Ekopedia:Saviez-vous/20 2010
C’est la découverte au 19e siècle en Allemagne[1] de l’effet de l’azote sur les végétaux qui est à l’origine des engrais de synthèse.
L’agriculture, régie par des principes de respect des écosystèmes, va ensuite se transformer. Après la guerre de 14-18, les stocks de produits chimiques inutilisés vont être expérimentés pour des usages agricoles (engrais azotés et pesticides). Certains vont s'interroger sur cette intrusion de la chimie dans l’alimentation et ses conséquences pour la santé et l’environnement. Des mouvements citoyens et agricoles se rejoignent, et en 1964 l’association Nature & Progrès est créée pour « promouvoir une agriculture biologique et des solutions non chimiques aux problèmes agronomiques et de santé ». Elle rédige un cahier des charges de pratiques agricoles et crée en 1973 la mention « Nature & Progrès ».
C’est le début d’un bras de fer pour une reconnaissance officielle de la Bio, dans lequel s’engagent plusieurs mouvements. La Bio est reconnue par le Ministère de l'Agriculture en 1981 [2]. Les premiers cahiers des charges biologiques Nature & Progrès sont homologués en 1986 et les suivants (Déméter, Simple, FNAB…) en 1988. Ce sont alors toujours des associations gestionnaires de marque et des citoyens qui vérifient le respect des bonnes pratiques.
Mais tout va changer dans les années 90. Un règlement européen[3] tente d'homogénéiser les règlementations des États membres. Le mouvement associatif et citoyen français se verra dépossédé du contrôle au profit de structures commerciales : les organismes certificateurs. Un nouveau logo (AB) est créé et déposé en 1995. Voilà la fin de la Bio gérée par ceux qui la pratiquent. Alors, une contestation du système injuste de « non pollueur-payeur » naît chez certains producteurs adhérents de Nature & Progrès qui décident de boycotter la certification commerciale et de maintenir le contrôle citoyen que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Système Participatif de Garantie.