Jardin communautaire
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Le jardin partagé, appelé jardin communautaire dans le nord de la France et au Québec, est une gestion en commun d’un terrain par un groupe d’habitants.
Cette pratique est née en Amérique du Nord et se développe en France.
Sommaire
Définition[modifier]
Un Jardin Partagé est un jardin qui se conçoit, se construit et se cultive collectivement. Il suppose une concertation et une coopération dans la durée entre les habitants-jardiniers et les partenaires du projet. Celui-ci est un lieu ouvert à tous favorisant les échanges de voisinage et le lien social interculturel et intergénérationnel. C'est un outil citoyen de respect de l'environnement que ce soit dans les techniques du jardinage naturel ou son aménagement écologique (aires de compostage, récupérateurs d’eau de pluie). Ces espaces de convivialité contribuent au bien être de la personne (activité physique, plaisir au jardin...) et permettent l’accès à une alimentation de qualité, tout en participant à la qualité du cadre de vie de tous.[1]
Histoire[modifier]
L’histoire des jardins collectifs n’est pas récente. Depuis le Moyen Age, l’idée de se regrouper à des fins utilitaires sur des terres collectives est observée dans de nombreux pays. La révolution industrielle favorise l’émergence des jardins ouvriers. Les guerres et leurs privations incitent les habitants des villes à investir l’espace public pour y cultiver ce qui fait défaut dans les magasins. C’est au milieu des années 1970, à New York puis dans différentes villes d ’Amérique du Nord, que des initiatives populaires investissent des endroits laissés vacants pour les transformer en jardins de quartiers. Plus de 750 seront créés dans la ville de New York ! Il ne s’agit plus seulement de produire de quoi se nourrir, mais aussi de se retrouver sur un terrain commun et des projets collectifs. Le sol et les idées sont partagés.
Ainsi naissent les jardins partagés…
Appelés allotment gardens dans les pays anglophones, Kleingärten dans les pays germanophones, ces jardins permettent de se procurer légumes et fruits frais en cultivant soi-même.
En Suisse, la ville de Lausanne a été pionnière en permettant dès 1995 la création de jardins en pied d'immeubles, appelés plantages. Au Québec, les « jardins communautaires » sont divisés en lots individuels cultivés par une personne ou une famille.
Une approche politique:
Au milieu des années 1980, en France, quelques animateurs sociaux, militants de terrain et autres jardiniers s’intéressent à ces pratiques d’appropriation collective. La Fondation de France voit là l’opportunité de développer le lien social, tout en prenant en compte, même partiellement, les préoccupations d’autosuffisance alimentaire. Avec son aide, plusieurs séjours sont organisés afin d’étudier les conditions d’émergence de telles initiatives en France.
Des petits groupes travaillent sur ces questions et adaptent, entre autre, les pratiques nord américaines à nos données urbaines et sociologiques. Ils réunissent au cours de deux colloques, Lille en 1997 et Nantes en 1999, plusieurs centaines de personnes impliquées dans ces initiatives ou désireuses de les développer. Dès 1997, un réseau informel se met en place et s’organise rapidement, JARDIN DANS TOUS SES ÉTATS (JTSE[2]).
Unis par des valeurs communes, formalisées par une Charte ses membres représentent la plupart des régions de France métropolitaine, dans lesquelles ils agissent pour favoriser la mise en œuvre, par les habitants, de jardins partagés.
Les différentes formes de jardins[modifier]
La grande famille des jardins collectifs :
Image à intégrer Typologie réalisée par le Passe Jardins à Lyon : [[3]]
Image à intégrer Carte réalisée par Franck David de SaluTerre à Bordeaux [[4]] et le Jardin dans Tous Ses États.
Image à intégrer Argumentaire réalisé par Vert le jardin à Brest : [[5]]
Charte du JTSE et ses valeurs[modifier]
À l’occasion du premier forum national « Jardinage et citoyenneté : le jardin dans tous ses états », qui s’est déroulé à Lille les 23 et 24 octobre 1997, des acteurs associatifs, institutionnels, politiques et professionnels ont échangé des expériences de jardins aux expressions diverses, mais porteuses de valeurs communes d’échange, de créativité, de solidarité entre les communautés et de liens retrouvés avec le monde vivant.
Poursuivant la dynamique enclenchée par ce temps fort d’échanges, les acteurs de ce réseau partagent et soutiennent les valeurs communes à ces actions :
› Pour le RENFORCEMENT DE LIENS SOCIAUX, là où les conditions d’existence ont contribué à distendre les mailles de la vie sociale, de l’entraide et du dialogue
› Pour que les citoyens, sans aucune discrimination culturelle, ethnique ou S’APPROPRIER LEUR CADRE DE VIE quotidien et l’enrichir sociale, puissent
› Pour DONNER UN POINT D’APPUI AUX PERSONNES EN DIFFICULTÉ aux fins de retrouver utilité sociale et dignité, en ayant la possibilité de participer à un travail productif qu’il soit monétaire ou non
› Pour nouer des liens généreux autant que respectueux avec la Terre et le AGIR DE FAÇON RESPONSABLE monde vivant, et
› Pour le plaisir de créer, de goûter, de partager, comme de NOUVELLES FORMES DE LIBERTÉ ET D’AUTONOMIE
Pour toutes ces raisons, il semble important d’affirmer le droit de tous au jardin.
Principes d'actions[modifier]
Un jardin, c’est avant tout un projet. Dans ce sens,le réseau du JTSE soutiens les principes suivants :
› La DIVERSITÉ DES OBJECTIFS contribue à la richesse des projets : écologiques, sociaux, culturels, éducatifs, artistiques, paysagers, thérapeutiques, etc., valorisent au mieux les atouts du jardin.
› La diversité des publics et des usagers favorise la rencontre, les échanges, l’entraide : la MIXITÉ SOCIALE, CULTURELLE et GÉNÉRATIONNELLE des acteurs, facilite l’intégration des habitants d’origine étrangère, l’adaptation aux publics en difficulté…
› La CONCERTATION est la base indispensable de tout projet. Elle doit impliquer les habitants, les futurs usagers et les intervenants sociaux, élus, techniciens, associations... Cette concertation doit s’attacher à faire ressortir la diversité et l’évolution des besoins, y compris ceux des enfants, des plus démunis et des moins intégrés culturellement, et éviter le clé en main et le pré-pensé.
› L’aménagement doit intégrer le besoin des jardiniers de s’approprier leur jardin, les SPÉCIFICITÉS DU TERRITOIRE et le MODE DE VIE DES USAGERS.
› La SOUPLESSE ET L’ÉVOLUTIVITÉ DES PROJETS sont garants de leur pérennisation et de leur cohérence avec leur contexte social, culturel, environnemental, économique et éducatif.
Mise en oeuvre[modifier]
Dans la mise en œuvre des projets de jardins, quelles que soient leurs formes, le JTSE [6] s'engage à promouvoir :
› La GESTION PARTICIPATIVE : elle organise des échanges entre les acteurs, prend en compte les souhaits, désirs et contraintes, s’efforce de faire place à la diversité des points de vue. Les règles d’accès et de fonctionnement sont définies collectivement.
Quelques principes :
› L’ANIMATION : elle permet la pérennisation et l’évolution des projets. Elle est assurée par des personnes reconnues des acteurs, attentives à écouter la parole de tous et capables de comprendre et de guider les pratiques de chacun.
› Le RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT : il est assuré par la mise en œuvre de modes de gestion et de pratiques culturales favorisant la biodiversité (sauvage ou domestique), respectueuses du vivant, intégrant une gestion écologique des cycles naturels, de l’eau et des déchets.
› L’ INTÉGRATION PAYSAGÈRE DES JARDINS : elle doit être recherchée, par la qualité des aménagements et des constructions (favorisant notamment l’auto construction dans de bonnes conditions), la prise en compte des caractéristiques environnementales des sites, la gestion et la mise en valeur des paysages…
Le JARDIN DANS TOUS SES ÉTATS (JTSE) est le nom d’une dynamique d’échanges entre les porteurs de projets de « jardins partagés » et leurs partenaires associatifs, politiques et institutionnels.
Ces jardins sont divers, mais portent des valeurs communes de partage, de créativité, de solidarité entre les communautés, d’aide aux personnes en difficultés, de liens retrouvés avec le monde vivant, de respect de notre environnement…
En cultivant la terre, ce sont les solidarités nouvelles, les échanges, l’épanouissement personnel, le respect du monde vivant, le bien-être que l’on irrigue, que l’on amende comme le terroir d’un nouveau développement humain et durable.
Les pratiques des jardins dans tous leurs états s’incarnent largement dans l’intelligence plus souriante du partage, des tentatives nouvelles, du développement des idées neuves. Elles participent en cela à donner le goût du mieux-vivre que nous voulons pour demain.
Quelques exemples d’objectifs des jardins[modifier]
Ces oasis de paix, de tranquillité et de ressourcement au cœur même de la ville présentent de sérieux avantages :
- la rencontre de gens de tout âge, de toute condition et classe sociale et ethnie différente
- l’exercice et la détente en plein air
- la mise en pratique des connaissances et des goûts,
- le partage du savoir et l’entraide,
- le développement de la fierté des jardiniers,
- la récolte de fruits et légumes plus frais et meilleurs au goût,
- la possibilité donnée à la tradition agricole de perdurer à travers les générations,
- la contemplation de la beauté du site et de la nature,
- le développement d’un certain humour : petites histoires, obstination sur tout et sur rien ... Plaisirs ...
Le jardinage collectif d’un terrain, parfois laissé à l’abandon, améliore le cadre de vie et permet des échanges entre personnes d’origine géographique, de milieux sociaux et d'âges différents. Les jardins partagés, souvent créés en ville, existent aussi en milieu rural.
Le respect de l’environnement est une valeur forte des jardins partagés : les jardiniers choisissent des végétaux adaptés au sol et au climat et évitent les produits phytotoxiques (engrais chimiques, pesticides de synthèse). Le compostage, la récupération de l’eau de pluie et la technique des cultures associées y sont très souvent pratiqués.
Ce sont également des lieux d’éducation à l’environnement pour enfants et adultes, qui y apprennent la botanique, ou qui y observent la faune urbaine. Nombreux sont les jardins partagés qui attribuent des parcelles aux écoles du voisinage, qui y mènent des projets pédagogiques.
Dates clés en France[modifier]
› 1997 : Rédaction de la Charte de la terre en partage, création du JARDIN DANS TOUS SES ÉTATS avec le soutien de la Fondation de France
› 1997 à Lille : 1er forum international Jardin et Citoyenneté, organisé la Ville de Lille et le réseau du JARDIN DANS TOUS SES ÉTATS
› 1997-2001 : Appel à projets « De nouvelles natures à cultiver ensemble » de la Fondation de France qui a financé 189 projets
› 1999 à Nantes : 2e forum international sur les jardins organisé par le JARDIN DANS TOUS SES ÉTATS et la Ville de Nantes
› 2003 : Vote par le Sénat de la proposition de loi relative aux jardins collectifs, qui reconnaît l’existence des jardins partagés et d’insertion
› 2003 : Création du programme parisien Main Verte. D’autres villes avaient déjà créé des politiques comme Lyon, Lille ou Nantes. Montpellier crée Montpellier Main Verte dans la foulée.
› 2005 à Paris : 3e forum international sur les jardins organisé par la Ville de Paris et le réseau du JARDIN DANS TOUS SES ÉTATS
› 2005-2011 : Développement des pôles régionaux, aide à la mise en place de politiques publiques à Toulouse, Marseille, Strasbourg.
› 11 et 12 octobre 2012 à Strasbourg : Colloque international « Villes jardinées et initiatives citoyennes », organisé par la Ville de Strasbourg, le réseau du JARDIN DANS TOUS SES ÉTATS , l’AFJDE VP et le CNFPT
Voir aussi[modifier]
Liens internes[modifier]
- jardin collectif où il n'y a pas de parcelles individuelles
- le potager en carrés ou jardinage par pieds carrés
- Agriculture urbaine
Liens externes[modifier]
Réseau des jardins partagés en France : Le Jardins dans Tous Ses Etats (JTSE) [[7]]
Les correspondants du réseau par Région :
Alsace : ECO-Conseil - Institut européen pour le conseil en environnement : [[8]]
Aquitaine : SaluTerre à Bordeaux : [[9]]
Basse-Normandie : ARDES - Association Régionale pour le Développement de l’Economie Solidaire [[10]]
Bretagne : Vert le Jardin [[11]]
Ile-de-France : Graine de jardin à Paris : [[12]]
Midi-Pyrénées : ARPE - Association Régionale pour l’Environnement[[13]] et aussi Partageaons les jardins à Toulouse : [14]
Nord : Chênelet [[15]]
Nord-Pas de Calais : les AJOnc - Amis des Jardins ouverts et néanmoins clôturés [[16]] et [[17]]
Provence Alpes Côte d'azur : Jardins Solidaires Méditerranéens [[18]]
Rhône-Alpes : le Passe Jardins à Lyon : [[19]]
Bibliographie[modifier]
Livres
• Baudelet, L., Basset, F & Le Roy, A. (2008). Jardins partagés : utopie, écologie, conseils pratiques. St Étienne : Terre Vivante.
• Barbier, C et al (2005). Le jardin des possibles : Guide méthodologique pour accompagner les projets de jardins partagés, éducatifs et écologiques. Montpellier : Réseau école et nature.
• Cachin, S. (2011). Je jardine la ville. Paris : Rue de l'échéquier.
• Cérézurlle, D & Roustang, G. (2010). L'auto production accompagnée : un levier de changement. Toulouse : Erès.
• Desmazières, P et al (2011). Jardiniers du bitume : des liens fleurissent dans les jardins partagés. Paris : Les Xérographes.
• Hays, D. et al (2011). Manuel des jardiniers sans moyens. St Étienne : Anges Gardins (en ligne[20])
• Prédine, E. (2009). Des jardins en partage. Paris : Rue de l'échéquier.
• Prédine, E & David, F. (2012). Mon potager bio en ville : sur cour, terrasse, balcon... Mens: Terre vivante
Films
• Armanet, J-P. (2009). Au pied des tours, les jardins partagés de Brest. Paris : L'étiquette productions. 52 min
• Ceroni, J. (2003). Jardin solidaire, reportage France 3. 10min32
• Chiambretto, F. (2006). Jardinons ensemble dans le tomatier des rêves. Lyon : Le passe jardin.
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