Compost
Le compost est un composé riche en humus et en minéraux semblable à un terreau et souvent utilisé comme tel au jardin. Il est obtenu par le compostage de déchets organiques biodégradables (essentiellement d'origine végétale) qui est réalisé de façon individuelle ou en centre de compostage. Les déchets compostables représentent en moyenne, un peu plus de 25% des ordures ménagères.
Sommaire
Le principe général[modifier]
Le compostage est une pratique accélérant le processus naturel de décomposition de la matière organique en sels minéraux et en humus. Il demande une bonne aération, car il utilise des bactéries aérobies. Un bon compost a toujours une phase pendant laquelle il peut chauffer jusqu'à 70°C !
Après la phase de chauffe, on a une phase pendant laquelle d'autres processus agissent, pendant laquelle les champignons et des animaux comme les collemboles, lombrics, nématodes, acariens contribuent à une décomposition plus poussée de particules solides. On a aussi l'intervention de protistes, surtout ciliés.
Le compost permet de dégrader la matière organique complexe. Les éléments dégradés, simplifiés, peuvent alors entrer à nouveau dans le cycle de la matière et notamment être réutilisés par les plantes. Le compostage est un processus aérobie (en présence d'air).
Pour dégrader la matière organique on peut aussi utiliser un processus anaérobie, appelé méthanisation (lequel fait intervenir des archées). Ce système prend moins de place que le compostage, mais n'aboutit pas aux mêmes "éléments simples", le compost issu du processus aérobie offre au sol une matière humifiée libérant progressivement de l'azote et d'autres éléments (c'est un amendement), la méthanisation elle produit du gaz (méthane et H2S, appelé biogaz puisqu'il provient d'un processus biologique) en plus d'une autre forme de compost.
Les différents types de composts[modifier]
Il existe plusieurs types de compost selon
- ce que l'on y met
- la manière de composter
Compost végétal[modifier]
C'est un compost composé uniquement de matière végétale (ne contenant donc ni fumier, ni autres matières animales). Il peut être réalisé à la maison ou en plates-formes de compostage.
Compost de toilettes sèches[modifier]
Compost réalisé à partir des déchets des toilettes sèches et de matière sèches cellulosiques (comme la paille ou des copeaux de bois). Pour éviter tout risques sanitaires il est conseillé de le composter pendant 2 ans (les pathogènes ne tiennent pas la longueur) ou de l'utiliser en dehors du potager (plantes ornementales, verger, ...).
Compost issu des plates-formes de compostage[modifier]
Il est produit en grande quantité sur des plates-formes collectives ou centres de compostages. Ce compost issu soit exclusivement de matières végétales, soit de co-compostage (mélange avec d'autres matières tels des algues ou du fumier) est en général mûr. Il peut-être utilisé partout au jardin. Le compost des plates-formes a l'avantage de comporter un taux important de lignine (contenue dans le bois) qui permet d'alléger et d'aérer le sol. Il est souvent vendu en sac ou en vrac directement sur les plates-formes.
Compost maison[modifier]
C'est le compost que chacun réalise lui-même dans son jardin, sur son balcon ou directement depuis sa cuisine via une trappe à compost. Il présente l'avantage d'être gratuit.
Le vermicompostage[modifier]
Est une méthode de compostage qui inclus l'action de vers de terre. En effet les vers de terre des tas de fumier et autres milieux riches en matières organiques sont d'excellents accélérateurs de processus. Il devient donc possible de composter dans les villes... Même sans balcon. Le vermicompostage se fait en boite de relativement petite dimension en comparaison avec les composts traditionnels. Le produit issu de ce compostage est appelé vermicompost et est considéré comme le caviar des composts, les vers de terre contribuant à la création de complexes argilo-humiques.
Que composter ?[modifier]
Matières organiques pour le composteur (matières compostables)[modifier]
- Céréales
- Déchets de tonte
- Fruits et légumes
- Epluchures
- Gazon séché
- Graines/marc de café
- Filtres à café non blanchis
- Sachets de thé
- Mousse de sécheuse
- Cheveux
- Plantes de jardin
- Résidus de balayeuse
- Feuilles mortes, fleurs fanées
- Cendres refroidies (en quantité modérée)
- Balayures
- Foin
- Paille
- Mauvaises herbes (non montées en graines)
- Résidus d'émondage
- Sciure de bois (en quantité modérée)
- Mouchoirs en papier, essuie-tout
- Papier journal (attention à l'encre d'imprimerie)
Matières plus difficiles à composter[modifier]
- Épis de maïs : Il est déconseillé de mettre des épis de maïs dans un compost urbain car celui-ci est particulièrement long à se décomposer. Les feuilles du maïs peuvent être compostées, mais seulement si elles sont bien mélangées avec d'autres résidus, terre ou compost déjà terminé.
- Pain : Le pain est plus difficile et long à composter, s'il est ajouté en trop grosse quantité ou en trop gros morceaux il peut faire rater votre compost. Une fois sec, vous devez soit le casser en petit morceaux et bien l'éparpiller. Ou encore mieux, donnez-le aux oiseaux qui s'en feront un régal et le composteront pour vous! si il est sans sel !
- Coquilles d'oeuf : La coquille d'oeuf n'est pas biodégradable, cependant elle peut être mis au compost émiettée, sa forte teneur en calcaire (et en oligo-éléments) a pour effet de réduire l'acidité du compost. Elles peuvent également être ajoutée après la décomposition, finement émiettées au même titre que les coquilles des mollusques (moules et huîtres).
- Ecorces d'agrumes non traitées : Les peaux d'agrumes non traités ont une décomposition lente mais peuvent être ajoutés en petits morceaux après un séchage au soleil.
Matières à ne pas mettre dans le composteur[modifier]
Plusieurs produits d'origine animale attirent les rats (viande principalement). D'autres produits contenant trop de graisses se dégradent difficilement: les huiles de fritures et autres sauces peuvent être mises dans un trou à eaux grasses.
- Viandes : leur biodégradation dégage une odeur forte et désagréable. Attire les rats
- Produits laitiers
- Graisse et produits gras (sauces, huiles): les mettre dans un trou à eau grasse. L'huile peut servir de produit phytosanitaire contre les cochenilles.
- Fromage: attire les rats
- coques de noix et noisettes: les mettre au feu ou s'en servir comme paillage
- Litière d'animaux et excréments : ils peuvent être vecteurs de maladies. Ils peuvent servir de fertilisants pour les plantes ornementales
- Les écorces d'agrumes traitées: elles qui contiennent des pesticides toxiques pour les invertébrés du sol.
Résidus de jardinage qui ne se compostent pas[modifier]
- Chiendent
- Herbe à poux
- Herbe à puce
- Herbes traitées chimiquement
- Plantes malades (à brûler)
- Feuilles de noyer
- Feuilles de rhubarbe
- Tailles, branches (quelques branches permettent d'aérer naturellement le compost)
Témoignage d'un composteur[modifier]
Je pars du principe général que toute matière "naturelle" est compostable, y compris le bois (en petits morceaux sinon employer la méthode des Templiers ou tout simplement mettre les branches en tas sous une forte haie où elles pourriront tranquillement) et le carton.
Si vous voulez y mettre de la viande et autre matière "à problème", il faut les incorporer au compost et pas les laisser en surface ! Cette matière est l'une des plus difficile à composter car elle dégage de fortes odeurs; recouvrez-la donc d'une bonne couche de matériaux "secs" (on est d'ailleurs ici face au même problème et à la même solution que celle des toilettes à compostage).
Certains matériaux sont à éviter pour le déséquilibre qu'il donne au milieu : plantes malades ou mauvaises herbes avec graines (si votre compost ne monte pas suffisamment en température pour les "stériliser" - chiendent, mouron, ortie,...), feuilles de noyer (en grande quantité, le noyer 'empoisonne ses concurrents').
Comment composter ?[modifier]
Il est frappant de voir que si l'on cherche des modes d'emploi du compostage, on en trouve autant que d'auteurs. Voici comment utiliser un composteur fermé.
Le principe général[modifier]
Votre compost est un milieu de vie qui évolue. Pour rester dans la zone d'équilibre de ce milieu, il suffit d'équilibrer les déchets "secs" (feuilles mortes, paille, ..) et les déchets "humides" (fruits, légumes, ...), en laissant le milieu respirer (ne pas tasser par exemple) et humide (mais pas trop). Un bon principe est de ne pas mettre trop souvent la même chose ni en trop grosse quantité.
En fonction de vos apports et suivant les couches du compost, différentes formes de vie vont prospérer et se succéder. Ainsi retourner le compost est nécessaire pour maintenir une bonne aération et éviter ainsi les mauvaises odeurs. Vous pouvez utiliser une tige aératrice pour maintenir une bonne aération.
La première fois[modifier]
Sur une petite surface plane et mi-ombragée, pas trop loin de la maison, installez votre composteur. il faut vérifier que l'on pourra ouvrir facilement par la suite le panneau du bas pour vérifier l'état d'avancement du compost.
Dans la cuisine ayez un seau avec une couverture "hermétique" qui permet de stocker plusieurs jours de déchets de cuisine sans que les odeurs se répandent. Une fois plein, videz-le dans le composteur en utilisant la tige aératrice, puis mettez une couche de matériaux "secs" (herbe de tonte pas trop humide, feuilles, copeaux, paille...) et par temps chaud arrosez le tout sans excès.
Le critère de succès : quand vous ouvrez de nouveau le composteur quelques jours plus tard, il ne doit pas sentir. Si cela advenait, vérifier s'il n'est pas trop humide en le soulevant : dans ce cas, il faudra le remuer en ajoutant du "sec" (du carbone). Dans le cas contraire (on observe souvent alors une pourriture blanche), humidifier.
Utilisation du compost[modifier]
La récolte[modifier]
Il est difficile de récolter du compost par la petite porte de la compostière. Il vaut mieux le démouler. On peut ainsi nettoyer les trous du fond.
Le compost mûr (couleur noire et odeur d'humus forestier) ne comporte plus de vers de compost et ressemble beaucoup à une bonne terre de jardin. Il est obtenu en 6 mois à 1 an. Il sera incorporé au sol en surface.
On peut utiliser le compost avant (il a des restes non "digérés" et comporte des vers) mais dans ce cas il faut éviter qu'il soit en contact avec les racines de vos plantes ou vos semis car il est trop fort : on le met sur le sol et on le recouvre (feuilles, paille).
Signalons qu'au bout d'un an, le tas de compost sera réduit à environ 1/3 de son volume initial.
Emploi du compost[modifier]
Plusieurs emplois sont possibles:
- comme amendement organique, le compost améliore la structure du sol
- comme paillage, le compost permet de garder la terre humide et de garder un sol sans mauvaises herbes
- comme terreau pour les plantes d'intérieur (en mélange)
- pour terreauter le gazon fatigué
Résultat immédiat[modifier]
Même si vous n'utilisez pas particulièrement le compost qui en résulte, vous pourrez constater une baisse importante de vos déchets ménagers (surtout si vous achetez des légumes verts et des fruits) et donc c'est une bonne politique de recyclage.
Alors à vos composts ...
Le Compostage urbain[modifier]
Le compostage a longtemps été affaire de la campagne. Heureusement, les choses changent ! À Montréal, il est désormais possible de composter simplement. En alliant recyclage et compostage, vous pourrez réduire 75% de vos déchets et plus encore si vous agissez avec le principe de réutilisation. Le compostage avec les boîtes que la ville offre est d'une efficacité enfantine!
Bien entendu, il vous faudra sortir pour aller dans la cour (peut-être descendre un ou deux étages), mais cela en vaut la peine quand on pense à nos dépotoirs... De plus, le compost nécessite qu'on le retourne régulièrement (bien le brasser) à l'aide d'une fourche ou d'une pelle. Avoir dans la cuisine un contenant de plastique avec un couvercle vous permettra d'attendre quelques jours avant d'aller au composteur. En automne, on recueille la matière totalement compostée pour l'utiliser (celle qui se trouve au niveau du sol). En hiver, la décomposition se fait plus lentement, mais au printemps, elle reprendra de plus belle! Et même si vous n'avez pas de jardin à engraisser, vous connaissez sûrement quelqu'un qui aura besoin de cette terre riche et grasse.
Aux boutiques Éco-Quartier, vous pouvez vous procurer un composteur pour 25$ CAN. Tout ce que ça prend, c'est une preuve de résidence et l'argent comptant. Et vous pourrez repartir avec votre boîte à compost. La ville de Montréal propose 6 modèles. Tous sont faits à partir de bois récupéré ou de plastique recyclé. Un seul modèle est conçu pour le balcon, les autres reposent au sol. À mon avis, ceux-là sont beaucoup plus efficaces à cause de la participation des vers de terre qui aident à la décomposition des matières compostables. À vous de voir lequel des 6 modèles vous convient.
Un bémol sur le compostage urbain[modifier]
Cet article fait partie du Thème S'alimenter Cueillette sauvage Voir aussi : |
Toute personne voulant se lancer dans une aventure de compostage urbain doit prendre en considération que composter ne consiste pas simplement à laisser pourrir des restants dans une boîte à l'extérieur. Ce type de compostage (la putréfaction, un processus anaérobique) produit lui aussi du compost, mais également du méthane et du sulfure d'hydrogène qui sont des gaz à effet de serre. C'est ce processus qui se produit avec la matière organique dans les sites d'enfouissement.
Mal fait, le compostage peut dégager des odeurs, attirer des insectes (incluant des guêpes) et incommoder vos voisins. En campagne ou sur un terrain plus volumineux, ceci ne pose pas problème, mais en ville (appartement, duplex et triplex) vos efforts pour garder votre compost "en bonne santé" doivent être doublés de vigilance.
Pour faciliter la tâche de votre compost "de ville", voici quelques trucs importants à respecter :
- Couvrir d'une légère couche matières riches en carbone (paille, branches broyées, gros copeaux) les ajouts qui pourraient dégager des odeurs
- Éviter d'ajouter en quantité les matières plus difficile à composter
- Évitez les gros morceaux, coupez en plus petits morceaux si nécessaire
- Ne pas laisser le compost sécher, l'humidité est importante et les petits bacs à compost peuvent sécher rapidement si ils sont mis sur le balcon à l'abri de la pluie. Pour qu'un composteur fonctionne bien il faut que la température s'élève : si votre composteur n'est pas très grand ( moins de 300 L) vous pouvez l'isoler pour favoriser l'élévation de température. Sur des tas de plusieurs m3 (collectifs) des échauffements à plus de 60°C sont fréquents. Un thermomètre à compost peut permettre de se rendre compte de la vie microbienne qui se développe. C'est cette élévation de température qui hygiénise le compost en détruit les pathogènes (nématodes, adventices, maladies des plantes et humaines). Enfin attention aux excès d'eau qui asphyxient les microorganismes aérobies et favorisent le développement d'odeur d'oeuf pourri. Si cela vous arrive, il suffit d'aérer votre tas avec une bêche fourche en le retournant simplement pour que le phénomène s'estompe. Essayez de ne pas trop empiler de tontes de pelouses toutes seules car elles sont très gorgées d'eau et très fermentescibles, il est possible de laisser quelques heures sécher une tonte avant de la ratisser cela évite d'enfermer trop d'eau dans le composteur et cela réduit de moitié les volumes à manipuler.
- Si vous compostez beaucoup (plus que 2 personnes), prévoyez qu'un petit modèle en bac se remplit rapidement et monopolise votre balcon
- Si vous êtes dans un duplex ou triplex, n'hésitez pas à inviter vos voisins à participer.
- Gardez une liste des matières compostables à portée de la main.
Et finalement, soyez patient.
L'alternative au compost urbain reste la fabrication de lombricompost à l'aide de vers. Cette technique donne aussi des résultats plus rapides.
Voir aussi[modifier]
Liens internes[modifier]
- La Biodégradation
- Le lombricompost ou vermicompost
- Les collemboles (animaux décomposeurs)
- L'agriculture et l'agriculture biologique
- Agriculture urbaine
- Réduire, Réutiliser, Recycler
- Le BRF (ou Bois Raméal Fragmenté)
Liens externes[modifier]
- http://www.ete.inrs.ca/pub/capsci/INRSci08-03.pdf, pour bien comprendre les processus biologiques du compostage
- http://www.compostage.info, toutes les techniques de compostage
- brevet décrivant la fabrication d'une lombricompostière
- http://www.cqdd.qc.ca/images/files/Autre/guide_compostage.pdf
- http://www.lpo.fr/refugeslpo/conseils/fiches/doc/compost.pdf Fiche technique sur le compostage de la LPO
- http://www.somergie.fr/html/infopratiques/composteurs.htm Principe du composteur individuel
- http://lasourcecomposte.over-blog.com/ Expérience de compostage collectif en pied d'immeuble en Vendée.
Infos[modifier]
Bibliographie[modifier]
- Compost et paillage au jardin, Denis Pépin, Terre vivante, 2006. ISBN 2914717008
- Aujourd'hui les Composts, Dominique Soltner, Collection Sciences et Techniques Agricoles, 2005, 38 p
- Pourquoi et comment réaliser et utiliser votre compost ménager © ADEME (Document pdf).
- Composter les déchets organiques, document pdf avec explications et statistiques
- Fiche pédagogique sur le fût de compostage © WWW.COMPOSTAGE.INFO (Document pdf).
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