Crédit Coopératif
Le Crédit Coopératif, une filiale du groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d'Épargne), est très connu parmi les associations et les particuliers à la recherche d'une banque "moins pire", voire éthique. La banque en effet proclame fortement son soutien à des activités d'intérêt général, de solidarité, de lutte contre les exclusions, et d'éco-activités.
Depuis quelques années, des voix critiques percent. Que fait exactement le Crédit Coopératif ? La beauté de son discours public coïncide-t-il avec la réalité ?
Services proposés[modifier]
NB: cette section est incomplète et imprécise.
La banque propose un compte courant aux particuliers.
L'ouverture d'un livret A est également possible. À noter quelle que soit la banque, un livret A finance le logement social. C’est un des rôles historiques de ce livret créé en 1818. C'est l'État qui décide de son utilisation et de son taux d'intérêt. Mais attendez… il y a déjà quelque chose à savoir, voyez ci-dessous.
Il est proposé des placements bancaires, avec un taux d'intérêt très faible, dont les fonds doivent soutenir des entreprises à intérêt social et solidaire.
Les doutes[modifier]
Manque de transparence de l'utilisation des fonds[modifier]
La Nef publie chaque année un rapport précis listant ses investissements réalisés. Le Crédit Coopératif, non.
Ainsi, vous placez de l'argent au Crédit Coopératif ? Il ne vous est pas possible de savoir réellement à quoi il sert. Or, en regardant l'activité de la banque et de ses filiales, la déception pointe.
Le Crédit Coopératif finance-t-il des partis politiques "de droite" tel que l'UMP ? (ex LR)[modifier]
Ce premier doute nous est amené par un article de Reporterre.
Un article de Rue89 «parle des difficultés financières rencontrées par l’UMP pour payer ses dettes. « Si elle veut garder son QG, l’UMP a donc un peu plus de quatre ans pour rembourser 55 millions d’euros, sans compter les intérêts. Si elle n’y parvient pas, les quatre banques concernées se partageront l’immeuble, à proportion de leurs prêts respectifs : - (...) - Crédit Coopératif : 5 millions. »»
Surpris, l'auteur retourne voir les informations officielles du Crédit Coopératif, qui dit bien: « Le Crédit Coopératif accompagne des associations, fondations, congrégations, syndicats... grandes ou petites structures, qu’elles agissent localement ou aient une vocation internationale, elles font la preuve de leur utilité, dans tous les secteurs d’activité. Elles sont bien souvent proches de l’intérêt général. »
«L’auteur de ce texte semble avoir oublié de citer, après les syndicats, les partis politiques. Après tout, pourquoi pas ? Le Front National aussi a certainement besoin de temps à autre d’emprunter, il faut bien que quelqu’un s’y colle... A moins que ce prêt soit un crédit pour le logement ?»
«L’UMP était alors dans une situation difficile, on comprendra qu’ils avaient besoin d’aide pour se loger, tout comme les sans-abri et sans-domicile. Heureusement qu’il y a une banque sociale pour financer l’UMP !»
Un peu plus tard, la banque répond à une lectrice du site sur Facebook:
« Crédit Coopératif - Bonjour, le Crédit Coopératif est spécialisé dans les secteurs de l’économie sociale et solidaire et de l’intérêt général. Il finance à ce titre des organismes de la vie démocratique, notamment des comités d’entreprises, des syndicats et des partis politiques. Dans le respect des principes démocratiques, nous n’avons naturellement pas vocation à être banquier d’un seul mouvement. Cordialement ».
Il conviendra à chacun et chacune de décider si soutenir un tel parti politique rentre dans ses cases de l'économie sociale et solidaire. Mais ce n'est pas tout.
Soutien à la pétrochimie et à l'armement via les actions Ecofi[modifier]
Depuis 2017, le journal Le Postillon "de Grenoble et sa cuvette" en jette un gros à l'image de la banque: Arnaque éthique au Crédit Coopératif.
Ecofi est une filiale du Crédit coopératif et elle propose d'investir dans des produits financiers tel qu'un PEA, Plan d'Épargne en Actions. Par chance, Ecofi a publié un relevé d'activité en 2017, mais ils n'ont pas réitéré depuis.
On apprend tout de même ainsi qu'à travers sa filiale Ecofi et ses choix d'actifs, le Crédit Coopératif soutient des géants de l'industrie militaire (Siemens, Schneider Electric), de la chimie (BASF), de la pharmaceutique (Sanofi), du gaz de schiste (Repsol), du secteur financier (Axa, Allianz), ou encore du pétrole (Total), autant d'entreprises peut-être pas si propres au regard des engagements éthiques du Crédit Coopératif.
Autres critiques[modifier]
Le livret A ne finance presque pas le logement social[modifier]
Nous allons citer un rapport des Amis de la Terre et d'ATTAC de 2011.
«Si à l'origine le livret A (défiscalisé, au taux d'intérêt garanti par l'État) devait permettre de financer le logement social et l'accès universel aux services bancaires, de multiples réformes sont venues rogner la mesure, permettant au passage aux banques de récupérer une partie considérable des liquidités générées.»
«Quelle part des fonds collectés sur le livret A versez-vous en 2010 à la Caisse des Dépôts et Consignations pour financer le logement social ? Crédit coopératif : 12,6% sur assiette de collecte Livret A + LDD. Banque Postale : près de 99%.»
Une banque qui pousse au crédit ?[modifier]
En citant l'article du Postillon:
«Sur le site internet, on peut trouver cette annonce : « envie d’un canapé neuf pour le salon ? Avec le prêt à la consommation, je peux financer toutes sortes de projets. Un excellent moyen de conserver mon épargne ». Aussi fou que cela puisse paraître, la solution la plus saine financièrement si vous avez de l’épargne c’est de l’utiliser au lieu de faire un crédit. Mais en gardant de l’argent de côté, c’est plus juteux pour la banque car elle se rémunère sur votre encours d’épargne en même temps qu’elle encaisse les intérêts du crédit.
L’incitation du Crédit coopératif est totalement cynique pour une banque se proclamant « éthique ». À l’échelle de la structure bancaire, la logique d’endettement consumériste est assumée et poussée par le Crédit coopératif et ses sociétaires, tout comme ses investissements soi-disant « éthiques » dans les grandes multinationales.»
Un comportement hostile aux particuliers et aux entreprises locales et solidaires ?[modifier]
Plusieurs témoignages abondent en ce sens. Si une somme de témoignages ne fait pas système, on peut se demander ce que le Crédit Coopératif met en place pour soutenir des acteurs de l'économie sociale et solidaire.
Par exemple, d'après le témoignage d'une épicerie locale et bio à Lyon, leur agence du Crédit Coopératif a plusieurs fois abaissé le palier de leur découvert, les empêchant de le résorber, et les faisant payer jusqu'à 43 000 euros de frais de découvert. Pour, in fine, supprimer leur découvert, les forçant à arrêter leur activité, sans leur concéder d'alternative.
Une banque sans maillage territorial qui exclue les plus pauvres et les "illectronisés" ?[modifier]
En citant un commentaire toujours du même article:
«Enfin, vous parlez du réseau de banques qu’il faut faire tomber, mais prenons le Crédit Agricole, c’est aussi une banque de détail qui rend un service important à la population avec un maillage territorial vaste pour éviter aux gens de prendre leur voiture pour aller à leur banque. Le Crédit Coop’ a un modèle quasi 100% digital, donc adieu le rôle social et local, on dégage les pauvres et les « illelectronisés », tout ça sous couvert de modernité. À mon sens le Crédit Coop’ est plutôt une étape vers la destruction de ce qu’il y avait encore d’intéressant, d’humain dans le réseau bancaire, au bénéfice des actionnaires des banques.»
La comparaison avec le Crédit Agricole est à ne pas suivre, car c'est la seconde banque française qui soutient le plus les énergies fossiles, en 2024 (« Banking on Climate Chaos », via Médiapart, 2024).
En guise de conclusion[modifier]
À notre avis, il y a plus éthique que le Crédit Coopératif. À commencer par La Nef, mais celle-ci ne propose pas (toujours en 2024) de compte courant aux particuliers (seulement aux professionnels, et un compte épargne aux particuliers).
Mais l'on peut également considérer des banques implantées localement, comme la Banque Postale, qui ne fait pas d'investissement ni à l'international ni dans les énergies fossiles, et pourrait être considérée comme une "banque du peuple", ayant des guichets bien implantés sur le territoire, et finançant le logement social avec le livret A.