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Version du 17 octobre 2011 à 17:38

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Thème S'alimenter

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Voir aussi :
Catégorie:S'alimenter
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L'agriculture biologique est une « agriculture n'utilisant pas de produits chimiques de synthèse » (selon la définition officielle française).

Voir également la page Engrais organiques pour la pratique.

Description

Le terme devrait être au sens propre, un pléonasme, les processus de croissance étant par nature biologiques. Le terme est apparu récemment, par opposition au système de production agricole mis en place à partir du XXe siècle, qualifié de chimique en raison de son usage de produits chimiques de synthèse (les engrais d'abord, puis les produits pesticides : herbicides, fongicides, insecticides) et qualifié de productiviste par sa logique d'économie d'échelle et considéré par certains comme dangereux et non durable.

Le concept d'agriculture biologique est large et doit prendre en compte l'ensemble de la production. Par nature, il modifie grandement les systèmes économiques existants ce qui explique sa difficulté à s'imposer : systèmes de production différents (chimique vs naturel), mais aussi système de commercialisation (plutôt en circuit court vs grande distribution) par exemple.

L'agriculture biologique, de par ses contraintes, s'impose dans un système économique de proximité, alors que l'agriculture conventionnelle a été développée pour une diffusion large, aussi bien au niveau de la commercialisation qu'au niveau des intrants (fourniture pour l'agriculteur).

Fondement théorique

Le fondement théorique de l'agriculture biologique est lié à la notion de système (il ne faut pas nourrir directement la plante seulement, mais gérer tout le système air-eau-sol-plantes-animaux sans le forcer) et au respect des modes naturels de ses éléments (nourrir une vache avec de l'herbe, et non avec des concentrés contenant des sous-produits animaux).

Pour cette raison, la culture biologique n’utilise pas ou peu de produits de synthèse pour la lutte contre les ravageurs et les maladies (herbicides, insecticides, fongicides...) ni d'engrais chimiques, etc. Au cas par cas, des produits issus de la chimie de synthèse comme les phéromones peuvent être employés lorsque les autres solutions ne sont pas plus avantageuses d'un point de vue environnemental.

Différents courants d'agriculture biologique

La permaculture

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   Permaculture.

La permaculture est un mode de production agricole soutenable, très économe en énergie (travail manuel et mécanique, carburant...) et respectueux des êtres vivants et de leurs relations réciproques.

La biodynamie

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   agriculture biodynamique.

L'agriculture biodynamique date des années 1920. Elle s'inspire des travaux de Rudolf Steiner. Elle tient compte des relations entre les éléments naturels et s'appuie sur les principes suivants :

  • Recyclage de toute la matière organique de l'exploitation dans le sol par les techniques culturales, l'utilisation de tout le fumier, lisier et des déchets.
  • Compostage : la transformation de la matière organique est dirigée par des préparations à base de plantes médicinales (achillée, camomille, écorce de chêne, pissenlit ou valériane) pour obtenir une fumure vivifiant le sol. Apport éventuel d'éléments minéraux à solubilité lente : poudres de roche, calcaire...
  • Productions végétales adaptées au terroir avec rotations longues et diversifiées (équilibre entre productions fourragères pour l'alimentation du cheptel, engrais verts et productions pour la vente).
  • Stimulation des processus vivants dans le sol et les végétaux par l'emploi de préparations dynamiques (utilisées en quantités infinitésimales). Ces préparations visent à « soigner la terre ».
  • Respect des processus et interactions subtiles entre les différents biotopes, les végétaux et les animaux (cultures associées...) et l'environnement au sens le plus large. Les travaux sont effectués selon un calendrier qui tient compte des positions du soleil, de la lune et des autres planètes.
  • Protection des végétaux basée sur l'autorégulation, la rotation des cultures, le travail du sol et emploi de mesures dynamiques si nécessaire
  • Entretien ou aménagement du paysage pour conserver ou recréer la diversité des biotopes: arbres, haies, zones humides, pelouses sèches, lisières...
  • Élevage d'animaux de race adaptés au sol et au climat avec recherche de diversité (le nombre d'animaux et les espèces choisies dépendent de la surface et des conditions de terroir).

Le label Demeter certifie les produits issus de l'agriculture biodynamique. En 2004, 92 000 hectares répartis sur 2 700 fermes sont dévolus à ce type d'agriculture dans le monde.

L'agriculture sauvage

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   agriculture sauvage.

L'agriculture sauvage est un mode de production agricole soutenable, très économe en énergie (travail manuel et mécanique, carburant...) et respectueux des êtres vivants et de leurs relations réciproques.

Elle est axée sur quatre grands principes : pas de labour, pas de pesticides, pas d'engrais, pas de sarclage.

L'agriculture naturelle

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   agriculture naturelle.

Méthode d'agriculture développé par le Japonais Masanobu Fukuoka, qui demande moins de travail à l’homme, moins de ressources à la nature et fournit des rendements comparables à l’agriculture mécanisée[réf. nécessaire].

L'agriculture de conservation

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   Agriculture de conservation.

Les principes

En agriculture bio traditionnelle

On engraisse le sol et non les légumes

Travail du sol

  • Ne pas le retourner, mais l’aérer en surface : le retourner, c’est placer sens dessus dessous les micro-organismes de surface et ceux de profondeur et donc les tuer (une terre argileuse peut être retournée puis allégée).
  • Ne pas enfouir le fumier, mais le composter.
  • Ne jamais laisser une terre nue : avant l’hiver, la recouvrir avec de l’engrais vert ou du compost assez frais.

N.B. : L’engrais vert, comme la moutarde, vesce ou seigle doit se tondre. C'est-à-dire qu’on le laisse se décomposer sur place avant de l’enfouir en surface : en outre, il apporte de l'humus . Haricots et pois peuvent servir d’engrais : on n’arrache pas, mais on coupe les feuilles qu’on place en compost, les racines restent dans le sol qu’elles enrichissent en azote (azote de l'air).

On pratique l’assolement des cultures et l’association avec des plantes ou des fleurs

  1. Bien connaître les familles des plantes et légumes et leurs exigences :
    • Ainsi, certains sont exigeants en compost :
      • Tomates, concombres, potirons, par exemple, en exigent beaucoup,
      • Racines et bulbes en exigent moins,
      • Les pois et autres légumineuses encore moins.
    • Ainsi, la tomate revient bien à la même place ;
    • Ainsi, ne jamais planter des pommes de terre après des tomates.
  2. Bien connaître les accoutumances des plantes les unes par rapport aux autres.

On travaille avec la lune en tenant compte de plusieurs éléments

Vista-xmag.png Consulter aussi les articles :   Cycles lunaires   et   Biodynamie.

On fortifie et amende les plantes, notamment par du purin

On lutte biologiquement contre les insectes ou animaux nuisibles

  • Pour protéger les semis des limaces :
    • Utiliser un gobelet rempli de bière brune ; elle attirera les limaces… mais aussi les insectes utiles !
    • Placer une ligne de tagètes : elles attireront les limaces.
    • Créer une barrière anti-limaces avec de la sciure, des cendres de bois, du sable de Rhin, etc.
    • Répandre sur le sol une dilution homéopathique de limaces.
    • La bouillie bordelaise est tolérée.
    • Que ce soit pour les protéger des limaces (mais aussi des escargots) friandes de jeunes pousses, ou des moisissures : il ne faut pas hésiter à utiliser un terreau « neuf » (qui ne contient pas d'œufs de ces mollusques, ni de germes, ni de spores).
  • On peut utiliser des pièges pour limiter certains insectes nuisibles :
    • bouteilles de couleur verte (pour éviter la prise des abeilles) remplies d'eau accompagnée , de sucre ou de miel,
    • bandes de glues, éventuellement imprégnées de phéromones.

Mais attention : d'autre insectes risquent d'être piégés, parfois des insectes utiles (pollinisateurs) !

Attention aux grains anti-limaces qui n’ont rien de biologique : ils sont néfastes pour le sol et il faut donc veiller à ne pas les mettre en contact avec lui.

  • Pour protéger un champ de pommes de terre des doryphores : l'entourer de plantes de ricin (attention le ricin est toxique pour les animaux domestiques) ; planter également du lin ou du chanvre, répulsifs naturels contre les doryphores.
  • Éviter les monocultures et travailler les associations bénéfiques, telles que :
    • Carottes, laitues, radis ;
    • Carottes, poireaux ;
    • Pommes de terre et ricin ;
    • Arbres fruitiers et capucines ;
    • Fraisiers plus ail ;
    • Rosiers et ail ou lavande : l’ail renforce le pouvoir odorant des roses et des fraises tout en diminuant la pourriture.
  • Certains végétaux sont des outils pour le jardinier :
    • Les odeurs des labiacées (lavande, sauge, romarin, menthe…) repoussent les insectes.
    • D'autres sont de véritables insecticides comme le Derris (roténone) ou certains chrysanthèmes (pyréthrines) : mais à manier avec précaution car leur pouvoir insecticide n'est pas dénué de danger ni pour la flore (les abeilles et papillons), ni pour l'être humain.
    • Certains encore sont capables d'attirer les pucerons et de les engluer.
  • On peut également utiliser du savon noir (ou savon mou, savon de Marseille).
    • Le savon nettoie le feuillage après les attaques parasites, enlève également la fumagine, un champignon (suie noire) qui se fixe souvent sur les dépôts de miellat des pucerons et cochenilles entre autres.
    • Le savon est également un "insecticide naturel", empêche le développement des parasites.
    • Après pulvérisation, laisser le produit agir un temps, puis éventuellement nettoyer les feuilles à l'aide d'une éponge imbibée d'eau (surtout pour les plantes d'intérieur).
    • Pensez à traiter juste avant un arrosage au sol ; le savon peut parfois brûler légèrement le feuillage.
    • On peut faire des traitements répétés toutes les trois semaines.
  • Dans tous les cas, il faut savoir que si une plante est atteinte par des parasites ou des champignons, c'est qu'elle est déjà affaiblie (carences, mauvais emplacement). Tout comme les humains, pour ne pas être malade il faut bien se nourrir ; pour les plantes c'est la même chose.

On associe certaines plantes

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   Cultures associées.

Législation

Législation de l'Union Européenne

Au niveau européen, le premier règlement sur l'agriculture biologique est entré en vigueur en 1992 (règlement n° 2092/91), suivi en août 1999, de règles relatives à la production, l'étiquetage et l'inspection en matière d'élevage (Règlement n° 1804/1999). Un plan d'action pour favoriser le développement des modes de production biologiques est en cours d'élaboration, début 2004, par la Commission Européenne. Les règles de base sont l'interdiction d'utiliser des engrais chimiques et pesticides ou herbicides de synthèse. L'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) est également interdite. Les produits de l'agriculture biologique bénéficient de marques et de logos protégés au niveau européen.

Il faut remarquer que cette législation définit ce qu'on appelle une « obligation de moyens », mais ne garantit pas la qualité des produits elle-même. Mais des taux de pesticides, le poids de matière sèche ou la quantité en micronutriments démontrent une qualité phytosanitaire moyenne supérieure de cette production, sans compter le facteur gustatif qui n'a pas encore fait l'objet d'enquêtes.

Le terme agriculture biologique est maintenant légalement protégé en France depuis la loi d'orientation agricole du 4 juillet 1980 et le décret du 10 mars 1981, lesquels l'ont définie, et ont fixé les conditions d'homologation des cahiers des charges et précisé les substances pouvant être utilisées dans la production, la conservation et la transformation des produits agricoles.

Législation canadienne

Il n'existe actuellement au Canada aucune réglementation gouvernementale gérant l'étiquetage et les appellations concernant les aliments biologiques. Pour nous guider cependant, nous pouvons compter entre autres sur la présence de deux organismes privés qui régissent et contrôlent les normes en place. Il s'agit de l'Association de biodynamie du Québec et de l'Organic Crop Improvement Association (OCIA) qui délivrent des contrats d'agrément. Après une inspection de la ferme, ils émettent une attestation certifiant que les méthodes de production respectent les normes de culture, d'élevage ou de transformations prescrites. Émise pour une période de 12 mois, l'attestation est renouvelable sous réserve d'une nouvelle inspection.

L'association de biodynamie du Québec émet pour sa part la certification allemande Demeter, qui est d'ailleurs plus répandue en Amérique du Nord. Cette pratique exige le respect d'un calendrier de plantation élaboré à base de plantes pour le traitement du sol. L'association internationale OCIA se compose d'un comité d'accréditation qui est responsable des demandes de certification. À cet effet, un inspecteur indépendant visite les exploitations avant de présenter des recommandations au comité.

Législation d'autres pays

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Industrialisation et importations

En France par exemple, mais aussi en Allemagne, la demande de produits bio est supérieure à la production du pays. Une partie des produits issus de l'agriculture biologique est donc importée. Cela pose problème dans le sens où importer des produits de l'étranger consomme du pétrole, ce qui n'est pas écologique. D'autre part, l'agriculture biologique est assez contrôlée en Europe, ce qui n'est pas le cas dans tous les pays.

Controverses

Bien que l'agriculture biologique ait gagné en popularité en réponse aux inconvénients de l'agriculture intensive (érosion des sols et non-durabilité, dépendance aux ressources fossiles pour la production des fertilisants, usage massif et critiqué de produits chimiques), elle repose cependant sur un biais idéologique naturaliste. Or tout ce qui est naturel n'est pas nécessairement meilleur et d'autres formes d'agricultures, dites raisonnées (même si le terme est encore un fourre-tout peu transparent) pourraient sans doute permettre d'obtenir des résultats équivalents sur les plans environnementaux et supérieurs en termes de rendements et de coûts.

Rendements massiques à l'hectare

Il existe des batteries d'études plus ou moins contradictoires sur le sujet. Il faut comprendre que comparer agriculture intensive et biologique n'est pas simple : dans l'une ou l'autre catégorie, tout le monde n'a pas les mêmes pratiques ; il faut s'efforcer de comparer des exploitations dans des situations comparables ; les résultats varient selon les cultures, les sols, le climat, etc ; l'étude doit être faite dans la durée afin de prendre en compte la durabilité des pratiques ; et, du fait de tous ces points, une méthodologie peut fausser les résultats. Cependant, l'agriculture biologique semble offrir des rendements de 5 % à 20 % inférieurs (jusqu'à 50 % plus faibles dans des conditions exceptionnelles) dans les pays occidentaux et leurs sols majoriatirement riches tandis que, dans les pays en voie de développement, elle produirait beaucoup plus (beaucoup de sols pauvres demandant une gestion prudente, moindre accès aux intrants du fait de capacités financières limités)[1]. L'étude référencée mentionne plusieurs autres documents, publiés dans des journaux reconnus (NAture, Science, etc). Pour les pays pauvres, il semble donc y avoir un réel bénéfice à passer à l'agriculture biologique mais il est difficile de savoir comment évolueraient ces résultats si ces pays venaient à se développer et obtenaient les moyens financiers et techniques qui sont au service de l'agriculture intensive occidentale.

Ces questions de rendements posent d'abord la question de l'usage de sols. Dans les pays occidentaux, le passage à l'agriculture biologique pousse donc à utiliser plus d'espaces, ce qui sera par exemple fait au au détriment de zones sauvages, de parcs d'énergies renouvelables ou d'exploitations forestières, des territoires urbains (coût du logement), etc. Pour les pays en voie de développement, les résultats seraient au contraire plutôt bénéfiques et pourraient aboutir à réduire la déforestation.

La seconde question fréquemment posée est celle de pouvoir nourrir la planète. Et de la santé puisque la hausse du nombre de calories ingérées fut la principale cause de la hausse de l'espérance de vie depuis le XVIIIe siècle. Cela dit, cette question dépend aussi des politiques agricoles, de l'économie, de la structure des exploitations, du potentiel agricole réel des pays en voie de développement (supérieur à leur production actuelle), de la redistribution, de l'usage de la production agricole (les élevages consomment 80 % des céréales produites, on peut aussi penser aux agrocarburants), etc. Cela dit, dans la perspective d'une planète sans doute à neuf milliards d'habitants d'ici quelques décennies, la question ne peut pas simplement être évacuée.

Coût économique

En France, l'agriculture bio est 72 % plus chère à la vente[2] Mais le prix du marché n'est pas le coût de production et l'essentiel des subventions est concentré sur une faible part des exploitations. Cela dit, l'agriculture biologique, bien qu'elle consomme moins d'intrants, a une structure de coût supérieure :

  • Il faut davantage de main d'œuvre.
  • Moins d'économies d'échelle : les fermes sont plus petites, les cultures plus diverses, les volumes produits par exploitant plus faibles.
  • Le coût du terrain plus élevé du fait des plus faibles rendements massiques à l'hectare.
  • Les produits bios doivent être traçables, ce qui a un coût.
  • Les normes pour les animaux d'élevage sont plus contraignantes.
  • Les risques de perte de la production sont plus élevés du fait de l'absence de pesticides, d'antibiotiques, etc.

Notons que dans les pays en voie de développement, les intrants ou les semences OGM représentent une part plus élevée du coût de production de l'agriculture intensive tandis que, pour des produits destinés à l'exportation (quand bien même cela s'oppose à l'esprit de l'agriculture bio qui privilégie la distribution locale), les coûts en main d'œuvre sont moins significatifs. Cependant, il est difficile d'évaluer la différence réelle de coût de production que ce soit dans les pays riches ou pauvres.

Cette question de coût a un impact sur la santé : comme cela a déjà été dit, la hausse du nombre de calories ingérées a été essentielle pour la hausse de l'espérance de vie. Par ailleurs, et on l'observe quotidiennement dans les pays riches, la question du coût pèse sur beaucoup de ménages et affecte la diversité de leur alimentation. Certes, le consommateur a le choix aujourd'hui mais il se pourrait que certains ménages choisissent de nourrir leurs jeunes enfants avec des aliments bios quitte à sacrifier d'autres aspects de la qualité de leur alimentation, le résultats serait alors vraisemblablement négatifs.

Bénéfices pour la santé

Chez les consommateurs, le principal facteur de choix en faveur de l'agriculture bio est l'absence de l'utilisation de produits chimiques et le bénéfice pour la santé qui en est attendu. Mais le bénéfice réel est difficile à mesure et serait plutôt faible.

Les pesticides d'abord. Ceux qui avaient des effets avérés sur la santé ont depuis plusieurs années été éliminés du commerce et, avec l'entrée en action de la directive européenne Reach pour l'application du principe de précaution aux produits chimiques, qui devront démontrer leur innocuité avant leur commercialisation, les pesticides actuels et futurs sont moins susceptibles de poser des problèmes. Cela dit, des doutes subsistent et nombre d'études se sont penchées sur l'action sur la santé des pesticides toujours en usage. Comme toujours, ces études sont difficiles à faire et interpréter puisqu'il est difficile de faire la part entre ce qui est dû aux pesticides et le reste (le simple régime alimentaire en lui-même, même s'il est parfaitement naturel, a toujours des effets positifs et négatifs). Quelques faits intéressants sur le sujet :

  • Pour les personnes très exposées aux pesticides (personnel agricole), il semble y avoir une prévalence des cancers des testicules[3], du cerveau[4] (y compris chez les personnes utilisant des pesticides sur leurs plantes d'intérieur) et de la prostate, ainsi que des risques accrus de développer la maladie de Parkinson.[5]
  • Il est recommandé aux femmes enceintes d'éviter tout contact avec des pesticides entre le vingt-troisième et le quarantième jour de grossesse (voire avant cela du fait de la demi-vie de certains pesticides dans l'organisme) en raison de risques pesant sur le développement fœtal.
  • Dans le reste de la population, aucun danger particulier ne semble avéré au vu des doses absorbées. Cela fait d'ailleurs des décennies que les pesticides sont utilisés et que l'espérance de vie continue à progresser.

Les produits de l'agriculture biologique présentent moins de nitrates (mais plus que les produits de certaines formes d'agriculture raisonnée). Or, un consensus scientifique semble se faire en faveur de la toxicité des nitrates, qui seraient cancérigènes. Cela dit, l'ingestion de nitrates se fait aujourd'hui essentiellement par l'eau plus que par les aliments, surtout si ces derniers ont été préalablement lavés.

Les aliments issus de l'agriculture biologique présenteraient un risque faible de contamination par certaines toxines mortelles pour l'homme et qui, dans l'agriculture intensive, sont détruites par les pesticides.

Bénéfices pour l'environnement

L'agriculture biologique est moins émettrice en CO2 que l'agriculture intensive du fait d'une moindre utilisation énergétique et elle est moins dépendante aux énergies fossiles (notamment par rapport aux intrants). Aux États-Unis, l'agriculture biologique consommerait 55 % d'énergie en moins par hectare de blé.[6] Elle a également tendance à moins polluer les sols et les eaux, notamment en nitrates (mais là aussi l'agriculture raisonnée fait souvent aussi bien).

L'agriculture biologique avance que ses cultures seraient plus favorables à la faune. Par rapport à une agriculture utilisant fortement des herbicides et pesticides, c'est sans doute avéré. Mais l'agriculture raisonnée semble obtenir d'aussi bons résultats, quoique différents, plus favorables à certaines espèces et moins à d'autres. Cela dit, comme à chaque fois, la prolifération d'une espèce donnée est nuisible à certaines et les critères à retenir pour évaluer les meilleures pratiques sont difficiles à établir. Cela dit, si les morts d'essaims d'abeilles était bien en partie due aux pesticides, il faudrait rapidement remettre en cause leur usage et l'agriculture biologique y gagnerait en pertinence.

Par ailleurs, la suppression des herbicides implique souvent, dans l'agriculture biologique, le recours au labour qui tend à détruire les sols et et l'on pense responsable du Dust Bowl aux États-Unis. Les partisans de l'agriculture biologique arguent que la rotation des cultures et l'ajout d'engrais vert et de fumier compense les dommages causés au sol par le labour. Mais le débat demeure ouvert.

Enfin, problème déjà mentionné, la consommation étendue d'espace a un impact non-négligeable sur l'environnement.

Voir aussi

Références

  1. Organic agriculture and global food supply par Catherine Badgley & al, publié dans Renewable agriculture and food systems
  2. Linéaires - Les produits bio 72 % plus chers
  3. Expertise collective de l’Inserm, Cancer et environnement, octobre 2008
  4. étude d'Isabelle Baldi, publié dans Occupational and Environmental Medicine
  5. étude d'A. Ascherio & al, publié dans Annals of Neurology
  6. Glenlea Study

Liens internes

Liens externes

Fédérations d'agriculture biologique
  • (eng) IFOAM — Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique
  • FNAB — Fédération Nationale d'Agriculture Biologique des régions de France
  • Nature & Progrès : Fédération internationale d'agriculture biologique fondée en 1964.
L'agriculture biologique en pratique
  • Vidéos de la conférence Vers de nouvelles technique d'assolement, et de semis direct, par Claude Bourguignon, microbiologiste des sols, LAMS : 1ère et 2ème parties

Bibliographie

  • Le guide du jardinage biologique de Jean-Paul Thorez. ISBN 2904082751
  • Pesticides, révélations sur un scandale français de Fabrice Nicolino et François Veillerette. ISBN 9782213629346
  • Biofil, une revue professionnelle indépendante spécialisée dans l'agriculture biologique
  • Passions bio , des produits , des hommes , des savoir-faire de Pascale Solana et Nicolas Leser. ISBN 2700604547
  • Réussir son jardin bio de Daniel Caniou. ISBN 978-2-86819-180-9


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