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Version du 24 avril 2006 à 15:39
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L'écologisme est un courant de pensée (certains disent une philosophie) inspirée de la science de l'écologie, qui tend au respect des équilibres naturels.
L'écologisme est parfois utilisé pour décrire un mouvement socio-politique émergeant, développant des thèses plus ou moins inspirées de l'écologie. Le terme de plus en plus usité est néanmoins celui d'écologie politique. Les deux significations du terme (philosophique et politique) sont fréquemment confondues.
L'écologisme correspond au développement d'un souhait du citoyen de retour à la Nature et au naturel, au respect de l'environnement. Il est essentiellement issu d'une demande sociale et de la protestation contre des techniques non évaluées expérimentalement (principe de précaution).
Sommaire
- 1 Écologie et écologisme
- 2 Historique de l'écologisme
- 3 L'expression de l'écologisme dit environnementaliste
- 4 Le courant deep ecology (écologie profonde)
- 5 Les rapports entre l'écologisme et la science
- 6 Analyse de l'écologisme
- 7 Notes et références
- 8 Bibliographie
- 9 Références filmographiques
- 10 Voir aussi
Écologie et écologisme
Ne pas confondre écologue et écologiste
L'écologie en tant que science consiste à comprendre le fonctionnement des écosystèmes, en élaborant des théories explicatives, ainsi qu'à étudier l'espèce humaine et ses relations avec la biosphère dont elle dépend pour sa survie. Le terme a été inventé en 1866 par Ernst Haeckel, biologiste allemand. Les spécialistes de l'écologie sont des écologues ou ingénieurs écologues (anciennement écologistes, le terme a été changé pour éviter les confusions avec l'importance grandissante de l'écologisme.) L'écologiste peut parfois encore désigner à la fois l'« adepte » de la doctrine, et le scientifique, également appelé écologue ou écologiste scientifique, qui étudie l'écologie.
Les informations tirées de ces études sont utilisées par les adeptes de l'écologisme ; ces derniers, partisans ou militants, sont appelés écologistes. pour prendre des décisions tout en prenant en compte les implications écologiques de ces décisions.
L'écologisme cependant est encore assez mal défini, puisqu'il englobe à la fois une doctrine philosophique, un mouvement social et un mouvement politique, l'écologie politique (lequel est cependant de plus en plus clairement identifié en tant que tel). Dans la société et le langage courant on qualifie d'écologiste quelqu'un qui milite pour l'environnement, ou même familièrement « vert » ou « écolo ».
Il serait moins ambigu de distinguer en fait l'appellation d'environnementaliste (militant ou professionnel) qui défend l'environnement sans faire de politique de celle d'écologiste qui serait censé essayer de faire passer prioritairement les idées écologiques de l'écologisme dans la vie de la cité et donc dans la politique. Prioritairement, car une partie de l'opinion publique reproche précisément au plus connu des partis politiques se réclamant de l'écologisme (Les Verts) de ne pas suffisamment donner la priorité aux causes environnementales au profit des causes sociales considérées comme « de gauche ». Par ailleurs, l'écologisme est souvent associée à l'écologie profonde, alors qu'il existe différentes tendances dans le "courant écologiste" comprenant même l'habituel éventail allant des écologistes politiques réformistes aux radicaux, donc la plupart des écologistes estiment cette assimilation erronée.
Historique de l'écologisme
Les courants de pensée inspirant l'écologisme moderne proviennent de l'Allemagne du Modèle:XIXe siècle, de l'Angleterre victorienne et des États-Unis d'Amérique. Mais les préoccupations écologistes, environnementalistes, de protection de la nature sur des bases éthiques, philosophiques ou religieuses datent de bien plus longtemps : beaucoup de lois ont été promulguées qui peuvent être qualifiées d'écologistes, et ce depuis l'antiquité : de la protection des forêts à Ur en -2700, à la protection d'espèces en danger en Inde (-256) etc. [1].
Une des premières actions collectives contre la déforestation date de 1720, en Inde, avec des centaines de villageois qui ont empêché les soldats du maharaja de Jodhpur de détruire des arbres[2].
Tandis qu'Henry David Thoreau (1817-1862) est considéré comme le premier environnementaliste, un des premiers penseurs qui ont associé et théorisé la lutte sociale et la préocccupation écologiste est Elisée Reclus (1830-1905), scientifique et militant anarchiste.
Les premières organisations que l'on qualifierait d'écologistes remontent pour le Royaume-Uni à la "Commons Open Spaces & Foothpats preservation society" de 1815, pour la France la Société impériale zoologique d'acclimatation en 1854. Cette dernière est devenue de nos jours l'actuelle fédération France-Nature-Environnement. Aux Etats-Unis, la création du premier grand parc naturel "Yellowstone" remonte à 1872 tandis que la naissance de la première grande ONG de défense de la nature, le Sierra Club remonte à 1892.
Concernant l'industrialisation, Benjamin Franklin et des voisins dépose en 1739 une pétition à l'assemblée de Pennsylvanie pour faire stopper les décharges des déchets des tanneries (du district commercial de Philadelphie) : les entreprises parlent de violation de leurs droits tandis que Franklin fait mention de "public rights" (droit public, des citoyens). De 1762 à 69, tentative de réguler et controler la pollution des eaux et les déchets [3]. Pour l'Angleterre, une des premières lois de contrôle de la pollution est le "British River Pollution Control Act" de 1876 qui rend illégal tout déversage d'égouts dans un courant naturel des rivières. Les premières dénonciations virulentes du gaspillage des ressources naturelles de notre société industrielle sont dues à un biologiste et urbaniste écossais Patrick Geddes vers les années 1915[4]. Le gouvernement du Troisième Reich a promulgué des lois « écologiques ».
Parmi les mouvements écologistes actuels, apparus dans les années 60, années 1970, la plupart ont plutôt des préoccupations sociales associées aux préoccupations environnementalistes, et prônent des valeurs de tolérance et d'ouverture.
Le mouvement écologique en France
Selon Dominique Simonnet, le mouvement écologique français aurait commencé en mai 68, tout d'abord comme un mouvement contestataire, se caractérisant par de nombreuses manifestations, sur le plateau du Larzac, à Paris, en particulier contre les centrales nucléaires. On note ainsi les manifestations de Fessenheim, le 12 avril 1971 (quelques centaines de personnes), puis le 8 mai 1972 avec 10 000 personnes. De même, la manifestation contre l'extension du camp militaire dans le Larzac regroupe quelques centaines de manifestants le 9 mai 1971, puis près de 20 000 le 14 juillet 1972. Le principal animateur de ces manifestations est Pierre Fournier, journaliste à Charlie Hebdo, militant antinucléaire et antimilitariste.
Cependant, le programme nucléaire ne commence en France qu'en 1974, suite à la première crise pétrolière. Très rapidement, le nucléaire est alors rejeté par les associations de défense de la nature, des scientifiques rejetant les avis des experts de l'époque, des citoyens inquiets des risques potentiels, les médias (avec le Courrier de la Baleine (1971), la Gueule Ouverte (1972 [5]), la création d'une Association des écrivains et journalistes pour la protection de la nature et de l'environnement). C'est cette même année 1974 que pour la première fois se présente un candidat écologiste, René Dumont qui veut utiliser cette médiatisation pour mettre en garde et faire prendre conscience des problèmes environnementaux.
L'expression de l'écologisme dit environnementaliste
L'écologisme peut s'exprimer sous forme d'associations, de mouvements, voire de programmes politiques. Le discours écologiste est parfois considéré comme extrémiste, car il dit remettre en cause les fondements de la société de consommation capitaliste. Le développement de l'écologisme se fait à la faveur de la prise de conscience de la dégradation de l'environnement (risques nucléaires, couche d'ozone, pollutions, pesticides, réchauffement de la planète, effet de serre), et de la crise du pétrole (ou d'une façon plus générale l'épuisement des ressources naturelles).
Le courant deep ecology (écologie profonde)
Cet autre courant de pensée est d'origine anglosaxonne, bien que son père fondateur soit Arne Naess (1912-), un philosophe norvégien. Il affirme que la nature a une valeur intrinsèque et des droits qu'il faut respecter et que l'homme et ses droits sont à repenser dans ce contexte étendu. Parmi les partisans de ce courant, on peut citer Aldo Leopold (1887-1948) ou Michel Serres.
L'ouvrage fondamental de ce courant intitulé Deep Ecology par Devall et Session, affirme, en reprenant les enseignements d'un autre écologiste, G. Snyder : « les êtres humaines sont trop nombreux aujourd'hui et le problème s'aggrave rapidement […]. L'objectif doit être la moitié de la population actuelle du monde, ou encore moins »[6]. L'animaliste italien S. Maffetone (1989, p. 192) écrit encore : « le respect pour l'environnement et la communauté biotique peut s'obtenir en limitant fortement le total de la population humaine, en sorte que les ressources naturelles soient moins rares ». Ces arguments rejoignent aujourd'hui les préoccupations partagées par la communauté scientifique mondiale au sujet de l'empreinte écologique excessive de notre modèle de développpement, ainsi que les enseignements du Club de Rome dont la modélisation du système planétaire a mis en relation le caractère limité des ressources naturelles et le modèle de croissance économique illimitée.
Les rapports entre l'écologisme et la science
Certains scientifiques ont été à l'origine de nombreuses sociétés de protection de la nature, et ceci souvent pour protéger l'objet de leurs études contre par exemple la destruction d'un habitat lors de la réalisation d'une autoroute. Ils ont aussi apportés une caution scientifique aux militants, telles que les études d'impact suivant la mise en place d'une industrie jugée dangereuse pour l'environnement par les écologistes. Dans le même temps, les scientifiques eux-même bénéficient parfois des connaissances accumulées par les écologistes (en terme par exemple de disparition d'espèces).
Analyse de l'écologisme
Pour Nicole Jetté-Soucy, les écologistes, assimilables selon elle à la « deep ecology » tels que Michel Serres, Aldo Leopold, Hans Jonas prôneraient le remplacement des valeurs humanistes, jugées immorales, par des valeurs suprahumanistes et appelleraient à recourir à la force pour lutter contre les responsables de la destruction de la biosphère.
Notes et références
- ↑ (eng) historique de l'environnementalisme (1)
- ↑ voir l'article sur le mouvement Chipko ou en anglais la chronologie en:Timeline of environmental events
- ↑ en:Timeline of environmental events
- ↑ « De l'écologie à l'écologie politique » Dominique Bourg.
- ↑ créé par Pierre Fournier
- ↑ Deep Ecology de Devall et Session (1985) p. 166
Bibliographie
Ouvrages de base de l'écologisme et des préoccupations écologistes
- Walden ou la vie dans les bois de Henry David Thoreau (1854)
- "Silent spring" « Printemps silencieux » de Rachel Carson (1962)
- L'Utopie ou la Mort René Dumont (1973)
- Le principe responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique de Hans Jonas (1979) - traduction française éd. du Cerf 1990
- (eng) Deep ecology de Devall et Session (1985)
Références filmographiques
Voir aussi
- les catégories : Mouvement écologiste . Partis écologistes
- écologie politique | écologie profonde | écoféminisme
- Mai 68
- développement durable
- principe de précaution | Le Principe responsabilité
Wikipedia en anglais en:Social ecology | en:Radical environmentalism | en:Timeline of environmental events