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Version du 8 janvier 2010 à 21:10

Une Initiative de transition (anciennement appelé Ville en transition) est une approche impliquant la communauté et visant à préparer les mutations et à mettre en place les solutions pour faire face à la crise pétrolière et aux changements climatiques. Cette approche vise à donner à la communauté la capacité de réduire son bilan carbone et de mieux se préparer aux bouleversements qui accompagneront le pic pétrolier (on parle aussi de résilience).

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Une ville en transition, telle qu'illustrée par Rob Hopkins[1]
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Ce mouvement (aussi appelé « Réseau de transition » ou « Mouvement de transition ») a été créé par Louise Rooney[2] et popularisé par Rob Hopkins. Il a été mis en place la première fois à Kinsale (Irlande) et s'est ensuite répandu à Totnes en Angleterre entre 2005 et 2006 grâce à l'environnementaliste Rob Hopkins[3].

L'approche des initiatives de transition s'applique à des structures diverses (villages, villes, îles, districts, arrondissements, zones géographiques diverses, etc.) et elle est aujourd'hui active dans plusieurs centaines de localités reconnues officiellement comme des « initiatives de transition » (Royaume-Uni, Irlande, Australie, Canada, Chili, Finlande, Allemagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, États-Unis)[4].


Historique

Le concept de transition est issu du travail que Rob Hopkins et ses élèves du Kinsale Further Education College ont effectué lors de la rédaction d'un « Plan d'action de descente énergétique » ("Energy Descent Action Plan"). Une de ses élèves, Louise Rooney, développa le concept de « Ville en transition » et le présenta au conseil municipal de Kinsale en Irlande. Celui-ci prit la décision historique d'adopter le plan et de travailler vers l'indépendance énergétique.

L'idée fut adoptée, puis développée, en septembre 2006 dans la ville de Totnes en Angleterre (où réside Hopkins). L'initiative se propagea rapidement et en date de septembre 2008 il y avait une centaine de communautés reconnues officiellement comme des « villes en transition » et en novembre 2009 il y en avait 243[4].


Pourquoi les Initiatives de Transition sont-elles nécessaires

Fichier:Visions énergétiques.png
4 scénarios énergétiques sont possibles:l'explosion technologique (croissance), la stabilité, la descente et l'effondrement.

Les champs pétroliers découverts de nos jours sont généralement situés dans les zones des plus difficiles d'accès et sont de taille de plus en plus réduite; le pétrole fourni par ces gisements est donc de plus en plus coûteux à produire. Le déclin de la production de pétrole est un phénomène inéluctable et le problème du pic pétrolier demeure sous-évalué par la majorité de la population (le pic pétrolier désigne le moment où la production mondiale de pétrole commencera à décliner du fait de l'épuisement des réserves exploitables). Le choc pétrolier qui suivra le pic pétrolier sera d'autant moins violent que la société aura su s'y préparer.

Outre que le pétrole est utilisé dans toutes les industries mécanisées comme énergie de base, ses dérivés chimiques servent à la fabrication de toutes sortes de produits, qu'ils soient hygiéniques (shampooing), alimentaires, de protection, de contenant (matière plastique), tissus, bitume, etc. Ce faisant, le pétrole est devenu indispensable et par conséquent très sensible stratégiquement.

Les initiatives de transition s'intéressent aux réponses à apporter pour résister aux différentes crises, notamment celle engendrée par le pic pétrolier. Aussi, plus que le pic lui-même, c'est le futur énergétique dicté par la déplétion de pétrole qui intéresse les groupes de transition[5].

Le concept de descente énergétique (energy descent) est défini par Rob Hopkins comme « le déclin continu de l'énergie nette sur laquelle se base l'humanité, qui est le reflet de la montée énergétique qui a pris place depuis la révolution industrielle. La descente énergétique se réfère également au scénario d'un futur dans lequel l'humanité s'est adaptée avec succès au déclin des énergies fossiles disponibles et est devenue plus locale et autosuffisante. C'est un terme privilégié par ceux qui voient le pic énergétique comme une opportunité vers un changement positif, plutôt que comme un désastre inévitable ».

Alors que le dérèglement climatique nous incite à changer nos modes de vie, le pic pétrolier nous l'impose. Ne pas prendre les deux problèmes ensemble conduit à préconiser des solutions que l'on ne peut ou qu'on ne devrait pas appliquer.


Principe

L'idée est donc de réduire la consommation de pétrole en déménageant les activités, en utilisant des produits locaux et en renforçant les échanges et la cohésion de la communauté.

L'originalité du mouvement des initiatives de transition sur les mouvements écologistes ou sociaux existants tient en plusieurs points. Tout d'abord, la vision de l'avenir est résolument optimiste, et les crises sont vues comme des opportunités de changer radicalement la société actuelle. La deuxième originalité est que le mouvement concerne la communauté dans son ensemble, car c'est cette dernière qui doit porter le changement. L'action ne doit pas exclusivement venir des gestes individuels quotidiens, ni des instances politiques via la législation. C'est pourquoi le mouvement des initiatives de transition est apolitique et ne choisit pas les confrontations (manifestations...). Ensuite, le mouvement a développé une théorie psychologique inspirée de celle des traitements des dépendances toxicologiques pour tenter de traduire le désespoir ou le déni souvent consécutif à la découverte du pic pétrolier et de notre dépendance au pétrole, en actions concrètes. Cette originalité semble à la source du succès que connait le mouvement des villes en transition[4], mais elle suscite aussi des critiques, notamment sur le manque d'engagement politique.


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Références

Voir aussi

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