Gestion de l'eau
Cet article fait partie du Thème Se loger Autoconstruction |
L'eau, en si grande quantité sur Terre, est aujourd'hui devenue rare car trop gaspillée et trop polluée. Nous devons réfléchir à des solutions pour mieux la gérer, mieux la recycler.
Sommaire
Économiser l'eau
Des idées pour économiser l'eau :
- Ne pas laisser couler l'eau quand on fait la vaisselle.
- Mettre un pichet d'eau potable au réfrigérateur de manière à éviter de faire couler souvent l'eau du robinet jusqu'à ce qu'elle refroidisse pour boire frais.
- Démarrer la machine à laver uniquement lorsqu'elle est pleine.
- Un cycle de lavage du linge à 30/40°C consomme trois fois moins d’énergie qu’un cycle à 90°C. (L'énergie sert à chauffer l'eau)
- Démarrer le lave-vaisselle uniquement lorsqu'il est plein.
- Installer des régulateurs de débits d'eau.
- Arroser les plantes avec l'eau de rinçage des légumes.
- En cas de sécheresse, arroser la pelouse avec les eaux grises.
- Nettoyer la voiture avec un seau plutôt qu'au jet d'eau, en se limitant aux pare-brise et phares (voir et être vu). Ne faire un nettoyage complet que lorsqu'il est vraiment nécessaire : le réaliser alors dans une station de lavage qui récupère et traite convenablement les eaux usées fortement chargées en polluants. (cf. "Réduire la pollution de l'eau" ci-après)
- Utiliser l'eau de pluie pour les usages non alimentaires.
- Réparer les fuites d'eau sans attendre. Pour détecter une fuite, on peut consulter le compteur d'eau le soir avant de se coucher puis le matin au lever. Si la valeur du compteur a augmenté, c'est qu'il y a une fuite quelque part.
- Vérifier de temps en temps le bon fonctionnement du robinet qui permet de couper l'arrivée d'eau pour le logement. En cas de fuite soudaine, ce robinet peut vous éviter d'inonder tout l'appartement.
- L'industrie consomme de l'eau (20% de l'eau potable à l'échelle mondiale) de sorte que vous économisez de l'eau en limitant vos consommations de produits manufacturés (principe de la simplicité volontaire). Une voiture c'est plusieurs dizaines de milliers de litres d'eau. Cela ne jouera pas sur votre facture d'eau mais sur celle de la planète.
La salle de bain
- Prendre une douche (20 à 60 litres d'eau) plutôt qu'un bain (100 à 150 litres).
- Ne pas laisser couler l'eau quand on se savonne sous la douche.
- Ne pas laisser couler l'eau quand on se brosse les dents. Utiliser un verre pour se rincer la bouche.
- Ne pas laisser couler l' eau lorsque l' on se rase. Utiliser le clapet de lavabo
- Ne pas se doucher tous les jours. On peut aussi se laver au lavabo.
- Un mitigeur permet de régler plus facilement la température de l'eau.
Les toilettes
Chaque fois que nous tirons la chasse d'eau, nous gaspillons 10 à 12 litres d'eau rendue potable à grand frais. Cette consommation représente 35 % de notre facture !
- Dans les WC, installer une chasse d'eau avec un double bouton poussoir. À défaut, une bouteille remplie d'eau placée dans le réservoir permet d'économiser de l'eau à chaque fois que l'on tire la chasse d'eau. Éviter de mettre une brique qui pourrait se désagréger à la longue.
- L'alternative à ce non-sens est le compostage direct des déjections humaines grâce aux toilettes sèches. Le compostage évite de polluer l'eau et produit un amendement organique fertilisant. La mise en oeuvre de ce système est facile en zones rurales et quartiers péri-urbains. Pour en savoir plus, lire l'article sur les toilettes sèches.
- Une autre alternative consisterait à utiliser de l'eau de pluie ou même de l'eau de puits impropre à la consommation (en alimentant les wc, toilettes, douche, lave-linge... bref tous les robinets ou l'on ne boira pas l'eau). Elle serait alors retraitée dans les stations d'épuration et de plus vous ne paierez à la compagnie des eaux que la moitié du prix que vous coûte l'eau (traitement de l'eau, pollueur payeur).
- Quand on vit en appartement et qu'on ne peux pas utiliser l'eau de pluie ou du puits, on peut aussi réutiliser l'eau de vaisselle ou de machine à laver. Il suffit de mettre un seau dans l'évier et pour la machine à laver, il suffit de mettre un seau à la sortie du tuyau d'évacuation. On peut alors verser l'eau récuperée dans ses toilettes et ainsi utiliser la chasse d'eau le moins possible.
- Si on fait couler l'eau avant de prendre sa douche pour attendre qu'elle atteigne la bonne température, on peut la faire couler dans un seau pour la réutiliser.
Au jardin
- Arroser les plantes le matin tôt ou le soir pour que l'eau utilisée ne s'évapore pas trop par l'action du soleil.
- Vérifier la météo si de la pluie est prévue avant d'arroser
- Récupérer les eaux de pluie pour l'arrosage
- Choisir des plantes adaptées à la région, par exemple des plantes résistantes à la sécheresse dans les régions qui manquent d'eau
- Le paillage retient l'humidité des sols
Réduire la pollution de l'eau
En France,seulement 49% des eaux usées sont dépolluées avant de retourner dans le milieu naturel. Or, cette "dépollution", constituée de traitements pouvant être physiques, chimiques et/ou biologiques, ne permet pas de traiter tous les polluants. Ainsi, contrairement à une idée reçue fréquente, l'eau issue des stations d'épuration des eaux usées n'est pas potable. Elle est juste traitée de manière à ne pas avoir trop de répercussion sur le milieu naturel dans lequel elle va être rejetée, du moins pour un certain nombre de paramètres normés (azote, phosphore...). Un grand nombre de polluants chimiques ne sont ni mesurés, ni traités. Aussi pour protèger l'environnement et la ressource en eau, il convient que chacun agisse en amont : d'une part réduire notre consommation d'eau pour réduire la quantité d'eaux usées et d'autre part réduire la pollution que nous rejetons dans nos eaux usées. Il faudrait par exemple:
- Utiliser des produits biodégradables (savons de marseille...) et des produits moins nocifs pour l'environnement. Ne jamais jeter dans les égoûts des produits toxiques tels que huile de vidange, solvants ayant servi à nettoyer des pinceaux de peinture... En effet, de nombreuses stations d'épuration fonctionnent sur la base d'un traitement biologique, consistant en la dégradation de la matière organique par des bactéries : les produits toxiques portent atteinte à ces micro-organismes et donc au bon fonctionnement de la station d'épuration. (se renseigner auprès de sa commune ou son groupement de communes afin de connaître les dispositifs en place pour la récupération de ces produits toxiques)
article détaillé : Produits de nettoyage
- Ne pas jeter n'importe quoi dans les toilettes.
Les toilettes ne sont pas des poubelles. Il ne faut pas y jeter de déchets (tampons, mégots, cotons-tiges...) ni d'huiles pour éviter de boucher les canalisations et d'entraver le bon fonctionnement des stations d'épuration. Les médicaments ou produits chimiques toxiques (peintures, pesticides...) n'ont pas non plus à être jetés dans les toilettes. Pour les déchets non ménagers, il existe des déchèteries.
- Ne pas laver sa voiture dans la rue car l'eau utilisée peut couler dans les ruisseaux. Préférez une station de lavage de voiture : c'est payant cependant la loi oblige à ce que l'eau y soit traitée et recyclée. Il n'est pas utile de laver sa voiture chaque semaine. Il suffit parfois de donner un coup d'éponge sur le pare-brise et les phares pour avoir une bonne visibilité.
Gestion de l'eau par les pouvoirs publics
En France, les collectivités locales ont deux possibilités pour gérer l'eau :
- la gestion directe par une entreprise publique, une régie
- la gestion déléguée par une entreprise privée, l'affermage.
Gestion par des entreprises privées
L'objectif de profit des entreprises privées est incompatible avec l'utilisation raisonnée de ce bien commun planétaire. Les villes où l'eau est gérée par des entreprises privées ont vu une augmentation du montant des factures d'eau. La gestion de l'eau par des entreprises ne doit pas dispenser la municipalité de contrôler cette gestion.
Traitement des eaux usées
En ville, les eaux usées circulent dans les égouts jusqu'à une station d'épuration où elles sont filtrées pour enlever les déchets solides et certaines substances. L'eau ainsi "épurée" est relachée dans le milieu naturel. Cette eau malgré son traitement n'est pas potable et peut contenir différentes substances qui n'ont pas pu être éliminées.
Dans les campagnes et les zones sans canalisation collectives, les eaux usées des maisons passent dans des fosses septiques situées en général sous le jardin.
Trier pour mieux traiter
C'est peut-être étonnant mais un meilleur "tri" de nos eaux usées permettrait de mieux les traiter. En effet, les "pollutions" que nous apportons à l'eau ne sont pas les mêmes quand elle sort de la machine à laver ou de nos toilettes. Des traitements différents et plus efficaces existent. Il suffirait "juste" de séparer les eaux. Un début, c'est les eaux de pluies... A l'heure actuelle, elles sont récoltées dans les égouts, là où vont nos eaux usées. ainsi les eaux domestiques : Désigne l'eau résiduaire qui provient des différents usages domestiques. Elle est essentiellement porteuse de polluants organiques, et principalement issue des salles de bains et des cuisines. Cette eau usée ménagère est également chargée de détergents, de graisses, de solvants, de débris organiques.
Eau blanche : Désigne l'eau résiduaire de papeterie contenant des fibres et autres matières en suspension.
Eau grise : désigne l’eau résiduaire savonneuse. Les eaux usées provenant de douches, lave-vaiselle et lave-linge sont des eaux grises. L’eau grise peut être récupérée pour l’irrigation.
Eaux noires (ou Eaux vannes): les eaux usées provenant des toilettes et devant subir des traitements plus intensifs.
Eau pluviale : Désigne l'eau issue des précipitations. Les eaux pluviales peuvent constituer la cause de pollutions importantes des cours d'eau, notamment pendant les périodes orageuses. L'eau de pluie se charge d'impuretés au contact de l'air (fumées industrielles), puis, en ruisselant, des résidus déposés sur les toits et les chaussées des villes (huiles de vidange, carburants, résidus de pneus et métaux lourds...). En outre, lorsque le système d'assainissement est dit unitaire, les eaux pluviales sont mêlées aux eaux usées domestiques. En cas de fortes précipitations, les contraintes de préservation des installations d'épuration peuvent imposer un déversement de ce mélange très pollué dans le milieu naturel. Enfin, dans les zones urbaines, les surfaces construites rendent les sols imperméables et ajoutent le risque d'inondation à celui de la pollution.
Utilisation des eaux recyclées
Récupération des eaux de pluie
La récupération de l'eau de pluie est une tradition ancienne qui ne s'est jamais complètement perdue; de nombreuses citernes destinées à l'arrosage sont encore visibles aujourd'hui dans les jardins privés de maisons de campagne.
La récupération des eaux pluviales repose sur quelques principes:
Système de récupération des eaux pluviales pour l'habitation (Source: Wisy)
- filtration avant l’arrivée dans les citernes avec des systèmes auto-nettoyants,
- épuration ne nécessitant pas d’entretien à l’intérieur du réservoir,
- conservation de l'eau dans un endroit frais et sombre,
- emploi de pompes économes en énergie pour distribuer l'eau recyclée,
- marquage de tout le système de canalisation avec la mention eau non potable.
Filtrage de l'eau par phytoépuration
La phytoépuration ou lagunage est une technique d'épuration des eaux usée par les plantes et micro-organismes. Consultez l'article lagunage pour avoir une meilleure idée sur le sujet et pouvoir mettre en place ce type de solution naturelle.
Traitement de l'eau par l'énergie solaire
Grâce à l'énergie solaire (ou une autre énergie), il est possible de faire passer l'eau de l'état liquide à l'état gazeux. En passant par cet état, l'eau laisse derrière elle les minéraux ainsi que la pollution qu'elle contenait. Si nous étions capables de récupérer cette vapeur, alors, il serait possible d'obtenir une eau pure à partir d'eau saumâtre, salée...
La solution est le déssalinisateur solaire.
fabriquer un puit
On trouve toujour de l'eau pour peu que l'on creuse profondément. L'enjeu pour le particulier, fainéant et limité en moyen est donc de creuser plutôt en fond de vallée que en haut d'une butte. Les anciens creusaient simplement un trou en étayant au fur et à mesure de pierre taillées. Aujourd'hui, les spécialistes fond tout un cinéma avec les problèmes de fines et de colmatation, en ajoutant des couches filtrantes... Il y a certes quelques profils géologiques avec lesquels il faut être plus pointilleux, mais globalement la technique reste de ce niveau de simplicité. Pour préciser, quelques connaissance de géologie sont nécessaires. j'essaierai d'y revenir pas trop tard, mais là il faut que je ressorte des cours!.
Voir aussi
Webographie
- Association Eau vivante
- Site de Joseph Országh: Eautarcie
- http://www.brest-ouvert.net/article2241.html
- Projet de loi sur l'eau et les milieux aquatiques [1]
- Rapport de la Commission des affaires économiques, environnement et territoire de l'Assemblee Nationale sur le projet de loi sur l'eu et les milieux aquatiques [2]
- Proposition de loi N°2737 visant à favoriser la récupération des eaux pluviales [3]
- Adoption d'un amendement favorisant la recuperation des eaux pluviales [4]
Bibliographie
- « Eau votre vie », par Louis Faurobert, éd. Charles Corlet, 1992, 341p.
- « L'eau », éd. Biodynamis, Hors-Série 1998 n°l. 84p.
- « Connaissance de l'eau », par Luu Dang Vinh & Claudine Luu, Inderplarn, 1993, 163p.
- « L'insoutenable vérité de l'eau », par Jacques Collin, éd. Guy Trédaniel, 1997, 241p. ISBN 2857079273
- « L'eau, le miracle oublié », par Jacques Collin, éd. Guy Trédaniel, 1993, 239p. ISBN 2857075693
- « De l'orage dans l'eau », par Philippe Lamotte, Le Vif l'Express n° 2542 du 24 mars 2000.
- « Pluvalor et traiselect », par Joseph Orszagh. -toilettes sèches, récupération de l'eau de pluie Université de Mons-Hainaut 065/37.33.71
- « Pluvalor & Traiselect : Introduction à la gestion écologique de l'eau dans la maison », par Joseph Orszagh, Enviroways P&I, 1998, 70p.
- « Le Chaos sensible », par Theodor Schwenk, Triades-Editions, 1963, 231p. ISBN 2852480778
- « L’eau à la maison : mode d’emploi écologique », par Sandrine Cabrit-Leclerc, Terre vivante, 2005, 155p. ISBN 2914717180