Jardin communautaire/Témoignage
Sommaire
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Vous connaissez bien le sujet... Et vous désirez mieux renseigner ceux qui ont déjà lu l'article Jardin communautaire ? Vous voulez apporter des éléments nouveaux à des lecteurs qui voudraient en savoir plus ? Le but des pages-témoignages est justement de donner un complément d'informations; et ceci, en tenant compte de : votre opinion personnelle. :-) Par contre... si les éléments d'infos, que vous désirez apporter, sont : neutres d'opinion, il serait plus logique de les ajouter à l'article principal pour l'enrichir...
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Témoignage de Kafui Kpodéhoun de Culture(s) en Herbe(s)[modifier]
Comment avez vous décidé de vous lancer dans cette initiative ?[modifier]
Le projet est né de la volonté de cultiver de la relation humaine, autour d’un espace poétique et politique : le jardin. En ville, on a parfois le sentiment d'être déconnecté du vivant ; et de soi par la même occasion. Créer un jardin écologique et solidaire au cœur de la cité, est progressivement apparu comme une réponse naturelle et féconde pour permettre à la personne, quelle qu’elle soit, de se ressourcer à travers le travail de la terre et le soin au vivant.
Comment cela fonctionne et à quoi ça sert ?[modifier]
Fondé sur des ateliers de jardinage collectif qui se déroulent dans deux jardins du 11ème arrondissement (Paris), le projet s’adresse à tous les citadins, curieux de nature. L’objectif est simple : apprendre ensemble, en se nourrissant des savoirs-faire et envies des uns et des autres, pour cultiver une variété d’espèces (légumes, plantes aromatiques, herbes sauvages…). Chacun peut participer à la vie du jardin, au rythme de son choix : occasionnellement ou plus régulièrement. Un des enjeux centraux est d’impliquer sur ces ateliers des personnes touchées par l’isolement social ou fragilisées, pour qui le jardin peut constituer un important facteur de socialisation, et de participation à la vie de la cité. Une animatrice est là, pour accompagner cette démarche et assurer le travail de médiation nécessaire à ce type de projet. Impliquer des personnes touchées par l’exclusion sociale, tout en restant ouvert à l’ensemble des habitants, pour permettre à chacun d’être pleinement acteur de la vie du jardin : c’est une démarche qui se construit au fil des mois, et dont nous semons seulement les premières graines aujourd’hui.
Quels sont les principaux obstacles/inconvénients que vous avez rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?[modifier]
L'enjeu du projet est de faire du jardin un espace au sein duquel se retrouve une mixité de publics, avec chacun leurs envies et leurs attentes spécifiques. La difficulté réside dans le fait de développer cette mixité, en permettant à chacun de se sentir bien dans la vie du jardin, mais que cet espace reste toujours suffisamment ouvert pour que chaque nouvel arrivant puisse trouver sa place, et que nous ne tombions pas dans un entre-soi qui ferait perdre tout son sens au projet. Par ailleurs, l'approche transversale du projet (associer environnement ET action sociale), demande une grande vigilance pour toujours bien garder cette double exigence et ne pas perdre de vue une dimension au profit de l’autre.
Quels sont les avantages d'une telle initiative ?[modifier]
Nos inconvénients sont aussi nos avantages. Notre double exigence nous enrichit énormément. - L’ouverture du jardin à une très grande diversité de publics permet de belles surprises, et une ouverture sur l’Autre, féconde pour chacun des participants. Par ailleurs, la variabilité du groupe d’une séance sur l’autre, nous oblige à rester un espace toujours vivant et réactif, car nous devons réinventer le travail collectif au fil du temps, en fonction des mutations au sein du groupe. - A travers ce projet de jardin, nous créons des passerelles et des collaborations fécondes, notamment entre des professionnels du travail social, et le secteur de l’environnement. Cela permet donc de décaler et déplacer les pratiques des uns et des autres, pour que chacun puisse élargir ses préoccupations, et avoir une démarche plus globale. Ces croisements ont l’avantage de sortir d'une vision segmentée du réel, pour appréhender avec globalité les enjeux majeurs de notre époque (liens homme/nature, devenir du vivant, dimension nourricière de la terre, transformation sociale...). Au fond, nous ne faisons « que jardiner », mais cela peut avoir un impact énorme, par rebond, sur plein d’autres champs de la vie d’une personne, d’un groupe, ou d’un territoire.
Quelles structures vous ont aidé dans votre projet ?[modifier]
- La Ville de Paris et la mairie du 11ème arrondissement, qui nous mettent les deux terrains à disposition.
- L’association Kokopelli, avec un colis (salutaire) de graines.
- Le Retour à la Terre, Biocoop locale, avec un soutien financier et amical.
- La Fondation Nicolas Hulot et la Fondation Nature et Découverte, qui nous ont fait confiance sur notre démarche d’éducation à la biodiversité de proximité.
- Une dizaine d’associations locales du secteur social et médical, qui assurent un important travail de médiation du projet auprès de leur public.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer dans une initiative similaire ?[modifier]
Cultiver patience et confiance.
Remarques[modifier]
« Cultiver son jardin est un acte politique. » (Pierre Rabhi).
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