Énergie nucléaire

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L'énergie nucléaire désigne l'énergie libérée par la fission ou la fusion au niveau des noyaux des atomes.


Histoire

Découverte dans les années 1930, la fission nucléaire est utilisée à des fins civiles et militaires. La fusion nucléaire a été mise en pratique quelques années plus tard, uniquement à des fins militaires.

Une énergie de controverses

Centrales nucléaire entre Beijing et Tianjin (Chine)

La production d'électricité avec l'énergie nucléaire est controversée sur des points fondamentaux : sûreté, coûts, accès au combustible (uranium), contrôle par les citoyens, etc.

Les industriels prétendent que le nucléaire peut produire de l'électricité à un coût modéré, ce qui est vivement contesté par les opposants à l'atome [1]

Les réserves connues d'uranium, le combustible utilisé par les réacteurs nucléaires, ne permettront pas de dépasser 80 à 200 ans de production avec la filière de réacteurs la plus répandue actuellement (en se basant sur la consommation mondiale d'uranium de l'année 2000).

Les pronucléaires avancent que la filière des surgénérateurs augmenterait considérablement le potentiel énergétique des ressources connues, mais les opposants à l'atome mettent en avant les risques extrèmes de cette filière et, surtout, l'incapacité de l'industrie nucléaire, de puis 50 ans, à faire fonctionner correctement de tels réacteurs (voir par exemple les échecs de Superphénix en France ou du "Monju fast reactor" au Japon).

Une filière utilisant le thorium pourrait également être réalisée (les résèrves de thorium sont plus grandes que celles de l'uranium terrestre) mais aucun réacteur fonctionnant au thorium n'a été construit : les difficultés techniques paraissent à ce jour insurmontables.. Il est également possible d'extraire de l'uranium contenu dans l'eau de mer, mais à un coût d'extraction tellement élevé que cette option ne sera certainement jamais utilisée.

Certaines personnes prétendent que l'énergie nucléaire est "propre", car elle rejette moins de dioxyde de carbone (et donc contribue plus faiblement au réchauffement climatique) que la plupart des autres sources d'énergie [2], mais les opposants à l'atome rappellent les nombreuses pollutions de l'industrie nucléaire [3] qui ne peut donc en aucun cas être prétendue comme "propre".

La fusion nucléaire est l'objet de recherches depuis plus de 50 ans, mais l'objectif semble s'éloigner au fur et à mesure que les recherches progressent [4]

L'énergie nucléaire reste extrèmement dangereuse comme l'a montré la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 1986) : plus de 20 ans après, des millions de personnes vivent encore dans des zones contaminées (principalement en Ukraine et en Biélorussie) et consomment des produits agricoles contenant du césium. L'espérance de vie diminue et même les enfants nés des années après le drame en sont victimes.

L'industrie nucléaire produit aussi des déchets radioactifs dont certains, bien que produits en faible quantité (10g par an et par habitant en France[5]) resteront dangereux durant des milliers voire des millions d’années.

La pollution générée est des plus globales, elle affecte tout ce qu'elle touche, l'air, l'eau, la terre et la vie. Aujourd’hui, il n'existe aucune solution pour éliminer les déchets de la fission nucléaire: les options d'échelle industrielle ne sont encore que temporaires, et les solutions définitives ne sont encore qu'experimentales et extrèmement controversées, comme l'enfouissement, considéré comme un crime par les opposants, et rejeté par les populations concernées [6]

De plus, vouloir développer le nucléaire comme énergie de substitution aux énergies fossiles, dans le but de lutter contre le changement climatique, n'est pas réalisable dans le temps imparti pour réduire les émissions de CO2 [7].

Avenir

L'énergie nucléaire va-t-elle persister sur Terre à l'avenir ou sera-t-elle rejetée ?

Il existe pourtant beaucoup d'autres énergies, réellement respectueuses de l'environnement.

Les partisans du nucléaire font remarquer qu'en utilisant uniquement les énergies renouvelables de la meilleure façon possible, il serait à ce jour impossible de répondre à la demande énergétique (voir Limites des énergies renouvelables pour plus de détails). Les antinucléaires répondent à cet argument en mettant en évidence : - le fait que, d'après les statistiques officielles de l'AIE (Agence internationale de l'Energie), les énergies renouvelables produisent deux fois plus d'énergie que le nucléaire (13% de l'énergie primaire mondiale, contre 6,5% seulement au nucléaire). En comptabilisant la consommation d'énergie (dite aussi "énergie finale), la part du nucléaire dans l'énergie mondiale n'est que de 2,5%, une part insignifiante. Il faut toutefois prendre garde à la signification de ces chiffres: l'énergie nucléaire est quasiment absente dans presque tous les pays en voie de développement (dont les consommations énergétiques par habitant sont relativement faibles, mais dont la consommation totale, compte tenu du nombre d'habitants concernés, est significative). La Chine par exemple, avec une population de plus d' 1,3 milliards d'habitants, a une éléctricité tirée essentiellement du charbon, et seulement à 2,1% du nucléaire. A contrario, dans les pays ayant une forte consommation d'énergie (notamment par l'intermédiaire de l'électricité), l'énergie nucléaire représente une part plus importante de l'énergie primaire(32% en France).

- le fait que la plupart des politiques énergétiques sont "nombrilistes" (dans le sens ou une politique au niveau international permettrait de meilleurs rendements), et qu'une grande partie des pays occidentaux connaissent de forts taux de gaspillage d'énergie.

À cela on oppose le thème "d'indépendance énergétique", une situation qui selon certains prendra énormément d'importance dans la société de l'après-pétrole, ainsi que les différences géopolitiques qui rendraient une telle politique d'énergie fragile dans le cadre de relations internationales tendues ou de conflits entre plusieurs pays. Contrairement aux énergies fossiles, le coût du combustible ne représente qu'une faible part du coût total de l'énergie nucléaire (la grande majorité du coût étant lié aux installations elles mêmes), par conséquent même une hausse importante des prix du combustible nucléaire influerait peu sur le coût final de l'électricité.

Bien que cette explication soit très schématisée, elle illustre pourtant bien la complexité du débat: le défi énergétique ne pourra pas être résolu par des mesures simples et demandera un niveau de coopération élevé de la part de tous, afin de préserver notre planète.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Références

  1. http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=583
  2. http://www.planetoscope.com/nucleaire/884-Kilos-d-uranium-consommes-par-les-centrales-nucleaires.html
  3. http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=486
  4. http://reacteur.iter.free.fr/la-rech.htm
  5. http://www.cea.fr/jeunes/themes/les_dechets_radioactifs/le_cycle_du_combustible/les_dechets_nucleaires
  6. http://www.liberation.fr/economie/0101584653-l-enfouissement-enterre-a-auxon
  7. http://www.notre-planete.info

Bibliographie

  • L'eau et le champagne menacés par les déchets radioactifs, article de Michel Marie, "L'Ecologiste" n°19, juin-juillet-août 2006, p. 28-29


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