Viande bio : Différence entre versions
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La moitié des terres arables du Tiers-Monde servent à nourrir "notre bétail" (c'est-à-dire le bétail des carnivores occidentaux). À l'échelle planétaire, manger de la viande est un luxe qui pourrait très bien nous conduire à des guerres si ce pillage des ressources alimentaires se poursuit. Seule une redistribution équitable des denrées alimentaires disponibles peut désamorcer ces futurs affrontements Nord-Sud. Le végétarisme est un facteur essentiel de prévention des conflits planétaires. | La moitié des terres arables du Tiers-Monde servent à nourrir "notre bétail" (c'est-à-dire le bétail des carnivores occidentaux). À l'échelle planétaire, manger de la viande est un luxe qui pourrait très bien nous conduire à des guerres si ce pillage des ressources alimentaires se poursuit. Seule une redistribution équitable des denrées alimentaires disponibles peut désamorcer ces futurs affrontements Nord-Sud. Le végétarisme est un facteur essentiel de prévention des conflits planétaires. | ||
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Version du 7 avril 2011 à 10:55
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Sommaire
Viande «bio», est-ce possible ?
Une nécessaire mise au point
Force est de constater que de nombreux magasins bio proposent sur leurs étalages du «jambon bio», du «saucisson bio» et autres absurdités, sous le fallacieux prétexte de proposer au consommateur des produits sains, en réaction au scandale de la viande contaminée par la maladie de la vache folle. On a même pu lire à partir de 1994 des articles prétendant que la viande pouvait faire partie d'une alimentation naturelle et pouvait elle-même, sous certaines conditions, bénéficier du qualificatif « bio ».
Cette tendance et cette mode du "tout bio" appellent évidemment un certain nombre de mises au point et ne peut laisser indifférents ceux dont le choix végétariste s'enracine bien au-delà d'une simple préoccupation diététique.
Car s'il est vrai que la diététique honnête considère déjà avec méfiance la qualité réellement nutritive de la viande, s'il est vrai que végétariens, végétaliens et véganistes l'ont définitivement rejetée, il existe une raison essentielle pour laquelle on ne devrait pas manger de viande : le fait que pour l'obtenir il faille nécessairement condamner à mort des êtres sensibles innocents !
Pas de viande sans tuerie !
Prétendre que la viande soit une bonne source de protéines à condition que les animaux qui la fournissent soient élevés de façon "naturelle" est un argument doublement fallacieux.
- Premièrement parce que le fait de présenter la viande comme une source de protéine occulte le caractère sordide de la chaîne de production bouchère. Biologique ou non, la viande est le fruit d'une manipulation que la plupart des consommateurs sont incapables d'imaginer et qu'il faut bien rappeler : assommage, abattage, brochage, saignée, dépeçage, dépouillement (ou déplumage s'il s'agit d'oiseaux), écorchage, équarissage, tranchage, etc. Autant de manipulations complexes, menées par des hommes de métier, avec des outillages adaptés, bref un univers qui n'a rien de naturel. À cela s'ajoutent les carnages de l'Aïd el kébir , ce massacre annuel où chaque foyer musulman doit égorger "son" mouton, la chasse, la pêche et la corrida considérés comme des "sports", l'expérimentation animale qui soumet de milliers de lapin, rats, chats, souris et singes à des tortures révoltantes, etc.
- Deuxièmement parce que se demander si la viande est bonne ou non à la consommation alimentaire, est un raccourci hypocrite par rapport à la réalité ; L'homme devrait d'abord s'interroger sur le bien fondé de l'acte de tuer. Savoir si oui ou non l'homme a le droit moral, éthique et naturel de prendre la vie à des êtres que le destin a fait naître sous une forme différente de la nôtre.
La Viande bio, ça n’existe pas !
Ce qui n'est pas naturel n’est pas bio. Voici ce que nous dit le dictionnaire Robert au sujet de l'emploi de l'adjectif biologique («bio» étant sa contraction) dans le domaine alimentaire :
Biologique : (Emploi non scientifique). De la vie spontanée, naturelle. > Écologique. Agriculture biologique. Produits biologiques, naturels, fabriqués ou cultivés sans substances chimiques artificielles.
Il semble donc que le concept d'élevage biologique ne soit pas intégré dans cette définition. Mais en supposant même qu'il le soit, y a-t-il concordance entre les deux démarches ? Le principe même de l'élevage peut-il s'inscrire dans une démarche écologique, c'est-à-dire la recherche d'une vie saine et naturelle ?
De toute évidence, la réponse est NON. Si la viande était une nourriture naturelle pour l'homme, notre apparence physique serait différente ; nous aurions les caractères évidents d'un prédateur : des dents pointues et espacées, une mâchoire puissante, des griffes acérées ou, pourquoi pas, des pinces et un dard empoisonné. Nous n'avons rien de tout cela. Bien au contraire, l'homme est un animal chétif qui, dans un environnement primitif aurait vite été éliminé par la sélection naturelle s'il n'avait eu son intelligence pour s'organiser en groupes et assurer sa protection (instinct de conservation).
Cette intelligence nous est donc indispensable à notre survie, mais elle n'est pas un passe-droit nous autorisant à tuer. A fortiori quand celui qui est visé est plus faible que nous !
Si la viande était une nourriture naturelle pour l'homme, son obtention ne nécessiterait pas tout l'arsenal compliqué qui constitue la chaîne de production bouchère. Les animaux ne se débattraient pas et les cochons ne hurleraient pas si leur mise à mort était naturelle.
La viande en soi est un produit artificiel, puisqu'obtenu par des moyens mécaniques compliqués, et ne peut donc pas être qualifiée de biologique. Tout dans la viande est artificiel : le fait que pour la préserver de la putréfaction (naturelle) il faille la conserver dans le froid (artificiel), la préserver des germes (naturels) en l'emballant sous vide (artificiel) ou la faire sécher (artificiel), fumer (artificiel), mettre sous sel (artificiel), etc.
Tous les zoologues le savent : le tube digestif des animaux carnivores est quatre fois plus court que le nôtre. Alors, pourquoi se forcer à manger de la viande puisque de toute évidence, même notre tube digestif n'est pas fait pour ça ? À cause d'un risque de carence en vitamine B12 ? À cause d'un risque de carence en protéines ?
Le mythe des protéines
L'homme n'a pas besoin de manger des protéines pour métaboliser des protéines. La preuve en est que de nombreux champions sportifs, dont les besoins en protéines sont supérieurs à la normale, sont végétariens et ne s'en portent que très bien. Citons par exemple Surya Bonaly, Murray Rose, Ruth Heidrich. Rien dans leur silhouette musclée ne trahit la moindre "carence". La champion Carl Lewis est également végétarien, c'est pourtant une "montagne de muscles"…
En vérité, notre tube digestif est fait pour métaboliser ce dont nous avons besoin. Les faux diététiciens veulent nous faire croire que l'alimentation idéale devrait être une sorte de bouillie prédigérée avec un échantillon de chacune des vitamines (beaucoup d'aliments industriels étalent fièrement la liste des vitamines qu'ils contiennent, comme si c'était une référence). En fait, l'alimentation saine, variée et équilibrée doit simplement être constituée des trois espèces que la nature nous fournit en abondance : fruits, légumes et céréales. Pourquoi faire compliqué lorsqu'on peut faire simple ?
Le mythe de la vitamine B12 ?
La vitamine B12 (ou cobalamine) est une vitamine hydrosoluble qui existe sous deux formes stables: la cyanocobalamine et l'hydroxocobalamine. La vitamine B12 est le cofacteur d'enzymes participant au métabolisme des acides nucléiques et à la synthèse de la méthionine.
La vitamine B12 est stockée dans le foie, qui en contient normalement suffisamment pour une période de 3 à 6 ans (2 à 5 milligrammes), même en absence totale de source dans la nourriture. Pour cette raison, bien que les recommandations officielles soient exprimées par quantité journalière, il n'est pas actuellement nécessaire de consommer la vitamine chaque jour. Une prise régulière, d'au moins 3 fois par semaine, est adéquate.
Un mythe...
Il est faux de prétendre que la vitamine B12 ne se rencontre que dans la viande. D'abord, ce n'est pas dans la viande qu'elle se concentre mais dans le foie. Pour les ovo-lacto végétariens, elles se trouve tout naturellement dans le lait, les oeufs et les fromages ; pour les végétaliens, il s'en trouve suffisamment dans les algues et certaines variétés de champignons : sanguins, pisolithes, pézizes, truffes, geastres, etc. De toutes les vitamines, c'est celle dont on a le moins besoin : moins d'un millième de milligramme par jour. Sa "carence" provoque une forme d'anémie qui est considérée, dans notre civilisation viandiste comme une maladie. Mais en fait, il s'avère que, statistiques à l'appui, les personnes anémiques bénéficient d'une plus grande longévité et sont parfaitement à l'abri de toutes les espèces de maladies cardio-vasculaires (première cause de mortalité mondiale).
Soulignons enfin que cette vitamine n'a été isolée qu'il y a une soixantaine d'années et qu'auparavant, pendant des centaines de milliers d'années, les peuplades végétariennes se sont perpétuées sans se soucier le moins du monde de telle ou telle carence. Parce qu'en vérité, le tube digestif est une usine chimique qui, lorsque l'alimentation est saine (sans viande) est capable de synthétiser ce dont le corps a besoin. La vache ne transforme-t-elle pas l'herbe en viande ?
Soyons logique : si la vitamine B12 se trouvait uniquement dans la viande, comment y serait-elle parvenue ? Les animaux herbivores, qui constituent la seule source de viande alimentaire, ne la trouvent pas dans l'herbe qu'ils broutent, donc ils la synthétisent, donc nous devons nous aussi en être capables. Et c'est effectivement ce qui se produit car les personnes qui souffrent de carence en vitamine B12 ne sont pas végétariennes, mais sont la plupart du temps atteintes de gastrite, ou ayant subi l'ablation de l'estomac. Car il a été démontré que c'est un composant du suc gastrique qui favorise la synthèse de la vitamine B12, et non une cure de foie de veau !...
Il faut donc arrêter de délirer sur le mythe des "carences". Le plus puissant des primates, le gorille, ne se nourrit que de feuilles, de racines, de fruits et de champignons, et il s'en porte très bien. Si son espèce est en voie de disparirion, ce n'est pas à cause de son régime alimentaire, mais parce qu'il est la victime du prédateur le plus dangereux de la planète : l'homme !
...ou de fausses sources
Pendant beaucoup d'années, il a été pensé que les algues comestibles (exemples : nori, wakame et kombu), les produits de soja fermenté (comme le tempeh et le miso), et une algue bleu-verte appelée spiruline, contenaient tous des hautes quantités de B12. Cependant la méthode commune d'analyse, utilisant la croissance bactérienne comme indicateur, mesure actuellement un ensemble de famille de particules ressemblant chimiquement à la B12. Toutes ne sont pas authentiques, c'est à dire des vitamines actives que le corps humain peut utiliser : les particules ressemblantes, vues comme analogues, ne peuvent pas jouer le rôle de la vitamine B12 dans le corps.
Un nouveau test, appelé un « titrage radio différentiel », est conçu spécialement pour mesurer les formes de la vitamine que le corps humain peut utiliser, et ré-analysé par cette méthode, le niveau de la B12 active dans beaucoup d'aliment est vu comme beaucoup plus bas. Par exemple le tempeh, qui était considéré comme contenant plusieurs micros grammes de B12 pour 100g a été trouvé après reanalyse comme ne contenant aucune vitamine active.
L’Éthique Végétariste
Le refus de la violence et de la mort imposées aux animaux est la motivation la plus profonde et la plus généreuse des végétariens, les motivations diététiques étant secondaires et purement nombrilistes.
Quand je me promène dans une forêt, je peux tendre ma main vers un fruit accroché à une branche et le manger. Un geste simple, aussi vieux que la vie sur terre. Un geste sans violence, sans intermédiaire, directement «du producteur au consommateur». Avec le règne animal, cette simplicité est impossible. Si vous tendez la main pour attraper l'oiseau qui est sur cette même branche à laquelle pendait le fruit, l'oiseau s'envolera. Pour manger un oiseau, c'est bien plus compliqué : il faut ruser, fabriquer un piège ou une arme, et si l'on est pas bien doué, on risque de rester longtemps sans manger…
Que l'élevage soit bio ou industriel, pour produire 1 kilogramme de protéines de viande de bœuf, il faut fournir à l'animal 15 kilogrammes de protéines végétales. Pour une même surface de terre cultivable on obtient 16 kilogrammes de soja ou de céréales ou 1 kilogramme de viande de boeuf. La viande est donc la plus grande source de gaspillage de protéines du monde.
La moitié des terres arables du Tiers-Monde servent à nourrir "notre bétail" (c'est-à-dire le bétail des carnivores occidentaux). À l'échelle planétaire, manger de la viande est un luxe qui pourrait très bien nous conduire à des guerres si ce pillage des ressources alimentaires se poursuit. Seule une redistribution équitable des denrées alimentaires disponibles peut désamorcer ces futurs affrontements Nord-Sud. Le végétarisme est un facteur essentiel de prévention des conflits planétaires. Après tout ne dit on pas "Qui mange du boeuf mange du boeuf!" G