Sac plastique : Différence entre versions
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* Les États-Unis consomment annuellement près de 380 milliards de sacs de plastique et d’emballages de toutes sortes. | * Les États-Unis consomment annuellement près de 380 milliards de sacs de plastique et d’emballages de toutes sortes. |
Version du 9 mars 2007 à 12:12
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Apparu dans les années 1970, le sac de plastique fait maintenant partie de notre quotidien. Chaque année, les Québécois en utilisent des milliards pour faire leurs emplettes. Selon Recyc-Québec, entre 1,4 et 2,7 milliards de sacs circuleraient annuellement sur le territoire du Québec soit l’équivalent d’environ 350 sacs pour chaque Québécois.
Le même scénario se répète ailleurs dans le monde :
- Les Français utilisent 17 milliards de sacs de plastique par année (donnée 2005).
- Les Belges utilisent 3 milliards de sacs de plastique par année.
- Les États-Unis consomment annuellement près de 380 milliards de sacs de plastique et d’emballages de toutes sortes.
- Taiwan consommait 16 millions de sacs de plastique par jour avant d’interdire son utilisation en 2001.
- En 2002, les australiens ont utilisé 6,9 milliards de sacs soit l’équivalent de 36 850 tonnes de plastique.
Le sac de plastique est en quelque sorte devenu le symbole de nos habitudes de consommation : nous l‘utilisons une ou deux fois pour ensuite le jeter et l'oublier. Bien sûr, il est utile, mais est-il indispensable?
Coût
Les sacs plastiques sont distribués "gratuitement" par les magasins. En réalité le prix des sacs est répercuté dans le prix des produits vendus par les magasins. En outre le consommateur doit payer une seconde fois pour le traitement des déchets à travers l'impôt. Bien évidemment, depuis que
70% des sacs de caisse sont distribués par les grandes surfaces.
La fabrication des sacs plastiques nécessite de l'énergie pour la production et le transport, et du pétrole comme matière première non renouvelable.
Dans son livre "La Guerre du Pochon" (publié en juin 2006 aux éditions Yago), l'écrivain écologiste Hugo Verlomme indique que: "l'ensemble de la production mondiale des matières plastiques n'utilise en tout et pour tout que 4% de la consommation annuelle de pétrole [...]. Quant aux fameux sacs de caisse, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ils ne représentent que 1,4% des 5,6 millions de tonnes de plastique consommés en France."
Les sacs plastique ne représenteraient donc qu'une infime partie du gaspillage de ressources pétrolières, mais du fait deleur nature particulière, ils constituent une très importante source de pollution et de risques pour l'environnement, si on les compare à d'autres matières plastiques qui suivent plus facilement un circuit de recyclage.
Traitement des déchets
La durée d'utilisation d'un sac plastique est très courte puisqu'elle est parfois de quelques heures : le sac plastique sert à transporter les achats du magasin vers le domicile et finit ensuite à la poubelle.
Un sac plastique c'est seulement 6 grammes de plastique. Les sacs plastiques ne sont pas les déchets les plus importants en terme de poids ou de volume. Pourtant ils génèrent une importante pollution visuelle. Ils symbolisent également la prolifération des produits jetables.
Beaucoup de sacs se retrouvent dans l'environnement au lieu d'être jetés à la poubelle. Un sac plastique met quatre cents ans à se dégrader dans la nature. Des dauphins et des tortues (comme la tortue-luth) meurent étouffés en avalant des sacs plastiques flottant dans l’eau, qu'ils confondent avec des méduses.
Réutilisation
Une partie des sacs qui ont été abîmés ou percés ne peut pas être réutilisée.
Si on garde un sac plastique en réserve dans sa poche ou dans son sac, cela peut servir pour des courses imprévues.
Un sac plastique se lave, sert de contenant plusieurs fois, peut se tresser, se filer, servir de lien. On peut réutiliser les sacs plastiques comme sacs poubelle. Ils peuvent protéger des objets contre la poussière.
Une bonne valorisation consiste à utiliser son sac sortie de caisse comme poubelle ce qui évite d'avoir à acheter des sacs poubelle généralement plus épais et donc utilisant plus de matière première. La distribution plus restrictive des sacs de sortie de caisse en plastique va avoir pour inconvénient de contribuer à l'augmentation de la quantité de sacs poubelle incinérés ou mis en décharge, mais réduira le nombre de sacs de caisse jetés car fournis généreusement en trop grand nombre et donc gaspillés et inutiles.
Recyclage
Le recyclage des sacs plastiques est malheureusement encore bien trop marginal par rapport à la quantité de sacs fournis. L'écobilan du recyclage des sacs plastiques n'est pas évident et il n'est pas sûr que ce recyclage soit écologiquement intéressant. En effet, un camion rempli de sacs plastiques transporte beaucoup de vide (même en compactant les sacs) et consomme donc de grandes quantités de carburant pour parcourir des kilomètres vers une usine de recyclage (rare) avec un chargement quasi nul. De plus, ce recyclage nécessite une grande quantité d'énergie et d'eau pour laver les sacs, souvent souillés. Dans le doute, le plus simple est de ne pas utiliser de sacs plastiques, ou le moins possible. Cela vaut également pour le sac papier.
Vous pouvez utiliser des sacs plastiques comme matière première pour réaliser des objets en crochet tels que des sacs à main.
Incinération
L'incinération des sacs plastiques dont la matière première est d'origine fossile, comme la combustion du bois ou du pétrole, émet du dioxyde de carbone, qui est un gaz à effet de serre
L'incinération des ordures ménagères, si elle se fait à des températures trop basses (inférieures à 850°C) produit des dioxines cancérigènes. En effet, les ordures contiennent toujours un peu de sel qui produit du chlore nécessaire à la synthèse des dioxines. La présence de PVC dans les ordures ne change pas vraiment les choses sur ce point. Par contre la présence de PVC augmente la quantité de chaux ou de bicarbonate nécessaires pour neutraliser l'acide chlorhydrique formé. L'épuration des fumées des usines d'incinération est nécessaire. La législation devient de plus en plus sévère et son application devrait ramener la production de dioxines des usines d'incinération à une valeur inférieure à la production de dioxines par les particuliers(chauffage au bois, brûlages au jardin,...)
Mais les "sacs de sortie de caisse" sont en polyéthylène, un polymère composé exclusivement de carbone et d'hydrogène. Ils ne contiennent pas la moindre trace de chlore, élement indispensable à la formation de dioxines. La combustion du polyéthylène pur ne produit que du gaz carbonique et de la vapeur d'eau. A masse égale, c'est un carburant aussi énergétique que le fioul.
Les différents sacs
Chaque type de sac a un impact sur l'environnement. Attention il existe de multiples plastiques dont la dégradation n'est pas la même.
Les sacs en polyéthylène
Les sacs de caisse de supermarché sont généralement composés de polyéthylène haute densité (PEHD). Les sacs plus épais sont en polyéthylène basse densité (PEBD). Obtenus à partir du pétrole, les sacs en polyéthylène ont une durée de vie de quatre siècles au moins.
Lors de la fabrication, des granulés de polyéthylène sont chauffés puis étirés.
Certains sacs un peu moins polluants que les autres ont l'écolabel NF environnement. Ces sacs sont plus résistants, moins épais, moins opaques (utilisation réduite de pigments blancs = oxyde de titane), et leurs encres d'impression ne contiennent pas de substances dangereuses.
Par rapport aux autre types de sacs, le sac en polyéthylène est celui qui a le plus de risque d'être abandonné dans la nature. Il est facilement abandonné parce qu'il est gratuit.
Les sacs biofragmentables
Les sacs biofragmentables sont constitués de polyéthylène (PE) et d'additifs prooxydatifs. Récemment (2005) un sac de ce type a été mis au point en France parun groupe d'industriels et d'universitaires et a été appelé NEOSAC. Plus d'un voudrait voir entrer ce type de sac dans une catégorie denommée "oxo-biodégradable".
Ce sac ne répond pas aux normes actuelles en vigueur, à savoir la EN 13432 et la NFU 52001 qui définit des critéres de biodégradation selon la quantité de CO2 émise dans l'atmosphére.
La norme EN 13432 définit la biodégradabilité. On réalise un test en laboratoire pour comparer la dégradation du matériau du sac avec la dégradation de la cellulose. Pour être déclaré biodégradable, le matériau polymère doit disparaitre à 98% en 6 mois.
Un produit "oxo-biodégradable" se détruit en 2 phases : Oxydation par le soleil, la chaleur et les UV se qui conduit à une fragmentation et une "biodégradation" .Les test de biodégradation correspondent aux normes ISO 14852 ,test en milieu aqueux. Les PE additivés sont soumis a la biodégradation aprés des prévieillissement en laboratoires. Pour observer une biodégradation il faut mettre en oeuvre des conditions de tests faisant appel à des prétraitements avec UV et chaleur avant de mettre en incubation à 37°C ou plus sur des milieux liquides contenant des bactéries agressives provenant de boues de stations d'épuration.
Les sacs biofragmentables peuvent être incinérés ou recyclés et offrent des niveaux de revalorisation énergétiques identiques aux sacs plastiques classiques en polyéthylène.
Les sacs bio fragmentables sont constitués de polyéthylène (à plus de 85%) et d'additifs qui vont réduire le poids moléculaire des chaines de carbone et d'hydrogène constituant le polyéthyléne, en dépolymérisant le film qui devient hydrophile et colonisable par les micro-organismes.
L'action des prooxydants sera de peroxyder le PE pour aboutir à une cassure des chaînes moléculaires jusqu'à des poids entre 40000 et 10000. Certains considèrent qu'à partir de ces valeurs les bactéries seraient capables d'attaquer les chaînes résiduelles à l'aide de leurs propres enzymes pour ensuite se servir des maillons résultants comme nutriments.
Il ne faut pas confondre photo-dégradable ou photo-fragmentable et oxo-biodégradable. Les premiers s'arrêtent à une fragmentation les second vont jusqu'à la création d'une biomasse ,d'eau et d'un peu de CO2 lors de la biodégradation.
Les défenseurs des PE additivés estiment que la fragmentation n'est qu'une étape avant la biodégradation. Il y a selon les fabricants biodégradation, colonisation par les micro-organismes des surfaces, érosion et diminution des épaisseurs donc bioassimilation. Sensi stricto on ne peut pas dire qu'il n'y a aucune biodégradation au-delà de la fragmentation, mais cette biodégradation est très lente quoique plus rapide que pour un PE pur, non additivé de prooxydant.
Il existe 3 ou 4 sociétes fabricants ces additifs. Ces additifs ont pour certains la normalisation EC 2002/62/ et FDA qui les déclare apte au contact alimentaire. Certains de ces additifs contiennent des quantités très importantes de Cobalt (cas de certains Neosac par exemple), d'autres ont contenu lors de la mise au point des molécules hautement toxiques comme les dithiocarbamates de Fer III.Ces produits sont aujourd'hui interdits d'utilisation ils étaient utilisés il y a 10 ou 15 ans dans les produits photodégradables. Il convient d'etre vigilant (comme pour tout produit) sur le fabricant de ces additifs et exiger des certificats de test.
Ces sacs n'ont en fait rien de "bio" : la fragmentation est obtenue par un procédé physico-chimique et non par un processus biologique.
Mais ils ont tout de même un gros avantage : en quelques semaines, ils deviennent invisibles. Ce qui dispense les pouvoirs publics de devoir collecter et traiter les sacs dispersés dans la nature (ce qui gâche le paysage et leur donne mauvaise conscience).
Les sacs biodégradables
Les sacs biodégradables sont formés d'un plastique végétal composé de 40 ou 50% de produits naturels : amidon (de maïs ou de pomme de terre) ou de blé , et d'un polyester d'origine fossile (produit par BASF). Il réintègre après usage les cycles de la nature (ce n'est quand même pas une raison pour les jeter n'importe où). Il peut alors servir à contenir les déchets destinés au compost. Ces sacs se biodégradent totalement en quelques mois, soit par compostage, soit par enfouissement dans la terre.
Les sacs biodégradables représentent un nouveau marché pour l'agriculture. Ces produits sont moins consommateurs de réserves fossiles et émetteurs de gaz à effet de serre que les sacs plastiques.
La production de ce plastique végétal ne doit entraîner ni agriculture intensive, ni utilisation de fragmentables : il perdrait immédiatement toute valeur écologique. Si ce type de produit se généralisait, le risque est l'utilisation d'OGM et une augmentation de la consommation de gazoil (engins agricoles), d'engrais, de pesticides, etc. Et de toutes façons, la fabrication de ce "plastique végétal" est déjà très coûteuse en eau et en énergie. On peut se demander si c'est vraiment une solution durable.
L'amidon doit être chauffé à 130°C environ. L'amidon (qui est lui déjà un polymère) est destructuré. On lui donne ensuite une nouvelle structure en lui ajoutant des additifs d'origine pétrolière.
Un sac en amidon de maïs coûte environ trois à quatre fois plus cher qu'un sac plastique ordinaire. Cela est notamment dû à la différence de coût des matières premières. Avec l'augmentation du prix du pétrole, la différence de coût va probablement se réduire.
L'amélioration des performances mécaniques (sensibilité à l'humidité) de certains produits passe par l'ajout de produit plastifiant, glissant issu de la chimie. La biodégradation se faisant par hydrolyse il faut etre vigilant sur le fait que le produit plastifié modifié corresponde toujours au spécifications du produit mére en terme de biodégradation et écotoxicité .
Pigments et encre
Les pigments servent à teindre les sacs. Le dioxyde de titane (TiO2) et la craie (CaCO3) sont des pigments blancs. Sans pigments, les sacs sont transparents.
Normalement les encres ne contiennent plus de métaux lourds (cadmium, plomb et le mercure). Elles comportent un solvant qui peut être de l'éthanol et de la résine.
Les alternatives
Les sacs plastiques ne sont pas indispensables pour faire les courses. En Corse, ils ne sont plus distribués gratuitement depuis 2003. En Irlande, les sacs plastiques sont taxés. De plus en plus, on est amené à s'en passer car certains magasins arrêtent d'en distribuer : il s'agit pour eux de se donner une bonne image environnementale et de faire du profit en vendant des sacs réutilisables.
En 2004, 17 milliards de sacs plastiques ont été distribués en sortie de caisse des supermarchés en France. Ce chiffre est en baisse.
Quelques exemples d'alternatives aux sacs plastiques :
- Les sacs en papier ne sont pas une bonne alternative en raison de leur écobilan négatif : même s'ils sont recyclables et proviennent de papier recyclé, leur fabrication est très consommatrice d'eau et d'énergie. Selon Hugo Verlomme, auteur du livre "La Guerre du Pochon", une enquête réalisée par un supermarché révèle qu'un "sac de papier recyclé consomme 40 fois plus d'énergie que son homologue en plastique". Abandonnés dans la nature, les sacs en papier mettent plusieurs mois à se dégrader.
- Les cabas en tissu naturel (coton) ou en synthétique sont solides et peuvent être aussi choisis pour leur esthétique. On peut coudre son cabas.
- Les sacs à dos permettent de transporter beaucoup de choses.
- Les sacs plastiques réutilisables doivent être choisis assez solides pour servir un grand nombre de fois (au moins 4 fois). C'est la condition pour que leur bilan environnemental devienne intéressant. On trouve deux types de sacs réutilisables en plastique :
- des sacs en polypropylène tissé. Ils sont majoritairement fabriqués en Asie et difficilement recyclables, mais il sont très durables, solides et peuvent servir plusieurs années.
- des sacs en polyéthylène souples. Ils sont plus facilement recyclables.
- Les caddies évitent de porter des sacs lourds. Ils sont bien adaptés quand on fait les courses dans son quartier.
- Les caissettes pliantes en plastique sont utiles pour ranger les aliments dans le coffre de la voiture.
- Les paniers en osier
- Certains magasins mettent des cartons d'emballage usagés à la disposition des clients.
- On trouve depuis 2006 en vente courante des sacs 100% biodégradables à prix raisonnable (autour de 1 euro pour un rouleau de 15 sachets de 10 litres).
Législation et interdiction
Loi d’orientation agricole du 05 janvier 2006 (Titre III – Ch. Ier – Art. 47)
- « Afin de protéger l'environnement et d'encourager le développement des produits biodégradables, un décret détermine les conditions de l'interdiction, à compter du 1er janvier 2010, de la distribution au consommateur final, à titre gratuit ou onéreux, de sacs de caisse à usage unique en plastique non biodégradable…
- Il détermine également les conditions de vérification de la biodégradabilité des sacs susceptibles d'être commercialisés ou distribués.
- Un décret, pris dans les douze mois suivant la publication de la présente loi, détermine, dans le respect des règles définies dans le cadre de l'Union européenne, les usages du plastique pour lesquels l'incorporation dans celui-ci de matières d'origine végétale est rendue obligatoire. Il précise les taux d'incorporation croissants imposés. »
Selon un sondage CSA pour le WWF réalisé en avril 2005, 83% des Français approuvent la suppression totale des sacs de caisse jetables et 79% déclarent déjà utiliser des moyens de substitution.
Fort de ces nouvelles directives, les principales chaînes de la grande distribution, à savoir Auchan, Carrefour, Leclerc et Monoprix, ont donc décidé de cesser de distribuer gratuitement des sacs en plastique en sortir de caisse pour transporter les courses dès le 1er septembre 2006. Bien évidemment, ce ne sont pas les sacs en plastiques qui ont été supprimés mais simplement leur gratuité. Le petit sac blanc ou transparent a donc disparu, mais il a été remplacé par des sac plus grands, plus résistants et payants dont les prix s'échelonnent entre 5 centimes et 64 centimes d'euro selon le magasin et le type de sac.
Voir aussi
Webographie
Comparaison de l'écobilan de différents types de sacs de caisse
Crocheter en sacs de plastique