Économie alternative

De Ekopedia
Révision de 14 février 2020 à 19:19 par Ftiercel (discussion | contributions) (Corrige l'image)

Aller à : navigation, rechercher
Noia 64 apps locale.png
(?) Cet article fait partie du
Thème
Vivre ensemble...


Noël
Animaux de compagnie
Cultures associées
Décroissance
Économies alternatives
Activités coopératives
Sociétés alternatives
Écologie
Écovillages
Environnement
Gestion des déchets
L'Homme qui plantait des arbres
Énergie
Énergies renouvelables
Naturisme
Politique
Publicité
Sciences humaines et sociales
Transports en commun



Vivre ensemble (Catégories)
Vivre ensemble (Portail)

Une cause fondamentale des grands problèmes de la société humaine est la concentration des pouvoirs de décision, et des richesses produites, dans les mains d'une infime minorité de privilégiés. Pouvons nous encore faire confiance en notre forme de démocratie, en notre république et en notre économie ?

Nous allons plutôt essayer de définir d'autres formes d'économie.

Objectifs

L'objectif ici, est de recenser, définir et expliquer les alternatives économiques. Ceci, avec pour but premier de nous permettre de vivre autrement l'économie. En somme, cette page une fois finalisée, devra :

  • Fournir la liste des alternatives économiques,
  • Les définir,
  • Et les expliquer de sorte que chaque personne qui le souhaite puisse les appliquer.

Définitions

Économie

L'économie est une science sociale dont le but est l'étude de la façon dont la société emploie des ressources rares à des fins de production, en réponse aux besoins et aux désirs de chacun et de la façon dont elle redistribue les résultats de cette production. L'économie part du principe que les ressources sont en quantité limitée, et qu'il faut donc choisir comment les employer. Dans la rareté, le choix d'une alternative implique le renoncement aux autres alternatives possibles; c'est ce que les économistes nomment le coût de l'opportunité. De plus, des ressources limitées ne peuvent, à un moment donné et dans un contexte technologique donné, conduire qu'à une production limitée, ce qui pose le problème de la redistribution des produits. [1]

Le terme "économie" signifie étymologiquement : les règles de fonctionnement (nomos) de la maison (au sens de patrimoine) (oikos). Ces règles étant nécessaires en présence de rareté, l'économie concerne donc la gestion collective du travail et de la consommation. Dans l'absolu, il n'est donc question ni d'argent, ni même d'échange. On distingue ainsi les économies fondées sur le partage, d'une part : les ressources sont a priori considérées comme commune et on en gère l'utilisation ensemble, et les économies d'échanges, d'autre part, fondées sur la propriété privée, lesquelles, à l'exception du troc, font intervenir une monnaie (parce que ça facilite les échanges).

Adam Smith, dans son œuvre majeure, "La Richesse des Nations" (1776) définit l'économie comme la gestion de ressources rares et de la compétition entre des alternatives limitées. Cette économie est caractérisée par une pénurie d'argent due à la compétition liée au processus de maximisation du capital. Cette définition semble aujourd'hui avoir fait son temps. En effet, les monnaies sociales sans intérêt ou affligé d'un intérêt négatif [2] semblent créer l'abondance ou plutôt la suffisance d'argent là où la rareté était persistante, comme en Argentine à la suite de la crise financière. Il semble que là où s'implante une monnaie sociale, la coopération prend le pas sur la compétition.

Pour appréhender cette notion de compétition, il faut nous intéresser à la nature de l'argent. La monnaie est un bien économique qui a trois fonctions :

  • c'est un instrument de compte (une référence pour estimer une valeur)
  • c'est un instrument d'échanges (un moyen de paiement)
  • c'est un instrument de réserve de valeur (stockée en espèces, en dépôt ou en épargne,)

C’est cette dernière fonction qui donne à la monnaie (du système capitaliste) son caractère inégalitaire. Cette fonction permet au processus d'accumulation du capital de se perpétuer. Les détenteurs de capitaux créant inconsciemment la rareté en enlevant du système économique des capitaux importants. La rareté de l'argent provoque ainsi la concurrence entre les agents économiques. Contrairement à cet argent, la monnaie sociale par son abondance engendre la coopération entre les hommes qui prennent part à ce système.

Vista-xmag.png Consulter aussi l’article :   la pénurie et l'abondance.

Monnaie

Collection de monnaies anciennes et "traditionnelles"

"L'argent est comme un anneau de fer que nous nous serions percé dans le nez. Nous avons oublié que nous l'avons conçu, et maintenant il nous entraîne partout. Je pense qu'il est temps de déterminer où nous voulons aller –selon moi vers la durabilité et la communauté– et concevoir un système monétaire pour nous y emmener" Bernard Lietaer

L’argent est un "accord d’utiliser quelque chose en tant que moyen d’échange" Bernard Lietaer

La monnaie matérialise la croyance en une valeur d'échange, un crédit.

Certains groupes humains furent amenés à produire des excédents, et donc à posséder et accumuler des biens. Ils pouvaient donc s'en séparer pour en acquérir d'autres dont ils avaient besoin, qu'ils estimaient nécessaires ou qu'ils désiraient. La monnaie remplaça le troc. La monnaie (souvent du sel, avant d'être des morceaux de métal fondus) représentait la dette contractée par l'acheteur auprès du vendeur pour l'achat d'un bien. Avec cette « reconnaissance de dette » le vendeur pouvait (là où avait cours la monnaie) acquérir un autre bien, un service ou autre chose ailleurs et à un autre moment que lors du troc. La monnaie reçue lors d'une opération économique ou commerciale ne valant que par la possibilité d'être acceptée par un grand nombre d'utilisateurs. Mais pour être « valable » une monnaie devait avoir une certaine valeur d'échange ou être « garantie » (exactement comme un garant ou une caution pour un prêt).

La garantie ne tient pourtant souvent qu'à la croyance dans la valeur de l'argent, en son acceptation par un grand nombre de personnes. Pour nous qui sommes habitués à nos monnaies papiers ou métalliques voire aujourd’hui électroniques, ces devises ci-jointes ne représentent rien, alors même que ces monnaies étaient et sont pour certaines d'entre elles en circulation en d'autres temps et en d'autres lieux. Cela montre bien que la conception d'une monnaie est essentiellement subjective. Ainsi il ne tient qu’a nous de reconsidérer l'argent afin qu'il devienne l'instrument de l'humanité entière et non plus celui d'une minorité.

Fiduciaire

Du latin fiducia : confiance. C'est une monnaie que n'a de valeur que celle qu'on lui accorde. En effet, sa valeur réelle est bien moindre. L'exemple le plus flagrant est celui du billet de banque : un billet de 50 € ne vaut ces 50 € que parce que le peuple européen s'est mis d'accord pour lui conférer cette valeur.

Scripturale

C'est aujourd'hui le type de monnaie le plus utilisé. En effet, c'est le type de monnaie utilisé lorsqu'on se sert de la carte bleue, d'un chèque ou d'un virement bancaire.

Citations

  • "Celui qui contrôle l'argent de la nation contrôle la nation". Thomas Jefferson [3]
  • "Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu'une armée debout". Thomas Jefferson
  • "Quand l'argent d'un gouvernement dépend des banques, ce sont elles et non les chefs du gouvernement qui contrôlent la situation". Napoléon Bonaparte [4]
  • "Si les gens de cette nation comprenaient notre système bancaire et monétaire, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin". Sr Henry Ford
  • "Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d'une nation, et je n'aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois". Amchel Mayer Rothschild
  • "Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste". Kenneth Boulding [5]

Introduction

Voici quelques textes qui offrent un regard différent sur l'économie. Ils vous permettront peut-être de vous réconcilier avec l'argent en tant que tel (monnaie d'échange) et à mieux vous faire comprendre son rôle primordial et les abus qui existent.

Monnaies alternatives

Introduction

Troc, SEL (Système d'Echange Local), Jeu (Jardin d'Echange Universel), Otra Bolsa de Valores (Mexico's Tlalocs), RGT (Red Global de Trueque : Argentina's LETS bankers), SEC (Systeme d'Echange Communautaire), TCCS (Thailand Community Currency Systems), ICCS (Indonesia Community Currency Systems), TR (Tauschrings), BdT (Banca del Tempo), REL (Ret di Economia Locale), SRI (Sistema di Reciprocita Indiretta), LETS (Local Exchange and Trading System), RERS, ITHACA HOUR, Barter... Tant et tant de systèmes d'échange existant et si peu connus!

Les monnaies

Monnaie mise en circulation à Bremen en 1923

Une monnaie est un instrument d'échange. Donc, l'idée d'une monnaie "alternative" signifie logiquement que les "valeurs" ou la "richesse" d'un bien ou d'un service n'est pas bonne : que l'échelle des valeurs ou des richesse n'est pas exacte

  • SEL: (Systèmes d'Echange Local).
  • JEU: (Jardin d'Echange Universel)
  • monnaie fondante. La monnaie fondante est une monnaie sur laquelle est appliqué un intérêt négatif, ce qui lui fait perdre de sa valeur avec le temps. La plupart des monnaies sociales sont fondées sur ce principe des monnaies fondantes.
  • troc
  • RERS
  • Ithaca hour: Dans l'état de New York un écologiste a créé une monnaie alternative basée sur l'heure de travail. Plus de 2000 commerçants ont été séduits par le système et réalisent un chiffre d'affaire annuel de plus de 2 millions de dollars.
  • Barter
  • @lliance conviviale: ECU (exchange convivial unit)
  • Monnaie libre ou open money: Une monnaie libre consiste en un ensemble de règles et processus qui définissent l'émission, l'évolution, la circulation et la consommation d'une monnaie ouverte, suffisante, décentralisée, peer-to-peer et démocratique. Elle appartient au domaine public tout comme les logiciels ou les productions intellectuelles du logiciel libre. Elle est conçue, développée, testée, documentée et mise en circulation de manière collaborative, chacune de ses parties pouvant être transformée et améliorée par quiconque. Les monnaies libres sont désignées sous le terme d'Open Money en anglais, suivant les travaux de Michael Linton et Ernie Yacub à l'origine de cette vision.
  • monnaie temporaire : cette conception de l'argent est inspirée par les travaux de Rudolf STEINER et par l'anthroposophie. celle-ci a entre autres inspiré les écoles Steiner, l'agriculture biodynamique et une économie à orientation sociale... [6]

Économie du libre

Tux: mascotte du noyau Linux

L'économie du libre est apparue avec l'informatique. Les informaticiens au début de cette révolution technologique créaient de nouveaux logiciels, désiraient pouvoir modifier les logiciels existants afin que ces outils s'adaptent à leur utilisation dans le cadre professionnel et personnel. Ce mouvement en est venu à partir de 1983 lorsque Richard M. Stallman [7] lance le projet GNU [8]et la licence publique générale ou GPL (general public licence) à produire un système d'exploitation libre appelé GNU ainsi que la documentation lié à ces projets. Actuellement le noyau (programme offrant une interface logiciel pour pouvoir exploiter le matériel) du projet GNU n'est pas achevé, c'est pourquoi le projet utilise actuellement le noyau différent, le noyau Linux.

Depuis la fin du siècle dernier, le libre s'est étendu à des suites bureautique dont la plus connu est OpenOffice [9], et plus récemment le navigateur Firefox [10]de la Fondation Mozilla ainsi que des encyclopédies libres telle Ékopédia ou Wikipédia (encyclopédie généraliste). Dernièrement ce mouvement s'est étendu aux milieux artistiques notamment dans la musique, la photographie, les arts numériques, la littérature etc... grâce à des licences telles que Creative commons ou Artlibre. Enfin, des projets en biotechnologies dans le domaine biomédicale et agronomique semble émerger avec l'initiative appelé bios de Cambia qui a élaboré une licence (bios) et mise en place une plate-forme internet de coopération entre les scientifiques. [11]

Howard Rheingold (auteur du livre Smart Mobs) pense comme Marx que les systèmes économiques sont la conséquence des conditions technologiques et sociales d'une époque (« modes de production », en terminologie marxiste), mais en tire des conclusions très différentes : si la société industrielle du XIXe siècle a créé la notion de capitalisme, alors selon lui les conditions nouvelles de production créées par l'Internet (entre autres le partage de fichiers) changent la donne économique et pourraient préluder à l'apparition de nouveaux systèmes économiques concurrents à la fois du capitalisme et du socialisme, coexistant tant bien que mal avec eux, et entrant en conflit avec eux au passage. Des mouvements comme celui de l'open source [12] ou des Logiciels libres avec le système d'exploitation GNU/Linux, ainsi que les escarmouches qui se multiplient au sujet des échanges de fichiers MP3 et DivX en seraient selon lui les signes avant-coureurs.

  • Utilisateurs que nous sommes Soyons libres !! Adoptons Linux et les logiciels libres !!!
  • Et un message aux ingénieurs en informatique: c'est grâce à vous que l'on peut changer la donne ! Entreprenez dans le libre !!!
Proposition en vue de la futur version de l'environnement graphique KDE pour le système d'exploitation GNU/Linux

L'ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE EST UNE ÉCONOMIE POST-CAPITALISTE POTENTIELLEMENT SOUTENABLE

Récemment en fin 2007, Marc Luyckx Ghisi, ("La société de la connaissance: une nouvelle vision de l'économie et du politique" Éditions romaines, Luxembourg, 2007.) nous annonce que l'économie de la connaissance est une économie post capitaliste. Luyckx Ghisi a été membre de la célèbre "Cellule de Prospective" de la Commission européenne, crée par Jacques DELORS,

S'appuyant sur de nombreux auteurs européens et américains, il montre que nous sommes déjà entrés à 50 % dans l'économie de la connaissance qui est post-capitaliste puisque le capital financier y est moins important que le capital humain (personne humaine) seul capable de créer de la connaissance nouvelle. Nous sommes donc dans une nouvelle société et dans une nouvelle économie, mais nous continuons à utiliser ce nouvel outil avec l'ancienne vision capitaliste/industrielle de la société qui décroit.

Cette nouvelle économie n'est pas marginale. L'Union européenne s'y est embarquée officiellement depuis mars 2000, (La "Stratégie de Lisbonne 2000-2010" a en effet décidé que l'Union européenne doit devenir la plus compétitive au monde dans cette nouvelle économie de la connaissance mais en respectant totalement l'environnement et l'inclusion sociale.) L'UE a investi des sommes considérables dans cette nouvelle stratégie. Malheureusement la plupart des acteurs politiques et économiques n'ont pas compris le changement et continuent à utiliser les nouveaux outils avec l'ancienne mentalité industrielle capitaliste.

La bonne nouvelle est que cette nouvelle économie se base et s'articule sur un tout nouveau concept de progrès QUALITATIF. Car dans cette nouvelle "économie des savoirs" comme dit l'UNESCO, avoir PLUS d'information sur le web, n'est pas le but. Le but est d'obtenir de la connaissance de qualité. La course est maintenant vers la qualité, et non plus vers la quantité! C'est un changement de paradigme économique majeur dont personne en parle encore. Il est peut être trop tôt. Les mentalités ne semblent pas encore prêtes, ni parmi les écologistes, ni parmi les économistes.

Les seuls acteurs qui y sont déjà sont les 20% d'entrepreneurs européens, (les finlandais sont en tête) qui travaillent dans cette économie immatérielle. Ces chefs d'entreprise ont compris que c'est paradoxalement la bourse qui "force" les entreprises a devenir soutenables. Pourquoi? Parce que la durabilité est un "acquis immatériel" de plus en plus important et que les acquis immatériels interviennent pour plus de 50% dans les cotations en bourse des entreprises. Si bien que si une entreprise ne peut pas prouver qu'elle fait partie de ceux qui trouvent la solution (part of the solution) et non de ceux qui créent le problème (part of the problem), elle va avoir des pertes importantes dans sa cotation en bourse. On comprend pourquoi les entrepreneurs ont compris plus vite que les autres!

Ce livre est accessible sur http://www.leseditionsromaines.com/?pg=author&id=3. Il sera bientôt gratuit pour les internautes.

La Caisse de Transactions

Ce concept de banque alternative fut mis au point de manière empirique au début des années 90 par un entrepreneur français (Franck Fouqueray [13]). Ce dernier était déjà le pionnier en France des Systèmes d'Echange Local (SEL)[14]. Durant quatre ans, il développa dans l'Ouest de la France et dans la Région parisienne une "Caisse de Transactions Inter-commerciale" composée de 500 entreprises adhérentes. Chaque adhérent recevait dès son arrivée : une ligne de crédit à 0% d'intérêt, une carte de membre, un accès au compte Minitel et l'annuaire de tous les membres. Chaque achat était porté à son débit de compte. Chaque vente était portée à son crédit. La compensation entre les deux était immédiatement faite par le Minitel. À la fin de chaque mois, un arrêté des comptes était établi. Les soldes de comptes créditeurs étaient reportés au mois suivant. Les soldes débiteurs quant à eux étaient remboursés par prélèvement bancaire selon un principe de crédit révolving (1/10ème du découvert).Aucun taux d'intérêt n'était appliqué, puisque le débit des uns était équilibré par le crédit des autres. La caisse était perpétuellement avec un solde zéro. Afin de maintenir un équilibre, les liquidités collectées chaque fin de mois sur les débits, servaient à racheter le crédit des entreprise membres qui avait un compte de crédit trop important. Voir à ce sujet le schéma de fonctionnement [1]

Les avantages de ce système sont :

  1. Le crédit est entièrement gratuit, car aucun taux d'intérêt ne peut être pratiqué dans la Caisse de Transactions.
  2. Il s'agit d'un système financier réellement alternatif et indépendant du système bancaire.
  3. Il ouvre aux utilisateurs un espace commercial générateur de nouveaux marchés, car le crédit des comptes n'est utilisable qu'au sein de la Caisse de Transactions

En 1993, la Caisse de Transactions, forte de ses 500 entreprises membres, lança le crédit gratuit aux particuliers. L'année suivante elle réalisa ainsi un total de 13 500 transactions. Une plainte fut déposée auprès du parquet de Paris pour exercice illégal d'activité bancaire (l'article L. 511-5 du Code Monétaire & Financier). Après 3 mois d'enquête de la brigade financière de Paris, un non lieu fut prononcé. Il fut démontré que la Caisse de Transactions ne recevait aucun dépôt et ne prêtait aucune somme financière. Toutes les transactions résultaient bien d'une action commerciale de vente et d'achat. Franck Fouqueray, le fondateur du concept, usé par les difficultés rencontrées en France, s'expatria au Canada et aux USA où il devint un des pionniers de l'Internet. Un site Internet explique en détail les avantages et le fonctionnement de ce concept qui pourrait bien renaitre de ses cendres[15].

L'économie participative

Robin Hahnel, professeur d’économie à l’université de Washington et Michael Albert, activiste américain bien connu, ont élaboré, au début des années 1990, un modèle économique qu’ils ont appelé Participatory Economics ou Parecon — ce que je propose ici de rendre par Écopar.

Ce très ambitieux travail est quelque peu connu aux États-Unis, du moins dans le milieu des économistes "progressistes" et dans celui des activistes de tendance libertaire. L’Écopar vise à concevoir et à rendre possible la mise en place d’institutions économiques qui permettent la réalisation de fonctions précises, assignées à de telles institutions, mais dans le respect de certaines valeurs, dont les auteurs soutiennent qu’elles sont justement celles que la gauche — plus précisément la gauche libertaire — a jugées et juge toujours fondamentales.

L’ambition de ce modèle est la suivante: "Nous cherchons à définir une économie qui distribue de manière équitable les obligations et les bénéfices du travail social; qui assure l’implication des membres dans les prises de décision à proportion des effets que ces décisions ont sur eux ; qui développe le potentiel humain pour la créativité, la coopération et l’empathie ; et qui utilise de manière efficiente les ressources humaines et naturelles dans ce monde que nous habitons — un monde écologique où se croisent de complexes réseaux d’effets privés et publics. En un mot: nous souhaitons une économie équitable et efficiente qui promeuve l’autogestion, la solidarité et la variété."

Au total, l’Écopar propose un modèle économique dont sont bannis aussi bien le marché que la planification centrale (en tant que institutions régulant l’allocation, la production et la consommation), mais également la hiérarchie du travail et le profit. Dans une telle économie, des Conseils de consommateurs et de producteurs coordonnent leurs activités au sein d’institutions qui promeuvent l’incarnation et le respect des valeurs préconisées. Pour y parvenir, l’Écopar repose encore sur la propriété publique des moyens de production ainsi que sur une procédure de planification décentralisée, démocratique et participative par laquelle producteurs et consommateurs font des propositions d’activités et les révisent jusqu’à la détermination d’un plan dont on démontre qu’il sera à la fois équitable et efficient. [16]

Le Sociétalisme

Mouvement citoyen mondial qui préconise, pour l'essentiel, l'instauration d'un système économique et politique basé sur les Droits de l'Homme et le respect de l'environnement, la ré appropriation de la création monétaire par la collectivité, la gestion planétaire des biens communs non renouvelables ou nécessaires à la vie, la répartition des enrichissements collectifs nationaux sous forme de dividendes distribués équitablement à chaque citoyen, la démocratie participative locale et régionale dans un cadre de subsidiarité. La finalité est l'existence de "la société humaine" au travers de son épanouissement, ce qui conditionne réciproquement l'épanouissement de chacun des individus la composant.

De cette définition est née l'écosociétalisme, qui est un modèle économique et monétaire dans lequel, pour en résumer rapidement les "grandes idées" : [17]

1 - Chaque production de bien et de service est la somme de l'activité humaine ou mécanique amont, puisque "la nature" ne se fait pas payer.

2 - De ce fait, il n'y a pas besoin de capital monétaire pour engager une production nécessaire.Seulement du travail et la rémunération individuelle de ce travail au fur et à mesure de sa production.

3 - Puisque ce travail est rémunéré par création monétaire, la consommation de ce travail (la "destruction") doit correspondre à une destruction monétaire. Il n'y a donc plus de possibilité d'accumulation de capital productif et financier aux mains de quelques personnes physiques ou morales que ce soit. Seule l'épargne individuelle, issue du travail, reste une accumulation possible de capital sur la génération suivante.

4 - Il importe que le travail soit rémunéré au prorata de son effet direct sur le bien être collectif. Au plus l'activité est sociétale, au plus élevé doit être le revenu (dans des marges prédéterminées)

5 - Les productions, de biens et de services, sont taxées au prorata de leurs effets "anti-sociétaux" afin d'orienter, par l'application de la loi de l'offre et de la demande, vers des consommations les plus sociétales compte tenu des souhaits de la population et non plus des souhaits des marchands.

Le distributisme

L'ABC distributiste : Chiffrez tous les produits et services disponibles, faites le total et Distribuez.

Pour en savoir plus: Distributisme

La bioéconomie organique

Contrairement aux modèles économiques qui sous-tendent les derniers systèmes économiques et sociaux connus, la bioéconomie prend appui sur les mécanismes du Vivant. [18]

En effet, elle considère l'humanité comme un organisme vivant, où les individus humains sont comparables à des cellules, les entreprises, les régions ou les états à des tissus ou des organes, les services publics remplissant des fonctions organiques indispensables.

Cet organisme planétaire humain, notre société donc, est en vie grâce à des fluides (argent, eau, énergie...) et à des nutriments (objets manufacturés, alimentation, services.). La bonne santé économique et sociale de notre propre pays et de l'humanité toute entière dépendent étroitement de la bonne qualité, de la correcte circulation et répartition de ces fluides et nutriments dans l'ensemble du corps social.

En observant ce qui permet à un organisme vivant de se maintenir en bonne forme et même d'améliorer sa vitalité, la bioéconomie organique dispose de lois et d'indices biovitaux permettant de voir la naissance d'une économie enfin respectueuse de chaque humain, des autres êtres vivants, et l'ensemble de l'écosystème planétaire, dans un principe transversal de solidarité.

Au lieu de mettre l'Argent au centre de toute décisions, grâce à des bilans comptables froids et complètement détachés du réel et à des indices incompétents comme le PIB, la Bioéconomie met la Vie au centre en utilisant des propositions et des indices fondés sur la vitalité du corps social planétaire humain.

En réalité, la faim, l'exploitation, le chômage ne sont pas des fatalités, ils ne sont que les conséquences du système actuel, obsolète, bancal et profondément défaillant. Les délocalisations et les émigrations n'ont aucune raison d'être dans ce modèle économique qui nous permet de résoudre tous nos besoins vitaux de base, où que nous habitions sur Terre.

Grâce à la notion d'indice Bio-Eco-Sociétal, la bioéconomie organique peut nous aider à inverser complètement les impacts profondément négatifs que l'économie dite moderne nous oblige à avoir, tant dans le domaine social (casse des services publics, dégradation des rapports sociaux, condition de vie ou de travail inhumains.) que dans le domaine écologique (disparition des espèces, pollution, destruction de l'environnement, aggravation du changement climatique.).

De l'économie à l'œconomie

Comment, dans le contexte de la mondialisation, l’humanité peut-elle concilier les nécessités économiques avec le fait incontournable que les ressources naturelles sont limitées ? C’est la question que pose Pierre Calame dans son ouvrage Essai sur l'Oeconomie[19]. Le système actuel de production et d’échange de biens et de services n’atteint pas – et c’est très visible en ces temps de crise – les objectifs que l’on doit assigner aux lois qui régissent les sociétés. Il creuse un fossé profond entre des gagnants, minoritaires, et la masse des perdants qui vivent dans le dénuement. L’auteur s’intéresse à l’énoncé des règles et à la conception des facteurs qui fondent la production, l’échange et la consommation. Constatant l’impasse du paradigme économique actuel, il démontre que l’économie doit revenir à son sens étymologique, «oïkos», le foyer, la maison commune, et «nomos», la loi. Revenir à l’oeconomie, c’est avoir une vision économique plus large, qui recouvre à la fois l’art de l’organisation des échanges matériels et immatériels des êtres humains entre eux, des sociétés entre elles et de l’humanité avec la biosphère. Pierre Calame explore ces questions dans un esprit de réflexion ouverte. Il démontre qu’il est possible aujourd’hui d’assurer à la société la maîtrise collective et démocratique de son propre destin.

L'EEBEEM : Économie Écologique du Bien-être et de l'Équité Maximums

Il s'agit d'une économie de partage, non-monétaire, où il n'y a pas à proprement parler de valeur attribuée aux biens ou aux personnes.
Chacun indique ses préférences en terme de consommation et de travail. La distribution du travail et de la consommation est ensuite calculée de façon à maximiser le bien-être total, tout en garantissant l'équité et la soutenabilité écologique [20].
Cette économie est particulièrement économe puisque n'est produit que ce qui est désiré (pas de risque de pénurie ou de surproduction). Elle l'est aussi indirectement par réduction du travail lié aux conséquences des économies de compétition ( police, justice, médecine, publicité...) Il n'y a pas d'incitation à consommer (pas de magasin : chacun se retrouve face à ses véritables besoins). L'absence de monnaie s'y justifie également comme un moyen de limiter la cupidité (la possession monétaire est un pouvoir trop désirable...)
Les calculs peuvent être faits par ordinateur, le tout pouvant être facilement décentralisé et contrôlé par la population. (il s'agit d'une économie "démocratique", et plus exactement "ucratique"[21]).

L'économie dans la tri-articulation

Selon cette grille de lecture, l'économie appartient, avec le travail, à l'une des trois sphères de la Triarticulation sociale, celle du métabolisme et de la volonté, où, pour réaliser l'équilibre, devrait régner la fraternité.

Le crédit social

La doctrine économique du crédit social et ses principes sont formulés par un ingénieur écossais, le major C.H. Douglas (1879-1952). Tout d'abord, définissons les mots "crédit social": au lieu d'avoir un argent créé par les banques, à intérêt, un crédit bancaire, on aurait un argent créé sans dette par la société, un crédit social. Douglas préconise la distribution de l'argent, ou le :

dividende, pour que les gens puissent acheter les biens et services produits en abondance par l'entreprise capitaliste. Selon lui, le total des salaires payés aux particuliers qui produisent les biens (qu'il appelle A) sera toujours inférieur au total des coûts de production (qu'il appelle B). voila pourquoi l'Office National de Crédit distribuerait à chaque citoyen un dividende annuel. C'est ce qu'on a appelé le "théorème A+B"

Comptabilité exacte

Le gouvernement nommerait une commission de comptables, un organisme indépendant appelé «Office National de Crédit», qui serait chargé d'établir une comptabilité exacte: l'argent serait émis au rythme de la production, et retiré de la circulation au rythme de la consommation. On aurait ainsi un équilibre constant entre la capacité de produire et la capacité de payer, entre les prix et le pouvoir d'achat. Il n'est donc plus nécessaire de produire cette croissance perpétuelle, qui épuise nos ressources naturelles artificiellement.

Finance des travaux publics

Comment se ferait le financement des services et travaux publics avec un tel système d'argent social? Chaque fois que la population désirerait un nouveau projet public, le gouvernement ne se demanderait pas: «A-t-on l'argent?», mais: «A-t-on les matériaux, les travailleurs pour le réaliser?» Si oui, l'Office National de Crédit créerait automatiquement l'argent nécessaire pour financer cette production nouvelle.

Cliffort Hugues Douglas a résumé en trois propositions les principes de base d'une réforme monétaire de crédit social dans "The monopoly of credit"

  1. Les moyens de payement entre les mains de la population d'un pays doivent, en tout temps, être collectivement égaux au prix collectif à payer pour les biens consommables mis en vente dans le pays; et ces moyens d'achat doivent être annulés lors de l'achat des biens de consommation.
  2. Les crédits nécessaires pour financer la production doivent provenir, non des épargnes, mais de nouveaux crédits se rapportant à une nouvelle production. Ces crédits ne seront rappelés que selon le rapport de la dépréciation générale à l'appréciation de l'enrichissement général.
  3. La distribution de moyens d'achat aux individus doit dépendre, progressivement, de moins en moins de l'emploi. C'est-à-dire que le dividende social doit progressivement remplacer les émoluments et le salaire.

Modèle Économique Basé sur les Ressources

Le M.E.B.R. est un modèle de société. En alternative au système d'échange monétaire en place, prédominant sur les formes de gouvernements et orientations sociétales du monde entier, il s'agit d'une reconsidération de notre rapport à l'environnement et aux autres, et de recentrer notre société sur la satisfaction des besoins des individus et l'harmonie avec l'environnement de manière durable et pérenne.

Pour en savoir plus: Modèle Économique Basé sur les Ressources

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Références, sources et notes

  1. L'Économie, article de l'encyclopédie libre Wikipedia
  2. Voir aussi l'article monnaie fondante
  3. Thomas Jefferson sur Wikipedia
  4. Napoléon Bonaparte sur Wikipedia
  5. Voir aussi l'article Kenneth Boulding sur Wikipedia.
  6. http://www.triarticulation.org/ - Article sur l'argent temporaire
  7. Richard M. Stallman
  8. Pour en savoir plus..
  9. Site officiel : OpenOffice.org
  10. Article sur Firefox & page d'accueil de Mozilla Europe
  11. Site internet de l'initiative: bioforge.net
  12. http://fr.wikipedia.org/wiki/Open_source
  13. http://www.franckfouqueray.biz/articles-presse-an90/compensation-entse.jpg
  14. http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_d%27%C3%A9change_local#Historique
  15. http://www.caissedetransactions.com
  16. L'économie participative, texte complet par Normand Baillargeon
  17. Source: http://www.societal.org/
  18. Source: http://www.bioeconomie.net/
  19. Pierre Calame, préface de James K. Galbraith, Essai sur l'Oeconomie, Editions Charles Léopold Mayer, 2009
  20. http://ukratio.org/ebm_processus.php
  21. http://ukratio.org/definition.php

Bibliographie

  • La revue Alternatives Economiques'. http://www.alternatives-economiques.fr/
  • Les aventuriers de l'abondance, par Philippe Derudder, éd. Yves Michel, 313 pages, 15 Euros. ISBN 2913492002
  • Après le capitalisme, Eléments d’économie participaliste par Michael Albert, éd. Agone, 189 pages, 16 Euros.
  • L'économie sociale. Utopies, Pratiques, Principes par Jean-François Draperi, éd. Presses de l'Economie Sociale, 125 pages, 5 Euros
  • Cause commune de Philippe Aigrain, 2005, éditions Fayard. ISBN 2213623058 web
  • "Fraternité, égalité, liberté" de Henry Nouyrit, éditions Triades. ISBN 2-85248-238-x


Noia 64 apps locale.png
Portail Vivre ensemble – Les articles Ékopédia sur « comment vivre ensemble ».