Énergie nucléaire

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L'énergie nucléaire désigne l'énergie libérée par la fission ou la fusion au niveau des noyaux des atomes.


Histoire

Découverte à la fin du 19e siècle et mise en pratique pour la première fois au milieu du 20e siècle, la fission nucléaire est utilisée à des fins civiles et militaires. La fusion nucléaire a été mise en pratique quelques années plus tard, uniquement à des fins militaires.

Une énergie de controverses

Ceux en faveur

Centrales nucléaire entre Beijing et Tianjin (Chine)

L'énergie nucléaire peut être produite en grande quantité pour un coût inférieur à la plupart des autres sources d'énergie. Les réserves connues d'uranium ne permettront pas de dépasser 200 ans de production avec la filière de réacteurs la plus répandue actuellement (réacteurs à eau pressurisée, fonctionnant à l'uranium enrichi). Cependant la filière des surgénérateurs, à laquelle appartenaient quelques réacteurs de puissance industrielle (Phénix, Superphénix), fait l'objet de nouvelles recherches. 4 des 6 réacteurs étudiés en vue de former la génération 4 sont des surgénérateurs. La surgénération permet de multiplier par 50 l'énergie extraite de l'uranium. Une filière utilisant le thorium pourrait également être réalisée, les résèrves de thorium étant plus grandes que celles d'uranium, la surgénération couplée à la filière thorium permettrait une production 300 fois supérieure à la filière actuelle[1]. Certaines personnes considèrent l'énergie nucléaire comme propre, car elle rejette moins de dioxyde de carbone et donc contribue plus faiblement au réchauffement climatique. Les centrales à fission nucléaire sont alors comparées aux centrales à charbon ou à pétrole. Les centrales à fusion n'existent pour l'instant qu'à un stade de recherche et développement, mais pourraient devenir une nouvelle source de production énergétique (une grande part des déchets du processus de fusion de l'hélium 4 n'est pas radioactive).

Ceux en défaveur

Mais l'énergie de fission nucléaire est aussi une énergie dont la manipulation et l'utilisation requièrent de très grandes précautions. Dans le cas contraire, de grands risques sont encourus. Certains déchets radioactifs, bien que produits en faible quantité (1kg par an et par habitant en France) resteront dangereux durant des milliers voire des millions d’années. La pollution générée est des plus globales, elle infecte tout ce qu'elle touche, l'air, l'eau, la terre et la vie. Aujourd’hui, il n'existe aucune solution définitive pour éliminer les déchets de la fission nucléaire: les solutions d'échelle industrielle ne sont encore que temporaires, et les solutions définitives ne sont encore qu'experimentales. De plus, vouloir développer le nucléaire comme énergie de substitution aux énergies fossiles, n'est pas réalisable dans le temps imparti pour réduire nos émissions de CO2 [2].

Solutions

Alors, le nucléaire est-il une solution?

Il existe pourtant tant et tant d'énergies plus respectueuses de l'environnement. Quant à la fusion, elle n'est pas encore suffisamment maîtrisée, mais pourrait devenir une solution sur le long terme, les prévisions les plus optimistes faisant état de centrales industrielles opérationnelles d'ici 50 ans.

Les partisans du nucléaire font remarquer qu'en utilisant uniquement les énergies renouvelables de la meilleure façon possible, il serait à ce jour impossible de répondre à la demande énergétique (voir Limites des énergies renouvelables pour plus de détails). Les antinucléaires répondent à cet argument en mettant en évidence : - le fait que, d'après les statistiques officielles de l'AIE (Agence internationale de l'Energie), les énergies renouvelables produisent deux fois plus d'énergie que le nucléaire (13% de l'énergie primaire mondiale, contre 6,5% seulement au nucléaire). En comptabilisant la consommation d'énergie (dite aussi "énergie finale), la part du nucléaire dans l'énergie mondiale n'est que de 2,5%, une part insignifiante. Il faut toutefois prendre garde à la signification de ces chiffres: l'énergie nucléaire est quasiment absente dans presque tous les pays en voie de développement (dont les consommations énergétiques par habitant sont relativement faibles, mais dont la consommation totale, compte tenu du nombre d'habitants concernés, est significative). A contrario, dans les pays ayant une forte consommation d'énergie (notamment par l'intermédiaire de l'électricité), l'énergie nucléaire représente une part plus importante de l'énergie finale(32% en France).

- le fait que la plupart des politiques énergétiques sont "nombrilistes" (dans le sens ou une politique au niveau international permettrait de meilleurs rendements), et qu'une grande partie des pays occidentaux connaissent de forts taux de gaspillage d'énergie.

À cela on oppose le thème "d'indépendance énergétique", une situation qui selon certains prendra énormément d'importance dans la société de l'après-pétrole, ainsi que les différences géopolitiques qui rendraient une telle politique d'énergie fragile dans le cadre de relations internationales tendues ou de conflits entre plusieurs pays. Contrairement aux énergies fossiles, le coût du combustible ne représente qu'une faible part du coût total de l'énergie nucléaire (la grande majorité du coût étant lié aux installations elles mêmes), par conséquent même une hausse importante des prix du combustible nucléaire influerait peu sur le coût final de l'électricité.

Bien que cette explication soit très schématisée, elle illustre pourtant bien la complexité du débat: le défi énergétique ne pourra pas être résolu par des mesures simples et demandera un niveau de coopération élevé de la part de tous, afin de préserver notre planète.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Références

  1. L'épopée de l'énergie nucléaire, Paul Reuss, EDP sciences
  2. http://www.notre-planete.info

Bibliographie

  • L'eau et le champagne menacés par les déchets radioactifs, article de Michel Marie, "L'Ecologiste" n°19, juin-juillet-août 2006, p. 28-29


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