Espéranto : Différence entre versions

De Ekopedia
Aller à : navigation, rechercher
(Bibliographie : corr lien)
 
(57 révisions intermédiaires par 31 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Communiquer}}
+
{{Communiquer}}  
 
{{Vivre ensemble}}
 
{{Vivre ensemble}}
 +
L''''espéranto''' est une langue construite initiée à la fin du XIX{{e}} siècle pour faciliter la communication entre personnes de langues différentes à travers le monde entier.
  
==Description==
+
==Histoire==
L'espéranto est une langue construite utilisé par une collectivité mondiale.
+
L'espéranto est une langue construite conçue à la  fin du XIXe siècle par Docteur Ludwik Lejzer Zamenhof publia son projet  en 1887 sous le nom de ''Lingvo Internacia'' (« Langue internationale  »), sous le pseudonyme de ''Doktoro Esperanto'' (« Docteur Espérant », «  Docteur qui espère »), d'où le nom sous lequel la langue s'est  popularisée par la suite.
  
==Histoire==
+
Si l'on reconnait la  paternité de l'espéranto à cet ophtalmologiste polonais, la langue  internationale n'aurait pas pu avoir l'essor qu'elle a eu sans une  propagation à travers tous les pays du monde, malgré une forte censure  avant et pendant les différentes guerres mondiales, où certains régimes  pratiquèrent à son égard une politique plus ou moins violente, mais  visant néanmoins toujours à l'éliminer.
'''Les débuts'''  
+
 
*[[Ludwik Lejzer Zamenhof]] ébauche à l'âge de 19 ans un premier projet de ''Lingwe Uniwersala''. Cet essai est la réponse d'un jeune homme sensible face à un contexte linguistique politique et social extrêmement tendu dans lequel se trouve la [[Pologne]] à cette époque. Cette première ébauche sera détruite par son père. En 1887, à l'âge de 28 ans, il en présente une nouvelle version complètement retravaillée, sous le nom de ''Langue Internationale'' : ''Internacia lingvo'' et sous le pseudonyme de ''Doktoro Esperanto'' (« Le docteur qui espère »). C’est cette signature qui donnera plus tard le nom de la langue « espéranto ». Dans sa préface du premier manuel publié en 1887, Zamenhof avait défini ainsi le but de la Langue internationale : «  Que chaque personne ayant appris la langue puisse l'utiliser pour communiquer avec des personnes d'autres nations, que cette langue soit ou non adoptée dans le monde entier, qu'elle ait ou non beaucoup d'usagers. »
+
==Description et intérêts==
 +
De nos jours, l'espéranto est principalement utilisé dans le but de correspondre, voyager, participer à des rencontres internationales en dialoguant avec des personnes en provenance du monde entier, sans avoir besoin de parler de nombreuses langues ou d'être contraint d'exploiter un vocabulaire limité.
 +
 
 +
De plus, il s'agit d'un moyen de communication alternatif, grâce à sa rapidité d'apprentissage (grâce à ses règles de grammaire), ainsi que de sa neutralité vis-à-vis de tout intérêt (politique, économique, religieux, linguistique…).<br/> C'est en effet une langue démocratique qui met ceux qui la parlent à égalité, tandis que les rapports internationaux classiques divisent l'humanité entre ceux qui maitrisent parfaitement  telle ou telle langue nationale dominante, et les autres.
 +
 
 +
Un autre intérêt non négligeable de l'espéranto réside avant tout la simplicité de sa grammaire, qui en fait  une langue facile et rapide à acquérir pour la majorité des peuples. À titre d'exemple, 150 heures d'apprentissage d'espéranto équivalent pour  un francophone à un apprentissage de :
 +
* 2000 heures d'allemand
 +
* ou 1500 heures d'anglais
 +
* ou 1000 heures d'italien<ref name="conseileurope"/>.
 +
 
 +
L'espéranto aurait aussi des valeurs ''propédeutiques'', c'est-à-dire qu'elle faciliterait, grâce à sa structure interne, l'apprentissage ultérieur d'autres langues<ref>[http://fr.wikipedia.org/wiki/Valeur_prop%C3%A9deutique_de_l%27esp%C3%A9ranto Valeurs propédeutiques de l'espéranto] sur Wikipédia</ref>.
 +
 
 +
==Utilisations==
 +
On estime que cette langue est parlée par environ 5 à 10 millions de personnes (appelées « espérantistes », ou « espérantophones »), dispersées dans environ 120 pays à travers le monde<ref name="conseileurope">[http://www.coe.int/t/amicale/esperanto/default_en.asp conseil de l'Europe - Amicale du personnel]</ref>.
 +
 
 +
Il existe désormais des publications de livres, BD (près de 30 000 ouvrages ont ainsi été publiés en espéranto<ref name="conseileurope"/>), sites Internet dans cette langue… et désormais une culture espérantiste se développe.
 +
 
 +
De plus en plus de médias emploient cette langue. C'est le cas notamment de journaux comme ''Le Monde diplomatique''<ref>[http://esperantoinfo.info/artikolo_view.php?id=59 « Le ''Monde diplomatique''. » par Jeanne-Marie Cash, le 2 avril 2008, sur esperantoinfo.info</ref>{{,}}<ref>http://eo.mondediplo.com/</ref> ou de radios comme Radio Pologne, Radio Chine internationale, qui émettent aussi dans cette langue chaque jour<ref name="conseileurope"/>. C'est notamment un moyen de toucher un public espérantiste qui ne parle pas la langue habituelle de diffusion du média.
 +
 
 +
==Notions de base==
 +
Certains points de grammaire sont assez simples à expliquer et permettent de comprendre la facilité d'apprentissage de la langue.
 +
 
 +
===Alphabet===
 +
Il n'est guère différent de l'alphabet latin. Néanmoins, grâce à cet alphabet, à chaque son appartient une lettre et chaque lettre donne un son. Les mots se transcrivent comme ils s'entendent : c'est une langue dite « transparente ».
 +
 
 +
{| class="wikitable"
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''Lettre'''
 +
|'''Équivalent en français'''
 +
|'''Exemple(s)'''
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''A, a'''
 +
|[a]
 +
|'''a'''mi
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''B, b'''
 +
|[b]
 +
|'''b'''âteau
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''C, c'''
 +
|[ʦ]
 +
|'''ts'''unami
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''Ĉ, ĉ'''
 +
|[tch]
 +
|'''tch'''èque
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''D, d'''
 +
|[d]
 +
|'''d'''îner
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''E, e'''
 +
|[e]
 +
|'''é'''levé
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''F, f'''
 +
|[f]
 +
|'''f'''amille
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''G, g'''
 +
|/g/
 +
|'''g'''arder
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''Ĝ, ĝ'''
 +
|[ʤ]
 +
|ba'''dg'''e
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''H, h'''
 +
|[h]
 +
|'''h'''onnête
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''Ĥ, ĥ'''
 +
|[x]
 +
|'''rh'''um
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''I, i'''
 +
|[i]
 +
|'''î'''le
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''J, j'''
 +
|[j]
 +
|'''y'''eux
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''Ĵ, ĵ'''
 +
|[ʒ]
 +
|'''j'''eu
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''K, k'''
 +
|[k]
 +
|'''c'''acatoès
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''L, l'''
 +
|[l]
 +
|'''l'''ime
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''M, m'''
 +
|[m]
 +
|'''m'''aman
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''N, n'''
 +
|[n]
 +
|'''n'''avré
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''O, o'''
 +
|[o]
 +
|'''o'''range
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''P, p'''
 +
|[p]
 +
|'''p'''ittoresque
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''R, r'''
 +
|[ɾ]
 +
|
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''S, s'''
 +
|[s]
 +
|'''s'''ale
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''Ŝ, ŝ'''
 +
|[ʃ]
 +
|'''ch'''anter
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''T, t'''
 +
|[t]
 +
|'''t'''amis
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''U, u'''
 +
|[u]
 +
|'''ou'''rs
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''Ŭ, ŭ'''
 +
|[w]
 +
|'''w'''att
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''V'''
 +
|[v]
 +
|'''v'''isser
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''Z, z'''
 +
|[z]
 +
|'''z'''one
 +
|}
 +
 
 +
===Terminaisons===
 +
La terminaison des mots définit leur sens :
 +
* les substantifs se terminent en '''-o''' (varm'''o''' = chaleur) ou en -'''ino''' pour les individus de sexe féminin (patr'''o''', père, devient patr'''ino''', c'est-à-dire mère)
 +
* les adjectif se terminent en '''-a''' (varm'''a''' = chaud)
 +
* le pluriel se note en '''-j''' : ''la ĉevalo'', (le cheval) devient ''la ĉevalo'''j''''' (les chevaux)
 +
* les adverbes dérivés se terminent en '''-e''' (varm'''e''' = chaleureusement)
 +
* les verbes à l'infinitif en se terminent en '''-i''' (varm'''i''' = avoir chaud, chauffer)
  
'''Expansion'''
+
====Terminaisons verbales====
*Le premier club d'[[espéranto]] naît en 1888 sur les ruines du club de [[volapük]] de [[Nuremberg]] lorsque ses membres découvrent la langue proposée par Zamenhof. C'est aussi dans cette même ville que paraît en 1889, ''La Esperantisto'', le premier journal en langue internationale. Le cercle des personnes qui se lancent dans son étude s'agrandit. La liste des mille premières adresses paraît la même année avec cinq noms en France, dont celui de Louis de Beaufront (en fait Louis Chevreux). Plus de 60% des abonnés de ''La Esperantisto'' sont russes en 1895. Aux graves difficultés financières qu'il connaît s'ajoute l'interdiction d'entrée sur le territoire russe. En effet [[Léon Tolstoï]] devenu un grand ami de l'espéranto après l'avoir étudié, écrit un article qui déplaît à la censure tsariste. C'est le coup de grâce pour le journal. La solidarité transnationale se manifeste alors pour la première fois pour sauver la langue. Un étudiant de l'université d'Uppsala et un directeur d'institut vinicole d'[[Odessa]] lancent à la fin de la même année un nouveau journal, ''Lingvo Internacia''. La période suédoise relaie donc la période russe. Les initiatives se multiplient. La progression s'accélère pour cette « langue du Docteur Esperanto » que l'on trouve déjà plus simple et sympathique de nommer « Espéranto ». En Suisse, Hélène Giroud est en 1895 la première femme aveugle au monde à l'apprendre puis à l'enseigner. Professeur d'allemand, âgée de 28 ans, Alice Roux est la première femme à l'apprendre en France. Elle le fait découvrir en 1896 à un lycéen de Louhans, [[Gabriel Chavet]] qui, dès l'année suivante, y fonde le premier club d'espéranto de France et l'un des six premiers au monde. En 1898 paraît un premier numéro de L'Espérantiste qui annonce la fondation de la Société pour la propagation de l'espéranto (SPPE). La période française commence pratiquement avec le XXe siècle. Édité en Suède depuis 1895, Lingvo Internacia est transféré en 1904 à Paris où la rédaction se trouve depuis 1902, puis sous la plume de Théophile Cart qui revient de l'université d’Uppsala ou il enseignait le français. La langue se propage déjà hors d'Europe : Canada en 1901, Algérie, Chili, Japon, Malte, Mexique et Pérou en 1903, Tunisie en 1904, Australie, États-Unis, Guinée, Indochine, Nouvelle-Zélande, Tonkin et Uruguay en 1905, etc. 1905 avec le premier Congrès mondial d'espéranto à Boulogne-sur-Mer est une année historique dans le monde espérantophone. Elle marque le premier rassemblement important de personnes de nationalités différentes avec l'espéranto comme seule langue commune. Accueillant 688 participants originaires de 20 pays, ce congrès démontre que l'espéranto est parfaitement adapté à la fonction de langue internationale. 1905 est aussi l'année de l'acceptation du Fundamento de Esperanto c'est-à-dire l'ensemble des principes intangibles qui garantissent la stabilité et l'évolution de la langue, et l'année de la création du Comité linguistique qui constitue la première étape vers la fondation de l'[[Académie d'espéranto]], en 1908, au moment où la langue traversa une crise de réformite avec la création de l'[[ido]]. Théophile Cart dans les colonnes de Lingvo Internacia sera un des défenseur du Fundamento. Il fut partisan de l’orthodoxie de la langue, et participa aux controverses sur les questions de morphologie et de syntaxe qui agitèrent les cercles espérantistes au début du siècle, ainsi qu'aux polémiques qui mirent alors en péril l'unité de la collectivité espérantophone. Afin de protéger l'espéranto contre toute dérive idéologique, le congrès de Boulogne-sur-Mer adopte la Déclaration sur l'espérantisme : « L'espérantisme est l'effort pour répandre dans le monde entier l'usage d'une langue humaine neutre qui, sans s'immiscer dans les affaires intérieures des peuples et sans viser le moins du monde à éliminer les langues nationales existantes, donnerait aux hommes des diverses nations la possibilité de se comprendre ; qui pourrait servir de langue de conciliation au sein des institutions des pays où diverses nationalités sont en conflit linguistique ; et dans laquelle pourraient être publiées les œuvres qui ont un égal intérêt pour tous les peuples. Toute autre idée ou aspiration que tel ou tel espérantiste associe à l'espérantisme est son affaire purement privée, dont l'espérantisme n'est pas responsable. »
+
Les temps verbaux sont fléchis selon un système simple à retenir :
  
Les congrès se suivent désormais chaque année jusqu'en 1913.
+
* Au '''présent''', la terminaison '''-i''' de l'infinitif est remplacée par '''-as''' a toutes les personnes.
 +
* Pour tous les temps du '''passé''', la terminaison '''-i''' de l'infinitif est remplacée par '''-is''' à toutes les personnes.
 +
* Au '''futur''', la terminaison '''-i''' de l'infinitif est remplacée par '''-os''' à toutes les personnes.
 +
* Au '''conditionnel''', la terminaison '''-i''' de l'infinitif est remplacée par '''-us''' à toutes les personnes.
 +
* À l<nowiki>'</nowiki>'''impératif''', la terminaison '''-i''' de l'infinitif est remplacée par '''-u''' à toutes les personnes.
  
'''La période des Guerres'''
+
===Préfixes et suffixes===
*La Première Guerre mondiale éclate le 2 août 1914, juste au moment où le congrès de Paris, pour lequel 3739 personnes d'une cinquantaine de pays se sont inscrites, doit s'ouvrir en présence de Zamenhof. Il n'aura pas lieu, les autorités allemandes ayant empêché Zamenhof d'y venir. La guerre entraîne la disparition de nombreuses associations et publications d'espéranto, entre autres ''Lingvo Internacia''. Beaucoup d'espérantistes sont tués au front. Zamenhof meurt le 14 avril 1917. La recherche de disparus s'organise. Président de l'Universala Esperanto-Asocio (UEA), qu'il a fondée en 1908, Hector Hodler recommande aux délégués de visiter autant que possible les prisonniers de guerre et de voir s'il n'y a pas des espérantistes parmi eux. L'Association chrétienne des jeunes gens (YMCA) diffuse elle-même des brochures d'espéranto auprès des prisonniers de guerre de divers pays. Il est appris dans des camps de détention où aucun autre moyen ne permet à des personnes n'ayant aucune langue commune de bien se comprendre en aussi peu de temps. La fraternisation entre les prisonniers peut ainsi s'établir. Il n'est pas rare qu'un seul détenu enseigne la langue à plusieurs centaines d'autres qui copient les mots et les règles, entre autres en Sibérie. L'Universala Esperanto-Asocio, dont le siège est à Genève, assure chaque jour la transmission de 200 à 300 correspondances entre les pays belligérants, parfois même avec leur traduction, entre des amis séparés, des prisonniers, leur famille ou des proches. Le nombre de services ainsi rendus atteint 200 000 durant la guerre. L'espéranto est utilisé aussi par la [[Croix-Rouge]]. En 1916, alors qu'il est sous-secrétaire d'état à la santé, Justin Godart recommande son apprentissage par une circulaire aux infirmiers militaires. Il commande 10 000 exemplaires du petit manuel du capitaine Bayol, ''Esperanto-Ru?a Kruco'', pour le faire distribuer. Ce livret est traduit dans sept langues. L'espéranto se relève très vite lorsque la paix revient, au point que, dès 1922, son enseignement est dispensé en Allemagne à 20 000 élèves par 630 enseignants. En revanche, la même année, le gouvernement français s'oppose à une proposition déposée au siège de la [[Société des Nations]] en décembre 1921 par onze pays parmi lesquels l'Inde, la Chine, la Perse et l'Afrique du Sud. Elle vise son inscription parmi les langues admises dans toutes les écoles du monde. Le ministre de l'instruction publique interdit, en 1922 la mise à disposition des locaux scolaires pour son enseignement, ce en quoi il sera imité en 1935 par le ministre de l'éducation du IIIe Reich, [[Adolf Hitler]] ayant critiqué l'espéranto dans un discours. À Kassel, en 1923, se tient sous la présidence d'honneur d'[[Albert Einstein]] le IIIe congrès de l'Association Mondiale Anationale (SAT), organisation à caractère socio-culturel et à vocation émancipatrice fondée à Prague en 1921 et dont la langue de travail est l'espéranto. Quarante-deux savants de l'Académie des sciences émettent la même année un vœu en faveur de son enseignement en tant que « chef d'œuvre de logique et de simplicité ». L'interdiction française est annulée en 1924 par le gouvernement d'Édouard Herriot. L'essor est important dans certains pays. Le linguiste anglais Edward Thorndike constate au début des années 1930 que l'espéranto est aussi répandu que l'allemand en Union Soviétique. Il est la principale activité culturelle de Laponie, sur la ligne ferroviaire de Luleå à Narvik. Des entraves à l'extension du tissu espérantophone apparaissent, parfois même avant les années 1930, comme au Portugal et en Roumanie. Des interdictions et même des persécutions le frappent pour longtemps au fur et à mesure que les régimes totalitaires gagnent l'Europe et le monde, à partir de 1933 en Allemagne et des purges staliniennes en URSS. [[Dimitri Snejko]] est le premier espérantiste russe à être arrêté en URSS, à Minsk, le 5 février 1936. Il ne sortira du goulag qu'en 1955 et mourra en 1957. En France, le Syndicat national des instituteurs émet un vœu en faveur de son enseignement en 1932 et un autre en 1937. Député du Rhône, Maurice Rolland dépose en 1935 une proposition de résolution « tendant à inviter le gouvernement à introduire la langue internationale espéranto dans les programmes de l'enseignement public ». L'intérêt de son application dans diverses sphères d'activités est argumenté à l'occasion d'une conférence internationale qui se tient à Paris en 1937 dans le cadre de l'Exposition internationale des Arts et des Techniques dans la vie moderne. Il en résulte que le ministre de l'Instruction publique [[Jean Zay]] estime souhaitable d'en faciliter l'étude. Son enseignement est admis dans le cadre des activités socio-éducatives par une circulaire ministérielle du 11 octobre 1938 dont le texte est toujours valide. Pour Hitler, l'espéranto est la langue de la conspiration juive et des francs-maçons, pour Staline, celle du cosmopolitisme bourgeois. Dans les années 40, ces deux hommes exercent le pouvoir sur la quasi-totalité de l'Europe continentale. L'espéranto est interdit, ses stocks de livres sont liquidés, bon nombre de ses partisans sont enfermés dans les camps de concentration. Au Japon, en Chine, en Espagne, au Portugal, les régimes au pouvoir pratiquent à son égard une politique moins violente, mais qui va dans le même sens. La Seconde Guerre mondiale a des effets nettement plus importants que la première sur la collectivité espérantophone et la laisse exsangue. La durée du coup de frein qui a interrompu son élan peut être globalement estimée à l'équivalent d'une génération. Le relèvement est d'autant plus difficile que la guerre froide entrave les échanges, et l'anglais s'impose peu à peu comme ''langue internationale''. Le congrès international de l'Éducation Nouvelle, qui se tient à Paris en 1946, formule un projet pour l'enseignement de l'espéranto et la formation de maîtres à son enseignement. Sa valeur dans les échanges culturels internationaux fait l'objet de recommandations lors des conférences générales de l'[[UNESCO]], en 1954 puis en 1985, et de l'Organisation mondiale du tourisme à Manille (Philippines) en 1980.
+
L'espéranto possède 42 affixes (10 préfixes et 32 suffixes) qui permettent de construire un grand nombre de mots :
  
'''Après la guerre froide'''  
+
'''Les préfixes'''
*En 1993, après une enquête longue et pointilleuse, le PEN-Club international admet l'Esperanta PEN-Centro en son sein. En juillet 1996, le manifeste de Prague, semble prendre le contre-pied du manifeste de Raùmo en inscrivant pour la collectivité espérantophone, des objectifs d'élargissement.
 
  
'''Aujourd'hui'''
+
{| class="wikitable"
*Les démarches se poursuivent pour faire admettre l'espéranto comme langue à part entière dans l'enseignement, et auprès des organisations internationales pour son adoption comme langue auxiliaire commune à tous. Bien que dispersés aux quatre coins de la planète, les espérantophones ont su profiter des nouvelles technologies de communication tel que la messagerie électronique, les listes de diffusion et un nombre toujours croissant de sites Internet. En 2001, la version espérantophone du projet Wikipédia, est lancée, créant ainsi la deuxième encyclopédie généraliste écrite dans une langue construite. Elle est devenue un des sites Internet espérantophones les plus populaires. On peut également noter la création de sites d'informations internationales tel que ?angalo qui a créé une chaîne de télévision par Internet : Internacia Televido.
+
|-{{ligne grise}}
 +
| '''bo-'''
 +
|parenté par alliance
 +
|''filo'' (fils) donne '''''bo'''filo'' (beau-fils, gendre)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''dis-'''
 +
|dispersion
 +
|''doni'' (donner) donne '''''dis'''doni'' (distribuer)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''ek-'''
 +
|soudaineté d'une action commençante
 +
|''dormi'' (dormir) donne '''''ek'''dormi'' (s'endormir)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''eks-'''
 +
| cessation d'une fonction ou d'un état social
 +
|''prezidanto'' (président) donne '''''eks'''prezidanto'' (ex-président)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''fi-'''
 +
|mépris
 +
|''virino'' (femme) donne '''''fi'''virino'' (femme de mauvaise vie)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''ge-'''
 +
|réunion des deux sexes
 +
|''patro'' (père) donne '''''ge'''patroj'' (parents)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''mal-'''
 +
|sens contraire
 +
|''amiko'' (ami) donne '''''mal'''amiko'' (ennemi)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''mis-'''
 +
|action ratée, exécutée de travers
 +
|''kompreni'' (comprendre) donne '''''mis'''kompreni'' (comprendre de travers)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''pra-'''
 +
|éloignement dans les degrés de parenté et dans le temps
 +
|''avo'' (grand-père) donne '''''pra'''avo'' (arrière-grand-père)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''re-'''
 +
|répétition, retour en arrière
 +
|''fari'' (faire) donne '''''re'''fari'' (refaire)
 +
|}
  
==Intérêt==
+
'''Les suffixes'''
Le principal intérêt de l'espéranto est avant tout la simplicité de sa grammaire, qui en fait une langue facile et rapide à acquérir pour la majorité des peuples. À titre d'exemple, 150 heures d'espéranto équivalent pour un francophone à :
 
*1200 heures d'allemand
 
*1000 heures d'anglais
 
*700 heures d'italien
 
  
L'autre intérêt de l'espéranto est d'être une langue démocratique qui met ceux qui la parlent à égalité, tandis que les rapports internationaux classiques divisent l'humanité entre ceux qui maitrisent parfaitement telle ou telle langue nationale dominante, et les autres.
+
{| class="wikitable"
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-aĉ-'''
 +
|péjoratif
 +
|''skribi'' (écrire) donne ''skrib'''aĉ'''i'' (griffonner)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ad-'''
 +
|action qui dure
 +
|''paroladi'' (discourir) donne ''parol'''ad'''o'' (discours)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
| '''-aĵ-'''
 +
|manifestation concrète
 +
|''manĝi'' (manger) donne ''manĝ'''aĵ'''o'' (nourriture)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-an-'''
 +
|membre d'une collectivité, adhérent(e)
 +
|''Kristo'' (le Christ) donne ''krist'''an'''o'' (un chrétien)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ar-'''
 +
|groupe
 +
|''vorto'' (mot) donne ''vort'''ar'''o''  (dictionnaire)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ĉj-'''
 +
|diminutif caressant masculin (appliqué à la première ou aux deux premières syllabes du mot)
 +
|''patro'' (père) donne ''pa'''ĉj'''o'' (papa)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ebl-'''
 +
|possibilité
 +
|''kredi'' (croire) donne ''kred'''ebl'''a'' (crédible)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ec-'''
 +
|qualité abstraite
 +
|''amiko'' (ami) donne ''amik'''ec'''o'' (amitié)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-eg-'''
 +
|augmentatif
 +
|''domo'' (maison) donne ''dom'''eg'''o'' (un palace)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ej-'''
 +
|lieu caractéristique de l'action ou de l'objet concerné
 +
|''lerni'' (apprendre) donne ''lern'''ej'''o'' (école)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-em-'''
 +
|penchant
 +
|''ludi'' (jouer) donne ''lud'''em'''a'' (joueur)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-end-'''
 +
|obligation passive
 +
|''legi'' (lire) donne ''leg'''end'''a'' (à lire)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-er-'''
 +
|élément d'un ensemble plus important
 +
| ''salo'' (sel) donne ''sal'''er'''o''  (grain de sel)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-estr-'''
 +
|dirigeant
 +
|''urbo'' (ville) donne ''urbe'''str'''o'' (maire de la ville)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-et-'''
 +
|petitesse
 +
|''bela'' (beau) donne ''bel'''et'''a'' (joli(e), mignon(e))
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-id-'''
 +
|descendant
 +
|''kato'' (chat) donne ''kat'''id'''o'' (chaton) 
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ig-'''
 +
|rendre tel ou tel
 +
|''pura'' (propre) donne ''pur'''ig'''i'' (nettoyer)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-iĝ-'''
 +
|devenir tel ou tel
 +
|''sidi'' (être assis) donne ''sid'''iĝ'''i''  (s'asseoir)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-il-'''
 +
|outil
 +
|''ŝlosi'' (fermer à clef)  donne ''ŝlos'''il'''o'' (clef)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-in-'''
 +
|sexe féminin
 +
|''onklo'' (oncle) donne ''onkl'''in'''o'' (tante) 
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ind-'''
 +
|mérite
 +
|''admiri'' (admirer) donne ''admir'''ind'''a'' (admirable)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ing-'''
 +
|contenant partiel
 +
|''cigaredo'' (cigarette) donne ''cigared'''ing'''o'' (fume-cigarette)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ism-'''
 +
|une doctrine
 +
|''komuno'' (commune) donne ''komun'''ism'''o'' (communisme)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ist-'''
 +
|profession
 +
|''instrui'' (enseigner) donne ''instru'''ist'''o'' (instituteur)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-nj-'''
 +
|diminutif caressant féminin (appliqué à la première ou aux deux premières syllabes du mot)
 +
|''patrino'' (mère) donne ''pa'''nj'''o'' (maman)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-obl-'''
 +
|multiplicatif
 +
|''tri'' (trois) donne ''tri'''obl'''e'' (triplement)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-on-'''
 +
|fraction
 +
|''cent'' (cent) donne ''cent'''on'''o'' (un centième)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-op-'''
 +
|collectif
 +
|''tri'' (trois) donne ''tri'''op'''e'' (par trois)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-uj-'''
 +
|contenant total
 +
|''salujo'' (salière) donne ''pipr'''uj'''o'' (poivrière) ''sup'''uj'''o'' (soupière)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-ul-'''
 +
|individu caractérisé par un trait particulier
 +
|''kontraŭ'' (contre) donne ''kontraŭ'''ul'''o'' (un adversaire, un opposant) ''stulta'' (stupide) donne ''stult'''ul'''o'' (un sot)
 +
|-{{ligne grise}}
 +
|'''-um-'''
 +
|suffixe à sens indéterminé
 +
|''kolo'' (cou) donne ''kol'''um'''o'' (col de chemise)
 +
|}
  
 +
==Références==
 +
{{Références}}
  
 
==Voir aussi==
 
==Voir aussi==
 +
===Liens internes===
 +
* [[Communiquer]]
 +
* [[Formes de communication]]
 +
* [[Avant de communiquer]]
 +
 
===Liens externes===
 
===Liens externes===
*[http://www.esperanto.net/ Centre d'information multilingue sur l'espéranto]
+
;Associations nationales et internationales, centres d'informations :
*[http://dmoz.org/World/Esperanto Dmoz en esperanto]
+
* http://www.esperanto.net/ Centre d'information multilingue sur l'espéranto
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Espéranto L'espéranto dans l'encyclopédie généraliste Wikipedia]
+
* http://esperanto-france.org
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Ludwik_Lejzer_Zamenhof Biographie de Ludwik Lejzer Zamenhof]
 
*[http://www.ikurso.net Kurso de Esperanto est un programme multimédia d'auto-apprentissage de l'Esperanto]
 
*[http://www.lernu.net lernu! , un site plurilingue sur et pour l'espéranto]
 
 
 
===Bibliographie===
 
*Méthode ASSIMIL d'espéranto
 
  
*''L'Espéranto sans peine'', J. Thierry, ed Assimil, ISBN F00136250X
+
;Autres
 +
* [http://fr.wikipedia.org/wiki/Espéranto L'espéranto dans l'encyclopédie généraliste Wikipedia]
 +
* [http://fr.wikipedia.org/wiki/Ludwik_Lejzer_Zamenhof Biographie de Ludwik Lejzer Zamenhof dans l'encyclopédie généraliste Wikipedia]
 +
* http://www.journaleuropa.info/Salle-de-redac/Importatoire/Esperantistes-de-tous-les-pays « Espérantistes de tous les pays... » réflexion autour de l'espéranto, article de Jonas Roland, daté du 9 avril 2007, sur journaleuropa.info.
  
*''Dictionnaire pratique français-espéranto, espéranto-français, ISBN 2-9508809-3-2''
+
* http://www.ikurso.net Kurso de Esperanto, programme multimédia gratuit d'auto-apprentissage de l'esperanto
 +
* http://www.lernu.net , site plurilingue sur et pour l'espéranto
  
{{Portail Communiquer}}
+
===Bibliographie===
 +
* ''Méthode ASSIMIL'' d'espéranto
 +
* ''L'Espéranto sans peine'', J. Thierry, ed Assimil, ISBN F00136250X
 +
* ''[[Dictionnaire]] pratique français-espéranto'', espéranto-français, ISBN 2950880932
 +
----
 +
{{Portail|Communiquer|Vivre ensemble|}}
 +
----
 +
[[it:Esperanto]]
  
[[Catégorie:Communication]]
+
[[Catégorie:Communiquer]]
 +
[[Catégorie:Éducation]]
 +
[[Catégorie:Éducations alternatives]]
 +
[[Catégorie:Culture alternative]]
 +
[[Catégorie:Altermondialisme]]

Version actuelle en date du 15 janvier 2018 à 19:26

Crystal Clear app linneighborhood.png
Cet article fait partie du
Thème Communiquer

Communiquer
Avant de communiquer
Espéranto
Morse
Internet
Catégorie:Penser Catégorie:Vivre ensemble


Catégorie:Communiquer

Noia 64 apps locale.png
(?) Cet article fait partie du
Thème
Vivre ensemble...


Noël
Animaux de compagnie
Cultures associées
Décroissance
Économies alternatives
Activités coopératives
Sociétés alternatives
Écologie
Écovillages
Environnement
Gestion des déchets
L'Homme qui plantait des arbres
Énergie
Énergies renouvelables
Naturisme
Politique
Publicité
Sciences humaines et sociales
Transports en commun



Vivre ensemble (Catégories)
Vivre ensemble (Portail)

L'espéranto est une langue construite initiée à la fin du XIXe siècle pour faciliter la communication entre personnes de langues différentes à travers le monde entier.

Histoire[modifier]

L'espéranto est une langue construite conçue à la fin du XIXe siècle par Docteur Ludwik Lejzer Zamenhof publia son projet en 1887 sous le nom de Lingvo Internacia (« Langue internationale  »), sous le pseudonyme de Doktoro Esperanto (« Docteur Espérant », «  Docteur qui espère »), d'où le nom sous lequel la langue s'est popularisée par la suite.

Si l'on reconnait la paternité de l'espéranto à cet ophtalmologiste polonais, la langue internationale n'aurait pas pu avoir l'essor qu'elle a eu sans une propagation à travers tous les pays du monde, malgré une forte censure avant et pendant les différentes guerres mondiales, où certains régimes pratiquèrent à son égard une politique plus ou moins violente, mais visant néanmoins toujours à l'éliminer.

Description et intérêts[modifier]

De nos jours, l'espéranto est principalement utilisé dans le but de correspondre, voyager, participer à des rencontres internationales en dialoguant avec des personnes en provenance du monde entier, sans avoir besoin de parler de nombreuses langues ou d'être contraint d'exploiter un vocabulaire limité.

De plus, il s'agit d'un moyen de communication alternatif, grâce à sa rapidité d'apprentissage (grâce à ses règles de grammaire), ainsi que de sa neutralité vis-à-vis de tout intérêt (politique, économique, religieux, linguistique…).
C'est en effet une langue démocratique qui met ceux qui la parlent à égalité, tandis que les rapports internationaux classiques divisent l'humanité entre ceux qui maitrisent parfaitement telle ou telle langue nationale dominante, et les autres.

Un autre intérêt non négligeable de l'espéranto réside avant tout la simplicité de sa grammaire, qui en fait une langue facile et rapide à acquérir pour la majorité des peuples. À titre d'exemple, 150 heures d'apprentissage d'espéranto équivalent pour un francophone à un apprentissage de :

  • 2000 heures d'allemand
  • ou 1500 heures d'anglais
  • ou 1000 heures d'italien[1].

L'espéranto aurait aussi des valeurs propédeutiques, c'est-à-dire qu'elle faciliterait, grâce à sa structure interne, l'apprentissage ultérieur d'autres langues[2].

Utilisations[modifier]

On estime que cette langue est parlée par environ 5 à 10 millions de personnes (appelées « espérantistes », ou « espérantophones »), dispersées dans environ 120 pays à travers le monde[1].

Il existe désormais des publications de livres, BD (près de 30 000 ouvrages ont ainsi été publiés en espéranto[1]), sites Internet dans cette langue… et désormais une culture espérantiste se développe.

De plus en plus de médias emploient cette langue. C'est le cas notamment de journaux comme Le Monde diplomatique[3],[4] ou de radios comme Radio Pologne, Radio Chine internationale, qui émettent aussi dans cette langue chaque jour[1]. C'est notamment un moyen de toucher un public espérantiste qui ne parle pas la langue habituelle de diffusion du média.

Notions de base[modifier]

Certains points de grammaire sont assez simples à expliquer et permettent de comprendre la facilité d'apprentissage de la langue.

Alphabet[modifier]

Il n'est guère différent de l'alphabet latin. Néanmoins, grâce à cet alphabet, à chaque son appartient une lettre et chaque lettre donne un son. Les mots se transcrivent comme ils s'entendent : c'est une langue dite « transparente ».

Lettre Équivalent en français Exemple(s)
A, a [a] ami
B, b [b] bâteau
C, c [ʦ] tsunami
Ĉ, ĉ [tch] tchèque
D, d [d] dîner
E, e [e] élevé
F, f [f] famille
G, g /g/ garder
Ĝ, ĝ [ʤ] badge
H, h [h] honnête
Ĥ, ĥ [x] rhum
I, i [i] île
J, j [j] yeux
Ĵ, ĵ [ʒ] jeu
K, k [k] cacatoès
L, l [l] lime
M, m [m] maman
N, n [n] navré
O, o [o] orange
P, p [p] pittoresque
R, r [ɾ]
S, s [s] sale
Ŝ, ŝ [ʃ] chanter
T, t [t] tamis
U, u [u] ours
Ŭ, ŭ [w] watt
V [v] visser
Z, z [z] zone

Terminaisons[modifier]

La terminaison des mots définit leur sens :

  • les substantifs se terminent en -o (varmo = chaleur) ou en -ino pour les individus de sexe féminin (patro, père, devient patrino, c'est-à-dire mère)
  • les adjectif se terminent en -a (varma = chaud)
  • le pluriel se note en -j : la ĉevalo, (le cheval) devient la ĉevaloj (les chevaux)
  • les adverbes dérivés se terminent en -e (varme = chaleureusement)
  • les verbes à l'infinitif en se terminent en -i (varmi = avoir chaud, chauffer)

Terminaisons verbales[modifier]

Les temps verbaux sont fléchis selon un système simple à retenir :

  • Au présent, la terminaison -i de l'infinitif est remplacée par -as a toutes les personnes.
  • Pour tous les temps du passé, la terminaison -i de l'infinitif est remplacée par -is à toutes les personnes.
  • Au futur, la terminaison -i de l'infinitif est remplacée par -os à toutes les personnes.
  • Au conditionnel, la terminaison -i de l'infinitif est remplacée par -us à toutes les personnes.
  • À l'impératif, la terminaison -i de l'infinitif est remplacée par -u à toutes les personnes.

Préfixes et suffixes[modifier]

L'espéranto possède 42 affixes (10 préfixes et 32 suffixes) qui permettent de construire un grand nombre de mots :

Les préfixes

bo- parenté par alliance filo (fils) donne bofilo (beau-fils, gendre)
dis- dispersion doni (donner) donne disdoni (distribuer)
ek- soudaineté d'une action commençante dormi (dormir) donne ekdormi (s'endormir)
eks- cessation d'une fonction ou d'un état social prezidanto (président) donne eksprezidanto (ex-président)
fi- mépris virino (femme) donne fivirino (femme de mauvaise vie)
ge- réunion des deux sexes patro (père) donne gepatroj (parents)
mal- sens contraire amiko (ami) donne malamiko (ennemi)
mis- action ratée, exécutée de travers kompreni (comprendre) donne miskompreni (comprendre de travers)
pra- éloignement dans les degrés de parenté et dans le temps avo (grand-père) donne praavo (arrière-grand-père)
re- répétition, retour en arrière fari (faire) donne refari (refaire)

Les suffixes

-aĉ- péjoratif skribi (écrire) donne skribi (griffonner)
-ad- action qui dure paroladi (discourir) donne parolado (discours)
-aĵ- manifestation concrète manĝi (manger) donne manĝo (nourriture)
-an- membre d'une collectivité, adhérent(e) Kristo (le Christ) donne kristano (un chrétien)
-ar- groupe vorto (mot) donne vortaro (dictionnaire)
-ĉj- diminutif caressant masculin (appliqué à la première ou aux deux premières syllabes du mot) patro (père) donne paĉjo (papa)
-ebl- possibilité kredi (croire) donne kredebla (crédible)
-ec- qualité abstraite amiko (ami) donne amikeco (amitié)
-eg- augmentatif domo (maison) donne domego (un palace)
-ej- lieu caractéristique de l'action ou de l'objet concerné lerni (apprendre) donne lernejo (école)
-em- penchant ludi (jouer) donne ludema (joueur)
-end- obligation passive legi (lire) donne legenda (à lire)
-er- élément d'un ensemble plus important salo (sel) donne salero (grain de sel)
-estr- dirigeant urbo (ville) donne urbestro (maire de la ville)
-et- petitesse bela (beau) donne beleta (joli(e), mignon(e))
-id- descendant kato (chat) donne katido (chaton)
-ig- rendre tel ou tel pura (propre) donne purigi (nettoyer)
-iĝ- devenir tel ou tel sidi (être assis) donne sidi (s'asseoir)
-il- outil ŝlosi (fermer à clef) donne ŝlosilo (clef)
-in- sexe féminin onklo (oncle) donne onklino (tante)
-ind- mérite admiri (admirer) donne admirinda (admirable)
-ing- contenant partiel cigaredo (cigarette) donne cigaredingo (fume-cigarette)
-ism- une doctrine komuno (commune) donne komunismo (communisme)
-ist- profession instrui (enseigner) donne instruisto (instituteur)
-nj- diminutif caressant féminin (appliqué à la première ou aux deux premières syllabes du mot) patrino (mère) donne panjo (maman)
-obl- multiplicatif tri (trois) donne trioble (triplement)
-on- fraction cent (cent) donne centono (un centième)
-op- collectif tri (trois) donne triope (par trois)
-uj- contenant total salujo (salière) donne piprujo (poivrière) supujo (soupière)
-ul- individu caractérisé par un trait particulier kontraŭ (contre) donne kontraŭulo (un adversaire, un opposant) stulta (stupide) donne stultulo (un sot)
-um- suffixe à sens indéterminé kolo (cou) donne kolumo (col de chemise)

Références[modifier]

  1. 1,0, 1,1, 1,2 et 1,3 conseil de l'Europe - Amicale du personnel
  2. Valeurs propédeutiques de l'espéranto sur Wikipédia
  3. [http://esperantoinfo.info/artikolo_view.php?id=59 « Le Monde diplomatique. » par Jeanne-Marie Cash, le 2 avril 2008, sur esperantoinfo.info
  4. http://eo.mondediplo.com/

Voir aussi[modifier]

Liens internes[modifier]

Liens externes[modifier]

Associations nationales et internationales, centres d'informations 
Autres

Bibliographie[modifier]

  • Méthode ASSIMIL d'espéranto
  • L'Espéranto sans peine, J. Thierry, ed Assimil, ISBN F00136250X
  • Dictionnaire pratique français-espéranto, espéranto-français, ISBN 2950880932

Crystal Clear app linneighborhood.png
Portail Communiquer – Articles Ékopédia concernant la Communication
Noia 64 apps locale.png
Portail Vivre ensemble – Les articles Ékopédia sur « comment vivre ensemble ».