Écoblanchiment
L’écoblanchiment, éco-blanchiment ou blanchiment écologique est un procédé de marketing utilisé par une organisation (entreprise, gouvernement, etc) dans le but de donner à l'opinion publique une image écologique responsable, alors que plus d'argent a été investi en publicité verte (symbole d'écologie) que pour de réelles actions en faveur de l'environnement.
Le terme est issu de l'anglais greenwashing, contraction des mots green (vert) et brain-washing (lavage de cerveau). C'est un néologisme inventé en 1986 par l'environnementaliste Jay Westervelt.
Sommaire
Définitions
L'organisation CorpWatch [1] définit l'écoblanchiment comme :
- Le comportement d'entreprises nocives du point de vue social ou environnemental qui tentent de préserver et étendre leurs marchés en se présentant comme des amis de l'environnement et des leaders dans le combat pour éradiquer la pauvreté ;
- Blanchiment environnemental ou écoblanchiment ;
- Hogwash ("foutaises").
L'acte de faire de l'écoblanchiment est l'acte de transmettre au public des informations qui sont – dans le fond et dans leur expression – une présentation erronée des faits et de la vérité, dans le but d'apparaître socialement et/ou environnementalement responsable aux yeux d'un public ciblé. C'est un système de communication vaste et complexe destiné à faire passer une "mauvaise" donnée ou information pour une "bonne". (Source : Erza Winton, "L'écoblanchiment des entreprises : la construction de nouvelles mythologies")
L'écoblanchiment, c'est s'habiller en vert écolo, ce qui n'a rien à voir avec la protection de l'environnement. Ce terme fait donc référence au double langage des organisations qui parlent de développement durable et de protection de l'environnement en l'inscrivant même dans leurs objectifs, alors qu'en vérité leurs activités consistent à augmenter la charge que fait peser l'humanité sur la planète.
Écoblanchiment et publicités mensongères
L'écoblanchiment se caractérise souvent par le changement de nom de la marque ou du produit, pour donner l'impression de « nature », par exemple en apposant l'image d'une forêt sur une bouteille de produits chimiques. En effet, de plus en plus de publicités utilisent abusivement l'argument écologique pour vanter comme "bon pour l'environnement" des activités et des produits en réalité polluants ou dont le bilan écologique est négatif. Ces publicités peuvent être abusives voire mensongères, ne pas respecter la législation, ni même les propres recommandations écologiques et de développement durable de l'autorité française ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité), ancien BVP (Bureau de vérification de la publicité), organisme interprofessionnel d’autodiscipline en la matière.
Ces publicités, qui ne font souvent que camoufler le peu d’efforts consentis par beaucoup d’entreprises au regard des enjeux écologiques actuels, montrent par ailleurs leur peu de volonté et d'empressement à adopter un comportement écologiquement responsable. En donnant une image « verte » à des entreprises, des services et des produits qui ne le sont pas, ce "blanchiment écologique" des activités industrielles et commerciales minimise et banalise la nécessité impérative de changer nos comportements de consommation.
En outre, ce "verdissement d'image" participe directement à la désinformation des consommateurs, contrecarre les efforts importants de sensibilisation faits en ce sens par les associations, par les pouvoirs publics (ADEME par exemple pour la France), et discrédite la démarche de progrès déjà initiée par quelques entreprises courageuses. [2][3]
L'Observatoire Indépendant de la Publicité a été créé afin de montrer les carences de l'actuel système de régulation de la publicité en France par rapport à l'écoblanchiment, en se référant aux règles de déontologie qu'il a défini[4]
Exemples d'Écoblanchiment
- Une campagne américaine intitulée "CO2 is green" (le CO2 est vert, propre, écologique).}}
- Électricité de France, au printemps 2009, dans sa campagne de communication en 2009 « Changer d'énergie ensemble », affirme agir pour promouvoir des alternatives propres aux combustibles fossiles, ainsi que des solutions au réchauffement climatique : économies d'énergie et efficacité énergétique, éolien, hydraulique, etc. La réalité : le budget consacré par EDF à la recherche sur les énergies renouvelables s'élevait en 2008 à 8,9 millions d'euros, soit 2,1 % seulement du budget total R&D et moins que la campagne de communication (10 millions d'euros). [5]
- Une campagne de l'industrie publicitaire. [6]
Notes et références
- ↑ CorpWatch
- ↑ Source : http://www.lalliance.fr/xmedia/atelier_BVP/docs/CP2006_BVP_04_12.pdf
- ↑ Agence Science-Presse, "Le marketing vert en perte de vitesse", 28 juillet 2008.
- ↑ Observatoire Indépendant de la Publicité
- ↑ "Prix Pinocchio 2009" décerné par "Les Amis de la Terre".
- ↑ "Zéro prospectus : la contre-attaque greenwashing des imprimeurs" dénoncée par GreenIT.fr.
Liens externes et Sources
- Cahier de Recherche Université Paris Dauphine - Recherche sur le greenwashing publicitaire menée en partenariat avec WWF-France
- (eng) "Qu'est ce que le Greenwashing, et pourquoi est-ce un problème?" par Chris MacDonald & Melissa Whellams
- Le greenwashing appliqué à l'informatique - Une liste d'exemples et des outils pour reconnaitre l'écoblanchiment dans le domaine de l'électronique.
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