Maçonnerie

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Catégorie:Se loger


Fondations

Les fondations sont un élément essentiel de la construction. Elles constituent une base rigide qui supporte la masse de la maison toute entière (des centaines de tonnes) et répartit cette charge sur le sol de façon à ce qu'aucun mouvement du bâtiment ne soit décelable. Elles sont constituées d’un ensemble de poutres (encore appelées ‘‘semelles’’ en béton armé solidement reliées entre elles. La surface des fondations est calculée pour que la pression (en MPa = N/mm²) soit inférieure à la résistance du sol et ce en toutes circonstances (fortes pluie, sécheresse, gel...). Cette surface est proportionnelle à la largeur de la semelle et doit être déterminée à chaque endroit en fonction de la charge locale à supporter (mur, conduit de fumée, escalier, poteau...) et des variations de résistance du sol à la pression. Les semelles sont coulées dans des fouilles en rigoles de section pratiquement carrée creusées par le godet d'un tractopelle. Le fond des rigoles doit être propre au moment de la coulée et la surface des semelles sera nivelée de façon à faciliter la pose des murs.
L'opération de coulage est relativement rapide si l'on fait appel à un fournisseur de béton tout prêt. Comme il est difficile de calculer au plus juste, on aura intérêt à prévoir un ouvrage coffré et prêt à être coulé au cas où il y aurait un surplus avec les fondations. À contrario on peut commander un peu moins que le volume estimé et compléter avec du béton fabriqué « à la main ». Prévoir dans ce cas sable, gravier, ciment et eau ainsi qu'une petite bétonnière. Cette façon de faire peut être appliquée pour le coulage des dalles.


Sous-sol ou vide sanitaire

La différence entre sous-sol et vide sanitaire n'est pas seulement une question de hauteur : accès extérieur, nivellement du sol, éclairage, drainage... sont nécessaires dans le cas d'un sous-sol. Ce dernier nécessite une hauteur entre sol et plafond d'au moins 2 mètres sous les linteaux. S'il est entièrement enterré on l'éclairera à l'aide de larmiers débouchant dans des cours anglaises .
Il n'est pas rare qu'un sous-sol soit aménagé par la suite pour être habitable. Il vaut mieux prévoir dès le début les écoulements pour installer par la suite des toilettes ou une salle de bain n'est pas une précaution inutile. Les ouvertures seront prévues en conséquence (larmiers ou fenêtre, portes...)
Un sous-sol bien drainé ne doit pas être humide. Toutefois dans une pièce chauffée d'un sous-sol et non isolée peut se produire de la condensation qui pourrait laisser croire à des infiltrations. Le sol pourra être isolé en ajoutant un plancher sur lambourdes si l'on a prévu une hauteur suffisante dès le départ, mais il conviendra dans ce cas de ventiler correctement les locaux car un plancher bois est très sensible à l'humidité.


Dallage béton

La réalisation d'un dallage béton dans un sous-sol peut être envisagé avant de monter le cloisonnement, ce qui permet de travailler au propre dans toutes les phases suivantes. Cette opération se fait selon les mêmes règles que l'on soit à l'intérieur ou à l'extérieur :

  • décapage de la surface pour atteindre le sol stérile et ferme
  • drainage si nécessaire
  • mise en place d'un géotextile
  • pose des gaines et canalisations (écoulement, siphons, regards...)
  • étalement d'un blocage (hérisson) de roche concassée (10/50) et stabilisation.
  • pose d'un treillis soudé si nécessaire aux endroits de forte charge
  • mise en place de règles (tube diamètre 40mm) parallèles et horizontales en tenant compte du niveau fini et de l'épaisseur de la chape de finition. Une légère pente facilitera l'écoulement des eaux vers les siphons éventuels(généralement placés au centre).
  • mise en place d'un film en polyane (pour éviter les remontées d'humidité).
  • coulage d'un béton grossier (350kg de ciment par mètre cube, sable et gravier 5/15) pour obtenir une épaisseur de 10 cm minimum.
  • réalisation d'une chape mortier (sable 0-5, 300kg de ciment/m³) lissée ou bouchardée ou destinée à recevoir une peinture, un carrelage...


Les murs, portes et fenêtres

Comme le béton banché est hors de portée de l'amateur, les murs seront généralement montés en parpaings. Pour le sous sol ou les murs de soutènement, on choisira une épaisseur de 25cm ou des parpaings spéciaux, dits « à bancher », qui peuvent être remplis de béton garni de ferraille. Les étages seront montés en parpaings de 20cm. Les parpaings de 15 cm sont plus délicats à monter et les 5cm gagnés ne sont pas déterminants dans le choix. L'utilisation de briques (isolantes ou non) pour les murs de l'habitation est possible mais plus délicate, en particulier pour la réalisation des enduits. Le béton cellulaire est un produit séduisant par sa légèreté et son facteur d'isolation mais son prix de revient est plus élevé. En outre il n'est pas évident de réaliser un enduit résistant aux intempéries et au gel sur un mur exposé.
L'outillage le plus important est l'échafaudage. Pour une hauteur d'étage (inférieure à 3m) on peut se débrouiller avec des piles de parpaings et de bons madriers. Pour terminer les pignons il faudra sans doute s'en procurer un. Compte tenu du poids des parpaings, un matériel sérieux est indispensable.
Les murs sont de deux sortes :

  • murs extérieurs ou de pourtour, ils sont percés de portes extérieures et de fenêtres et généralement doublés par une isolation thermique.
  • murs de refend, intérieurs, ils servent de renforts pour rigidifier la construction, porter les poutrelles de la dalle et partitionner l'étage en différents volumes. Leur épaisseur est parfois plus faible que celle des murs de pourtour (15cm au lieu de 20cm pour les parpaings en béton).

La partie inférieure d'une ouverture est matérialisée par un seuil (pour les portes) ou par un appui (pour une fenêtre) qui peuvent être coulés en place ou préfabriqués. Tenir compte des huisseries (portes et fenêtres) avant de couler, commander et installer un seuil ou un appui. Dans certaines régions les ouvertures extérieures sont encadrées par des jambages en briques, pierres de taille...
La partie supérieure d'une ouverture (intérieure ou extérieure) est constituée par un linteau reposant sur les murs et supportant la charge du mur, de la dalle ou de la charpente placés au-dessus de lui. Le linteau peut être une poutre en béton armé ou préfabriqué. Il existe des linteaux préfabriqués en forme de coffrage (ou coffre de volet roulant) dans lequel on coule du béton. La partie supérieure du linteau est parfois constituée par le chaînage de la dalle.
Le chaînage surmonte les murs et réunit ceux-ci de façon ferme puisqu'il s'agit d'un ensemble de poutres en béton armé travaillant essentiellement à la traction. Il est souvent coulé en même temps que la dalle et son ferraillage se marie avec les poteaux de coins, piliers...
À la fin de la construction, les murs extérieurs seront enduits, crépis ou bardés (avec ou sans isolation extérieure) pour mieux résister à la pluie. Il est préférable d'attendre la fin du gros œuvre pour enduire les murs à cause des microfissures qui pourraient apparaître au moment de la stabilisation de la construction.
La dalle repose sur les murs. Pour qu'elle soit bien horizontale, il est nécessaire d'araser le dessus des murs en coulant sur toute leur longueur un couche de mortier de quelques centimètres d'épaisseur, nivelée au niveau à eau ou mieux, à l'aide d'un laser balayant de bonne qualité.

D'autres matériaux ou techniques de construction sont aussi utilisés :

  • brique alvéolée isolante : technique de pose particulière, constitue une isolation thermique élémentaire qui peut être suffisante dans les régions où le chauffage est accessoire.
  • colombage : dans certaines régions. Les vides peuvent être comblés par du béton cellulaire, de la brique enduite...
  • pisé : expérimental
  • ossature bois : pour ceux qui préfèrent le travail du bois à la maçonnerie traditionnelle.


Plancher poutrelles/hourdis

La réalisation d'une dalle de compression sur un plancher poutrelles/hourdis peut sembler un travail de spécialiste, pourtant il n'y a que le coulage qui soit délicat et nécessite à la fois d'être bien préparé (car le béton prêt n'attend pas) et d'avoir l'aide d'une poignée d'amis fiables.

L'étude du plancher, c'est-à-dire le calcul des poutrelles, l'estimation des hourdis nécessaires... est effectué par un technicien au service du fournisseur du matériel à partir d'un plan coté exact de la maçonnerie indiquant les endroits subissant des surcharges (cheminée, gros aquarium...), les balcons, escaliers... Le néophyte aura intérêt à visiter plusieurs autres chantiers, voire à donner un coup de main à préparer ou couler chez quelqu'un d'autre. Pour la préparation d'une dalle, il est fortement conseillé d'être deux.

Les opérations successives pour la préparation d'un plancher poutrelles/hourdis sont :

  • vérification de la livraison, tri des poutrelles en fonction de leur longueur
  • pose des poutrelles sur les murs arasés et sur les linteaux. Replier les fils d'acier à 90 degrés si nécessaire. Les poutrelles reposent à leurs extrémités sur 5cm environ.
  • répartir les poutrelles en utilisant un hourdis à chaque extrémité comme entretoise
  • placer les hourdis
  • étayer dans l'axe de chaque travée en utilisant des chevrons en partie haute et des madriers sur le sol. Ne pas trop brider les étais car les poutrelles précontraintes ont une contre-flèche qu'elles perdront lorsqu'on enlèvera les étais et seront alors à peu près droites.
  • réaliser le coffrage des rives de dalle (planches, liteaux, serre-joints de maçon...) en tenant compte de la hauteur finie de la dalle.

Il est préférable d'utiliser des "planelles" (sorte de parpaings de 4 cm d'épaisseur). C'est pénible à poser (il faut faire un solin au mortier à l'arrière et ne pas les choquer) mais ca permet d'avoir une surface homogène en façade ce qui minimise les risques de fissuration horizontale dans l'épaisseur de la dalle (l'enduit fissure en haut et en bas de la dalle car différence de support entre rive béton et mur en aggloméré)

  • coffrer la trémie de l'escalier et les réservations les plus importantes (gaines techniques)
  • ferrailler le chaînage, les bords de la trémie...
  • mettre en place le ferraillage du balcon éventuel et le maintenir soulevé avec des entretoises
  • placer le treillis soudé en plaque et attacher celles-ci avec du fil de fer.
  • vérifier une dernière fois la solidité et le niveau des coffrages.

L'épaisseur de béton est de l'ordre de 4 à 6 cm mais on doit majorer le volume calculé pour tenir compte de la forme des poutrelles (en T) et des hourdis. En outre il va falloir couler le chaînage en même temps. On trouve dans le commerce des éléments de ferraillage tout prêts

Le coulage proprement dit de la dalle est une opération simple mais assez délicate. Pour que celle-ci soit étanche à la pluie (le chantier va quand même durer quelques mois) il est préférable de couler en une seule fois avec du béton prêt à l'emploi apporté par une ou plusieurs « toupies ». Lors de la commande du béton on précisera qu'il s'agit d'une dalle. Si l'opération se déroule à la période froide il est possible d'ajouter de l'antigel et si le tirage de la dalle doit prendre plusieurs heures on peut éventuellement demander au livreur de rajouter quelques dizaines de litres d'eau, à moins que le temps ne soit à la pluie. Le temps idéal correspond à une température de 10 à 20°C, couvert mais sans pluie. Par temps ensoleillé ou très sec on peut lutter contre le dessèchement de la surface en arrosant doucement. Un léger écroûtage de la surface est sans importance. Le gel est plus gênant, si la dalle n'est pas trop grande on pourra envisager de la recouvrir par une bâche.
Bien que le béton « prenne » en quelques heures, il est préférable de ne pas poser de charges lourdes sur la dalle avant plusieurs jours. Une palette de parpaings représente plus d'une tonne, et même si l'étayage est bien fait la dalle va fléchir et se fissurer. Ces microfissures ne sont généralement pas gênantes, sauf si l'on compte sur la dalle pour protéger de la pluie le matériel stocké en dessous d'elle. Normalement on attend 4 semaines avant d'enlever les étais.


Conduits de fumée

Un conduit de fumée peut être utilisé pour :

  • cheminée d'agrément (feu ouvert ou insert)
  • chaudière ou poêle (bois, charbon, fioul...)
  • cuisinière ou fourneau
  • barbecue extérieur
  • four à pain ou à pizza

La section du conduit et la hauteur d'un conduit dépendent de leur utilisation. Le débit nécessaire à une cheminée à feu ouvert est beaucoup plus grand que celui requis pour un simple poêle. Il faut un conduit par type d'utilisation et par niveau. Installer un conduit inutile est bien moins coûteux que d'en ajouter un après la fin des travaux.
En général le conduit de fumée est appuyé contre un mur de refend ou un mur pignon et débouche sur le toit à proximité du faîte. Pour que le tirage soit bon, certaines règles sont à respecter : la souche (partie dépassant du toit) doit dominer le faîte d'au moins 40cm et se trouver plutôt sur le pan de toit non exposé au vent dominant, dans la zone de dépression. En isolant le conduit avec de la laine de roche jusque sous le toit on diminue le risque de bistrage (condensation sur les parois internes du conduit) et le démarrage est plus rapide car le conduit se réchauffe plus vite.
Que le conduit soit en béton ou en terre cuite, la souche devra être étanche aux infiltrations de l'eau de pluie. Un habillage en zinguerie, bardage, enduit lissé, crépit ou en briques de parement rendues hydrofuges après la pose convient dans la plupart des cas. La souche est couronnée par une plaque, une poterie (mitre ou mitron) ou une construction en briques (variable selon les régions) qui réduisent les effets de la pluie. Un accélérateur de tirage peut faciliter le fonctionnement de la cheminée dans les cas de grand vent.
Le conduit est monté en plusieurs étapes et suit la réalisation de la maçonnerie. Dans les combles, il est monté en parallèle avec la charpente. La surface interne du conduit ne doit pas se trouver à moins de 20cm d'une poutre, solive ou matériau inflammable, cette règle (l'écart de feu) impose parfois de dévoyer un conduit pour le faire contourner une panne. Si un chevron ou une solive se trouve placé tel qu'il devrait traverser le conduit, il est nécessaire de réaliser un chevêtre.
La conception du conduit doit tenir compte des conditions de ramonage (trappe, accès à la souche...) et sa réalisation doit respecter certaines règles qu'il serait trop long de détailler ici (sens des boisseaux, haubannage des souches trop hautes...). Si nécessaire la section d'un conduit peut être réduite et celui-ci rendu étanche par un tubage en acier inox. Il existe aussi des solutions légères et moins traditionnelles (mais peut-être plus coûteuses) pour réaliser un conduit de fumée dans des conditions particulières.


Escaliers

Voir l'article Escalier.


Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

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