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Version du 27 juillet 2009 à 23:48
Le terrassement intervient dans tout type de constructions nécessitant une bonne assise (maisons,routes ,immeubles...) et qui pourrait souffrir de tassements, glissement de terrain du à leurs poids ou aux efforts qu'elles supportent. On prépare donc le sol pour éviter tous ces problèmes.
Les travaux de terrassement sont extrêmement variables d'un chantier à l'autre, selon la configuration du terrain, le volume enterré de la construction, la nature du terrain (roche, sables...). Un sol compact limite l'effondrement des parois qui se produira immanquablement dans un terrain formé d'alluvions. Les plus grandes difficultés surgissent quand on rencontre un sol non homogène, formé d'un banc de roche adjacent à un terrain plus meuble. L'assise de la construction nécessite des fondations renforcées.
Sommaire
Organisation du chantier
La terre végétale est précieuse, elle doit être décapée et mise soigneusement de côté; On l'utilisera pour le regarnissage, en fin de chantier, elle sera stockée à part, en un tas ne gênant pas la circulation.
Le volume des terres stériles à évacuer est la différence entre le volume enterré du bâtiment et le volume du remblais nécessaire pour la mise en forme définitive du terrain. Si la quantité de terre à évacuer dépasse quelques dizaines de mètres-cube, le coût d'évacuation peut-être élevé et il faudra rechercher un lieu de dépôt. Le coût du transport peut être supporté par celui qui recevra les remblais dans la mesure où ce dernier est demandeur.
La meilleure date pour effectuer les travaux de terrassement est la saison froide quand le sol est gelé (pour les régions du nord), ailleurs il vaut choisir la période la plus sèche et éviter de travailler sur un terrain détrempé. Réserver longtemps à l'avance la capacité du terrassier et discuter avec lui de l'organisation du chantier, en allant directement sur le terrain.
La voie d'accès au chantier devra être aménagée dès le début des travaux. Prévoir les zones de circulation et de stockage des matériaux, la zone de manœuvre des camions... Tenir compte des futures tranchées à creuser pour l'eau, l'électricité...
Piquetage
Commencer par repérer avec certitude les bornes et limites de terrain. Pour cela on aura grand intérêt à consulter les propriétaires voisins, à mesurer au décamètre toutes les dimensions pour vérifier la conformité du plan à la réalité. En cas de litige le recours à un géomètre est quasi indispensable. Inutile de commencer les travaux avant que tout doute ait disparu. Le piquetage doit être effectué en accord avec le terrassier qui donnera les consignes et la méthode à laquelle il est habitué et fournira éventuellement le matériel. Un point de référence pour le nivellement sera choisi en tenant compte du niveau naturel du sol, des écoulements, de la visibilité par rapport au chantier... Cette référence sera située en un endroit non concerné par les travaux et pouvant être retrouvé rapidement avec certitude (le marquer sur le plan). Profiter de la présence du terrassier (ou du géomètre) avec sa lunette de nivellement pour relever les niveaux de plusieurs points régulièrement répartis (bornes...).
Pour mieux se rendre compte de l'effet final lié à l'implantation, on peut tracer au sol le pourtour et la disposition des principales ouvertures en utilisant du plâtre en poudre.
Le terrassier
Cet artisan interviendra à plusieurs moments de la construction :
- Fouilles principales, nivellement, réalisation du chemin d'accès...
- Rigoles de fondations
- Tranchées pour les raccordements, évacuations...
- Assainissement, pose de la fosse toutes eaux, filtre...
- Drainage, remblaiement (mouvements de terre), regarnissage en terre végétale
Le terrassier est lui un sculpteur de terrain. De la qualité de ses premières interventions dépendront les conditions de travail de l'autoconstructeur pendant des mois lors de la réalisation de la maçonnerie, charpente... Le modelé du terrain, l'harmonie des volumes remblayés seront directement liés à ses qualités artistiques. Lorsque le terrassier a fini son travail, la future pelouse doit ressembler à un jardin, pas à un champ labouré. Autre détail : dans le cas d'un sous-sol, les tolérances sur la planéité et l'horizontalité du sol devront être inférieures à 10 cm.
Les qualités d'un bon terrassier qui intéressent l'autoconstructeur sont :
- respect des engagements (dates, prix, contenu de la prestation...)
- connaissance du sous-sol et habitude de ce genre de travaux
- souci du travail propre et bien fait
- disponibilité et souplesse pour de petites interventions épisodiques
- bon rapport qualité-prix
Le terrassier le moins cher ne sera peut-être pas le plus méticuleux. Avant d'en choisir un, il est indispensable de voir par soi-même sa façon de travailler. Ce métier étant sensible au temps, il est en partie saisonnier On aura intérêt à convenir au plus tôt de la période de réalisation des fouilles. Selon le type de terrassement, les engins utilisés pourront être différents : si un tractopelle est indispensable pour creuser des rigoles ou tranchées, un bull sera sans doute plus rentable si le volume du trou dépasse une centaine de mètres-cube. Si une partie des terres doit être évacuée, ou si du remblai doit être rapporté par la suite, il sera plus efficace que le terrassier possède lui-même un camion.
Évacuation des eaux
Dés le début des travaux il est nécessaire d'évacuer toutes les eaux (sources mises au jour, ruissellement de la pluie...). Il peut être judicieux de réaliser sans attendre le raccordement à l'égout, au fossé ou du moins à un point plus bas du terrain. Les propriétaires des terrains voisins situés en contrebas ne peuvent s'opposer à l'évacuation des eaux de pluie et de drainages, par contre ils peuvent réclamer une participation aux frais engendrés par des travaux d'évacuation.
Le choix de la canalisation principale d'évacuation doit être fait en tenant compte :
- de la pente (au moins 5%)
- du débit maximum d'eau à évacuer (au présent et dans le futur) avec un coefficient de sécurité confortable. Un diamètre de 200mm est un ordre de grandeur pour une maison (pluie, drainage...)
- des déformations possibles du terrain qui pourraient provoquer la formation de points bas
Deux types de matériaux sont concurrents : le béton et le PVC. Par rapport au premier le PVC est plus léger, en grandes longueurs, plus cher, plus facile à mettre en œuvre, moins résistant à l'écrasement. En cas d'utilisation de tubes en béton, bien cimenter les raccords pour éviter les intrusions de racines des arbres proches. La pose d'une canalisation n'est pas problématique mais doit être réalisée avec soin et un minimum de règles.
Des regards seront placés de façon à permettre la visite et le nettoyage ; leur diamètre est fonction de leur profondeur. Les sorties doivent être grillagées pour interdire l'introduction d'objet (ballons d'enfants...) ou d'animaux (rats...). La profondeur de la canalisation est importante : trop faible il y a risque de gel et d'écrasement par les véhicules; On peut toutefois prévoir une canalisation préisolée quand la configuration du terrain ne permet pas un enfouissement en profondeur et/ou renforcer les caractéristiques mécaniques de la canalisation.
Avant rebouchage, relever soigneusement la position et la profondeur des canalisations par rapport à des repères permanents (angle de mur, bornes...). Conserver en lieu sûr le document.
Drainage
Voies et chemins
Une construction isolée au milieu d'un terrain peut comporter :
- un chemin d'accès au garage ou à la place de stationnement
- une allée piétonne pour se rendre à la porte d'entrée
- des allées permettant de se rendre en divers endroits du terrain (jardin, abri, piscine...) ou faisant le tour de la maison
Au début de la construction, et tant que le remblaiement n'a pas été effectué, on se contentera de faire réaliser un chemin d'accès résistant au passage des véhicules les plus lourds.
La réalisation de ce chemin consiste en :
- décaissement (enlèvement de la terre végétale) sur une profondeur allant en général de 20 à 30cm
- mise en place d'un géotextile pour éviter le mélange de la terre et de la première couche de concassé
- épandage d'une couche de roche concassée (tout-venant 0-50) sur une épaisseur de 20cm environ. Cette première couche constituera l'ébauche du chemin définitif. Elle sera damée par le passage des véhicules et sera stabilisée lorsque la maison sera terminée, prête à recevoir le revêtement final (pavé, macadam...). La pente du chemin ne devrait pas excéder 10%. Si le chemin est long, une place de retournement doit être aménagée à proximité de la sortie du garage.
Les murs de soutènements seront si possible réalisés en même temps que les murs du sous-sol. Ils devront être surdimensionnés et drainés pour résister à la pression de la terre, en particulier par temps de gel.
Il existe des pavés ajourés qui permettent de réaliser des places de parking stables et verdoyantes. C'est une bonne solution pour conserver la surface de terrain absorbante pour la pluie.
Raccordements
Contrairement aux maisons autonomes, chaque pavillon doit être relié aux réseaux publics comme par exemple :
En général la responsabilité du distributeur ( syndicat des eaux, EDF...) s'arrête en limite de propriété. Le compteur électrique est placé en limite, dans un coffret fourni et installé par le client.
Le problème est différent pour le réseau d'eau potable : le compteur d'eau (fourni par le distributeur) est placé sous la responsabilité du client. Le compteur d'eau, sensible au gel sera de préférence abrité dans la construction. Cette précaution permettra aussi de détecter instantanément une fuite située après le compteur et par conséquent de limiter le coût de l'eau perdue qui serait facturée immanquablement au client (parfois des milliers de mètres-cube !).
Le raccordement aux réseaux téléphonique et électrique peut s'effectuer par un câble aérien (solution la moins chère et la moins esthétique) ou par un câble souterrain plus discret et moins gênant. Les câbles enterrés sont passés dans des gaines spéciales très résistantes. Leur diamètre intérieur est largement surdimensionné. Un tire-fil est passé dans la gaine au moment de sa fabrication.
La profondeur d'enfouissement des canalisations est réglementée et dépend de la nature du fluide transporté et de l'endroit. Pour mieux repérer une canalisation lors des fouilles futures, un filet avertisseur en matière plastique de couleur particulière au type de canalisation est déroulé au-dessus de cette dernière. (Pour la France : couleur rouge pour l'électricité, jaune pour le gaz, bleu pour l'eau, vert pour les télécoms, blanc pour les fibres optiques). Même si les branchements ne sont pas effectués tout de suite, les gaines seront enfouies au plus tôt. Des branchements provisoires d'électricité et d'eau dits « de chantier » peuvent être demandés. Un abonnement électrique de chantier est assez onéreux et comme la consommation est très faible pendant la réalisation du gros-œuvre, l'électricité pourra être produite au début par un petit groupe électrogène ou fournie par un voisin complaisant.
Remblaiement
Un mètre-cube de terre remuée occupe plus de volume que la terre tassée (phénomène de foisonnement), ce qui implique de majorer l'épaisseur de remblai pour tenir compte du tassement qui peut s'effectuer durant de nombreuses années. Toute construction postérieure au remblaiement devra reposer sur le sol ferme, ce qui implique parfois de creuser profondément pour établir une semelle de fondation, même pour une construction « légère » comme une véranda... L'aménagement d'une terrasse sur un remblai quelque peu épais devra être considéré comme provisoire (dalles sur sable ou gravier et non pas dalle bétonnée). L'utilisation d'un engin à chenilles est préférable pour faciliter la stabilisation. Selon la nature et l'épaisseur du remblai la stabilisation peut prendre de un à dix ans.
Le remblaiement commence par le décapage de la terre végétale, si ce n'est déjà fait, suivi de la réalisation des tranchées et la pose des regards, fosses... La terre stérile est ensuite répartie suivant la forme à donner au terrain. Si le terrain est humide, le moment est venu de poser les drains puis la bonne terre est étalée sur une couche d'au moins 15 à 20 cm pour le gazon (mais jusqu'à 80cm pour un arbre). La pente à donner doit être suffisante pour faciliter le ruissellement de l'eau de pluie mais ne pas dépasser 50% si un engazonnement est prévu.