Thymus vulgaris

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Dénomination

  • Nom latin : Thymus vulgaris
  • Nom scientifique : Thymi herba

Le thym étant une des variétés dont les composantes chimiques varient selon le climat et l’environnement; on lui donne alors plusieurs appellations nommées « chémotypes », dès lors, lorsque nous rencontrons dans le commerce une variété de thym, le chémotype est annoté de façon à connaître les principaux constituants, qui eux auront des propriétés différentes. La variabilité du thym a donc conduit les botanistes à donner un nom latin ou scientifique à chaque chémotype.

Les différents chémotypes du thymus vulgaris
Nom scientifique Nom courant
Thymus vulgaris L. thymoliferum thym à thymol
Thymus vulgaris L carvacroliferum thym à carvacrol
Thymus vulgaris L. geranioliferum thym à géraniol
Thymus vulgaris L. linaloliferum thym à linalol
Thymus vulgaris L. paracymeniferum thym à paracymène
Thymus vulgaris L. thajanoliferum thym à thujanol
Thymus vulgaris L. terpineoliferum thym à alpha terpinéol

Dans les commerces, se représentant le plus généralement par leur chémotype, d'autres espèces de Thymus se retrouveront alors à côté du thymus vulgaris sous l’appellation de « thymus + chémotype ».

  • Le thymus citriodorus est aussi un thym à géraniol.
  • le Thymus satureioides COSSON borneol-carvacroliferum originaire du Maroc estle thym à saturéioïdes contenant beaucoup de bornéol.
  • Le thymus zygis est composé de carvacrol et de thymol, et est souvent employé au même titre que le Thymus vulgaris à phénols.
  • Le Thymus mastichina L. cineolifera serait une espèce de thym d’Espagne contenant beaucoup de 1.8 cinéole (55 à 75%) ainsi que du limonène.
  • Le Thymus serpyllum L. em FRIES serait quant à lui composé de thymol,carvacrol(20-30 % avec un taux de 26 % maximum pour ces deux phénols), linalol, bornéol,géraniol, a-terpinéol, terpinène-1-ol-4.


Taxonomie

  • Embranchement : Spermaphytes
  • Sous-embranchement : Angiospermes
  • Classe : Dicotylédones
  • Sous-classe : Lamiidées
  • Ordre : Lamiales
  • Famille : Lamiacées(Lamiaceae)ou Labiacée (Labiatae)ou Labiées
  • Genre : Thymus
  • Espèce : vulgaris

On trouve dans le genre Thymus de très nombreuses espèces Thymus caespititius, T. azoricus, T. broussonettii, T. camphoratus , T.chamaedrys L., T. cilicicus, T. x citriodorus, T. coccineus, T. funkii, T. x Citrionodus "Archer's gold", T. x C. "Bertram Anderson", T. x C. "Fragantissimus, T. x C. "Golden King", T. x C. "Silver Queen", T. doerfleri, T. d. "Bressingham pink", T. "Doone Valley", T.s hirtus, T. herba-barona, T. lanuginosus, T. longicaulis, T. mastichina, T. orospedanus, T. pannonicus, T. piperella, T. polytrichus, T. praecox ssp. Articus, T. praecox "porlok", T. pseudolanuginosus, T. pulegioides, T. riatarum, T. saturejoides, T. serpyllum Albus, T. S. "Annie Hall", T. S. coccineus, T. S. "Goldstream", T. S. "lemon curd", T. S. "minimus", T. S. "Pink Chintz", T. S. "Pink Chintz", T. S. "Russeting", T. vulgaris aureus, T. V. "Lucy", T. V. "Silver Posie", T. Zygis, …

La classification et la reconnaissance des thyms sont très complexes, car ils s’hybrident assez facilement et certaines espèces ne se distinguent que par la variation de l’huile essentielle. Sinon plus couramment, c’est par la couleur des fleurs, la forme des feuilles et l’odeur que l’on peut les différencier.

Synonymes latins

Dans le temps, toutes les variétés de thym et même la sarriette étaient reprises sous le nom de Thymus ou Thymos.


Dénominations françaises et étrangères

En Français

Thym commun, Thym des jardins, Pote, Frigoule, Barigoule, Farigoule, Mignotise des Genevois, Herbe de thym, Thym vulgaire, thym vrai.

En langue étrangère

Le Thym à travers le monde
Pays Nom courant
Albanais Timus
Allemand Thymian,Römischer Quendel
Anglais Thyme, Garden Thyme
Arabe Sa'tar, Zeeter, Satr, Zatr, ????, ???? , ???????, ???????, ???????
Arménien Dzotor, Cotor
Azéri K?klikotu, ?????????
Basque Elharr, Ezkai, Tuma, Xarbot
Bulgare Mashterka gradinska, ??????? ?????????
Catalan Farigola, Frígola, Timó; Pebrella (Thymus piperella)
Chinois Ai hao
Chinois (Cantonais) Baak leih heung, [baak léih hèung]
Chinois (Mandarin) Bai li xiang, [b i l xi?ng]
Coréen Paengnihyang, Taim
Croate Timijan
Tchèque Mate?ídouška, Tymián, Tymián obecný
Danois Timian
Esperanto Timiano
Estonien Aed-liivatee, Liivatee, Tüümian
Galéique Lus an righ
Galicien Tomiño
Grec Thymon, Thimari, Thymari, ??????, ? ???
Hébreu Koranit, Qoranit, Timin, ???????, ?????????
Hongrois Timián, Tömjénf?, Démutka, Kakukkf?, Balzsamf?
Icelandais Timjan, Garðablóðberg
Indonésien Timi
Italien Timo
Kazakh Jebir, Jebir?öp, Tas?öp, ???? ?, ?????, ?????? ?,
Lituanien  ?iobrelis, Vaistinis ?iobrelis
Maltais Timu, Sag?tar (Thymus capitatus)
Norvégien Timian, Hagetimian
Néerlandais Tijm, Keukentijm, Wintertijm
Polonais Tymianek, Tymianek pospolity, Tymianek w?a?ciwy
espagnol Tomillo, thym rouge, thym blanc (si il est rectifié)
Portugais Tomilho-ordinário; Tomilho, Timo (Th. zygis)
Provençal Badasso, Ferigoulo, Farioulo
Roumain Cimbru de cultur?
Russe Timjan, Bogoroditskaya trava, Chabrets, ????????????,?????, ??????, ??????
Serbe Timijan, ???????
Slovaque Materina dúška oby?ajná, Dúška tymianová, Tymian, Materina dúška vajcovitá (Th. pulegoides)
Slovène Materina dušica, Timijan
Suédois Timjan, Trädgårdstimjan
Thailandais Taymat
Turque Da? keki?i, Bahçe keki?i, Kekik, Esas kekik, Karabas, Nemamulotu
Ukrainien Tymyan, Chebrets, Chebrets zvichajnyj, ???????,???'??, ??????? ?????????
Vietnamien Hung tay, Co xa huong, Húng tây, C x h??ng
Yddish Timyan, ???????

Partie utilisée

On utilise les feuilles le plus souvent séchées, dont on extrait aussi l'huile essentielle.

Période de récolte

  • Deux récoltes peuvent être entreprises, une en fin mai, début juin au commencement de la période de floraison, l'autre en septembre. Les branches doivent être coupée jusqu’à 5 cm du sol ; et si l’on coupe les branches à la fin de l’été, il doit être évité de couper plus bas que le tiers de la plante, car une coupe trop basse favoriserait l’apparition de jeunes pousses qui ne résisteraient pas aux premiers froids.
  • Il est conseillé de cueillir le thym dans des endroits éloignés des bords des chemins et des sentiers. Il ne faut pas arracher la plante mais plutôt lui couper les tiges au sécateur ou les casser du bout des doigts, tout en évitant de couper toutes les tiges et toutes les plantes, pour laisser la plante vivre et se reproduire. Il suffit d’éclaircir la plante. Il est préférable de réaliser la cueillette après la rosée du petit matin et avant les heures les plus chaudes ; où la plante aura évacué le maximum d’humidité et n’aura pas évaporé son huile essentielle.
  • On peut constater, que pour une récolte dans un champ, l'utilisation d'une fauche mécanique est avantageuse. Le temps consacré à la cueillette est ici amortie par du matériel adéquat.


Habitat et culture

Habitat

  • Le thym est originaire des pays méditerranéens (où il est souvent cultivé dans les jardins) et balkaniques, et du Caucase ; on le retrouve maintenant dans des régions subtropicales, chaudes ou tempérées,et plus spécialement en Europe.
  • En France, il est maintenant commun ou assez commun dans la partie méridionale de la Drôme et de l’Ardèche, dans les Corbières, les Pyrénées orientales ; commun dans la région des Causses, le Tarn, l’Aveyron, dans les Corbières, les Pyrénées orientales. On retrouve quelques espèces en montagnes dans les Alpes ainsi que dans les Pyrénées centrales, en petites colonies ne fleurissant pas.
  • En suisse, il est subspontané dans plusieurs localités du Tessin et rarement ailleurs.
  • Pour plus de précision, le thym vulgaire préfère un sol légèrement acide, bien

drainé et rocailleux (calcaire), en plein soleil et au sec. Mais la plante se développe aussi sur un sol alcalin (dont le ph est donc plus grand que 7), sain filtrant, léger, compact (d’argile et de limon) ou très poreux (sableux) ; un peu humide et frais.

  • Sa résistance au gel est assez limitée, jusqu’à -15°C mais sa zone de rusticité est de 5 à 9.
  • Elle doit donc être protégée l’hiver et ne résiste pas en cette saison à 1500 mètres dans les Alpes où elle pousse (jusqu’à 2000 mètres) ; mais elle pourra survivre sous une bonne couverture de neige. Certaines espèces sont plus adaptées aux climats plus rudes que d'autres.
  • Elle craint légèrement les acariens et les maladies qui amèneraient ses racines à se dégrader. Par contre son huile essentielle aux vertus désinfectante protège sa partie aérienne.
  • La capacité de cette plante à résister à de très forte chaleur provient aussi de son huile essentielle, qui produite la nuit s’évapore la journée. C’est par cette action que la chaleur sera consommée, ce qui en résultera non pas une production de froid mais une soustraction de chaleur. Ce principe fut découvert en 1960. C’est aussi pourquoi le thym sauvage sentira moins fort s’il est replanté dans le Nord.

Culture

  • En horticulture, la propagation ou multiplication se fait au printemps. Sinon c’est par semis que sa production s’effectue ; ses semences prennent deux à trois semaines à lever, sa croissance est rapide et le repiquage s’effectue, lui deux mois après, avec un espace de 25 à 30 cm entre les plants. La division des touffes et des racines ainsi que le bouturage et le marcottage sont aussi utilisées. On évitera les engrais durant l’été (sans pour autant le cultiver dans une terre trop pauvre !) qui risqueraient, par cet apport excédentaire, de rendre la plante trop fragile à l’époque des gelées, et les arrosages d’appoint. On pourra pailler avec des pierres plutôt qu'avec de la matière organique, ce qui augmentera la chaleur à son pied et réduira les risques de pourriture. On devra aussi penser à couper la plante de moitié au printemps pour favoriser l’apparition de nouvelles pousses. On pourrait aussi les semer au printemps en rang et les éclaircir à 15 cm. Il est conseiller de renouveler, de faire une bouture ou de marcotter les plants tous les trois ans sinon la tige devient trop ligneuse et les feuilles perdent leur arôme.
  • Pour une culture intérieure, le thym a besoin d’au moins 5 heures de soleil par jour ou de 12 heures de lumières artificielles. Le terreau devra être constitué de compost, de gros sable et de morceaux de calcaire. On attendra que la terre devienne sèche avant de procéder à l’arrosage.On peut alors utiliser son thym de façon régulière, sinon tailler les extrémités chaque mois.
  • Les tiges sont réunies en bouquets, qui sont suspendus, l’inflorescence en bas dans des locaux chauds, secs, aérés et ombragés. Après séchage complet, on procède au battage sur une toile cirée pour détacher les feuilles des branches. On conserve ensuite la plante dans un contenant hermétique, en évitant les matières plastiques pour éviter une perte des huiles essentielles par absorption par le plastique.
  • On peut la cultiver en compagnonnage avec la lavande avec lequel il forme une excellente équipe.


Les chémotypes des huiles essentielles et leurs habitats

  • Le thym est donc divisé en plusieurs « races » chimiques, appelées chémotypes ou chimiotypes. La variabilité de ce dernier est influencée par l’environnement (sol, hauteur)et le climat (température et ensoleillement) permettant à la plante de vivre et d’évoluer. Mais il semblerait tout de même que ce sont les facteurs climatiques qui provoqueraient une séparation entre le géraniol, le linalol et alpha-terpinéol d’une part et d’autres part les types thuyanol-4 - terpinéol-4 et les phénoliques.
  • Deux études ont été conduites en France dans les années 1980 concernant le type d’habitat pour les chémotypes du thymus vulgaris, et le type de facteur sur une surface restreinte.

A - Etude concernant les différents chémotypes sur le territoire français

le type thymol :

  • Répandu dans toute l’aire du thym.
  • C’est le thym qui bénéficie d’une plus large diffusion géographique mais ne constitue qu’exceptionnellement des populations homogènes (Rivesaltes dans la plaine du Roussillon)
  • Il représente le thym classique des basses garrigues sèches et ensoleillées.
  • Il est généralement associé au type thuyanol-4 – terpinéol-4, mais également le type linalol.

le type carvacrol :

  • Répandu dans toute l’aire du thym.
  • C’est avec ce type de thym que l’on peut affirmer que c’est le facteur lumière et chaleur qui influencent le chémotype ; car des populations de type carvacrol prospèrent jusqu’à 1400 mètres d’altitude sur le flanc sud du Mont Ventoux, abrités du mistral et soumis à une insolation particulièrement forte.
  • Il apparait que c’est ce chémotype qui s’adapte le plus facilement dans des conditions d’extrême sécheresse, sur des grandes étendues des populations très denses et exclusives des autres types.
  • Ces zones extrêmement sèches sont géographiquement limitées : versant sud du Pic Saint Loup dans les environs de Montpellier, versant sud du Mont Ventoux, départements du Vaucluse et du Var.

le type linalol :

  • Répandu dans toute l’aire du thym.
  • Ce type peut constituer des populations homogènes dans des stations d’étendue restreinte : la Fage dans le sud des Cévennes, Val-Saint-Donnat dans les Basses-Alpes, Mont Agel dans les Alpes méridionales et sur les hauteurs dominant Toulon. Il est représenté majoritairement dans ces territoires, où il est alors associé avec le type alpha-terpinéol.
  • Dans tout ces cas, l’habitat est situé en moyenne altitude, entre 500 et 1000 mètres et caractérisé par un ensoleillement moins intense et une température plus faible, et un degré hygrométrique (humidité de l’air) plus élevé que dans la plaine.
  • Toutefois, ce type peut végéter dans des conditions écologiques bien différentes, en altitudes plus basses en association avec les types thuyanol-4 (– terpinéol-4) ou phénoliques, mais se retrouve en minorité dans ce type d’habitat.

le type thuyanol-4 (- terpinéol-4) :

  • Moins abondant et plus localisé : dans le massif des Corbières, dans le plateau du Larzac, dans la Provence rhodanienne, son aire s’étend également dans les plaines du Roussillon et de Provence, garrigues hautes de l’Hérault et du Gard et la moyenne corniche d’Azur.
  • Le comportement chimique de ce type se situe à la frontière entre les types linalol, alpha-terpinéol et géraniol, et les types phénoliques ; assurant également la transition écologique entre ces extrêmes. Il est donc de ce fait associé à tous les types de thyms soit en basse ou hautes altitudes.

le type alpha-terpinéol :

  • On le retrouve dans peu de stations : partout dans la partie ouest des Corbières, sur le plateau du Larzac et les contreforts sud des Cévennes.
  • Il semblerait donc qu’il soit lié aux mêmes facteurs climatiques que ceux qui favorisent la diffusion du type linalol où ce dernier sera bien plus répandu en tant que nombre que de répartitions géographiques
  • Son association avec le type thuyanol-4 – terpinéol-4 est très restreinte et elle est pratiquement nulle avec les types phénoliques qui se plaisent dans des conditions extrêmement sèche.

le type géraniol :

  • Répandu que dans une seule station (sur 150 stations) située sur le versant Nord de la montagne d’Albion (Basses-Alpes), située à près de 1000 mètres d’altitude et soumise à un climat rude. C’est la seule à compter un certains nombre d’individus de ce type. La comparaison de représentation de types dans cette station est de : 10 pour le linalol, 2 pour le géraniol et de 1 pour le alpha-terpinéol.


le type cinéol ; présent en Espagne et non en France.

Les types y-terpinène et p-cymène : sont deux précurseurs de la biosynthèse végétale du carvacrol et du thymol

B - Etude sur un territoire restreint

L’étude a été conduite sur un rectangle de 10 km sur 8 km sur la région de Saint Martin-de-Londres dans le but de préciser les contraintes du milieu exercées sur la constitution chémotype des populations et d’essayer d’en comprendre la nature.
La zone d’étude, située à 25 km au Nord de Montpellier et présentant en son centre la cuvette de Saint Martin-de-Londres a été choisie en raison de sa forte densité écologique, en raison de la forte concentration de thym, en raison du fait que la plupart des chémotypes étaient présents sur cette petite zone et que leur distribution en paraissait pas tout à fait aléatoire. Il apparaît aussi que la caractérisation des milieux à une signification écologique plus précise si elle est fondée sur l’association des deux chémotypes les plus abondants, que sur la présence d’un seul chémotype présent ou plus abondant.

Dans les conditions de cette étude, l’humidité semble être le facteur écologique qui contrôle la distribution des chémotypes ; alors que le type de sol et l’altitude n’interviendraient qu’indirectement sur cette distribution en faisant varier l’humidité.
Par contre la répartition des peuplements à thymol et carvacrol semblent eux, être liée au facteur thermique. On a remarqué que les peuplements à carvacrol étaient plus sensibles au froid, ce peuplement fut en effet absent dans les zones plus fraîche tout comme Pistacia lentiscus L, espèce sensible au froid et étudié par les phyto-écologues.

Les groupements Thymol et carvacrol : Ils sont installés sur des sols rouges, argileux, plus ou moins caillouteux et peu profonds ; et sont physiologiquement les plus secs de la région.

Les groupements Alfa-terpinéol et linalol : Eux par contre occupent des sols profonds, et sont les sols les plus humides que le thym puisse occuper.

Les groupements Thymol et Linalol : On les rencontre fréquemment sur des sols calcaires peu profonds mais moins argileux que les sols du Thymol et Carvacrol. Ils libèrent plus facilement de l’eau qu’ils recèlent et sont en moyenne aussi plus humides.

Les groupements thuyanol et linalol : Ils occupent fréquemment aussi des sols légèrement humides (moins que Alfa-terpinéol / linalol et plus que Linalol/Thymol).

En résumé

  • le type thymol : on le retrouve donc dans tous les types de sols dont le thym peut évoluer, des sols extrêmement chauds et secs aux sols plus humides. Si cette spécificité thymol est plus r épandue, elle l'est de façon moins homogène, et est souvent associée à d'autres thyms.
  • le type carvacrol : On le retrouve surtout dans des conditions d’extrême chaleur et d’extrême sécheresse.
  • le type géraniol : on peut le retrouver en montagne face à un climat rude.
  • le type linalol : on le retrouve dans toutes les ères du thym, s’associant avec les autres chémotypes de sols plus humides. Et sans doute bien moins présent dans les zones à Carvacrol.
  • le type thuyanol-4 et le type alpha-terpinéol : on les retrouve donc des sols plus ou moins humides et souvent associé au Linalol. Ici dans ces deux cas du moins humide au plus humides.

Remarques sur ces études

  • Si la variabilité de l’huile essentielle est établie de façon indiscutable ; par contre on en connait pas encore l’utilité précise et les probables avantages de ces adaptations génétiques à ces conditions climatiques et milieu biologique.
  • On remarque aussi que les chémotypes peuvent se subdiviser des sols du même type, on observe dans un des secteurs, sur régosols et sols bruns calcaire rendziniformes peu caillouteux, un passage progressif des peuplements L/T à des peuplements T/L.
  • Pour certains, il est aussi probable que le thym thymol tendrait à disparaitre, laissant les autres chémotypes évoluer et s’adapter à ces conditions différentes.
  • On aurait aussi constaté éventuellement le thym pourrait être récessif, ce qui expliquerait éventuellement le fait que le thym à thymol soit un peu partout en association avec les autres types. Le thym géraniol pourrait alors donner naissance à tous les autres thyms. L'ordre de transformation et d'évolution serait apparemment lié à la colonisation du thym du climat sec et chaud vers un climat tempéré et un peu humide.


Méthode d’extraction de l’huile essentielle

  • L’extraction s’effectue par hydrodistillation (entraînement à la vapeur d’eau) dans des alambics chauffés à feu nu. La durée de distillation est de 5 à 8 heures, mais de 1 à 2 heures d’après le chémotype (*). On constate tout de même une meilleure qualité d'huile pour un temps de distillation élevée.
  • Le rendement moyen est de 1.1% (0.5% à 2%) selon certaines sources, mais de 1.5 à 2.5 % pour d'autres sources (*). Le rendement moyen du Thymus satureoides est de 0.7% d’après certaines sources et de 6 à 8 % (*) pour d'autres ; celui du Thymus vulgaris au linalol serait de 0.075 à 0.1 % d’après certaines sources mais de 0.75 à 1 % pour d'autres (*), et celui au thujanol serait de 1 à 1.5 (*).
  • (*) : d'après "L'aromathérapie exactement" de Franchomme et Penoel, on retrouve dans la littérature des marges moins importantes dans les rendements.


Description botanique de la plante

Description de la famille : Lamiaceae (syn : Labiatae)

  • Plantes herbacées, rarement ligneuses, souvent velues, à tige généralement quadrangulaire.
  • Feuilles opposées, disposées en paire se croisant d’un nœud à l’autre (= décussées), dépourvues de stipules, à limbe généralement denté.
  • Inflorescence : fleurs en cymes, souvent réunies en faux-verticilles étagés, axillaires ou terminaux ; rarement fleurs isolées.
  • Fleurs généralement hermaphrodites, à symétrie bilatéral ou parfois presque radiaire.
  • Calice à 5-12 lobes égaux ou disposés en 2 lèvres.
  • Corolle généralement caduque, constituée d’un tube se terminant par 4 ou 5 lobes, soit subégaux, soit formant une lèvre inférieure (la supérieure étant très réduite), soit le plus souvent formant 2 lèvres.
  • Etamines insérées sur le tube de la corolle ; soit accompagnées parfois de 2 autres étamines stériles et réduites ; soit 4, en 2 paires souvent inégales.
  • Carpelles : 2, soudés entre eux ; ovaire supère, à 4 ovules ; 1 style bifide, naissant le plus souvent entre les lobes de l’ovaire.
  • A la fructification, une fausse-cloison divise chaque carpelle en 2, formant ainsi un tétrakène, dont les 4 répandues, entre autres, dans le bassin méditerranéen.

Remarque :

  • Les Lamiacées possèdent souvent des poils glanduleux et des glandes sous-épidermiques à huiles essentielles les rendant très odorante.
  • La forme et la position des étamines comme celles des lobes de la corolle, jouent un rôle important dans la détermination et ne s’apprécient bien qu’à l’aide de matériel frais : on notera tout particulièrement si les étamines dépassent nettement, ou non, les lobes de la corolle. La couleur de celle-ci et l’odeur de la plante au froissement doivent également être notées sur des exemplaires frais.
  • Par tube de la corolle, il faut entendre la partie basilaire, plus ou moins cylindrique, de cet organe.
  • Chez diverses espèces de cette famille, existent fréquemment dans les populations naturelles, à côté d’individus hermaphrodites, des plantes dont toutes les fleurs (ou parfois seulement une partie d’entre elles) sont exclusivement femelle ; celle-ci présentent des étamines avortées ou rudimentaires.

Description du genre : Thymus

  • Plantes vivaces, à limbe foliaire entier.
  • Inflorescence formée, au moins dans sa partie supérieure de glomérules rapprochés en forme de capitule ou d’épi dense.
  • Pour l’examen de la répartition des poils sur la tige, on se basera de préférence sur le 2e entrenœud sous l’inflorescence.
  • Etamines dépassant la lèvre supérieure de la corolle (au moins 2 d’entre elles), à filets divergents.

Description de l’espèce : vulgaris

  • Petit sous-arbrisseau vivace, touffu, rameaux et très aromatique, de 7 à 30 cm de hauteur, d'un aspect grisâtre ou vert-grisâtre.
  • Ses tiges, ligneuses à la base, herbacées supérieurement, sont presque cylindriques. Les tiges ligneuses et très rameuses sont groupées en touffe ou en buisson très dense. Elles peuvent acquérir, vers leur base, une assez grande épaisseur. Les tiges florifères ne produisent jamais de racines adventives, et sont rampantes, dressées ou redressées, tortueuses dans leur partie inférieure, velue et blanches tout autour chez les jeunes rameaux.
  • Ses feuilles sont très petites, ovales, lancéolées, à bord roulés en dessous à nervures latérales distinctes, obtuses au sommet, ponctuées supérieurement, au pétiole extrêmement court, et blanchâtres à leur face inférieure.
  • Les fleurs sont presque roses ou presque blanches, font de 4 à 6 mm de longueur, sont pédicellées et réunies ordinairement au nombre de trois à l’aisselle des feuilles supérieures. Elles forment ainsi une sorte d’épi foliacé au sommet des ramifications de la tige.
  • Le limbe du calice est bilabié, un peu bossu ; la lèvre supérieure a trois divisions séparées entre elles environ jusqu'au quart ou jusqu'au cinquième de sa longueur, la lèvre inférieure possède deux divisions étroites et subulées ; l’entrée du tube est garnie d’une rangée circulaire de poils.
  • La corolle, de taille variable, est un peu plus longue que le calice mais la partie tubulaire de la corolle ne dépasse pas celle du calice ; la lèvre supérieure est à peine chancrée, l’inférieure et à trois lobes égaux et obtus.
  • Les étamines sont incluses.
  • Le pistil entouré d'un nectaire proéminent du côté antérieur, donne un tétrakène à 4 nucules petites et brune. Le style est saillant.
  • Le thym à linalol est plus ramifié et touffu, plus petit et plus ramassé.


Analyse macroscopique de la partie employée

  • Les feuilles sont lancéolées à ovoïdes, entières dont la base est à bord involutés, d’une longueur de 4 à 12 mm sur 3 mm de large au maximum. Sessiles ou brièvement pétiolées, leur face supérieure est verte ; la face inférieure est recouverte d’un duvet gris et porte de nombreux poils sécréteurs dans des dépressions.
  • Le limbe est coriace, entier, la nervure médiane, déprimée à la face adaxiale, est proéminente à la face abaxiale.
  • Les calices verts, possèdent une faible pubescence avec à leur base des poils hérissés blancs.
  • Les petits poils ciliés à la base du pétiole court sont absents.
  • Après floraison, leur tube s’obture par une couronne de poils longs et raides.
  • La corolle, souvent brunâtre à l’état desséché, est faiblement bilabiée.

Analyse microscopique de la partie employée

  • Les épidermes des feuilles montrent des cellules à parois ponctuées anticlinales sinueuses, garni sur ses deux faces de stomates, de poils et de glandes.
  • Les poils tecteurs, verruqueux, de plusieurs types (unicellulaires, dressé ou légèrement incurvés, bi- ou tricellulaires, articulés, le plus souvent coudés) sur la face inférieure (absent chez T. zygis) sont, pour les petits poils, assez nombreux et leur confluence contribue à donner aux feuilles de Thym leur couleur grise.
  • Nervure chargée des mêmes poils que ceux du limbe ; les cellules de l’épiderme sont allongées dans le sens longitudinal et offrent des parois faiblement épaissies mais ponctuée. Dans l’intérieur de la nervure existe un cordon libéro-ligneux composé à sa partie inférieur d’un arc de liber dont tous les éléments présentent une membrane constituées chimiquement par de la cellulose. Au-dessus du liber siège un arc ligneux formé de plusieurs bandes parallèles de vaisseaux ponctués, spiraux, et de trachées. Ce cordon est enveloppé par du parenchyme dont les éléments sont plus nombreux et plus gros à la face inférieure qu’à la face supérieure de la nervure. Ils sont incolores, laissent entre eux de petits méats et ont la forme de cylindres ou de prismes courts à base polygonale. Ce tissu touche à sa périphérie quelques couches de collenchyme qui est en contact avec l’épiderme.
  • Les glandes sont tantôt unicellulaires ; arrondies et supportées par un pédicelle court,tantôt octocellulaires, sessile et logées dans les dépressions épidermiques.

Analyse de la poudre

  • On y remarque forcément la même description, des glandes et de l'épiderme, comprenant la cuticule pour l'un et des stomates pour l'autre.
  • Des poils à forme triangulaire de la face supérieure de la feuille contiennent souvent de fines aiguilles d’oxalate de calcium.
  • Les trichomes sont soit glandulaires soit coniques.
  • Quelques grains de pollen, sphériques et lisses, à 6 pores germinatifs en fente, mesurent 35 um de diamètre.
  • L'identification par ccm (chromatographie) est possible.

Analyse de l’huile essentielle

  • Densité : 0.910 à 0.935
  • Indice de réfraction n 20/D : 1.495 à 1.505, 1.491 à 1.510 pour d'autres sources.
  • Pouvoir rotatoire a20/D : le plus souvent impossible à mesurer, légèrement lévogyre, -3° à 0 °, -5 ° à 0° pour d'autres sources.
  • Solubilité dans l’éthanol dilué (% en volume) : 2 vol. éthanol 80%
  • Sa couleur traditionnellement allant du brun au brun-rouge. Cette couleur viendrait du cuivre dont l'huile essentielle, pendant la distillation s'imprégnerait.
  • Odeur caractéristique aromatique, phénolique (thymol) avec un fond légèrement épicé. Mais encore une fois l’odeur peut varier avec le chémotype. Le Thym linalol est lui plus doux, rappelant légèrement la lavande.

Vu la diversité de l’huile essentielle, qui diffère grâce au biotope, la chromatographie permet alors de dresser une carte d’identité de l’huile essentielle prélevée. Ce procédé est une méthode physique qui permet de séparer des molécules qui se transforment d'un état à un autre à dans des conditions différentes.


Confusions, falsifications et substitutions

Vu le grand nombre d’espèces différentes, c’est donc par la couleur des fleurs,la forme des feuilles, l’odeur, et surtout l’analyse de l’huile essentielle que l’on peut les différentier.

  • Le Thymus Serpyllum (serpolet) peut prêter à confusion, il possède lui des feuilles planes, ovales obtuses, ciliées à la base qui diffère donc du thym commun (feuilles petites presque sessiles, à bord enroulés ovales ou linéaires, non ciliés). Ses propriétés sont moindres mais est encore utilisé dans les campagnes.
  • Le Thymus zygis (thym d’Espagne) possèderait les mêmes propriétés que le thym vulgaire et peut donc remplacer le thym vulgaris. Les feuilles sont ici sessiles,linéaires, lancéolées à aciculaires, involutées sur le bord, d'une longueur de 1.7 mm à 6.5 mm et d'une largeur de 0.4 à 1.2 mm. Aux deux faces vertes à gris-vert et pubescente,portant à leur base de longs poils ciliés pouvant atteindre 1mm de long.
  • Le Thymus x citriodorus (thym citron) est une variété de thym utilisée en cuisine notamment pour parfumer et relever les plats. Elle est issue du croisement entre le Thymus pulegioides et du Thymus vulgaris.

Donc pas de falsification, mais attention à ne pas confondre les différentes huiles essentielles aux propriétés différentes.

Thym serpolet

  • Petite plante étalée, à tige sous-frutescente à la base, rameuse, dont les rameaux sont longs de cinq à six pouces, couches sur la terre, un peu velus, carrés, redressés dans leur partie supérieure.
  • Les feuilles sont petites, opposées, ovale, obtuse, entières, rétrécies inférieurement et formant une espèce de pétiole ; elles sont glabres et offrant des petits enfoncements glanduleux à la face inférieure.
  • Les fleurs sont purpurines, verticillées, petites ; les verticilles sont écartés inférieurement, rapprochés à la partie supérieure, où ils forment un épi presque globuleux.
  • Le calice est tubuleux, velu et strié inférieurement, à deux lèvres ; la supérieure redressée, tridentée ; l’inférieure à deux dents subulées plus longues ; l’entrée est bouchée par une rangée circulaire de poils blanchâtres.
  • La corole offre un tube de la longueur du calice ; la lèvre supérieure est courte, un peu convexe et échancrée ; l’inférieure présente trois lobes presque égaux, obtus.
  • Les étamines sont incluses ; le style et le stigmate dépassent la lèvre supérieure.
  • Le serpolet est extrêmement commun dans les bois, dont il couvre les pelouses

exposées au soleil.

  • Son essence est incolore ou jaune d'or. Elle contient surtout des phénols (Carvacrol

à 55% et Thymol à 4%) ainsi que du bornéol et des carbures.


Composition chimique complète et réactions physico-chimiques d’identification

Comme le prouve le chromatographe, les différentes huiles essentielles ont les réactions de transformation à des températures différentes :

  • Le thymol ou acide thymique ( C10H14O ), se présente en gros cristaux hexagonaux, transparents, de saveur poivrée et piquante, d’odeur peu différente de celle du thym, il fond à 44° et bout à 230°. Sa solubilité dans l’eau ne dépasse guère 1 pour 1000, il est très soluble dans l’alcool.
  • Le thymène C10H16 est liquide, incolore, d’une odeur douce de thym, sa densité est de 0.868, il bout entre 160° et 165°.
  • Le cymène C10H14, est huileux, incolore, inaltérable à l’air, d’une odeur agréable de citron ; il est insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool et l’éther.


L’huile essentielle, du à son chémotype, contient donc des composés différents :

  • thym à thymol : thymol et carvacrol (phénols terpéniques) et paracymène et y-terpinène (monoterpènes).
  • thym à géraniol : géraniol (monoterpénols), acétate de géranyle (ester).
  • thym à linalol : 60 à 80% de linalol, terpinène-1-ol-4 (tous deux des monoterpénols), acétate de linalyle (ester), ainsi qu’un faible pourcentage de monoterpène.
  • thym paracymène : majotiraiment du paracymène, y-terpinène (tous deux des monoterpènes), ainsi qu’une faible quantité de thymol (phénols terpénique).
  • thym à thujanol-4 : 50% de monoterpénols : (+)-trans-thujanol-4, (+)-terpinène-I-ol-4,

cis-myrcènol-8, (-)-linalol ; ainsi que des monoterpènes : myrcène, y-terpinène.

  • thym citriodorus : géraniol, nerol, bornéol (monoterpénols), géranial et neral (terpenoïdes), octanone (cetone).


Examen organologique

  • Le thym possède une odeur aromatique intense et caractéristique (rappelant le thymol). La saveur est aromatique, et légèrement âpre.
  • Le thym linalol à une odeur bien plus douce que le thym à phénols.

Voir aussi

Liste des principales plantes sauvages comestibles

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Liens externes

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