Responsabilité sociétale des entreprises
|
La responsabilité sociétale des entreprises, RSE (ou responsabilité sociale des entreprises) est un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire.
La RSE résulte de demandes de la société civile (ONG, associations) d'une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises, qui est née, notamment, des problèmes d'environnement globaux rencontrés depuis les années 1970.
La RSE est la déclinaison pour l'entreprise des concepts de développement durable, qui intègrent les trois piliers environnementaux, sociaux, et économiques. Elle a été à l'ordre du jour du sommet de la Terre de Johannesbourg en 2002, auquel ont participé de grandes entreprises, en particulier françaises, des secteurs de l'environnement et de l'énergie.
La RSE tend à définir les responsabilités des entreprises vis-à-vis de ses parties prenantes, dans la philosophie « agir local, penser global » (René Dubos). Il s'agit donc d'intégrer le contexte mondial et local dans la réflexion stratégique.
En Belgique, le terme responsabilité sociétale des entreprises est utilisé, plutôt que Responsabilité sociale des entreprises (traduction directe de l'anglais corporate social responsibility), lequel pourrait omettre le pilier environnemental.
Définition officielle[modifier]
Pour l'Union Européenne[modifier]
Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l'environnement et les relations avec les parties prenantes. (Livre vert de l'Union Européenne - 2001)
Pour l'ISO (Organisme mondial de normalisation)[modifier]
Responsabilité d'une organisation vis à vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l'environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable, à la santé et au bien-être de la société, prend en compte les attentes des parties prenantes, respecte les lois en vigueur et qui est en accord avec les normes internationales de comportement, est intégré dans l'ensemble de l'organisation et mis en oeuvre dans ses relations.
Ses sept piliers fondamentaux[modifier]
Les sept piliers énumérés ci-dessous s'inscrivent dans une démarche holistique (faisant système), ils sont en interdépendance:
- Gouvernance de l'organisation.
- Droits de l'homme.
- Relations et conditions de travail.
- Environnement.
- Loyauté des pratiques.
- Questions relatives aux consommateurs.
- Communautés et développement local.
ISO 26000, une norme internationale de référence[modifier]
L'ISO 26000 prend la forme d'un guide visant à aider les organisations qui souhaitent s'engager dans une démarche de responsabilité sociétale. Elle encourage ces organisations à aller au-delà du respect de la loi, tout en reconnaissant que le respect de la loi est un devoir fondamental pour toute organisation et une partie essentielle de sa responsabilité sociétale.
Contrairement à d'autres normes ISO, elle n'est pas "certifiable" par une tierce partie. Il s'agit donc bien d'un instrument d'application volontaire dont l'intérêt est double. D'une part, elle s'adresse à tous types d'organisations, entreprises et acteurs privés ou publics. D'autres part, elle peut devenir l'instrument de référence en matière de responsabilité sociétale, dans un contexte de prolifération de labels divers et variés créant un paysage de plus en plus confus des instruments utilisés par les entreprises multinationales.
Le document de référence disponible en téléchargement auprès des différentes agences de normalisation présente des lignes directrices pour tous types d'organisations, quelle que soit leur taille ou leur localisation, concernant:
- les concepts, termes et définitions relatifs à la responsabilité sociétale;
- les origines, les orientations et les caractéristiques de la responsabilité sociétale;
- les principes et pratiques en matière de responsabilité sociétale;
- les questions centrales et les domaines d'action de la responsabilité sociétale;
- l'intégration, la concrétisation et la promotion d'un comportement responsable dans l'ensemble de l'organisation, et à travers ses politiques et pratiques, dans sa sphère d'influence;
- l'identification des parties prenantes et le dialogue avec elles; et
- la communication sur les engagements, les performances et autres informations concernant la responsabilité sociétale.
Mise en application dans les entreprises commerciales[modifier]
Identification des parties prenantes et de leurs attentes[modifier]
Pour les entreprises commerciales les parties prenantes sont:
- Actionnaires, Investisseurs
- Salariés
- Clients, Consommateurs, Usagers
- Fournisseurs, Sous-Traitants
- Pouvoirs Publics
- Riverains & Communautés locales
- Générations futures
Attentes des actionnaires et investisseurs[modifier]
- Pouvoir anticiper pour gérer au moindre frais les pressions des pouvoirs publics et de l'opinion internationale
- Maintenir un climat de confiance avec les parties prenantes en soignant l'image de l'entreprise et des produits ou services commercialisés.
- Préserver le capital humain et intellectuel de l'entreprise
- Préserver les ressources matérielles (matières premières) et énergétiques de l'entreprise.
- Maintenir l'efficacité et la rentabilité de l'entreprise.
Attentes des salariés[modifier]
- Vivre dignement des fruits de leur travail
- Bénéficier d'une protection sociale de qualité
- Travailler en toute sécurité
- S'épanouir intellectuellement
- Avoir la garantie de l'emploi pour eux même ainsi que pour les générations qui les suivent
- Avoir droit d'expression par les biais de ses représentants ou en faisant valoir son droit de grève.
La Performance Globale[modifier]
La Performance Globale est une recherche d’équilibre entre performance économique, performance sociale et performance environnementale[1]. Elle suppose une série d’arbitrages permanents entre les intérêts souvent contradictoires des différentes «parties prenantes » de l’entreprise : clients, salariés, actionnaires, fournisseurs, société civile, environnement... Elle se comprend comme une démarche entrepreneuriale fondée sur des actions cohérentes à moyen et long terme plutôt que sur une maximisation des profits à court terme. En cela, elle relève d’une autre vision de la globalisation que celle qui prédomine actuellement.
En résumé pour une entreprise, développer une stratégie de performance globale cela veux dire:
- se projeter dans l’avenir bâtir des stratégies à moyen terme (plutôt que sur le court terme)
- faire participer ses salariés à sa construction, à son évolution, à sa stratégie, à ses processus de décision,
- concevoir le domaine des ressources humaines comme un domaine stratégique avec des préoccupations fortes d’épanouissement et d’employabilité des salariés,
- développer de manière structurée le dialogue entre ses différentes parties prenantes,
- fonder des relations clients et fournisseurs sur une éthique équitable et durable,
- mettre l’innovation au cœur de sa stratégie,
- respecter l'environnement,
- avoir une forte préoccupation de la société civile et favoriser l’implication de ses représentants dans la vie de la cité.
Responsabilité Sociale des Cadres[modifier]
Le Manifeste pour la Responsabilité Sociale des Cadres[2] a été lancé en France en 2003 par les 7 institutions ci-après:
- Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) ;
- Centre des jeunes dirigeants et des acteurs de l’économie sociale (CJDES);
- Ecole de Paris du management ;
- Fondation pour le progrès de l’homme (FPH) ;
- Ingénieurs sans frontières (ISF-France) ;
- Union confédérale des ingénieurs et cadres (CFDT Cadres) ;
- Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (UGICT-CGT)
Par la suite ce manifeste a donné lieu à une initiative internationale dont les travaux sont publiés sur le site internet ci-après: Responsabilité Sociale des Cadres
Le Pacte Mondial des Nations Unies "Global Compact"[modifier]
Le "Global Compact"[3] a été lancé en 1999 sous l’impulsion de M. Kofi ANNAN. Cette démarche vise à proposer aux entreprises d’adhérer au dix grands principes ci-après dans les domaines des droits de la personne, du travail et de l’environnement:
Droits de l'Homme
Les entreprises sont invitées
1. A promouvoir et à respecter la protection du droit international relatif aux droits de l'Homme dans leur sphère d'influence;
2. A veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de violations des droits de l'Homme.
Droit du travail
Les entreprises sont invitées
3. A respecter la liberté d'association et à reconnaître le droit de négociation collective;
4. A permettre l'élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire;
5. A permettre l'abolition effective du travail des enfants;
6. A permettre l'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession.
Environnement
Les entreprises sont invitées
7. A appliquer l'approche de précaution face aux problèmes touchant l'environnement;
8. A entreprendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en matière d'environnement;
9. A favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de l'environnement.
Lutte contre la corruption
Les entreprises sont invitées
10. A agir contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l'extorsion de fonds et les pots-de-vin.
Voir aussi[modifier]
Liens internes[modifier]
Pages associées dans WIKIPEDIA[modifier]
Liens externes[modifier]
- Site officiel du Pacte Mondial "Global Compact"
- Site de l'initiative internationale pour la responsabilité sociale des radres
- Le "Global Performance System" sur le site du Centre des Jeunes Dirigeants
Bibliographie[modifier]
Références[modifier]
|
|