Développement soutenable

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Le développement durable est un concept. On le définit souvent comme "Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs".

Trois pôles:

C'est un paradoxe car rien dans un monde fini ne peut avoir un développement, une croissance infini.

Le développement durable est une réponse alternative au développement purement économique de notre société.

Certains pensent que l'humanité devrait tendre vers l'équilibre appelé homéostasie.

Pour la plupart des gens, le concept de développement durable est peu clair et s'apparente à la langue de bois. Il faut dire que ce terme est largement utilisé par les hommes politiques et les grandes entreprises, sans s'accompagner d'actions concrètes en terme de protection de l'environnement.

En opposition au développement durable, on voit se développer un autre concept de décroissance durable.

Sociologie lexicale

Le passage du XXe au XXIe siècle pourrait se caractériser, à l'aune des néologismes, par une propension à créer des couples de mots totalement incompatibles que l'on appelle des oxymorons. Il en va ainsi de l'expression "réalité virtuelle" (Puisque par définition ce qui est réel n'est pas virtuel et ce qui est virtuel n'est pas réel). Et il en va ainsi de l'expression "développement durable" née discrètement dans les années 1990 et devenue "à la mode" depuis 2003.

Cela procède d'une symptomatologie issue de la pseudo-culture télévisuelle. Car nul ne serait surpris d'apprendre qu'un concept aussi contradictoire (antilogie) que le "développement durable" aurait pu être inventé par un publiciste. On en a eu d'autres provenant des slogans politiques ou publicitaires, tous devenus célèbres : « changement dans la continuité », « force tranquille », « plus blanc que blanc », etc.

Les publicistes et les spécialistes de la communication sont passés maîtres dans l'art de travestir les contenus, les sens et le signifiés. Les signifiants sont vidés de leur sens premier, naturel, instinctif. On admire rétrospectivement l'audace de certains slogans qualifiés d'efficaces, sans voir l'immense mépris affiché envers le destinataire du message.

Le néologisme brut est toujours risqué : il faut du temps pour habituer les masses à un nouveau concept, il faut de la pédagogie, du rabâchage préparatoire. Au contraire, associer deux mots du langage courant, deux mots que tout le monde connaît et comprend, cela procède de la grammaire populaire : tout le monde le fait par le simple exercice du langage. Quand la mémoire fait défaut, on se rattrape par une périphrase, une description de la chose dont on a oublié le nom.

C'est ainsi qu'est né le concept de développement durable. On n'avait pas de mot unique pour exprimer un concept auto-contradictoire (antilogique), et on a donc accouplé deux mots qui, logiquement, ne devraient pas être associés. Les associations de mots contraires éveillent des schémas de réaction inconscients : la curiosité, la méfiance. Tout cela est très logique et on peut même imaginer que c'est fait exprès. Pour l'homme politique comme pour l'industriel, "développement durable" est un concept passe-partout, une aubaine pour surfer sur la vague du "respect de l'environnement".

Comme il s'agit d'un concept qui ne correspond en fait à aucune réalité, il devient l'argument de tous pour tout, revêtant, allez savoir pourquoi, les atours de l'« écologiquement correct ».

Un concept flou qui arrange bien tous les communicants

Le développement durable, concept qui, comme nous venons de le voir, n'a aucune signification, est devenu au début du XXIe siècle l'argument le plus utilisé par les responsables politiques, les militants écologistes, les patrons d'industries et les publicistes. Étant par essence un concept vide de sens, chacun le récupère et l'adapte à ses besoins, lui faisant dire exactement ce qui l'arrange, en fonction de ses opportunités.

Chacun, selon son point de vue, y voit la justification de ses propres convictions : le développement durable sert à justifier le communisme aux yeux du communiste, le développement industriel pour le patron d'industrie, la politique de droite pour le candidat de droite, la politique de gauche pour le candidat de gauche, la politique écologique (évidemment) pour le candidat écologiste, l'exploitation de l'homme pour le dictateur et même la "pollution nécessaire" pour le pollueur.

Chacun se forge donc sa propre idée, sa propre définition du développement durable, ce qui aboutit aux déclarations les plus absurdes et les plus contradictoires. En voici quelques exemples :

Citations extraites du Bêtisier du développement durable

« ...la nécessité d'inventer une économie respectueuse de l'environnement, c'est une nouvelle révolution industrielle qui est devant nous, celle du développement durable. Elle sera source de croissance et d'emplois et la France a tous les atouts pour en être le champion. »

Vœux aux Français de Jacques Chirac, Président de la République le dimanche 31 décembre 2006.

« La notion de développement durable est en parfaite cohérence avec la raison d’être de Procter & Gamble : améliorer la qualité de la vie des consommateurs du monde entier grâce à nos produits et nos services afin de développer nos affaires et de faire ainsi prospérer nos employés, nos actionnaires et les communautés au sein desquelles nous opérons. »

Site Internet de Procter & Gamble (multinationale de la chimie).

« Le Parti communiste fait le choix d’une nouvelle croissance au service du développement durable et de la défense de l’environnement. […] Cela nécessite également le développement d’une filière nucléaire publique (...) dans le cadre du renouvellement du parc nucléaire actuel. »

Alain Hayot, en charge du développement durable au Parti communiste Français, L'humanité, 12-10-2006

« Le développement durable ce n’est pas la croissance zéro, c’est la croissance durable. La révolution que je vous propose, c’est de faire du développement durable le critère de toutes nos politiques publiques […] en investissant dans le nucléaire qui ne produit pas de gaz à effet de serre. »

Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, Université d'été des Jeunes Populaires à Marseille, le dimanche 3 septembre 2006

Nelly Olin, le ministre de l’Écologie, a « mis en place ce mercredi 22 février un groupe de travail sur l’utilisation des instruments économiques au service du développement durable pour favoriser la croissance durable de notre économie. »

Communiqué du ministère de l’Écologie et du Développement durable le 23 février 2006

« Le défi que nous devons relever est simple : concilier l’expansion continue de l’humanité et les ressources limitées de la planète. »

Nelly Olin, Ministre de l'écologie et du développement durable- Convention de l’UMP sur l’environnement le 20 octobre 2005.

« Le développement durable n'est ni une utopie ni même une contestation, mais la condition de survie de l'économie de marché. »

Louis Schweitzer, PDG de Renault, Enjeux Les Echos, décembre 2004.

« Développement durable. Un accélérateur de croissance pour les Entreprises. »

Medef.

« Ce qui compte, c'est le développement durable : il faut investir un euro là où on est sûr d'en gagner deux. »

James Collet, candidat UDF du canton d'Argeles-sur-mer. L'Indépendant, (10/03/04).

« La définition du développement durable, c’est le développement économique dans la durée, qui favorise le progrès social tout en préservant l’environnement et le renouvellement des ressources énergétiques. »

Serge Lepeltier, ex-ministre de l’Ecologie, Métro, 30 mai 2005.

« Le terme [développement durable] est tellement large, mis à toutes les sauces, qu'à l'exemple de Monsieur Jourdain, tout le monde peut le revendiquer. Et puis, c'est vrai, c'est un concept à la mode. Tant dans le monde des entreprises que dans tout débat de société. Et alors ? De tout temps, les marchands ont su récupérer les bons slogans. »

Michel Edouard Leclerc, Le Nouvel économiste, 26 mars 2004.

« Le développement durable, c'est tout d'abord produire plus d'énergie, plus de pétrole, plus de gaz, peut-être plus de charbon et de nucléaire, et certainement plus d'énergies renouvelables. Dans le même temps, il faut s'assurer que cela ne se fait pas au détriment de l'environnement. »

Michel de Fabiani, président de BP France, 4e rencontres parlementaires sur l'énergie, jeudi 11 octobre 2001.

Gao Feng, le chef de la délégation chinoise aux négociations climatiques internationales a affirmé au sommet climatique de Buenos Aires en décembre 2004 que son pays n’accepterait de discuter que « dans le cadre du développement durable » qu’il a défini comme étant celui d’ « une croissance et [d’] un développement qui ne soient pas entravés ».

« …inscrire la croissance économique dans le cadre du développement durable. »

Jacques Chirac, projet d'inscription dans la Constitution du "principe de précaution" (3 mai 2004).

En conclusion

S'il fallait une démonstration, ces quelques extraits de discours de responsables politiques et de patrons d'industries ou chefs d'entreprises apportent la preuve que personne ne sait ce qu'est le développement durable.

Voir aussi

Webographie

Bibliographie