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'''Le paillage''' est le fait de répandre une couche végétale protectrice (généralement de la [[paille]]) sur le sol.  
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Le paillage offre de nombreux avantages pour le jardinier ou l'agriculteur.
 
Le paillage offre de nombreux avantages pour le jardinier ou l'agriculteur.
  
Le paillage conserve l'humidité ce qui évite l'évaporation et de multiples arrosages, sources de gaspillage. Cette conservation entraine donc de grandes [[économies d'eau]] et évite le dessèchement du sol. En répandant ses déchets verts comme paillis, le jardinier va [[recyclage|recycler]] lui-même ses déchets végétaux. La décomposition du paillage permet d'enrichir naturellement, petit à petit, la terre en [[humus]], évite l'apport d'engrais chimique et permet le développement et la protection de la microfaune.
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*Gestion de l'humidité : le paillage conserve l'humidité ce qui évite l'évaporation et de multiples arrosages, sources de gaspillage. Cette conservation entraine donc de grandes [[économies d'eau]] et évite le dessèchement du sol.  
 
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* Gestion de la fertilité : en répandant ses déchets verts comme paillis, le jardinier va [[recyclage|recycler]] lui-même ses déchets végétaux. La décomposition du paillage permet d'enrichir naturellement, petit à petit, la terre en [[humus]], évite l'apport d'engrais chimique et permet le développement et la protection de la microfaune.
Ces avantages écologiques le sont aussi évidemment pour le jardinier. Grâce au paillage le jardinier gagne du temps. En effet, une couche épaisse de paillage gêne la germination des [[herbes indésirables]] et rend le désherbage moins fréquent. Il permet aussi d'éviter les opérations de binage ou bêchage en limitant l'érosion des sols. Le jardinier gagne aussi de l'argent, car le paillage fait des économies d'eau, d'engrais et évite d'apporter ses [[déchet]]s en déchèterie.
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* Gestion de l'enherbement : une couche épaisse de paillage gêne la germination des [[herbes indésirables]] et rend le désherbage moins fréquent. Il permet aussi d'éviter les opérations de binage ou bêchage en limitant l'érosion des sols.  
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Le paillage permet ainsi au jardinier d'effectuer un gain de temps et d'argent en limitant, une fois mis en place, ses interventions sur les cultures. Il permet au jardinier de faire des économies d'eau, d'engrais et lui évite d'apporter ses [[déchet]]s en déchèterie.
  
 
== Mise en place ==
 
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Les matériaux utilisés comme paillis sont très nombreux. Ils peuvent être d'origine végétale comme les écorses, le [[Paillage carton|carton]], la [[paille]] ou synthétique.
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Les matériaux utilisés comme paillis sont très nombreux. Ils peuvent être d'origine végétale comme les écorces, , la [[paille]] ou synthétique (paillages plastiques biodégradables ou non). Ces derniers sont utilisés en agriculture conventionnelle ou biologique, mais devraient être évités dans une recherche d'alternative pour leur caractère polluant (résidus dans le sol, production de déchets). Différents matériaux peuvent être utilisés pour un paillage réellement écologique : 
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*La [[paille]].
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*Les écorces.
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*Le [[Bois Raméal Fragmenté]] (BRF)
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*Les feuilles d'arbres ou herbacées.
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*Les herbes indésirables valorisées en paillage.
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*Les résidus de taille, de tonte, etc.
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*Les matériaux lithiques : en zone aride ou soumise à forte érosion, l'utilisation d'un paillis de pierres peut être envisagée lorsque cette ressource est abondante<ref>Mollard E., Walter A. ''Agricultures singulières''. Ed. IRD, 2008. http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/ed-06-08/010044502.pdf</ref>.  
  
Il est préférable de choisir un paillage local plutôt que d'utiliser des produit importés, provenant de plantes tropicales, comme les coques de cacao et fibres de cocos par exemple. De plus ces derniers sont beaucoup plus coûteux. Il est possible de faire soi-même sont paillis avec un [[broyeur de végétaux]], en broyant nos déchets verts.  
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Il est préférable de choisir un paillage local plutôt que d'utiliser des produit importés, provenant de plantes tropicales, comme les coques de cacao et fibres de cocos par exemple. De plus ces derniers sont beaucoup plus coûteux. Il est également à considérer que la paille peut être vue à une échelle locale comme un produit d'importation induisant des déséquilibres au niveau du territoire entre zones de production céréalière (qui ne peuvent dès lors se reconstituer en humus) et zones d'utilisation de cette paille (rupture de l'équilibre polyculture-élevage impliquant une restitution de la matière organique sur les zones de grande culture).
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Il est possible de faire soi-même sont paillis avec des matériaux disponibles localement (par exemple les déchets verts) avec un [[broyeur de végétaux]] (dont les coûts énergétiques sont également à considérer).  
  
Il est important de savoir que les paillis à base de conifère acidifient le sol et ne sont donc pas bénéfique pour tous les végétaux. Cependant les végétaux de terre de bruyère apprécient cet apport en acidité.
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Les différents paillages, selon leur nature, ont des actions variables sur les sols.
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*Raisonner le paillage en fonction de la nature des sols : à titre d'exemple, il est important de savoir que les paillis à base de conifère sont jugés acidifier le sol et ne seraient donc pas bénéfiques à tous les végétaux. Cependant les végétaux de terre de bruyère apprécient cet apport en acidité.
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*Considérer le rapport C/N du paillage utilisé : en matière de fertilité, l'apport d'un paillage essentiellement carboné (exemple : paille) peut produire temporairement un contre effet, et induire une faim d'azote pour les cultures : l'azote nécessaire aux bactéries du sol pour dégrader la matière organique apportée sous forme de paillis n'est temporairement plus disponible pour les plantes et peut occasionner un ralentissement de leur croissance.  
  
 
== Le double paillis ==
 
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* [[Paille]]
 
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* Le Truffaut du jardin écologique, le guide des techniques bio qui marchent ; édition Larousse ; page 90, mini-guide le paillage.
 
* Le Truffaut du jardin écologique, le guide des techniques bio qui marchent ; édition Larousse ; page 90, mini-guide le paillage.
  
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Version du 16 décembre 2010 à 13:39

Le paillage est le fait de répandre une couche protectrice (généralement de la paille) sur le sol.

Avantages

Le paillage offre de nombreux avantages pour le jardinier ou l'agriculteur.

  • Gestion de l'humidité : le paillage conserve l'humidité ce qui évite l'évaporation et de multiples arrosages, sources de gaspillage. Cette conservation entraine donc de grandes économies d'eau et évite le dessèchement du sol.
  • Gestion de la fertilité : en répandant ses déchets verts comme paillis, le jardinier va recycler lui-même ses déchets végétaux. La décomposition du paillage permet d'enrichir naturellement, petit à petit, la terre en humus, évite l'apport d'engrais chimique et permet le développement et la protection de la microfaune.
  • Gestion de l'enherbement : une couche épaisse de paillage gêne la germination des herbes indésirables et rend le désherbage moins fréquent. Il permet aussi d'éviter les opérations de binage ou bêchage en limitant l'érosion des sols.

Le paillage permet ainsi au jardinier d'effectuer un gain de temps et d'argent en limitant, une fois mis en place, ses interventions sur les cultures. Il permet au jardinier de faire des économies d'eau, d'engrais et lui évite d'apporter ses déchets en déchèterie.

Mise en place

Avant de mettre en place le paillis, il est fortement conseillé de biner le sol avec une petite binette sur 10 cm. Le paillage peut se mettre en place durant toute l'année sauf pendant l'hiver. Le paillis se dépose sur le sol avec une griffe ou à la main pour les petites surfaces et de manière uniforme. La couche de paillage ne doit pas dépasser les 8 à 10 cm. Autour des végétaux il est préférable d'éviter d'accumuler du paillis pour ne pas provoquer d'excès d'humidité.

Les matériaux

Les matériaux utilisés comme paillis sont très nombreux. Ils peuvent être d'origine végétale comme les écorces, , la paille ou synthétique (paillages plastiques biodégradables ou non). Ces derniers sont utilisés en agriculture conventionnelle ou biologique, mais devraient être évités dans une recherche d'alternative pour leur caractère polluant (résidus dans le sol, production de déchets). Différents matériaux peuvent être utilisés pour un paillage réellement écologique :

  • La paille.
  • Le carton.
  • Les écorces.
  • Le Bois Raméal Fragmenté (BRF)
  • Les feuilles d'arbres ou herbacées.
  • Les herbes indésirables valorisées en paillage.
  • Les résidus de taille, de tonte, etc.
  • Les matériaux lithiques : en zone aride ou soumise à forte érosion, l'utilisation d'un paillis de pierres peut être envisagée lorsque cette ressource est abondante[1].

Il est préférable de choisir un paillage local plutôt que d'utiliser des produit importés, provenant de plantes tropicales, comme les coques de cacao et fibres de cocos par exemple. De plus ces derniers sont beaucoup plus coûteux. Il est également à considérer que la paille peut être vue à une échelle locale comme un produit d'importation induisant des déséquilibres au niveau du territoire entre zones de production céréalière (qui ne peuvent dès lors se reconstituer en humus) et zones d'utilisation de cette paille (rupture de l'équilibre polyculture-élevage impliquant une restitution de la matière organique sur les zones de grande culture). Il est possible de faire soi-même sont paillis avec des matériaux disponibles localement (par exemple les déchets verts) avec un broyeur de végétaux (dont les coûts énergétiques sont également à considérer).

Les différents paillages, selon leur nature, ont des actions variables sur les sols.

  • Raisonner le paillage en fonction de la nature des sols : à titre d'exemple, il est important de savoir que les paillis à base de conifère sont jugés acidifier le sol et ne seraient donc pas bénéfiques à tous les végétaux. Cependant les végétaux de terre de bruyère apprécient cet apport en acidité.
  • Considérer le rapport C/N du paillage utilisé : en matière de fertilité, l'apport d'un paillage essentiellement carboné (exemple : paille) peut produire temporairement un contre effet, et induire une faim d'azote pour les cultures : l'azote nécessaire aux bactéries du sol pour dégrader la matière organique apportée sous forme de paillis n'est temporairement plus disponible pour les plantes et peut occasionner un ralentissement de leur croissance.

Le double paillis

Le double paillis permet d'associer les bienfaits de deux paillis qui deviennent complémentaires. Exemple de double paillis : des feuilles mortes qui apportent de l'humus au sol, mais s'envolent facilement sont associées avec une couche de compost maison qui permet de maintenir la première couche.

Le Bois Raméal Fragmenté (BRF)

Vue d'un jardin de plantes vivaces. Tout le sol est recouvert de BRF.

Le Bois Raméal Fragmenté (BRF, ou encore Bois Raméaux Fragmentés), désigne des branches broyées (fragmentées). Les branches à sélectionner sont des rameaux d'un diamètre inférieur à 7 cm provenant d'arbres feuillus (angiospermes), les résineux (gymnospermes) sont tolérés en mélange à hauteur de 20 %. Les branches (ou les très jeunes arbres) qui composent le BRF représentent la partie la plus riche de l'arbre. On y retrouve 75 % des minéraux, des acides aminés, des protéines et des catalyseurs.

Par extension, le terme BRF désigne aussi des méthodes culturales agricoles innovantes qui, par l'introduction du broyat dans la couche supérieure du sol ou la mise en paillis de BRF, recréent un sol de type "forestier". Les BRF favorisent la pédogenèse nécessaire à la création de l'humus.

Leur utilisation est considérée comme essentielle dans une agriculture de type "Biologique" et "de conservation" ainsi que dans la lutte contre la désertification.

Galerie d'images

Voir aussi

Références

  1. Mollard E., Walter A. Agricultures singulières. Ed. IRD, 2008. http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/ed-06-08/010044502.pdf

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • Le Truffaut du jardin écologique, le guide des techniques bio qui marchent ; édition Larousse ; page 90, mini-guide le paillage.


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