Langue des signes
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La langue des signes est la langue utilisée principalement par les sourds. Cette langue partage plusieurs caractéristiques avec les langues orales, par exemple une grammaire, une syntaxe, une pragmatique, un lexique, une classification, etc.
Sommaire
Description[modifier]
Largement utilisée chez les sourds, la langue des signes n'est pas la même d'un pays à l'autre.
- En France on signe en LSF,
- au Canada c'est le LSQ (au Québec) et ASL (langue des signes américaine).
Outre l'alphabet, les signes utilisent des classifications de sens afin de réduire le nombre de signes.
Par exemple, le signe pour les mots lampe, lumière, abat-jour, ampoule utilisent le même signe; c'est l'oralisation qui fait la différence entre le même signe.
Bon nombre de sourds reprochent aux interprètes entendants de ne pas avoir assez d'expression du visage, car c'est cette technique qui permet les distinctions.
Savoir plus[modifier]
Souvent la croyance populaire et la réalité divergent. Voici quelques erreurs souvent commises et véhiculées à propos de la culture sourde.
- Aveugle (non-voyant) et mal-voyants : il peut lire et s'exprimer par écrit, au moyen du langage Braille. Si en plus, il est sourd, il pourra "parler" en langage des signes; mais ne pourra évidemment pas voir et comprendre une personne s'exprimant dans ce langage des signes.
- Sourd-muet : un sourd est sourd, et un muet est muet. Les sourds ne sont pas muets et les muets ne sont pas sourds. En fait très peu d'entre-eux se classent dans la catégorie "Sourds-muets". Historiquement, on classifiait les 2 groupes ensembles pour faciliter l'administration.
- Malentendants ou sourds : la mode du politiquement correcte fait qu'on appelle maintenant les sourds des malentendants, alors qu'il s'agit de deux classes distinctes. Un malentendant pourrait entendre avec un appareil, alors qu'un sourd profond ne pourra jamais entendre, même pas "mal".
- L'oralisation : plusieurs sourds ont appris l'oralisation par l'orthophonie, ce qui peut donner un résultat appréciable. Mais comme les sons sont modelés par la langue, il est très difficile de pratiquer lorsqu'on entend pas ses sons, ni ceux des autres. Aussi, devant un sourd, il faut parler lentement et exagérer l'oralisation.
- Les vibrations : les sourds sont très sensibles aux vibrations et aux basses. La plupart peuvent percevoir la gamme de la musique sans l'entendre; Beethoven est l'un des meilleurs exemple.
- Enfin, il ne faut pas dire parler la langue des signes : mais communiquer par la langue des signes.
Histoire[modifier]
Pendant longtemps le sourd, isolé de sa communauté, n'a pu enrichir sa langue (la langue des signes) et a dû se contenter d'une gestuelle basique ; de ce fait, ne disposant pas d'une langue élaborée, son esprit ne pouvait se structurer et il lui était donc impossible de développer ses capacités intellectuelles (d'où l'idée répandue que le sourd aurait moins de capacités intellectuelles : au Moyen Âge on le considérait même idiot). C'est dans les familles de sourds qu'ont pu s'élaborer les premiers fondements de la LSF. Et c'est en vivant ensemble que les sourds ont pu enrichir leur langue.
L’abbé de l'Épée fut en 1760 le premier entendant à s'intéresser aux modes de communication des « sourds-muets » en observant un couple de jumelles sourdes communiquer entre elles par gestes ; il découvre l'existence d'un début de langue des signes. Il décide alors de regrouper les enfants sourds pour les instruire, il apprend lui-même la langue des signes grâce à ses élèves et ira démontrer les progrès obtenus jusque devant la cour du Roi. C'est ainsi qu'il pourra ouvrir une véritable école pour sourds qui deviendra l'Institut National des Jeunes Sourds, aujourd'hui mieux connu sous le nom d'Institut Saint-Jacques (à Paris). À sa mort en 1789, c'est l'abbé Sicard qui lui succédera et qui tentera maladroitement d'imposer un langage gestuel conventionné et agrémenté de signes méthodiques qui sera abandonné par la suite.
Pourtant, les entendants oralistes considèrent que les sourds doivent apprendre à parler pour s'intégrer dans la Société française. Le Congrès de Milan en 1880 —où n'étaient réunis pratiquement que des entendants— décrète l'interdiction de l'utilisation des dialectes patois. La langue des signes est donc supprimée de l'enseignement. Trois raisons sont invoquées : la LSF n'est pas une vraie langue, elle ne permet pas de parler de Dieu et les signes empêchent les sourds de bien respirer ce qui favorise la tuberculose. Cette interdiction a duré près de 100 ans : dans les écoles, les professeurs étaient entendants et utilisaient la méthode oraliste. Mais, pour autant, la LSF n'a pas disparu car, regroupés entre eux dans les écoles, les sourds se la transmettaient de génération en génération, la plupart du temps pendant la récréation, puisqu'il était interdit de signer en classe.
En 1991, la loi Fabius favorise le choix d'une éducation bilingue pour les sourds : LSF et français écrit et oral. En février 2005, une loi décrète la LSF comme langue officielle en France.
Aujourd'hui, ce sont des instituts plus ou moins privés ou des associations qui ont de nouveau intégré la LSF dans leur enseignement. Les professeurs sourds ne sont pas reconnus de façon officielle par l'Éducation nationale et ce sont des professeurs entendants qui signent, aidés par des éducateurs sourds.
Langue des signes internationale[modifier]
La Langue des Signes Internationale (International Sign Language, ou encore Gestuno), est une langue des signes construite, considérée comme l'équivalent de l'Espéranto. La Gestuno a été discutée pour la première fois au congrès mondial du "World Federation of the Deaf" (WDF) en 1951. Les années suivantes apparut un pidgin venant des délégués internationaux. Dans les années 1970, un livre, promulgué par la « Commission of Unification of Signs » apparut, avec une liste de 1500 signes. La langue est dominée par la langue des signes américaine.
La Langue des Signes Internationale n'a pas de grammaire fixe, c'est pourquoi elle est parfois définie comme un lexique plutôt que comme une langue à part entière. Elle peut être combinée à la grammaire de toute autre langue des signes.
Langue des signes pour bébé[modifier]
Le langage des signes pour les bébés est l'utilisation de la langue des signes pour personnes sourdes avec des bébés entendants pré-verbaux.
Tout le monde s'accorde à dire que les bébés, bien avant de savoir parler, comprennent ce qu'on leur dit. De plus, en observant les bébés, on peut voir qu'ils reproduisent facilement des gestes que nous faisons fréquemment en même temps que nous prononçons certains mots. C'est ainsi qu'on peut voir des enfants de moins d'un an faire au revoir avec la main ou non de la tête. Utiliser la langue des signes pour les bébés, c'est simplement aller un peu plus loin dans la même démarche en apprenant des signes spécifiques à son enfant afin qu'il puisse communiquer avec son entourage.
De manière générale, l’utilisation de la langue des signes permet aux enfants de communiquer leurs besoins et envies à leurs parents avant même de savoir prononcer les mots nécessaires. Ceci a pour conséquence une réduction importante de la frustration de l’enfant liée à l’incapacité de se faire comprendre par son entourage.
Histoire[modifier]
À la fin des années 1980, Joseph Garcia a créé le programme Sign with your Baby et Linda Acredolo et Susan Goodwin ont créé le programme Baby Signs. Tous deux sont de plus en plus utilisé aux États-Unis, où de nombreuses crèches et garderies utilisent ces programmes pour communiquer avec les bébés.
En 2006, Nathanaëlle Bouhier-Charles a traduit la démarche en langue des signes française avec l'approche Signe avec Moi. D'autres initiatives françaises quant à l'usage des signes de mains chez les bébés ont vu le jour au cours de cette même année 2006, ayant pour objectif de sensibiliser et de former à la pratique des signes de mains issus de la LSF,à la fois les familles mais aussi les structures orientées petite enfance.
Questions fréquentes[modifier]
Est-ce que signer avec son bébé retarde l'acquisition du langage parlé ?
Une étude menée par Linda Acredolo et Susan Goodwin a montré au contraire que les bébés signeurs parlaient plus tôt que les enfants non-signeurs.
Est-ce que c'est un programme destiné à augmenter les capacités intellectuelles des enfants ?
L'étude de Linda Acredolo a montré effectivement les enfants signeurs avant un quotient intellectuel plus élevé que les enfants non-signeurs. Néanmoins, utiliser la langue des signes pour les bébés est surtout utile pour comprendre les besoins exprimés par un bébé et mieux y répondre. Le but n'est pas forcément d'apprendre à son enfant la langue des signes mais surtout de mieux communiquer avec lui et de lui permettre de se faire comprendre plus facilement.
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Voir aussi[modifier]
Liens internes[modifier]
Liens externes[modifier]
- Dictionnaire collaboratif de LSF et sa catégorie Signer avec bébé
- Surdité - Langue des Signes - Informations
- Langage des signes du Québec (LSQ)
- Langage des signes de France (LSF)
- Langage des signes Américain (ASL)
- Baby Signs
- Signe avec moi
- Languedessignesbebe.com
- cours de langue des signes pour bébé
- Langage des signes
Bibliographie[modifier]
- Sign with your baby par Joseph Garcia, 109 pages. ISBN 0-9668367-7-4
- Signe Avec Moi par Nathanaëlle Bouhier-Charles et Monica Companys aux éditions Monica Companys.
- Baby Signs : How to Talk to Your Baby Before Your Baby Can Talk par Linda Acredolo et Susan Goodwyn.
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