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Version du 25 mars 2011 à 05:47
Le naturisme est une manière de vivre en harmonie avec la nature, caractérisée par une pratique de la nudité en commun, qui a pour but de favoriser le respect de soi-même, le respect des autres et celui de l'environnement.
Sommaire
Naturisme et écologisme
Les historiques du naturisme privilégient souvent l’aspect hygiéniste des origines, dû à l’impulsion de médecins soucieux de modernité et de progrès, qui voulaient mettre au grand air et au soleil des peaux cachées en permanence sous de lourds habits. Peaux souvent mal lavées dans ce contexte pudibond : au XIXe siècle un règlement d’internat créait l’obligation de se laver les pieds ...tous les quinze jours. Cet aspect a effectivement été très important.
Cependant les préoccupations de meilleure insertion de l’être humain dans la Nature, et la protection de celle-ci, ont existé dès les débuts du naturisme. Le géographe français Elisée Reclus (1830-1905), que l’on peut considérer comme le fondateur et le premier théoricien du naturisme, ajoutait à ses considérations sur le progrès que la nudité saine pouvait introduire dans les mentalités et la vie en société, sa certitude que cette meilleure insertion dans la Nature générerait une meilleure gestion de la planète.
La célèbre et splendide Île du Levant possède un village naturiste, Héliopolis qui n'est pas vraiment un centre naturiste car ouvert à tous les publics. A Héliopolis le bord de la mer doit impérativement rester libre et accessible à tous, aucune privatisation de la bande littorale n'est acceptée. Au XXIe siècle ce principe naturiste et écologiste y reste toujours en vigueur, contrastant avec le béton envahissant du littoral de la Côte d'Azur. Les co-propriétaires naturistes d'Héliopolis ont "gelé" à leurs frais une vaste zone boisée, où toute construction est interdite, qui constitue une réserve naturelle ouverte au public.
Au XXIe siècle, l’un des critères des centres naturistes est – sauf rare exception – le refus de la promiscuité très fréquente des campings et centres de vacances dits « textiles » (habillés) où l’on entasse volontiers le maximum de personnes. Au contraire, espacements entre les tentes , entre les bungalows, vastes espaces communs, maintien du paysage naturel au maximum de ce qui est compatible avec les contraintes d’aménagement : tels sont les critères communs aux espaces naturistes.
Les naturistes sont présents dans de nombreuses associations de protection de la Nature. ex CURUMA au Verdon (protection des marais du Médoc)
Le mouvement associatif naturiste
A partir de la fin du XIXe siècle et pendant le premier tiers du XXe siècle, des communautés anarchistes désireuses d’expérimenter un mode de vie alternatif et de réfléchir sur l’évolution de la société moderne, se créent en France, en Allemagne, en Italie et en Autriche. Certaines ont pour but principal l’expérimentation de la nudité en commun, pour d’autres la nudité est l’un des éléments d’un ensemble de recherches ; dans tous les cas elle est considérée comme une marque de simplicité, de sincérité, de recherche de la vérité.
On peut citer comme exemples : la communauté de Monte Verità créée en 1900 près d'Ascona sur la rive suisse du Lac Majeur, et celle, célèbre (à cause de la notoriété de l’écrivain Jean Giono qui la fonda en 1935), des collines du Contadour, en France, dans les Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence). Au Contadour la nudité n'était pas systématique comme à Monte Verità, elle se pratiquait lors de la douche en plein air, ce qui était très audacieux pour la société française de l’époque. Le « Contadour » fut dispersé par la guerre en 1939, Giono étant emprisonné pour son pacifisme considéré comme outrancier par le gouvernement.
Dans leur majorité, les communautés alternatives européennes pratiquant la nudité à des degrés divers, ne se réclamaient pas expressément du naturisme. La première grande structure naturiste généraliste, recrutant sur un éventail large d’opinions philosophiques, apparaît en 1918 en Allemagne sous le nom de FreiKörperKultur (culture du corps libre), FKK. Le nom existe toujours au XXIe siècle, utilisé d’une manière large, conjointement avec naturism, naturist, pour désigner le naturisme dans les pays germanophones, ainsi qu’en Slovénie et Croatie. Actuellement le Deutscher Verband für FreiKörperKultur est une grande association (Verband) active.
Progressivement le phénomène des communautés diminue, tandis qu’apparaissent des clubs naturistes. Kienné de Mongeot crée en 1920 le Sparta Club (improprement appelé « Sporta Club » dans diverses publications et dans des sites web). Sans être vraiment un club fermé de la haute société parisienne comme on l’a souvent décrit, le Sparta voit arriver plusieurs personnalités de la diplomatie, de l’industrie et des finances, du spectacle, qui rejoignent le noyau du club issu de la classe moyenne. D’autres clubs se créent en France pendant le XXe siècle jusqu'à aujourd'hui.
Histoire
Après les précurseurs français, disciples du géographe Elisée Reclus (cf ci après), le naturisme se développe en Allemagne à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, puis en France à partir de 1920 environ.
En 1930-31 les Drs Durville créent, dans un but hygiéniste, le village naturiste (Héliopolis) de l'île du Levant (voir ci-après) ouvert au public.
Le premier club CGF à Villecresnes ouvre en Région Parisienne en 1934 et continue d'accueillir les naturistes franciliens en 2006.
1950 : Albert Lecoq, fédère le naturisme français dans la Fédération Française de naturisme, dont il espère qu’elle pourra promouvoir « le naturisme pour tous ».
1953 : création en France de la Fédération Naturiste Internationale ou International Naturism Federation, la FFN obtient le sigle INF-FNI pour concilier les langues germaniques et les langues romanes.
Dans les années 60 l'aménagement de la Région Languedoc-Roussillon fait une place officielle au naturisme. En particulier la Mission Racine (aménagement du territoire) affecte au naturisme des zones sauvages de Leucate (Aude, France). S'ouvre près de Paris " Héliomonde " qui reste le plus grand centre naturiste de la région.
Les années 70 voient l'essor des grands centres (commerciaux) de vacances : Euronat-La Jenny-Arnaoutchot.
28 octobre 1983 : La Fédération Française de Naturisme reçoit l'agrément "Association de Jeunesse et d'Education Populaire" par le Ministère du Temps Libre, de la Jeunesse et des Sports. Elle le perd en 2004.
1986 : La FFN signe une convention d'objectifs avec le Ministère du Tourisme et adhère à la "Maison de la France".
6 juin 1998 : Création du premier forum naturiste en langue française (eGroups).
19 avril 1999 : Création du premier forum naturiste en langue italienne (eGroups).
2002 : Suite à la Loi fiscale de 2000, la FFN, association sans but lucratif (Loi de 1901), ne peut plus maintenir dans son sein les entités commerciales ni avoir une politique commerciale. De nombreux centres de vacances (3/4 de l'offre) créent France Espaces Naturisme. Le Groupement commercial France Espaces Naturisme, comme beaucoup d'autres espaces naturistes indépendants, n'impose plus à l'ensemble de leur clientèle âgée de plus de 14 ans l'achat de la "Carte de vacancier" individuelle (improprement appelée "licence") car jugée "vente forcée".
2003 : La FFN modifie ses statuts et les rend plus proches de ses objectifs premiers. Elle redevient une association fédérant l’ensemble des associations naturistes françaises sans but lucratif et innove en donnant la possibilité aux naturistes isolés d'adhérer directement. Elle abandonne complètement l'idée de la carte de vacancier mise en place au milieu des Années 70 au moment de l'entrée des structures commerciales dans le CA de la FFN.
Par la suite la FFN a signé des accords de partenariat avec la plupart des structures commerciales qui respectent les principes éthiques du mouvement naturiste.
2006 : Comme dans d'autres pays européens, le mouvement associatif naturiste français est globalement en recul par rapport à la grande épopée de la deuxième moitié du XXe siècle, même s’il reste très vivace dans plusieurs départements.
Il est paradoxalement victime de son succès, certaines associations n'ont pu s'adapter à l'évolution de la société et ne peuvent offrir ce que proposent certains centres de vacances commerciaux. D'autres qui ne vivotaient que par la "vente" de licences ont disparu ou sont sur le point de disparaître.
2007 : Le creux de la vague semble atteint pour le recrutement associatif et pour la FFN qui est passée de plus 70.000 licenciés - en comptant, il est vrai, les cartes de vacancier et les licences imposées - à moins de 25.000 vrais licenciés. L'érosion à l'heure actuelle demeure très faible et la FFN, comme d'autres association européennes, a les moyens de rebondir sur des bases assainies.
Depuis des décennies, la France est la première destination naturiste mondiale, de plus en plus concurrencée par l'Espagne et la Croatie. L'offre demeure très diversifiée, tourisme vert ou de plages.
Le naturisme en France
La présence naturiste la plus forte se situe sur la Côte d’Argent (nom donné au littoral aquitain). Actuellement, il y a sur le littoral aquitain autant de baigneurs naturistes que de baigneurs en maillots. Les premiers, et les plus grands centres naturistes se trouvent sur cette partie de la côte Atlantique: Montalivet (commune de Vendays-Montalivet), Euronat (commune de Grayan-et-l'Hôpital), Arnaoutchot (commune de Vielle-Saint-Girons), la Jenny (commune de Le Porge).
Le littoral Languedoc-Roussillon connaît aussi une forte présence naturiste, notamment autour de Port Leucate et de Cap d'Agde.
Pas de centre naturiste sur la Côte d'Azur, où le paysage naturel a presque partout disparu sous le béton. Il y a encore quelques plages naturistes, en particulier au Cap Taillat, grâce au Conservatoire du littoral qui a sauvé ce secteur. Il est à noter que les calanques marseillaises sont fréquentées par les naturistes depuis 1929.
La célèbre et splendide Île du Levant possède un village naturiste, Héliopolis, qui n'est pas vraiment un centre naturiste car ouvert à tous les publics. A Héliopolis le bord de la mer doit impérativement rester libre et accessible à tous, aucune privatisation de la bande littorale n'est acceptée. Au XXIe siècle ce principe naturiste et écologiste y reste toujours en vigueur, contrastant avec le béton envahissant du littoral de la Côte d'Azur. Les co-propriétaires naturistes d'Héliopolis ont "gelé" à leurs frais une vaste zone boisée, où toute construction est interdite, qui constitue une réserve naturelle ouverte au public.
Malgré les efforts faits, les valeurs philosophiques et morales du naturisme ont souvent cédé le pas à des besoins et des désirs plus mercantiles ou consuméristes : les grandes centres naturistes comme Euronat, le CHM de Montalivet ou la jenny sont des Clubs vacances comportant un centre commercial et des loisirs comme n'importe quel club de loisirs, à la différence peut-être d'une mentalité différente et d'un nombre de campeurs au m² plus faible que dans les autres campings.
Le naturisme en Liberté
Les années 2000 ont vu le développement de la randonue. La randonue consiste à se promener nu et en groupe dans la nature. Certaines personnes découvrent la randonue alors qu'elles se sont déjà promenées nues toutes seules, sans savoir que d'autres personnes faisaient de même. D'autres viennent à la randonue parce qu'elles trouvent artificiel le naturisme en centres fermés.
Une liste de discussion Internet apparue en novembre 2002, a permis de regrouper les personnes intéressées par la pratique de la randonue habitant différentes régions de France et de Belgique francophone (mais pas exclusivement), et les volontaires pour en organiser. A travers le développement de la randonue et de ses variantes que sont le jogging nu, la "raquette-nue" et le ski de fond nu, c'est une autre forme de naturisme qui se développe : le naturisme en liberté.
Reste à définir si cette pratique du naturisme en liberté est autorisée, et dans le cas contraire, quels sont les risques.
En France dans l'ancien code pénal (qui a existé jusqu'en 1992), il existait le délit d'outrage public à la pudeur qui permettait de réprimer la nudité.
Dans l'actuel code pénal, il n'existe plus qu'un délit d'exhibition sexuelle (article 222-32). Ce délit est défini dans un chapitre ayant pour titre Des agressions sexuelles qui commence ainsi : "Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise". Ce chapitre regroupe les délits suivants :
- le viol,
- les autres agressions sexuelles,
- l'exhibition sexuelle,
- le harcèlement sexuel.
Pour un partisan du naturisme en liberté, la simple nudité ne doit pas être assimilée à un agression sexuelle.
Mais, si la rencontre fortuite d'un groupe de randonueurs avec des personnes habillées se passe habituellement bien, il est arrivé que des personnes seules aient été inquiétées pour leur nudité. Elles ont eu à payer des amendes de quelques dizaines ou centaines d'euros. On est loin des 15000 € d'amende et un an de prison prévus pour le délit d'exhibition sexuelle, mais c'est néanmoins ce délit qui est mis en avant pour réprimer leur nudité. Et le montant de l'amende assez faible a comme double effet de dissuader un prévenu d'engager des frais d'avocat pour se défendre, et de décourager ses envies de nudité.
Pour mettre fin à cette répression insidieuse, en 2007 les randonueurs ont créé l'Association pour la Promotion du Naturisme en Liberté (APNEL) dont les deux buts sont :
- de promouvoir la pratique du naturisme en liberté,
- la dépénalisation de la nudité simple en modifiant la loi pour qu'elle ne puisse plus être assimilée à de l'exhibition sexuelle.
Cette association d'origine française a constaté que les législations en Europe sont similaires et souhaite étendre son action au niveau international.
Les années 2000 ont également vu naître, grâce à la technologie, les sites naturistes (e-naturiste.com, etre-naturiste.com, vivrenu.com) où s'échangent les points de vue des naturistes fédéralistes ou non, nudistes de plages ou occasionnels, non-pratiquants tentés par l'expérience... Des rencontres sont organisées par les membres de ces sites qui ne se connaissent que par le lien de l'ordinateur mais qui renouent ainsi avec le naturisme des origines, celui de la rencontre, de l'échange, du partage et de la convivialité.
Textilisme, naturisme, et liberté vestimentaire
La pratique du naturisme, notamment dans les lieux qui lui sont spécifiquement réservés, se fait souvent en réaction avec l'idéologie dominante visant à garder certains morceaux de tissu sur le corps. Ainsi :
- la plupart des centres naturistes imposent la nudité à la piscine (y compris d'ailleurs pour des raisons d'hygiène, éviter de polluer l'eau avec du tissu sale, et donc limiter la quantité d'additifs rajoutés à l'eau), au sauna, hammam etc...
- il arrive que des personnes de la Fédération Française de Naturisme demandent sur les plages naturistes aux personnes en maillot ou short de se déshabiller.
Cette nudité forcée peut lever les réticences de naturistes débutants, alors qu'ils hésiteraient à se déshabiller s'ils devaient être presque les seuls à le faire. Mais elle revient à considérer qu'il y a des lieux (presque partout) où l'on doit s'habiller, et des lieux spécifiques pour profiter de la nudité. Celui qui ne respecte pas la règle de nudité en terrain naturiste peut facilement passer pour un voyeur.
Malgré tout, la nudité en milieu naturiste n'est pas imposée de manière permanente. On peut notamment s'habiller s'il fait froid, et souvent, on commence à se couvrir la poitrine (l'endroit le plus frileux) avant le bas du corps. Se vêtir d'un simple tee-shirt est un comportement spécifiquement naturiste qui n'a aucune connotation sexuelle, même s'il surprendra plus les non naturistes que la nudité complète.
Par contre, pour d'autres groupes de personnes de mouvance hippie ou Rainbow, l'approche est différente. La tradition séculaire de notre société imposant de cacher certaines parties de son corps ne s'applique plus. Néanmoins, elle n'est remplacée par aucune contrainte allant dans le sens opposé. On est libre de s'habiller ou pas et donc de choisir le moment où l'on veut s'habiller. Ainsi, dans un rassemblement Rainbow, les personnes nues sont les moins nombreuses, mais il est parfaitement possible de choisir d'être nu quitte à être le seul à le faire dans un groupe de plus de 100 personnes. Ceux qui choisissent de rester habillé ne verront rien d'anormal à cela. Au contraire, si les autorités locales (policiers) veulent interdire la nudité, ils défendront le droit à l'habillement libre. Cet habillement libre qui part de principe que chacun dispose de son corps comme il veut, inclut aussi la possibilité de décorer son corps au moyen de peintures diverses.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Fédération Française de Naturisme
- Vivre nu. Site généraliste et forum
- Être naturiste. Site généraliste et forum
- Naturisme. Liens de sites naturistes
- Naturisme et vacances
- Tourisme naturiste , surtout en Europe méridionale
- APNEL-Randonues (association)
- Bibliographie
Bibliographie
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