Menstruation
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La menstruation (ou règles) est la manifestation la plus visible du cycle menstruel de la femme. Elle consiste en la désagrégation de la couche fonctionnelle de l'endomètre en l'absence de grossesse, véhiculée par des pertes de sang plus ou moins abondantes, évacuées par le vagin. Elle est propre à l'espèce humaine, à quelques espèces de primates supérieurs et à quelques espèces de chauves-souris.
Cette article traite également des saignements (appelées hémorragies de privation par les médecins) entraînés par l'arrêt provisoire des comprimés lors de la prise d'une contraception hormonale, qui en sont pas des règles naturelles.
Historique
Depuis le début des temps, les femmes ont toujours eu des périodes de menstruations. Pour certaines ethnies ces périodes, anciennement appelées « lunes » étaient considérées comme sacrées par toute la tribu, comme un moment où la femme recouvrait son plein pouvoir féminin. En effet, les lunes étaient un moment fort pour installer les rituels, pour faire le "focus" sur leur vie et faire le ménage sur ce qui s'était passé au cours de son dernier cycle. La femme entrait en purification et elle pouvait recevoir beaucoup plus facilement des visions ou des rêves prémonitoires (par exemple chez les Yurok en Californie et bien d'autres. Ces rituels renaissent).
Le sang menstruel était sacré et utilisé pour faire des élixirs de vie chez les Égyptiens et entrait dans la composition des offrandes pour les fêtes de renouveau chez les Grecs.
Hygiène féminine
Les serviettes sanitaires et les tampons jetables n'existaient pas autrefois. Les femmes utilisaient toutes sortes de manières pour recueillir leur flux sanguin.
Dans notre monde aseptisé et dans la lancée de la surconsommation, ces manières ancestrales ont été remplacées par les produits jetables que nous connaissons aujourd'hui. Avec le temps, la perception des menstruations a changé : elles sont souvent vues comme étant répugnantes, nous rendant dédaigneuses de notre propre corps.
Toute femme a le droit de choisir par elle-même les méthodes qui lui conviennent le mieux pour son hygiène. Les méthodes ancestrales sont encore très efficaces et beaucoup plus naturelles que les produits jetables. Ces alternatives ont l'avantage d'être très simples, économiques, écologiques, saines et pratiques. Certaines peuvent toutefois comporter un aspect peu attirant ou peu pratique pour certaines femmes.
Les produits chimiques
Les tampons et les serviettes synthétiques que nous imposons à notre corps chaque mois contiennent de la dioxine, un produit hautement toxique pour l'être humain et les autres formes de vie. La paroi vaginale étant très absorbante, les produits chimiques qui composent les tampons n'ont alors aucune difficulté à pénétrer notre organisme. Le problème est que notre corps ne sait pas s'en débarrasser et il accumule de plus en plus ces toxines, augmentant ainsi les risques de cancer du col de l'utérus[réf. souhaitée], d'affaiblissement du système immunitaire[réf. souhaitée], d'infections vaginales[réf. souhaitée], de maux de tête et de malformations congénitales[réf. souhaitée]. Les serviettes sanitaires jetables sont aussi la cause de ces nombreux troubles de santé[réf. souhaitée].
Le syndrome du choc toxique (SCT), maladie extrêmement rare (en moyenne 3 femmes sur 100 000 qui utiliseraient des serviettes et des tampons hygiéniques[1], et en France, 4 cas ont été répertoriées durant les années 2002-2003[2]) et aiguë, serait chez certaines femmes et certaines adolescentes dû au développement de toxine de staphylocoque favorisé par des produits chimiques (polyester et carboxyméthylcellulose) destinés à rendre les tampons hyper-absorbants. C'est pour cette raison que les produits Rely ont été retirés du marché dans les années 1980.
Les substances utilisées à la fabrication ne sont pas indiquées sur la boîte, car il n'y a aucune loi qui oblige les compagnies à nous informer sur ce sujet.
Bilan environnemental
À l'heure actuelle, une femme utiliserait en moyenne entre 10 000 et 15 000 tampons ou serviettes au cours de sa vie, ce qui en fait environ 20 milliards chaque année, et ce, en Amérique du Nord seulement. Cependant, ce chiffre est à relativiser (les femmes n'employant pas que des tampons durant la durée de leurs règles).
Ces produits et leurs emballages, dont le procédé de fabrication déverse des dioxines dans l'environnement, se retrouvent dans les dépotoirs et les incinérateurs, ils ne sont pas simplement jetés dans les toilettes, pour se retrouver dans nos égouts et nos cours d'eau lorsqu'ils n'ont pas été filtrés via une station d'épuration.
Alternatives
Il est possible d'éviter les produits chlorés. Certaines femmes s'intéressent aux alternatives plus écologiques et économiques. En voici quelques exemples.
La coupe menstruelle
La coupe menstruelle est une coupe en forme de cloche, portée à l'intérieur du vagin, fabriquée soit en caoutchouc naturel et souple, soit en silicone (dans ce cas, elle n'est pas allergène), qui recueille le sang menstruel. Elle est généralement perçue comme étant confortable et pratique, surtout en voyage. Certaines préfèrent toutefois d'autres méthodes, mais la trouvent tout de même intéressante dans certaines occasions, en alternance. Sa durée de vie est d'environ 10 ans.
Selon les femmes, la sécheresse vaginale causée par les tampons peut déranger l'équilibre microbien du vagin et le rendre plus susceptible aux démangeaisons et développer des infections bactériennes.
Avec la coupe menstruelle, il n'y a pas ce problème puisqu'elle n'absorbe pas. L'humidité naturelle est donc protégée. Elle permet aussi de mesurer la quantité des écoulements et de voir à quoi ils ressemblent. Facile d'entretien, la coupe menstruelle se rince et on peut la remettre (stérilisation avant et après le cycle). Le port d'un protège-dessous léger peut être nécessaire dans certains cas, comme avec les tampons.
La coupe menstruelle est difficilement trouvable dans le commerce. On peut cependant l'acheter sur Internet et dans certains magasins bio. Les marques les plus connues sont Keeper (en caoutchouc), Divacup et Mooncup (en silicone). Contrairement au caoutchouc, le silicone ne comporte pas de risque d'allergie.
Certains sites proposent de l'essayer pendant 3 mois et si vous ne l'avez pas encore apprivoisé au bout de cette période, pour pouvez vous faire rembourser. Elle est vendue au coût d'environ 45 $ CAN (pour le Keeper), l'équivalent de 3 à 4 mois de consommation de produits menstruels jetables. La Divacup coûte environ, pour l'Europe, 20 € (ou 15 € quand on fait des commandes groupées).
L'éponge de mer naturelle
L'éponge de mer est une ressource renouvelable très écologique (facilement biodégradable) que l'on peut tailler sur mesure pour la porter confortablement dans le vagin. Il faut la rincer lorsqu'elle est pleine, environ aux 2 heures et elle est réutilisable immédiatement. Un protège-dessous léger est souvent nécessaire. Ce n'est donc pas la méthode préférée des femmes d'aujourd'hui, mais elle peut tout de même s'avérer intéressante. Pour une manipulation plus facile, on peut lui ajouter un bout de soie dentaire (oubliez celle à la menthe).
Sa durée de vie est d'environ 6 à 8 cycles et son coût est d'environ 8 $. Elle se trouve au rayon des cosmétiques dans la plupart des pharmacies et dans les magasins d'aliments naturels (pour votre santé, n'utilisez pas les éponges synthétiques).
Serviettes en tissu réutilisables
Ces serviettes sont une alternative durable, écologique, économique et saine pour la santé. Pratiques et faciles d'entretien, on peut les acheter sur le net sous différents formats, ou les faire soi-même.
Certaines serviettes sont très minces (par exemple, Les Collections Bon-Zay). Le côté absorbant est fait d'un tissu doux en fibres naturelles absorbantes. Il y a ensuite un morceau de ratine ou de molleton (100 % coton) très efficace pour absorber. Il y a ensuite un morceau de tissu imperméable qui rend la serviette efficace. Le dernier tissu est destiné à rendre la serviette encore plus confortable, évitant le contact de la peau avec la matière imperméable. Pour bien faire tenir la serviette, elle a des ailes qui s'attachent avec un bouton pression ou un morceau de velcro.
D'autres serviettes plus épaisses existent (par exemple, chez Blood Sisters qui fabriquent des serviettes en coton réutilisables). Elles sont aussi faites à la main, mais dans des tissus très colorés. Elles n'ont pas de couches imperméables : elles sont donc beaucoup plus épaisses, mais on ajoute ou on enlève des couches selon la nécessité. Elles coûtent environ 8 $.
Conseils pratiques pour les faire soi-même
- se procurer du coton, du tissu absorbant (éponge, molleton, ratine, sherpa, velours, microfibre (ne pas mettre en contact avec la peau), etc.)
- en option : une partie imperméable (PUL, polaire imperméable, etc.)
- pour les attacher, prévoir des boutons pression ou du velcro.
Entretien
Ça prend environ 5 minutes pour les laver à la main et on peut même les mettre à la machine, à l'eau froide (sinon, risques de taches). On peut ajouter un désinfectant dans l'eau, comme du vinaigre, du jus de citron ou une huile essentielle de lavande, etc. Il y a le peroxyde d'hydrogène (eau oxygénée), ou le fiel de bœuf qui nettoie aussi très bien le sang.
Vous n'avez qu'à faire tremper vos serviettes dans l'eau froide quelques minutes avant le lavage. L'eau de trempage devient une boisson énergétique pour vos plantes, un engrais naturel. Remarque: vous pouvez aussi le faire avec les écoulements dans votre coupe menstruelle (Keeper, Mooncup, Divacup, lunette, etc.) dilués dans de l'eau.
Comparaison économique
Pour un investissement de 8 $ CAN la serviette, vous en avez pour au moins 4 ans. De 2 à 4 serviettes sont suffisantes si on les lave régulièrement pendant le cycle.
Voici un petit tableau convaincant qui compare le coût des serviettes jetables à celui des réutilisables :
1 paquet de 42 serviettes jetables | 5 $ |
2 ans et moins | 60 $ |
4 serviettes en tissu réutilisables | 32 $ |
4 ans et plus | 8 $ |
Nous pouvons donc constater que les serviettes réutilisables ont l'avantage d'être plus économiques et écologiques.
Supprimer ses règles
Il est possible pour des raisons de simple confort (dans la vie quotidienne, le sport, la sexualité) ou de gênes importantes occasionnées par les menstruations (douleurs, syndrome prémenstruel, flux abondants, migraines, sautes d'humeur, dépression...) de se passer de règles, sans danger pour sa santé[3] ni pour sa fertilité future[3].
Dans ce cas, la solution consiste à employer sur le court, moyen ou long terme, une contraception hormonale oestro-progestative prise en continu, sans arrêt (dans le cas d'une pilule combinée, d'un patch, d'un anneau vaginal...) ou prise de comprimé placebo.
Toutes les pilules peuvent être prises en continu, et les contre-indications sont identiques par rapport à la prise traditionnelle[4][5].
Cependant, l'emploi de pilules bi- ou tripahisques (comportant deux ou trois dosages différents) peuvent entraîner de petits saignements appellés spotting, sans conséquence sur l'efficacité de la contraception. Néanmoins, utiliser une plaquette monophasique (ne comportant des comprimés que d'un seul dosage) permet de les éviter[5].
Cette méthode est déjà utilisée par les femmes atteintes d'endométriose (une maladie qui rend les règles extrêmement douloureuses), de syndrome prémenstruel fort, de migraines pendant les règles, d'anémie...
Dans un certain pourcentage de cas (de 20 à 30 % des femmes), l'utilisation d'une méthode progestative (d'un dispositif intra-utérin (« stérilet ») hormonal, d'un implant, d'une pilule) entraîne une aménorrhée (absence de règles) qui signifie alors une suspension du cycle et donc une efficacité maximale de la contraception.
Il n'est pas dangereux de se passer de règles et de mettre son cycle au repos : c'est d'ailleurs le cas de sportives de haut niveau dont l'exercice est intense, des femmes enceintes, des femmes qui utilisent une contraception hormonale (qui simule l'état hormonal de la grossesse)[6].
De plus, de nombreux avantages accompagnent l'utilisation d'une méthode combinée en continu. Elle augmente ainsi la sécurité contraceptive[4],[5], car l'oubli d'un comprimé durant la première semaine de plaquette est généralement la première cause de grossesse sous pilule[4],[5].
Lors d'une prise en continu, un oubli occasionnel d'un comprimé n'a plus de conséquence.
Les « règles » qui apparaissent pourtant (entre deux plaquettes de pilules, deux patchs, deux anneaux...) pilule ne sont ni vraies ni naturelles. Tout d'abord, il ne peut s'agir de règles puisqu'il n'y a plus de cycle (donc, d'ovulation) sous contraception hormonale.
Ensuite, les saignements qui se produisent durant la semaine de pause sont justement causés par l'arrêt provisoire de la contraception et le manque d'hormones qui en découle : il s'agit de ce que les médecins appelle les hémorragies de privation, instituées dans les années soixante pour favoriser l'acceptation de la pilule contraceptive dans les mœurs, et soulager les femmes des nombreux effets secondaires qui l'accompagnaient alors.
Enfin, les hémorragies de privation ne sont en rien garantes que la femme n'est pas enceinte[7].
En ce qui concerne l'impact des hormones contraceptives sur l'environnement, ils reste encore peu connus et compris. En effet, des recherches ont mis en évidence que les hormones synthétiques rejetées dans l'eau provoqueraient une féminisation des poissons.[8] [9]
Notes et références
- ↑ Voir : http://sante.canoe.com/condition_info_details.asp?disease_id=129
- ↑ Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les règles sans jamais avoir osé le demander, Dr Martin Winckler, Éditions Fleurus, 2007, page 106
- ↑ 3,0 et 3,1 Voir http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=578
- ↑ 4,0, 4,1 et 4,2 http://www.planningchrr.com/feuillets/la-pilule-en-continu Fiche sur la pilule en continu, par la clinique de planning de Rimouski
- ↑ 5,0, 5,1, 5,2 et 5,3 http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=69 Article de Martin Winckler
- ↑ Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les règles sans jamais avoir osé le demander, Martin Winckler, 2007
- ↑ http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=578 Article de Martin Winckler : « [...] les "règles" de la pilule ne sont pas des règles mais des "hémorragies de privation" - autrement dit, des saignements dus au fait qu’on arrête les comprimés. La paroi intérieur de l’utérus, qui n’est plus stimulée par les hormones de la pilule, se détache. Or, ce phénomène peut se produire même pendant une grossesse [...] »
- ↑ Les dangers de la pilule contraceptive sur l'environnement
- ↑ Hormones dans l'eau: Quels effets sur l'homme et sur les animaux?, Communiqué de l'Office Fédéral De l'Environnement, Suisse, 1999
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- EasyCup : Le site français des utilisatrices de coupes menstruelles
- Fiche technique sur les coupes menstruelles
- Brochure expliquant comment fabriquer soi-même des serviettes hygiéniques en tissus
- http://www.planningchrr.com/feuillets/la-pilule-en-continu La pilule en continu sur le site internet de la clinique de planning de Rimouski (Canada)
- Oui, on peut prendre la pilule sans interruption et Des règles, en avoir ou pas ?, par le Dr Martin Winckler
Bibliographie
- Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les règles sans jamais avoir osé le demander, par Martin Winckler, éditions Fleurus, 2007