d'une demande sociale et de la protestation contre des techniques non évaluées expérimentalement.

Écologie et écologisme

L'écologie est tant que science est bien définie. L'objectif de l'écologie consiste à comprendre le fonctionnement des écosystèmes, en élaborant des théories explicatives, ainsi qu'à étudier l'espèce humaine et ses relations avec la biosphère dont elle dépend pour sa survie. Les spécialistes de l'écologie sont des écologues ou ingénieurs écologues (anciennement écologistes, le terme a été changé pour éviter les confusions avec la montée en puissance de l'écologisme.)

Les informations tirées de ces études sont utilisées par les adeptes de l'écologisme; ces derniers, partisans ou militants, sont appelés écologistes. pour prendre des décisions tout en prenant en compte les implications écologiques de ces décisions.

L'écologisme cependant est encore assez mal défini, puisqu'il englobe à la fois une doctrine philosophique et un mouvement politique, l'écologie politique (lequel est cependant de plus en plus clairement identifié en tant que tel).

Dans la société et le langage courant on qualifie hâtivement d'écologiste (et même de vert) quelqu'un qui milite pour l'environnement. L'écologiste peut désigner à la fois l'"adepte" de la doctrine, et le scientifique, également appelé écologue ou écologiste scientifique, qui étudie l'écologie.

Il serait moins ambigu de distinguer en fait l'appellation d'environnementaliste (militant ou professionnel) qui défend l'environnement sans faire de politique de celle d'écologiste qui serait censé essayer de faire passer prioritairement les idées écologiques de l'écologisme dans la vie de la cité et donc dans la politique. Prioritairement, car une partie de l'opinion publique reproche précisément au plus connu des partis politiques se réclamant de l'écologisme (Les Verts) de ne pas suffisamment donner la priorité aux causes environnementales au profit des causes sociales considérées comme « de gauche ».

Il est d'ailleurs à souligner qu'on peut être un militant écologiste très connu et ne pas appliquer ou vivre beaucoup soi-même les grands principes écologistes élémentaires. On risque donc d'être davantage alors, même si le journaliste ou l'électeur l'ignore, un éGologiste utilisant la mode écologique pour acquérir (ou réacquérir en cas de recyclage dans un parti écologique après un parcours d'extrême-gauche) une notoriété et/ou du pouvoir politique.


Les écologistes, qu'ils s'investissent ou non dans le monde, sont souvent familièrement appelés « écolos ».

Historique de l'écologisme

Les courants de pensée inspirant l'écologisme moderne proviennent majoritairement de l'Allemagne du XIX siècle, mais également de l'Angleterre victorienne et des États-Unis d'Amérique. Par ailleurs, l'écologisme est souvent associé aux thèses soutenues par les tenants de l'écologie profonde, mais la plupart des écologistes estiment cette assimilation erronée.

Parmi les mouvements écologistes actuels, apparus dans les années 1970, la plupart sont plutôt à gauche, et prônent des valeurs de tolérance et d'ouverture.

Certains voient une relation entre l'écologisme et le nazisme allemand, sous prétexte que le gouvernemant nazi du Troisième Reich a promulgué des lois « écologiques ». Cependant, beaucoup de gouvernements ont également promulgués des lois qui peuvent être qualifiées d'écologistes, et ceci depuis l'antiquité.


Selon Nicole Jetté-Soucy l'écologisme serait assimilable à la « deep ecology » (ou écologie profonde), prônée par des mouvements alternatifs tels que Greenpeace. Selon elle, les écologistes, tels que Michel Serres, Aldo Leopold, Hans Jonas proneraient le remplacement des valeurs humanistes, jugées immorales, par des valeurs suprahumanistes et appeleraient à recourir à la force pour lutter contre les responsables de la destruction de la biosphère. Nicole Jetté-Soucy met en question la confusion existant aujourd'hui entre science, politique et morale : les hommes suivraient-ils les préceptes écologistes parce qu'ils sont scientifiques ou parce qu'ils sont politiquement et moralement corrects ? Elle indique que les Nazis dans les années 40 pronaient le culte du corps et la marche. Elle indique également que même Luc Ferry, dans Le Nouvel Ordre écologique, signale que les premières lois de l'écologisme contemporain provenaient du gouvernement nazi. De même, Anna Bramwell (dans « Ecology in the 20th century ») pose la question: Ecology, A German disease?. Nicole Jetté-Soucy affirme que l'écologisme devrait susciter la méfiance, car fondé sur un dogmatisme radical.


Le mouvement écologique en France

Selon Dominique Simonnet, le mouvement écologique français aurait commencé en mai 68, tout d'abord comme un mouvement contestataire, se caractérisant par de nombreuses manifestations, sur le plateau du Larzac, à Paris, en particulier contre les centrales nucléaires. On note ainsi les manifestations de Fessenheim, le 12 avril 1971 (quelques centaines de personnes), puis le 8 mai 1972 avec 10 000 personnes. De même, la manifestation contre l'extension du camp militaire dans le Larzac regroupe quelques centaines de manifestants le 9 mai 1971, puis près de 20 000 le 14 juillet 1972. Le principal animateur de ces manifestations est Pierre Fournier, journaliste à Charlie Hebdo, militant antinucléaire et antimilitariste.

Cependant, le programme nucléaire ne commence en France qu'en 1974, suite à la première crise pétrolière. Très rapidemment, le nucléaire est alors rejeté par les associations de défense de la nature, des scientifiques rejetant les avis des experts de l'époque, des citoyens inquiets des risques potentiels, les média (avec le Courrier de la Baleine (1971), la Gueule Ouverte (1972 - créé par Pierre Fournier), la création d'une Association des écrivains et journalistes pour la protection de la nature et de l'environnement). C'est cette même année 1974 que pour le première fois se présente un candidat écologiste, René Dumont.

L'expression de l'écologisme dit environnementaliste

L'écologisme peut s'exprimer sous forme d'associations, de mouvements, voir de programmes politiques. Le discours écologiste est parfois consédéré comme extrêmiste, car il dit remettre en cause les fondements de la société de consommation capitaliste. Le développement de l'écologisme se fait à la faveur de la prise de conscience de la dégradation de l'environnement (risques nucléaires, couche d'ozone, pollutions, pesticides, pollution, réchauffement de la planète, effet de serre), et de la crise du pétrole (ou d'une façon plus générale relativement à l'épuisement des ressources naturelles).

Le courant deep ecology (écologie profonde)

Cet autre courant de pensée est d'origine anglosaxonne, bien que son père fondateur soit Arne Naess, un philosophe norvégien. Il affirme que la nature passe avant l'homme, et a une valeur intrinsèque et des droits qu'il faut respecter. Parmi les partisans de ce courant, on peut citer Aldo Leopold (1887-1948) ou Michel Serres.

Les rapports entre l'écologisme et la science

Les scientifiques ont été à l'origine de nombreuses sociétés de protection de la nature, et ceci souvent pour protéger l'objet de leurs études contre par exemple la destruction d'un habitat lors de la réalisation d'une autoroute. Ils ont aussi apportés une caution scientifique aux militants, telles que les études d'impact suivant la mise en place d'une industrie jugée dangereuse pour l'environnement par les écologistes. Dans le même temps, les scientifiques eux-même bénéficient parfois des connaissances accumulées par les écologistes (en terme par exemple de disparition d'espèces).

Voir aussi