Écovillage du Mont-Radar

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Vue aérienne de l'écovillage du Mont Radar

Le domaine écologique du Mont-Radar est situé à 75 km au sud de la ville de Québec dans la petite municipalité de Saint-Sylvestre de la région de Chaudière-Appalaches au Canada.

Histoire[modifier]

Situation[modifier]

Le domaine de 650 acres se trouve à 200 kilomètres de Montréal, sur le mont Sainte-Marguerite, le plus haut sommet en région avec, à 698 mètres d'altitude. Le site se caractérise par les vestiges militaires en restauration et par ses grandes étendues d'espaces verts gérés et préservés par les résidents du lieu. On y retrouve entre autres une érablière, une forêt mixte, une flore et une faune riche en biodiversité, ainsi qu'un grand nombre d'espèces de plantes sauvages médicinales et comestibles.

Époque militaire[modifier]

Le mont Sainte-Marguerite est communément appelé Mont-Radar, car durant la Guerre froide, une base militaire de communication administrée par la « Royal Canadian Air Force » y pris place de 1952 à 1964 dans le cadre de la NORAD (à l'instar d'une trentaine de bases identiques sur le même méridien constituant un bouclier d'observation et de communication au Canada nommé la Pinetree Line[1]).

Entre 1951 à 1964, la population (composée de militaires, de leurs familles et des personnels civils) a oscillé entre 280 et 1000 personnes, développant les infrastructures habituelles pour une telle communauté (école, commerces, lieu de culte, salle de sport, lieux de convivialité...) et contribuant à la prospérité économique, sociale et culturelle des villages avoisinants[1].

Réhabilitation[modifier]

Ce type de base d'observation au sol fut démantelé au profit des satellites et l'armée canadienne acheva le démantèlement du Mont Radar en 1967. Le site et ses infrastructures sont revendus plusieurs fois et différents projets axés sur le loisir y voient le jour sans jamais aboutir. À partir de 1988, les lieux tombent à l'abandon et les infrastructures sont en proies durant plusieurs années au vandalisme, aux intempéries, au squat et au vol.

En 1996, un jeune entrepreneur, Jean-Marc Deneau, y initie un projet à caractère écologique. Reprenant un projet plus ancien, il envisage de développer une base de plein air afin de préserver la faune et la flore de la montagne, et d'y créer un concept de rassemblement et d'évènements autour de ces valeurs. Le lieu accueille un bar country puis des raves annuelles rassemblant jusqu'à 8000 jeunes[2].

Après différentes vicissitudes, le promoteur Jean-Marc Deneau, s'associe avec Philippe Laramée, un éditeur de publications traitant de « solutions écologiques » et un projet d'ecovillage voit le jour en 2005, dont le recyclage des anciennes structures militaires est une des principales priorités. Ceux qui achètent un terrain doivent peuvent construire selon les exigences du vendeur[3].

Diverses infrastructures axées sur le loisir et la découverte, dont deux campings et une salle multi-usage, permettent d'accueillir des visiteurs. L'ancien radar au sommet du mont est utilisé comme salle à vocation évènementielle pouvant accueillir plusieurs milliers de personnes[2].

En octobre 2010, une nouvelle administration acquiert le domaine du Mont Radar en le nommant, Domaine du Radar[4].

Controverse[modifier]

Un reportage du journaliste François Sanche à la Télévision de Radio-Canada (février 2010, accessible en ligne[5]) informe de l'absence de protection légale contre les acheteurs de terrains de deux vendeurs. Suite à une plainte des promoteurs du projet contre Radio-Canada, le reportage a été jugé équitable et respectant les autres normes journalistiques de Radio-Canada[6].

Un reportage de Marie-Michelle Beaucage et Marie-Christine Plante rapporte l'insatisfaction de certains résidents du lieu et des problématiques reliées à la diffusion de l'information concernant ce lieu[7].

Le projet d'écovillage du Mont-Radar[modifier]

Au-delà d'un projet d'écovillage, le Mont-Radar se veut un projet de microsociété ouvert sur le monde avec une dimension importante reliée à l'éducation et à la sensibilisation. Il sera porteur d'un fort caractère familial et rassembleur. Une importante distinction est faite entre espaces privés et espaces communs. Dans les hameaux (espaces dédiés aux habitations des résidents) se développera une vie communautaire propre au caractère donné par les résidents à l'aide de coopérative et d'association structurées (Ex. : hameau familial, hameau d'artisans). L'ensemble du site suit une charte écologique qui est en constant développement, sorte de politique écologique de l'écovillage. Le projet ne s'affiche sous aucune religion ni sous aucun type spécifique de forme d'alimentation (omnivore, végétarien, végétalien). Chacun est libre de vivre ses croyances et valeurs, tant qu'elles ne sont pas imposées aux autres résidents et ne présentent pas de problème au bon fonctionnement de la vie au quotidien. Pour ce qui est du logement, les résidents pourront habiter leur propre maison alors que d'autres loueront une chambre dans une auberge ou dans des logements autonomes de location.

Un important rapport à l'intergénérationnelle sera également présent dans le projet. Par son caractère innovateur, il contribuera à contrer l'exode des jeunes ou la population vieillissante au Québec créant un sentiment d'appartenance dans un projet d'envergure. L'équipe du Mont-Radar est composée de Jean-Marc Deneau et Philippe Laramée. L'écovillage recherche activement ceux ou celles qui ont l'esprit pionnier d'avancer des hameaux, entreprises, coopérative ou association afin de mettre de l'avant les structures d'un projet social.

L'écovillage a accueilli deux stagiaires de l'étranger qui dans le cadre de leurs études contribué au projet avec leur expertise.

Construction & gestion des matières résiduelles[modifier]

L'objectif à long terme de ce projet de microsociété est qu'une centaine de familles (environ 300 personnes) résident sur le site à temps partiel ou à temps plein, qu'une forme de micro-économie se développera par les artisans, les travailleurs autonome, et la présence de coopératives et/ou d'organismes à buts non lucratifs. Les aspects de l'éducation à l'environnement sous forme de stages et d'ateliers, et le développement international du projet formeront le cœur vivant du centre urbain. La gestion du site se fera selon les principes de la permaculture et de l'écoforesterie, ainsi que par une saine gestion des matières résiduelles. Une importante réflexion est développée au niveau des matières entrant sur le site. Certains produits de consommation et d'emballages sont interdits tels que le polystyrène, les produits nettoyants non biodégradable, etc. Un bâtiment, le gymnase, sera réservé au centre de tri qui accueillera divers matériaux de construction ensuite réutilisés pour les chantiers sur le site. Un nombre de terrains sont disponibles pour achat pour des gens désirant se joindre au projet et s'établir sur le site. L'achat de terrains et la construction de nouvelles habitations sont étudiés individuellement par les fondateurs et les gens souhaitant se joindre à l'écovillage.

Aspect Communautaire[modifier]

Les multiples aspects du projet d'écovillage seront développés et gérés par différents comités de travail tels que le comité administration, vie communautaire, permaculture, communication, infrastructures, écotourisme, et ainsi de suite. Par exemple, le comité vie communautaire organisera ponctuellement des activités de loisirs tels que des sports de groupe, des sorties de plein air, des repas collectifs, des soirées de cinéma. Les résidents et les collaborateurs s'impliqueront volontairement dans les comités correspondant à leurs champs d'intérêts. Une personne responsable (ou antenne) sera nommée dans chaque comité pour faire le lien entre les autres comités de travail et les fondateurs. La prise de décisions sera faite collectivement lors d'assemblées ou de réunions officielles. Une structure de cercle de parole et de réflexion sera également mise en place pour approfondir certaines questions ou partager son senti avec les autres résidents et/ou collaborateurs. Le développement de l'écovillage se fera également sous forme de projet spécifique suite à une entente de collaboration avec les fondateurs. Des corvées seront organisées ponctuellement pour effectuer des travaux nécessitant un grand nombre de personnes.

Aspect communication & artistique[modifier]

Le site du Mont-Radar a été l'hôte, depuis quelques années déjà, d'évènements en tout genres et de festivals de musique. L'ancien radar au sommet est utilisé comme salle Multi pouvant accueillir plusieurs milliers de personnes. L'aspect artistique et créatif du projet d'écovillage attire des artistes de domaines aussi variés que le cinéma, le cirque, les arts multidisciplinaires et créateurs de différents horizons. L'aspect de la communication sera très présent dans le projet. Le site bénéficie d'un réseau Internet sans fil qui permet de communiquer facilement avec l'extérieur.

La revue Aube éditée par les éditions de La Plume de Feu dont la maison mère est présente sur le site, est un outil de diffusion des avancées et de développement du projet au grand public à travers la province du Québec.

Aspect écotourisme[modifier]

Particulièrement en été, la dimension écotouristique est mise de l'avant. Un camping rustique (une toilette) attend les visiteurs et familles pour un séjour d'une ou plusieurs journées. Le lac à baignade, le réseau de sentiers pédestres, et le belvédère au sommet, sont autant d'attraits à découvrir et à apprécier. L'interprétation de la flore et de la faune pourrait être faite par le développement d'un réseau de sentiers pédestres sur le domaine avec des stations d'informations sur les espèces locales, la formation géologique, etc. Le domaine du Mont-Radar propose aux visiteurs de découvrir le site d'une toute autre façon. Tout en pratiquant des loisirs de plein air, profiter du domaine naturel pour observer dans un microclimat, une flore et une faune unique composée de nombreuses espèces d'oiseaux et d'animaux, d'arbres et de plantes sauvages présents sur la montagne. L'écotourisme est donc un outil permettant aux visiteurs d'approfondir leurs connaissances écologiques. Un volet social pourrait développé et diffusé par le biais d'ateliers et de stages d'initiation aux techniques écologiques présentées par les résidents de l'écovillage. Bref, l'écoutourisme est une porte d'entrée pour mieux comprendre la vie de l'écovillage et permettre une future collaboration.

Références[modifier]

  1. 1,0 et 1,1 Paul Ozorak, St. Sylvestre, QC. General History, sur le site Pinetree Line, mai 1998, article en ligne
  2. 2,0 et 2,1 Valérie Borde, Sainte-Marguerite de l'utopie, in L'actualité, 01/11/2006, article en ligne
  3. Gilles Angers, Un écovillage dans le radar, in Le Soleil, 29/11/2006, [1]
  4. Richard St-Laurent, [http://www.domaineradar.com
  5. Reportage de l'émission La Facture
  6. Révision de l’ombudsman du reportage de La facture du 2 février 2010 sur le domaine écologique du Mont Radar
  7. Reportage Micro Cité de Marie-Michelle Beaucage et Marie-Christine Plante

Voir aussi[modifier]

Liens internes[modifier]

Liens externes[modifier]

Bibliographie[modifier]

  • BILODEAU, Julien (1978), « St-Sylvestre se raconte : 1828-1978 », Ste-Marie, Beauce, 822p.


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