Naturisme

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SOCIAL : MODE DE VIE ALTERNATIF

UTOPIES ET REALITES

Le naturisme est une manière de vivre en harmonie avec la nature, caractérisée par une pratique de la nudité en commun qui a pour but de favoriser le respect de soi-même, le respect des autres et celui de l'environnement. XIVe Congrès international INF-FNI, Agde, 1974

Le naturisme est né en France, sous la plume et dans l'entourage du géographe Élisée Reclus (voir ci-après) C'est en Allemagne qu'il a commencé à se développer à fin du XIXe siècle et au début du XXe, puis en France à partir de 1920 environ. En 1930-31 les Drs Durville créent, dans un but hygiéniste, le village naturiste (Héliopolis) de l'île du Levant (voir ci-après) qui n'est pas un centre naturiste de type habituel car il est ouvert au public.

Le premier club CGF à Villecresnes ouvre en Région Parisienne en 1934.

Dans les années 50, Albert et Christiane Lecoq créent le premier grand centre naturiste de bord de mer, à Vendays-Montalivet (Gironde, France).

La fin des années 60 et les années 70 voient l'essor du naturisme commercial.

Dans les années 60 l'aménagement de la Région Languedoc-Roussillon fait une place officielle au naturisme (en particulier la mission Racine affecte au naturisme des zones sauvages de Leucate (Aude, France).

Depuis des décennies, la France est la première destination naturiste mondiale, de plus en plus concurrencée par l'Espagne et la Croatie. L'offre demeure très diversifiée.


Naturisme et écologisme

Les historiques du naturisme privilégient souvent l’aspect hygiéniste des origines, dû à l’impulsion de médecins soucieux de modernité et de progrès, qui voulaient mettre au grand air et au soleil des peaux cachées en permanence sous de lourds habits. Peaux souvent mal lavées dans ce contexte pudibond : au XIXe siècle un règlement d’internat créait l’obligation de se laver les pieds ...tous les quinze jours. Cet aspect a effectivement été très important.

Cependant les préoccupations de meilleure insertion de l’être humain dans la Nature, et la protection de celle-ci, ont existé dès les débuts du naturisme.

Le géographe français Elisée Reclus (1830-1905), que l’on peut considérer comme le fondateur et le premier théoricien du naturisme, insistait sur le progrès que la nudité saine pouvait introduire dans les mentalités et la vie en société, mais il exprimait aussi sa certitude que cette meilleure insertion dans la Nature générerait une meilleure gestion de la planète.

En 1930-31 les Docteurs Durville fondent le village naturiste Héliopolis sur l’île du Levant, au large du Var. Certes leurs préoccupations premières sont d’ordre hygiéniste, mais à Héliopolis le bord de la mer doit impérativement rester libre et accessible à tous, aucune privatisation de la bande littorale n'est acceptée. Au XXIe siècle ce principe naturiste et écologiste y reste toujours en vigueur, contrastant avec le béton envahissant du littoral de la Côte d'Azur. Les co-propriétaires naturistes d'Héliopolis ont "gelé" à leurs frais une vaste zone boisée, où toute construction est interdite, qui constitue une réserve naturelle ouverte au public.

Au XXIe siècle, l’un des critères des centres naturistes est – sauf rare exception – le refus de la promiscuité très fréquente des lieux dits « textiles » (habillés) où l’on entasse volontiers le maximum de personnes, particulièrement dans de grands campings quelque peu concentrationnaires. Espacements entre les tentes , entre les bungalows, vastes espaces communs, maintien du paysage naturel au maximum de ce qui est compatible avec les contraintes d’aménagement, tel est l’un des critères de base des espaces naturistes.

D’autre part il y a des naturistes au sein de toutes les structures associatives qui luttent contre les atteintes aux zones naturelles.

Le mouvement associatif naturiste

A partir de la fin du XIXe siècle et pendant le premier tiers du XXe siècle, des communautés anarchistes ou simplement désireuses d’expérimenter un mode de vie alternatif et de réfléchir sur l’évolution de la société moderne, se créent en France, en Allemagne, en Italie et en Autriche. Certaines ont pour but principal l’expérimentation de la nudité en commun, pour d’autres la nudité est l’un des éléments d’un ensemble de recherches ; dans tous les cas elle est considérée comme une marque de simplicité, de sincérité, de recherche de la vérité.

On peut citer comme exemple de communauté qui fut célèbre (à cause de la notoriété de l’écrivain Jean Giono qui la fonda en 1935), celle des collines du Contadour, en France, dans les Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence). La nudité s’y pratiquait lors de la douche en plein air, ce qui était très audacieux pour l’époque. Le « Contadour » fut dispersé par la guerre en 1939, Giono étant emprisonné pour son pacifisme considéré comme outrancier par le gouvernement.

Dans leur majorité, les communautés alternatives européennes pratiquant la nudité à des degrés divers, ne se réclamaient pas expressément du naturisme. La première grande structure naturiste généraliste, recrutant sur un éventail large d’opinions philosophiques, apparaît en 1918 en Allemagne sous le nom de FreiKörperKultur (culture du corps libre), FKK. Le nom existe toujours au XXIe siècle, utilisé d’une manière large, conjointement avec naturism, naturist, pour désigner le naturisme dans les pays germanophones, ainsi qu’en Slovénie et Croatie. Actuellement le Deutscher Verband für FreiKörperKultur est une grande association (Verband) active.

Progressivement le phénomène des communautés diminue, tandis qu’apparaissent des clubs naturistes. Kienné de Mongeot crée en 1920 le Sparta Club (improprement appelé « Sporta Club » dans diverses publications). Sans être vraiment un club fermé de la haute société parisienne comme on l’a souvent décrit, le Sparta voit arriver plusieurs personnalités de la diplomatie, de l’industrie et des finances, du spectacle, qui rejoignent le noyau du club issu de la classe moyenne. D’autres clubs ne comportant pas de personnalités se créent en France pendant le XXe siècle jusqu'à aujourd'hui. En 1950 Albert Lecoq, imprégné d’un idéal de progrès social, fédère le naturisme français dans la Fédération Française de naturisme, dont il espère qu’elle pourra promouvoir « le naturisme pour tous ». 1953 : création en France de l’ International Naturism Federation (INF), souvent désignée dans le monde entier par l’appellation bilingue INF/FNI.

Le 28 octobre 1983, la FFN reçoit l'agrément "Association de Jeunesse et d'Education Populaire" par le Ministère du Temps Libre, de la Jeunesse et des Sports.

En 1986, la FFN signe une convention d'objectifs avec le Ministère du Tourisme et adhère à la "Maison de la France".

Au début du XXIe siècle une petite structure, l’Organisation Européenne Naturiste (ONE), est apparue en France, s’ajoutant à la FFN.

En 2006 le mouvement associatif naturiste français est globalement en recul par rapport à la grande époque du dernier tiers du XXe siècle, même s’il reste très vivace dans plusieurs départements. Il est paradoxalement victime du succès croissant du naturisme, de nombreuses plages publiques s’ouvrant de plus en plus à la fréquentation naturiste sans nécessité d’adhérer à un club. Mais le creux de la vague semble atteint pour les structures associatives,les effectifs ayant cessé de diminuer pour se stabiliser.

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